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12736 août 2013 – Puisqu’il s’agit de l’anniversaire d’Hiroshima, on serait conduit à suggérer qu’il s’agit de l’option nucléaire du montage de communication. D’ailleurs, il faut désormais écarter ce mot, – “montage”, de même que “complot”, false flag et ainsi de suite. Le Système agit à visage découvert, bas les masques, sans le moindre intérêt pour l’une ou l’autre mesure et décision qui tendrait à dissimuler... le “montage”, justement. On fabrique à ciel ouvert des manigances, on écarte les narrative sophistiquées ; le mensonge (le mot signifie-t-il encore ce qu’il signifie ?) et la “création d’événements” (selon la phraséologie publicitaire) sont devenus une affaire de politique ouverte, sans rien dissimuler, – au fond, dirait-on finalement, sans mentir...
En un sens, nous n’avons jamais eu un mensonge aussi franc et une politique aussi loyalement mensongère (pour ceux, dont nous-mêmes, qui goûtent l’activité du paradoxe contradictoire et de l’oxymore sophistique comme un des beaux-arts de la dialectique-Système). Une sorte de “transparence” par l’absurde, si l’on veut : c’est comme si le président Obama, installé majestueusement dans son bureau ovale, avait annoncé “J’ai pris la décision d’annoncer une mise en alerte générale après avoir pris la décision qu’il y avait une tentative d’attaque terroriste en cours, pour bien montrer le valeureux héroïsme d’une NSA injustement diffamée, dont j’ai décidé qu’elle est le moyen par lequel nous avons appris que les terroristes étaient engagés dans la préparation de cette attaque dont j’ai décidé qu’ils (les terroristes) la préparaient... Dear fellow Americans, croyez-vous, dans ces conditions, qu’il soit opportun d’attaquer la NSA comme on le fait aujourd’hui, d’une façon si déloyale ?” Aussi “brut de décoffrage” que cela.
Il a raison, le bougre et, certes, en même temps que la NSA retrouverait son honneur perdu, BHO nous reviendrait brillant comme un sou neuf, comme s’il était élu d’hier. “Yes, we can”. Ainsi, désormais, le Système triomphe-t-il, c’est-à-dire qu’il survit au jour le jour, en inventant jour après jour l’argument du jour pour justifier son existence et assurer sa maîtrise au moins jusqu’à la fin du jour suivant. Même les pauvres alliés du bloc BAO ont été embringués dans l’affaire, – jusqu’à la Belgique qui s’est mise en alerte, oui c’est vrai, une fois savez-vous, et peut-être même deux... Au fond et pour en terminer avec ce préliminaire, il est évident qu’il s’agit d’un montage parce qu’il ne peut en être autrement, même si, finalement, il n’y avait pas eu montage de la part de ces figurants-Système. En un mot, la nécessité même de la situation exige qu’il s’agisse d’un montage et ainsi n'est-il peut-être même pas nécessaire de le faire, ce montage qui va de soi, et ainsi soit-il...
Il est remarquable de constater que la très grande majorité de la presse, – nous parlons de la presse sérieuse, la presse-antiSystème et alternative, et non pas les clowns de la presse-Système, – s’est comportée comme si elle constatait le montage sans même plus prendre la peine de dire que c’est un montage (un complot, un false flag), la chose paraissant s’imposer comme d’une évidence flagrante. Il n’est même plus nécessaire de démonstrations, d’indications, de signes, – c’est l’évidence, qui n’a nul besoin de démonstration ; et nous dirions qu’effectivement la non-démonstration est convaincante, cela ne peut être que cela. Il y a maintenant, cela est admis, une sorte d’état permanent de montage, de narrative, etc., dans les actes et les commentaires des directions politiques.
Ainsi trouve-t-on des sites aussi différents, pour simplement développer, chacun à leur manière et dans leur sens, le commentaire de l’évidence sans s’attarder à même signaler qu’il s’agit d’une évidence. On peut citer Infowars.com le 3 août 2013, ZeroHedge.com le 3 août 2013 et le 4 août 2013, WSWS.org le 3 août 2013 et le 5 août 2013, Antiwar.com le 5 août 2013 et le 6 août 2013, DEBKAFiles le 4 août 2013. Celui qui élabore le plus, tout de même, c’est ce DEBKAFiles, qui semble de plus en plus suivre une ligne antiaméricaniste et qui s’emploie à démontrer toutes les invraisemblances de situation qu’implique cette attaque potentielle. Commençant par quelques considérations sceptiques qui mettent en évidence l’absence totale de précisions sur les divers facteurs, DEBKAFiles poursuit avec diverses remarques précises... Nous en citons quelques-unes.
«1. Thursday, US President Barack Obama ordered that “all appropriate steps” be taken to protect Americans in response to a threat of an al-Qaeda attack. What does this mean? The experts comment that even if all US agencies were pressed into service worldwide, there is no way they could protect all Americans in the vast area marked out in the warnings.
»2. If the threat is specific why does the warning extend to so many countries? Al Qaeda is not even active in all them. If the danger is so immediate, why haven’t any governments in North Africa and as far east as Bangladesh declared their own terror alerts?
»3. US officials reported that some of the intelligence came from terrorist communications intercepted by the National Security Agency over the past days. This too raises questions, considering that al Qaeda leaders are wont to avoid electronic media and satellite phones for their communications on operations, preferring couriers who are not susceptible to electronic interception or eavesdropping. The Internet serves them for propaganda and planting red herrings. [...]
»6. Saturday, the international police agency, Interpol, published a global security alert following “the escape of hundreds of terrorists and other criminals” in the past month, including jailbreaks in Iraq, Libya and Pakistan. Interpol feared that the escapees would team up with al Qaeda to hit Western targets. Yet none of its 190 member states have declared terror alerts on this score either.
»7. Finally, the sweeping warnnings from the Obama administration dramatically refute its own oft-heard claims that al Qaeda is no longer a force to be reckoned with, because it has lost its compact central command and control of its component branches, which have split up into regional franchises operating autonomously. Al Qaeda, they have been saying, is no longer capable of large-scale terrorist attacks on a global scale.»
Ce dernier point soulevé par DEBKAFiles est largement déceloppé par McClatchy.News, le 6 août 2013 («Global terror alert inconsistent with U.S. portrayal of weakened al Qaida») : «Counterterrorism analysts said Monday that the U.S. government’s global response to a threat emanating from Yemen, home to al Qaida’s most active affiliate, was at odds with how dismissive President Barack Obama was in a speech in May, when he said that “not every collection of thugs that labels themselves as al Qaida will pose a credible threat to the United States.”» Le Guardian, qui a pourtant toujours joué serré entre son aile antiSystème Snowden-Greenwald et sa prudence-Système de ne pas tirer de condamnation politique de Washington, laisse aller Norton-Taylor (le 5 août 2013), qui développe avec un flegme british un commentaire ironique du type “On nous pardonnera mais vraiment ils nous prennent pour des billes”...
«Not so long ago, a decision by the US and other western countries to close their embassies because of a risk of terrorist attacks, citing “chatter” from intercepted communications between al-Qaida-inspired jihadists, would have been treated overwhelmingly with unquestioning respect.
»That the response may be very different now is recognised by members of the US senate intelligence committee. The closure of 25 US embassies across North Africa and the Middle East demonstrated just how important the National Security Agency (NSA) and its ability to bug huge amounts of communications, was in protecting the security of Americans, they insisted. That they needed to go so far out of their way to defend the NSA is testament to growing concern among many other members of Congress and the US public, according to opinion polls, since the disclosure by Edward Snowden, to the Guardian and Washington Post, of the extent to which the NSA is intercepting the personal communications of Americans and non-Americans alike.
»We might be forgiven for the thought that the embassy closures provoked by terrorist threats were all very convenient... [...] The US and UK securocracies have not been able to distinguish between the invasion of privacy and a legitimate need to protect the public from terrorist threats. Until they do so, they will sacrifice the “benefit of the doubt” approach, the public's trust, that they will need to depend on in future.»
On a été jusqu'à voir le New York Times lui-même se risquer, comme on trempe un doigt de pied dans l’eau pour mesurer sa froideur, à faire une allusion à ce propos. C’est Moon of Alabama qui cite ce passage de l’article du New York Times, le 3 août 2013 : «Even some ‘analysts and Congressional officials’ the NYT mentions in one short paragraph find this somewhat suspicious: “Some analysts and Congressional officials suggested Friday that emphasizing a terrorist threat now was a good way to divert attention from the uproar over the N.S.A.’s data-collection programs, ...”»
Mais avons-nous dit que, nous-mêmes, nous doutions de la véracité de l’alerte, comme un vulgaire Guardian ou un suspect New York Times ? Ce n’est pas sûr, parce qu’il s’agit finalement d’un sujet hors-sujet... Alors, autre hypothèse : et si l’attaque avait lieu tout de même ? Si al Qaïda-qui-n’existe-plus en profitait pour attaquer ? Curieusement, la fiction qui dépassait la réalité la retrouverait, mais pour provoquer un effet inverse à celui attendu : le discrédit de la NSA qui n’a pas su prévenir l’attaque après l’avoir triomphalement anticipée... Il y a une solution moyenne, qui serait de fabriquer quelques terroristes avec étiquettes garantissant l’authenticité al Qaïda (le label, si l’on veut, comme une marque de qualité, – qualité-Système, bref). On les capturerait après quelques péripéties à-la-John-Wayne ; d’ailleurs les forces spéciales, nous révèle-t-on, sont prêtes à agir partout, ce qui ne peut que nous surprendre et nous ravir pour le moral de ces forces spéciales (voir Russia Today le 5 août 2013). Une telle séquence serait idéale mais on comprend la difficulté de la monter et de la tenir dans l’improvisation, en plein mois d’août, alors que les ambassades sont désertées par leur personnel en vacances (et fermées pour cause d’alerte, par conséquent, et par économie dans ces temps de séquestration). Une telle narrative est un peu trop sophistiqué pour la période et pour l’urgence.
Ainsi l’épisode est-il tout de même d’une efficacité douteuse... L’on en arrive à la remarque évidente que ce que cherche le gouvernement US, c’est un choc psychologique si fort, dans une occurrence où la NSA aurait un rôle vertueux, pour bouleverser les esprits et leur faire oublier tous les doutes terribles qu’ils entretiennent depuis quelques semaines à l’encontre de la NSA. L’on sait bien qu’un tel choc psychologique gravissime dans la conjoncture présente, seule une attaque terroriste de type 9/11 réussie aurait la vertu de le susciter ; en même temps, elle aurait le vice d’achever de couler la NSA pour incompétence.
Le 4 août 2013, l’avisé McClatchy.News publiait une analyse sur l’alerte au terrorisme, selon le thème des rapports de cette alerte avec la crise Snowden/NSA. Le thème choisi était très clairement que cette alerte “renouvelait”, ou “relançait”, si besoin est, le débat sur la question du réseau de surveillance de la NSA... «Embassy closings, travel warning renew debate over NSA data collection... [...] The closing of U.S. embassies in 21 predominantly Muslim countries and a broad caution about travel during August that the State Department issued on Friday touched off debate Sunday over the National Security Agency’s sweeping data collection programs.»
Ces remarques introductives de McClatchy.News sont tout à fait justes puisque, effectivement, on n’a parlé que de cela (les rapports de l’alerte terroriste avec la crise de la NSA) lors des talk-shows dominicaux. C’est un point remarquable, qui montre qu’on sort de l’ordinaire des manœuvres de ce type à Washington. Lorsqu’une crise devient embarrassante pour le pouvoir et l’establishment, et Dieu sait si la crise Snowden/NSA l’est, on “tente un coup” dans un autre domaine pour en détourner l’attention, – par exemple, dans ce cas, cela aurait pu être sur l’Iran, sur la Syrie, sur l’Égypte, trois “fronts” brûlants de la politique extérieure US. Le cas est, ici, totalement inverse. On renforce la polémique, l’affrontement sur la NSA, on donne un argument de plus pour en parler, on réclame encore plus l’attention sur la crise.
Certes, l’on comprend bien qu’il s’agit pour la fraction-Système favorable à la NSA de redresser la réputation et l’influence de cette agence, et de tenter d’affaiblir le camp qui s’est constitué au Congrès contre elle. Cela n’explique pas pour autant la tactique choisie, qui écarte la technique de déflexion, par la tromperie, le leurre, etc. (deceit), qui est en général préférée (faire prendre une orientation différente à ce qu’on vise, – ici, le débat public). Il est manifeste qu’il y a eu une certaine improvisation dans l’organisation de cette affaire de l’alerte au terrorisme, de façon à ce qu’elle puisse apparaître comme une “riposte” à la décision russe d’accorder l’asile politique à Snowden. Tout cela montrerait alors sans guère de doute que l’administration et les défenseurs de la NSA se sont trouvés en mode-panique pour trouver une riposte à l’asile politique de Snowden alors que les USA ne possèdent guère de moyens de pression classique sur la Russie. Ainsi imagine-t-on une sorte de traitement mimétique de la NSA à celui que les Russes ont appliqué à Snowden : puisqu’aucune concession n’est faite concernant l’asile politique de Snowden, alors aucune concession ne sera faite à ceux qui veulent réformer la NSA, malgré les promesses faites par Obama aux élus démocrates. Cette interprétation s’ajoute bien sûr à la nécessité ontologique de défendre la NSA à tout prix. Il est manifeste, répétons-le, qu’on est dans le mode-panique, sur l’air du “il faut sauver les joyaux de la couronne”.
Suivant l’observation de McClatchy.News mais en l’élargissant, nous dirions donc que l’alerte terroriste et globale n’a pas “renouvelé” ou “relancé” le débat sur la NSA, mais il l’a poursuivi en le “haussant” décisivement, en lui donnant une dimension nouvelle et dramatique. Certes, il a montré que la crise Snowden/NSA n’est pas une crise comme une autre, qu’on peut effacer par un artifice un peu vulgaire, ou qu’on peut au moins écarter temporairement par un montage adjacent. Non, la crise Snowden/NSA est devenue, à partir de son origine de “crise première” (voir le 22 juillet 2013), une crise fondamentale qui embrasse la crise américaniste dans son ensemble, c’est-à-dire la paralysie et la “puissance impuissante” de Washington, la marche du gouvernement vers un ensemble policier totalitaire et la résistance grandissante des ressources législatives qui sont incompressibles et irréductibles contre cette tendance (voir le 5 août 2013). Tout cela montre que cette crise, qu’on ne peut réduire ni bouter hors de la scène centrale, est en train de se transformer en guerre ouverte, qu’elle va donc se poursuivre, croître et embellir et ainsi de suite ...
On voit, avec cette attaque terroriste considérée du point de vue d’un montage tactique, non pour évacuer la crise de la NSA, mais pour valoriser la puissance de la NSA et la faire figurer plus à son avantage dans une crise qu’on ne peut évacuer, que le processus est d’une efficacité douteuse. Comme dit Norton-Taylor, «Scepticism is healthy. [...] That scepticism may lead to potentially dangerous cynicism is the fault of the failure adequately and convincingly to hold the intelligence agencies to account.» Mais plus encore, le scepticisme peut et doit devenir hostilité, et le cynisme se transformer en un activisme antiSystème cette fois posé pour se transformer en une insurrection antiSystème directe.
Une chronique de Justin Raimondo du 5 août 2013 est particulièrement révélatrice à cet égard. Raimondo, libertarien et opposant farouche, du premier jour, à la militarisation totalitaire des USA, à la politique agressive et interventionniste, etc., n’a pourtant jamais montré de velléités déstructurantes pour mettre en cause l’unité des USA selon les principes des Pères Fondateurs auxquels il ne cesse de se référer. C’est une sorte d’opposant radical mais légaliste, selon d’ailleurs l’argument que c’est l’establishment qui est illégal et usurpateur... Mais, pour la première fois, il suggère une résistance qui irait bien plus loin que la critique agressive mais passive. Il suggère de se référer à certaines actions des années 1960 pour interdire à des organismes tels que la NSA de venir recruter dans les universités. Il suggère d’appuyer cette résistance sur la proclamation des droits locaux et des Etats, qui sont les seuls à représenter encore la construction originelle des USA. «This includes ordering state and local law enforcement to keep at arm’s length from the federal government’s unconstitutional (and, therefore, illegal) surveillance of Americans. Oh yes, they’ll call us "neo-Confederates" – their favorite smear word of the moment – for raising the banner of states’ rights and local control[...] Such a strategy will rescue the essential principle of federalism, which is being lost under Washington’s sustained assault, and provide a rallying cry for conservatives who oppose the Surveillance State.»
Raimondo propose de susciter des rassemblements organisationnels pour mettre en place cette résistance active, notamment en pérennisant l’alliance qui a opéré à la Chambre de la gauche populiste-progressiste (plus que “libérale-progressiste”, comme nous l’avions désignée d’abord) et de la droite populiste libertarienne, et en mobilisant dans ce sens une association comme les Young Americans for Liberty (YAL), ce groupe constitué pour soutenir Ron Paul. On peut raisonnablement envisager que si Raimondo lance de telles suggestions, c’est qu’il a sondé à droite et à gauche pour savoir si ces suggestions avaient une chance d’être bien accueillies... (L’activisme des commentaires qu’on trouve sur le site du nouveau Ron Paul Institute témoigne certainement de l’état d’esprit de Ron Paul, ou de la famille Paul et du groupe qui l’entoure, quant aux mesures qu’il est temps de prendre contre l’agression du “centre”. La légalisme bien connu de Ron Paul et de son mouvement pourrait bien prendre la forme d’une insurrection antiSystème, perspective qui serait en train de recueillir la légitimité perdue du “centre”, – sorte de “devoir d’insurrection” antiSystème devenu action légale, comme il existe dans les brillantes pensées-Système le “devoir d’ingérence” qui fait bon marché, cette fois pour les dissoudre, des principes tels que légitimité et souveraineté, – et façon de retourner contre l’ennemi ses propres trouvailles.)
L’idée centrale du mouvement que Raimondo préconise serait celle du boycott, – boycott des ordres et des sollicitations du gouvernement central, à commencer par les initiatives de recrutement de la NSA, suivies de beaucoup d’autres choses. Le but de Raimondo, évoquant l’exemple de l’URSS sous Gorbatchev, n’est rien moins que la “délégitimation” du gouvernement central.
«This is what happened in the Soviet Union in the days leading up to its dissolution: people simply stopped obeying, and in such numbers that repression – outright physical coercion – was impossible. The people of the Soviet bloc simply turned their backs on their rulers, refusing to cooperate with their own oppression. The people won because the authorities, by that time, had lost all legitimacy.
»This is the crux of the matter: the battle to defeat the NSA and its supporters in Washington is all about delegitimizing the Surveillance State. If local governments at all levels refuse to cooperate with this administration’s unilateral abolition of the Fourth Amendment, then what we have is a revolution – a peaceful one, hopefully, as Washington realizes the jig is up.»
Dans sa chronique, Raimondo ne fait même pas allusion au montage poussif plutôt que bidon après tout de l’alerte terroriste globale. On sent qu’il l’écarte comme un événement accessoire et dérisoire, une tentative effectivement poussive pour tenter de restaurer le crédit de la NSA, comme si du crédit de la NSA dépendait la légitimité du centre washingtonien. (Cette sorte de remarque qui vient naturellement sous la plume témoigne de l’état de profonde décrépitude et de dissolution de ce pouvoir central.) Raimondo et sa logique sont au-delà de cette sorte de manœuvre, et peut-être la crise Snowden/NSA, qui pourrait bien devenir la crise centrale de l’américanisme avec la fameuse menace de dissolution de la légitimité du centre, se trouve-t-elle elle-même au-delà.
Voilà qui semble fait et bien fait... Désormais la guerre est à ciel ouvert, elle ne se dissimule plus, la guerre entre le Système et l’insurrection antiSystème bien comprise, c’est-à-dire utilisant les méthodes du système de la communication, dont la désobéissance civique qui en fait partie, et nullement la violence agressive qui n’a aucune chance d’aboutir. De ce point de vue, le raisonnement de Raimondo, comme lui-même le suggère, est dans la pure continuité de l’attitude de la Chambre, non seulement avec son vote du 24 juillet, mais avec les développements et l’agrandissement majoritaire qui semble s’ensuivre. Ce mélange de légalisme retourné contre l’illégitimité, de résistance passive, d’activisme agressif de communication, ce sont des éléments importants de la recette pour la Résistance ayant une chance de se transformer en contre-offensive victorieuse. En même temps, cette résistance contribue et va contribuer de plus en plus à mettre en évidence les caractères monstrueux et absurdes de la NSA, de la logique qui l’a enfantée et qui la protège, de l’entièreté du Système qui cherche à la protéger. On peut dire que les enchères montent, la puissance des enjeux en place se manifeste de plus en plus. L’alerte à l’attaque terroriste contribue, à cet égard, à alimenter la poursuite de l’élargissement et du renforcement de la crise née de l’affaire Snowden et de l’attaque contre la NSA, en montrant combien la direction politique est conduite à paniquer devant les perspectives qui se dessinent. Une fois de plus s’impose en se renforçant l’hypothèse que cette crise pourrait bien constituer le biais tant attendu pour nous ouvrir la voie vers le cœur bouillonnant de la crise d’effondrement du Système.
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