…Et pourtant, voici Ron Paul

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Contrastant immédiatement et d’une façon extrêmement significative– les évènements et, surtout, les perceptions psychologiques vont vite, malgré les consignes, – avec ce que nous relevions hier encore (voir notre Bloc Notes du 9 décembre 2011), le Guardian publie aujourd’hui un des premiers articles “sérieux” sur les chances de Ron Paul de figurer dans la course électorale et de créer “une surprise” (par rapport à l’attitude standard à son égard, ou à son encontre, de la presse-Système). Cet article (le 10 décembre 2010) de Ewen MacAskill, écrit de Des Moines, dans l’Iowa, est, selon notre expérience de ce quotidien britannique, le premier à ainsi considérer Ron Paul comme un candidat qui existe réellement, et qui a de fortes chances d’occuper une place puissante dans la compétition.

L’article insiste sur l’enthousiasme des jeunes pour Ron Paul, particulièrement pour sa politique anti-guerre. Il montre ainsi qu’une connexion est en train de se faire entre Ron Paul, le mouvement antiguerre et la jeunesse US, dépassant donc l’étiquette strictement libertarienne du candidat. L’article insiste sur l’organisation populaire et des réseaux qu’a su créer et animer Ron Paul pour le soutenir, et il compare cette action de campagne à celle d’Obama qui remporta, autre “surprise”, le Caucus de l’Iowa le 3 janvier 2008.

Il y a encore quelques faiblesses d’analyse, certes. Ecrire que Ron Paul a adopté la tactique d’Obama en 2008, – «More significantly, Paul has adopted the Barack Obama playbook», – c’est ignorer en fait ce que fut la tactique de Ron Paul dès 2007, bien avant qu’Obama mit sérieusement en place son organisation. Nous dirions qu’en 2007-2008, l’Amérique n’était pas encore mûre au niveau de toutes ses crises ; le parti démocrate faisait encore illusion comme adversaire de la politique de GW Bush, et l’on pouvait encore croire que ce qui a depuis été identifié comme la crise centrale du Système pouvait être circonscrite à la politique d’un homme et d’un parti (Bush et le parti républicain).

Aujourd'hui c'en est fini... Tous , absolument tous sont discrédités, – tous ceux de l'establishment, serviteurs du Système, démocrates et républicains (Paul étant un républicain de simple étiquette, suffisamment atypique pour être classé dissident). Le paradoxe est que c'est en bonne part Obama, l'homme célébré en janvier 2008 et traître à lui-même dans une mesure inouïe, qui a permis ce discrédit, qui l'a nourri, qui en a fait un évènement de première grandeur... Ainsi, paradoxe des paradoxes (suite), si Paul l'emporte dans l'Iowa le 3 janvier 2012, c'est à Obama, vainqueur dans l'Iowa le 3 janvier 2008 qu'il le devra en partie... Drôle de continuité et symbolisme puissant, qui en disent long sur le jeu des forces métahistoriques en actioin aujourd'hui.

«He is a veteran candidate, with an isolationist and libertarian agenda perhaps more suited to a bygone era. But Ron Paul, one of the fringe Republicans, might just be capable of producing a surprise upset in the first of the Republican primary elections in Iowa, thanks to support from a unlikely quarter – the young.

»His anti-war message, calling on America to stop acting as the world's policeman, is resonating, with more than 1,000 young people gathering in the Great Hall in Ames, Iowa, on Thursday night to cheer him repeatedly as he called on US troops to be brought back not just from Afghanistan but from Germany, Japan, Korea and 120 other countries round the world.

»They cheered too as he opposed war in Syria or Iran, describing the nuclear threat posed by Tehran as overblown. More than 200 people, mainly students but also young people from round the state, including serving soldiers, stood in line afterwards to have their picture taken with him. It is one of the oddities of this campaign that the candidate attracting the youth vote is the oldest in the field, aged 76. Paul, a long-time Congressman from Texas, said he does not know why he is proving popular with the young, beyond saying he may be old but he has “youthful ideas”.

»The US media tends to ignore Paul, regarding him, probably correctly, as a long shot for the White House, his isolationist and libertarian views too exotic for the Republican mainstream. In his 2008 election bid he suffered from attracting too many fringe and special interests groups, such as the Rolling Thunder vets who believe US troops are still secretly imprisoned in Russia, China and elsewhere.

»But Paul has positioned himself better this time and his anti-war rhetoric is closer to the public mood. It is paying off. The Des Moines Register poll, normally the most reliable in the state, last week had Newt Gingrich on 25% and Paul on 18%, with Mitt Romney on 16%.

»More significantly, Paul has adopted the Barack Obama playbook. Obama spent a lot of time in the state and built up a superbly efficient network of young volunteers who helped get his vote out in each of the 1,700 precincts. His victory in Iowa provided the momentum that took him all the way to the White House…»


Mis en ligne le 10 décembre 2011 à 05H44