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888Pour avoir une idée de l’intensité du “débat” politique aux USA, qui s’apparente plutôt au combat de rues, on consultera avec intérêt le commentaire de Jeffrey T. Kuhner, du Washington Times, du 25 juillet 2009. (Le Washington Times est un des principaux relais, dans la presse quotidienne, des thèses extrémistes, néo-conservatrices, likoudistes et de la droite républicaine.) C’est une attaque foudroyante et qui ne s’attarde pas aux nuances contre la “doctrine Obama”, qui semble une doctrine de destruction de l’Amérique voulue par un homme dont on ne sait même plus, si l’on suit certains républicains, s’il est un vrai citoyen US. (Cela, au point où le Sénat prend soin de voter un texte, le 28 juillet 2009, où il réaffirme la citoyenneté US du président des Etats-Unis en exercice.)
Bien entendu, il est intéressant de comparer les critiques les plus extrêmes de ceux qui voient dans Obama une nouvelle ruse du système pour “reprendre la main”, avec l’interprétation qu’en donne la droite dure des républicains. Ces évaluations extrêmes dans les deux sens, mises à part les accusations automatiques de désinformation et de montage lancées contre l'autre bord, rendent compte de la difficulté de donner une évaluation mesurée de l'action et des intentions d'Obama. Kuhner ne recule surtout pas devant des affirmations complètement irréalistes et qui n’ont jamais été appuyées par rien de sérieux, comme par exemple le fait que la contestation anti-Ahmadinejad de juin, après l'élection présidentielle en Iran, était en fait une protestation contre le développement de la bombe nucléaire et qu’il fallait pour cela la soutenir à 100%.
«The mass demonstrations revealed the profound divisions in Iran and the widespread opposition to the theocratic regime. Iranian protesters were seething not only at the mullahs' domestic incompetence, but also at their fanatical foreign policy. They seek Islamism with a human face – a Muslim reform movement marked by greater openness, religious tolerance and respect for women's rights.
»The dissidents realize that Mr. Ahmadinejad's acquisition of the bomb will lead to only one disastrous conclusion: a nuclear war with Israel. Iranians don't want to be sacrificed as part of a revolutionary, apocalyptic Shi'ite vision to destroy the Jews and hasten the coming of the Islamic messiah – the so-called hidden imam.
»Instead of openly supporting Iran's democratic movement, Mr. Obama stood by and watched passively as fascist brownshirts – the paramilitary Basij – gunned down, arrested and tortured peaceful demonstrators. Nothing will stop Mr. Obama from his policy of diplomatic engagement – even innocent blood being spilled on the streets of Tehran, blood that represents America's and the region's best hope of sweeping away the evil Islamic Republic.»
Là-dessus, Kuhner enchaîne sur ce sujet, quelques paragraphes plus loin, sur un point beaucoup plus intéressant, – que nous nous sommes permis de souligner en caractères gras. Il écrit: «More ominously, Mrs. Clinton has said that a nuclear-armed Iran will cause America to extend a “defense umbrella” over its allies in the Persian Gulf. In other words, the Obama administration is signaling it can live with an Iranian bomb.»
Le point intéressant est en ceci que cette interprétation encontre celle des dirigeants israéliens, que nous avons signalée dans un Bloc-Notes du 27 juillet 2009, qui est d'effectivement conclure de la déclaration de Clinton que les USA acceptent la bombe iranienne. On peut en déduire que l'interprétation est beaucoup plus qu’une trouvaille d’occasion, soit d’un commentateur exacerbé, soit d’un ministre israélien excédé, mais qu’elle semble bien faire partie d’une consigne générale d’interprétation qui est diffusée dans la droite dure, à partir de l’évaluation des likoudistes et extrémistes israéliens.
Mis en ligne le 30 juillet 2009 à 08H17