Un commentaire est associé à cet article. Vous pouvez le consulter et réagir à votre tour.
505L’abandon du système BMDE en Europe ayant donné bien du grain à moudre dans les cénacles de la pensée générale et dominante, le New York Times du 18 septembre 2009 convoque un bataillons d’experts à ce propos.
…Nombre de ces experts, effectivement, que nous qualifierions d’“experts officiels”, transnationaux, qui tournent autour du soleil washingtonien quand ils n’y logent pas, avec même quelques appendices moscovites. Bref, des experts officiels, c’est-à-dire – réservons plutôt les guillemets à cette expressions – “experts assermentés” dans l’esprit de la chose. Chez eux, il est de bon ton de juger les choses d’un œil critique, sérieux, dépassionné, professionnel – bref, expert si vous voulez, et tout est dit! Chez eux, il est de bon ton, enfin, de ratiociner, de grognasser, de pinailler, de “circonvoluer” (certes, le verbe n’existe pas, mais qu’on nous permette de le risquer, cela leur va tellement bien), pour enfin aboutir au constat que, vraiment, même dans ce cas, comme dans cet autre et comme dans tous les autres, eh bien Washington est le plus fort et qu’en perdant (cas du BMDE), il a réussi un coup de maître. C’est le cas, en filigrane, chez à peu près tous. Pour cela, tout de même, et c’est là la beauté de la chose, ils sont tous obligés de faire comme a fait l’administration elle-même, c’est-à-dire de descendre à l’étage de la technique et d’évacuer la signification politique de l’affaire, pour les affaires qui comptent – dito, l’Europe.
Un seul y échappe, qui a la candeur des opinions tranchées, qui est notre nouvel ami Nile Gardiner. Lui, en fait d’opinion, il les a tranchées, et il ne s’embarrasse pas de quincaillerie. Ainsi nous livre-t-il, franco de port, le sentiment de ceux qui, depuis le milieu des années 1990, et à fond la caisse depuis le 11 septembre 2001 – néo-conservateurs comme libéral hawks, appointés du complexe militaro-industriel comme ONG bien tempérées – s’étaient assignés comme tâche principale d’annexer à l’“empire” l’Europe de l’Est, et de mettre à genoux les restes pantelants de la Russie. Son petit billet s’intitule «The Wrong Signal to Europe» et il prévoit, d’une façon qui n’est pas sotte, des prolongements de la décision d’Obama pour les relations transatlantiques.
«The Obama administration decision to pull out of its deal with Poland and the Czech Republic to establish third-site missile defense installations sends completely the wrong signal. Indeed, it represents a surrender by Washington to Russian bullying and intimidation.
»The Obama decision is likely to strengthen anti-American sentiment in many countries that are traditional U.S. allies. It dramatically undercuts the trans-Atlantic relationship and will be seen as a betrayal by two of America’s closest allies in eastern and central Europe. The administration is undermining America’s strategic influence in Europe by cutting this deal with Moscow. The dangerous implication is all too clear: Washington is willing to sacrifice its friends and allies on the altar of political expediency.
»The Russians will portray this decision as a huge victory for Vladimir Putin. By contrast, in many European capitals this decision will be received with dismay, and it’s likely to strengthen anti-American sentiment in many countries that are traditional U.S. allies.»
»This latest step by President Obama will raise fears in Europe that the United States will no longer stand up to Moscow. The abandonment of third-site missile defenses is appeasement of a major strategic competitor — one that will be emboldened now to flex its muscles further.»
Mis en ligne le 21septembre 2009 à 06H32
Forum — Charger les commentaires