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A vrai dire, le message de notre lecteur, monsieur Jean-Jacques Hector
Monsieur Jean-Jacques Hector nous disait ceci :
«Je comprends que la fréquentation quotidienne de l'absurde fasse monter chez vous quelque angoisse, comment faire autrement?
»Mais quoi? Voilà un moment que les donations sont significativement plus importantes en fin de mois.
»Et l'efficacité de votre appel régulier dans cet accroissement n'est pas établie.
»Ces donations ne sont pas anonymes, ni les donneurs pléthore.
»Ainsi j'en reviens à mon dada: si vous voyez apparaître régulièrement en fin de mois les mêmes donateurs pour des sommes récurrentes, c'est que vous pouvez compter sur eux, non? Ils ne sont pas à convaincre; alors, pourquoi vous inquiéter ? Epargnez-vous ce pesant exercice mensuel si vous le pouvez.»
Nous ne demanderions que cela, sans aucun doute, de nous épargner ce “pesant exercice mensuel”. Mais là, pour l’immédiat qu’est la situation de ce mois de février, les dieux n’ont pas l’air très vraiment préoccupés de notre sort… Pour faire bref : nous ne sommes jamais “partis” d’aussi bas pour un “19 courant…” (€365) ; nous n’avons jamais aussi peu attiré l’attention des donateurs dans les trois jours suivant l’affichage de la barre de donation, et il s’en faut de beaucoup (de €365 le 18 février à €405 ce 22 février au matin) ; enfin le mois de février est extrêmement court, selon toutes les sources, et le temps qui nous est laissé pour suivre le schéma habituel est à mesure. Voilà pour le seul et le froid argument comptable.
Il est certain que nous n’avons pas d’estime particulière pour nos rappels divers, en tant que tels, dans le cours de la période de donation, vers la fin de chaque mois, à partir du “19 courant…”. D’ailleurs, nous les argumentons de moins en moins, et là nous rejoignons effectivement monsieur Jean-Jacques Hector. Nous pensons effectivement qu’il existe un groupe de donateurs de soutien de dedefensa.org qui se renforce régulièrement, qui s’est constitué de lui-même selon sa conviction de la nécessité de ce soutien, qui n’a pas besoin par définition d’être convaincu de soutenir le site. Pour autant, nous ne pensons pas qu’il est inutile de rappeler par notre intervention que nous sommes entrés dans la période de cette intervention, et nous irions même jusqu’à dire que notre intervention à nous (notre “exercice mensuel”) est aussi bien un signe de notre part de la conscience de cette solidarité de ce groupe à notre égard qu’un signe de notre angoisse d’une façon générale, – aussi bien, sinon plus… Nous avons besoin de ces donations, nous l’avons dit souvent et nous le répétons, au moins autant pour le soutien psychologique qu’elles manifestent que pour la nécessité économique qu’elles rencontrent.
Il n’est nullement assuré que nos interventions, si elles semblent manifester notre angoisse, accroissent effectivement cette angoisse. Au contraire, dirions-nous, lorsque ces appels, comme ce fut toujours le cas et comme nous espérons que ce le sera encore, sont suivis de l’effet de l’intervention de nos donateurs, ils agissent alors comme un moyen radical d’apaisement de notre angoisse. Nous voulons dire que l’angoisse est là, toujours, d’ailleurs signe d’une vie active de soi autant que signe d’une crainte devant la fragilité des situations de la sorte que nous vivons ; et cette angoisse, comme c’est bien connu pour le cas de l’angoisse, se nourrit de l’inaction, autant qu’elle suscite souvent la paralysie de soi. Nos interventions sont, justement, une façon de réagir contre cette angoisse, d’agir et d’ainsi écarter l’effet immédiat de l’angoisse ; et aussi de tenter de ranimer, ou mieux encore d’animer cette solidarité qui existe constamment d’une façon latente, et alors c’est un deuxième but recherché que d’espérer obtenir ce résultat qui confirme notre sentiment général de l’existence de cette solidarité… C’est notre Xanax à nous.
Mais nous arrêtons là cette auto-analyse. Une fois de plus comme cela fut toujours le cas, c’est bien l'affirmation du lien de solidarité entre nos lecteurs et nous autant qu’un soutien de leur part que nous espérons susciter.
Mis en ligne le 22 février 2013 à 04H36