Ave Fabius Maximus, what’s new ?

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Parmi les nombreux auteurs intéressants du site très représentatif du mouvement dissident au sein des forces armées US National & Defense Interest, l’auteur anonymus “Fabius Maximus” est réputé pour ses analyses incisives et sans concession. Dans son article du 22 mai, il s’attaque à une cible désormais favorite : les généraux des forces armées US.

Sa thèse est simple :

• Par rapport à ce qu’ils pourraient faire, les insurgés, résistants, etc., sont particulièrement incompétents et inefficaces.

• Pourtant, les forces armées US sont dans une situation catastrophique. La cause en est donc l’extraordinaire incompétence du commandement US, précisément les généraux, absolument incapables d’envisager la moindre situation qui ne soit pas renseignée dans leur manuel opérationnel.

Ci-après, un passage de l’article intitulé «The American Way of War», avec citation du “privé” Philip Marlowe (Humphrey Bogard) extraite de The Big SleepMy, my, my! Such a lot of guns around town and so few brains.»), — passage sur l’investissement de Bagdad en 2003:

»The events surrounding the fall of Iraq’s capital are difficult to imagine, even after four years have passed. US forces again proved invincible on the field of battle. They rolled up to Baghdad, occupied it and waited for orders. Then the capitol fell into disorder, with looting and burning of key infrastructure.

»Apparently the Pentagon’s senior generals – the best-educated generals ever to lead an Army – failed to prepare for one of history’s most common scenarios. As a result they read reports from their field commanders and watched as victory tipped over to what might become a crushing defeat. Perhaps for the next war our top generals’ briefing books should include DVD’s of War and Peace and Gone with the Wind. Watching the burning of Moscow and Atlanta might remind them to plan for this contingency.

»It’s not yet clear why and how this occurred, except in one respect. Our military is a full member of 21st Century American society – no separate military culture here – and its top leaders produce excuses suitable for a Superpower, featuring the new American mantra: “It’s not our fault.” An expert at RAND said it well:

»“While it can be argued that U.S. military planners could not have been expected to anticipate the emergence of an insurgency any more than they could have foreseen the widespread disorders, looting, and random violence that followed the fall of Baghdad, that is precisely the nub of the problem. The fact that military planners apparently didn’t consider the possibility that sustained and organized resistance could gather momentum and transform itself into an insurgency reflects a pathology that has long affected governments and militaries everywhere…” — Bruce Hoffman, “Insurgency and Counterinsurgency in Iraq”, RAND (2004)

»RAND’s sponsors likely appreciated the diplomatic phrasing “while it can be argued”. Much nicer than suggesting that our generals should have foreseen the scenario that has dominated post-WW-II wars, guerrilla warfare against foreign occupiers.

»Additional evidence for their incompetence is the failure to adequately scale up the military’s health care system as the war continued. This is clearly a failure that goes to the highest levels of the military.»

Quant à l’incompétence de l’insurrection et de la résistance irakiennes, surpassée par celle des généraux américanistes, nous serions tentés d’y voir la magie de notre fameuse “guerre de la 4ème génération” (G4G). Nous pensons qu’on peut s’interroger sur les effets d’une défaite rapide de l’U.S. Army en Irak, après la pseudo-victoire d’avril 2003. D’une part, la puissance de feu US l’aurait-elle permise? D’autre part, une telle défaite, si elle avait eu lieu, n’aurait-elle pas été moins grave que la défaite-crise larvée que subissent aujourd’hui les forces armées US, avec les répercussions à Washington?

En d’autres termes, le secret de la G4G n’est-il pas de fixer l’adversaire dans un bourbier et de le faire durer le plus longtemps possible plutôt que de le vaincre, — et d’ailleurs, tout le monde ne se réjouit-il pas de voir l’embourbement US en Irak se poursuivre? Nous ne disons pas qu’il s’agit d’une tactique délibérée. On n’organise pas une mauvaise tactique, — un peu mauvaise mais pas trop mauvaise, pour fixer l’adversaire sans subir soi-même de revers insupportables, — c’est sans doute la chose militaire la plus difficile du monde. Dans ce cas, la G4G ne ferait-elle pas partie de la vision maistrienne de la période: faire durer le désarroi chez l’ennemi, plus que la défaite, pour le déstructurer de l’intérieur? Cela correspond à la définition des experts de la G4G (Lind), qui attaque les structures étatiques de l'ennemi bien plus que ses forces armées, mais par l'intermédiaire éventuel des forces armées.


Mis en ligne le 25 mai 2007 à 13H47