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1250En un sens, nous dirions que nous poursuivons, avec cette nouvelle, le travail entrepris avec les remarques concernant Loren B. Thompson et son remarquable travail, publié dans cette même rubrique, ce même 21 août 2009. Il s’agit d’une interview publié, ce 20 août 2009 (mais mise en ligne le 17 août), du Fort Worth Star Telegram
L’interview se passe sous forme d’un questionnaire par courrier électronique, avec réponse idem, adressé par le journaliste, Bob Cox, au général de l’USAF Moore, du JPO, ou JSF Program Office ( Air Force Brig. Gen. C.D. Moore, deputy program executive officer for the F-35 program office»). Ces réponses sont remarquablement et idylliquement encourageantes. Elles confirment en tous points, dans l'esprit sans aucun doute, les excellentes nouvelles “exclusives” que nous a dispensées l’excellent Loren B. Thompson.
Là-dessus, on se permettra d’ajouter notre grain de sel, avec un goût de poivre, sous forme d’hypothèses. Il se trouve que Bob Cox a publié, très précédemment (le 15 août 2009), des nouvelles pas du tout encourageantes sur le programme, comme rapportées dans notre Bloc-Notes du 17 août 2009. Notre petit doigt, faiseur patenté d’hypothèses subversives, nous suggère que le JPO n’a pas apprécié l’article du 15 août de Bob Cox, dans ce journal local dont on a dit qu’il est important pour Lockheed Martin qui a ses usines à Fort-Worth. Le JPO a réagi illico presto, en proposant avec une sorte d’amicale pression l’interview du général Moore qui, comme le hasard fait bien les choses, était toute prête à être envoyée pour publication. Hypothèse, rien que cela, et hypothèse subversive.
Voici les deux premières questions-réponses. On appréciera la forme des réponses, aussi strictes et exaltantes qu’un communiqué de Lockheed Martin (LM), revu JPO. En un mot qui s’énonce en quatre: Hell, tout va bien. (Avec, tout de même, certaines prudences pour affirmer que le nouveau rapport JET reviendra sur son estimation catastrophique de 2008 pour rencontrer celle, idyllique, de l’équipe JPO-LM.)
Question – «A year ago, the Joint Estimating Team (JET) predicted that it would take two years longer and at least $3 billion more to complete development and testing of the F-35, plus an additional $11 billion to reach planned procurement levels. The program office disagreed. Do you still disagree with that assessment?
Moore – The F-35 program team remains confident in its ability to deliver to commitments within the baseline program. The program continues to make excellent progress as demonstrated by an ongoing reduction of technical risk, successful maturation of processes and systems, and effective cost controls.
»The F-35’s most critical technologies are reaching maturity with all variant hardware designs nearing completion and software development more than 70 percent complete. Our integrated laboratory and flying test beds have identified and retired risks well before flight test at a rate unprecedented in previous aircraft development programs.
»Eighty percent of test flights have concluded with no unplanned maintenance requirements — a reliability rate that would be high for an operational fleet. Manufacturing precision is the best ever for a new fighter at this stage of production, with notable improvements in quality and processes as more aircraft enter production.
»The JET estimate projected completion of the developmental and operational test phases by 2016 versus the [program office] estimate of 2014. The [Defense] Department added $476 million [in the fiscal 2010 budget request] to address near-term risks […] and agreed there were a number of critical events/milestones during FY09 and FY10 that would provide a better assessment of which estimate was more accurate.
Question – «Is the contractor team performing as planned and expected, given that key deadlines seem to have slipped considerably from the schedule put forth last year?
Moore – «Despite the challenges inherent on this complex development program, the F-35 government/contractor team continues to perform effectively in meeting key schedule milestones, as we prepare to field the entire fleet of developmental test aircraft over the next year, as well as deliver the first production aircraft next summer.»
L’effort du général Moore se place dans la même logique, selon la même orientation, selon les mêmes arguments à peu près que tout ce qu’on identifie chez Loren B. Thompson. Ils montrent une offensive coordonnée de l’équipe JPO-LM et de tous ses satellites et relais divers pour tenter d’installer une perception favorable de la situation du JSF avant même que l’équipe JET ait réalisé ses travaux d’évaluation, de façon d’une part à influer sur elle et obtenir une réévaluation favorable, d’autre part à assurer le terrain le plus solide possible pour une contestation vigoureuse si l’équipe JET ne donnait pas cette réévaluation favorable. L’enjeu, pour JPO-LM est, d’autre part, à considérer dans une plus large perspective, puisqu’il s’agit de son rôle, de sa position, de sa capacité de contrôler le programme comme il a été fait jusqu’ici – donc, de ne pas trop céder de terrain au JET.
Ces péripéties ne cessent de renforcer l’image d’un programme JSF qui constitue un cas complètement unique dans l’histoire de l’industrie d’armement, de l’industrie aérospatiale, etc., pour ce qui concerne l’intensité de la bataille de communication autour de lui – dans la durée, dans la diversité des domaines abordés, dans le nombre de médias et de personnalités de la communication impliquées, dans le nombre de types de médias impliqués (notamment la présence du réseau Internet dans cette bataille). Aucun exemple ne peut être considéré comme approchant à cet égard. Du point de vue du rôle de la communication dans le destin d’un programme industriel, et d’un programme industriel de défense, le JSF est en train d’établir un domaine complètement nouveau, une référence absolue, qui se démarque de tout ce qui a existé jusqu’ici.
Mis en ligne le 21 août 2009 à 13H17