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1457Les relations entre Israël et le Washington d’Obama sont de plus en plus un sujet d’incertitude et d’interrogation extrêmement pressantes. La rencontre entre BHO et Netanyahou, le 18 mai, sera très intéressante et comporte un risque notable d’être explosive. C’est l’affirmation préliminaire implicite d’un article du Washington Times, le 6 mai 2009, qui donne de nombreuses descriptions et informations exclusives, tant sur le passé et la teneur des relations USA-Israël sur le nucléaire israélien, que sur les perspectives et pressantes du domaines.
Le Washington Times développe la logique de ce qu’il affirme être une volonté de l’administration Obama d’imposer une approche globale, impliquant la région pour ce cas, de la question nucléaire. Il s’agit bien de développer la logique de la non-prolifération qui, pour parvenir à une solution de la question du développement du nucléaire iranien, impliquerait la mise en place d’une zone dénucléarisée au Moyen-Orient. Israël devrait y être évidemment, forcément, inévitablement impliqué. (Cette analyse rejoint des indications que nous avions déjà publiées le 18 avril 2009.)
«The Obama administration is seeking talks with Iran on its nuclear program and has dropped a precondition for negotiations that Iran first suspend its uranium enrichment program. “What the Israelis sense, rightly, is that Obama wants to do something new on Iran and this may very well involve doing something new about Israel's program,” said Henry Sokolski, executive director of the Nuclear Nonproliferation Policy Education Center, a Washington think tank.
»Bruce Riedel, a former senior director for the Middle East and South Asia on the White House National Security Council, said, “If you're really serious about a deal with Iran, Israel has to come out of the closet. A policy based on fiction and double standards is bound to fail sooner or later. What's remarkable is that it's lasted so long.” Mr. Riedel headed the Obama administration's review of strategy toward Afghanistan and Pakistan but does not hold a permanent administration position and has returned to private life as a scholar at the Brookings Institution.»
Les observation rapportées par le Washington Times doivent être placées dans un contexte général extrêmement pressant et actif pour ce qui concerne le nucléaire. Cela implique que les positions d’Obama sur la question du désarmement sont importantes, qu’il s’agit d’un aspect important, voire prioritaire de sa politique et non pas d’une position simplement “cosmétique”. Le cadre est général et implique également les négociations en cours avec les Russes, dont on a vu également récemment qu’elles semblent sérieuses. «Mr. Obama has made nuclear disarmament a bigger priority in part to undercut Iran's and North Korea's rationale for proliferation. His administration has begun negotiations with Russia on a new treaty to reduce U.S. and Russian arsenals. He also has expressed support for the fissile material treaty.»
A Prague, au cours de la rencontre USA-UE, Obama a beaucoup développé l’idée d’accords formels de non-prolifération et de dénucléarisation. Il y a ceux (notamment les Français du Quai d’Orsay) qui jugent qu’il s’agit d’une préoccupation finalement annexe trop générale par rapport aux priorités, d’autres qu’il s’agit d’une orientation centrale, certes, et précise, qui demande des traités, et rapidement, des traités contrôlant/limitant la question de la production des matière fissiles.
«David Albright, president of the Institute for Science and International Security, a Washington think tank, said such a treaty would be the first step toward limiting the Israeli nuclear program. “The question is how much of a priority is this for the Obama administration?” he said.
»John R. Bolton, a former U.N. ambassador and undersecretary of state, said Israel was right to be concerned. “If I were the Israeli government, I would be very worried about the Obama administration's attitude on their nuclear deterrent,” he said. “You can barely raise the subject of nuclear weapons in the Middle East without someone saying: ‘What about Israel?’ If Israel's opponents put it on the table, it is entirely possible Obama will pick it up.”»
Que pourrait-il se passer le 18 mai à cet égard? Netanyahou pourrait poser la question centrale de savoir si l’accord stratégique informel établi par l’administration Nixon des USA écartant toute possibilité que le nucléaire israélien puisse être mis en question, si cet accord tient toujours, s’il est remis en question, s’il ne mérite pas une clarification. Les deux pays seraient brusquement catapultés au cœur de leurs relations stratégiques, et éventuellement dans une crise sans précédent.
Mais les Israéliens peuvent-ils se permettre une crise avec les USA sur le sujet central de leurs réactions stratégiques avec les USA? Les récentes indications montrent que le gouvernement Netanyahou prend une approche très conciliante, parlant de son désir de paix sur la question palestinienne (sans indiquer une voie qui satisfasse celle que favorise BHO d’une solution impliquant deux Etats).
D’une façon générale, il semble qu’on soit en train de dépasser le stade des vœux pieux, des principes généraux, des architectures théoriques, et qu’il faille passer aux effets concrets. La préoccupation nucléaire de BHO, qui est un sujet général embrassant diverses crises, passe par un accord avec les Russes (impliquant sans doute la fin du BMDE) et un accord au Moyen-Orient, impliquant un accord avec les Iraniens et une mise à jour, avec les mesures de réduction et de coercition qui vont avec, de l’arsenal nucléaire israélien. C’est une évolution révolutionnaire, on le comprend aisément.
Mis en ligne le 7 mai 2009 à 06H08
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