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109710 septembre 2010 — Il y a un an commençait le régime du “domaine payant” sur dedefensa.org. Le 23 août 2010, nous avons publié un bilan général de cette expérience, dont les grandes lignes et jusqu’à nombre de détails peuvent être conservés mot pour mot. A cet égard, notre humeur reste égale : par rapport à nos espérances initiales, cette année écoulée conduit à un constat d’échec, dans les conditions que nous avons dites…
Constat d’échec, certes, c’est-à-dire l’échec d’une formule sur laquelle nous nous sommes nous-mêmes sans doute trompés. Nous reviendrons certainement sur ce thème, qui apparaissait clairement, en filigrane et en résumé, sur le Forum qui accompagne le texte du 23 août. Nous sommes de plus en plus persuadés que le problème est moins une question d’argent (c’est-à-dire le coût de l’abonnement), moins une question de principe (accès payant ou pas) qu’une question de lecteurs, – ou, plus largement dit, de lectorat.
Nous parlons donc à nos vrais lecteurs, que nous retrouvons, que nous reconnaissons à nombre de leurs réactions dans les commentaires. Il est vrai que nous choisissons alors, comme le fait remarquer un de nos commentateurs qui trouve le mot juste, la recherche de la qualité contre le culte de la quantité. C’est conforme à l’orientation que notre engagement nous désigne naturellement, rien à redire… Et, de ce point de vue, notre échec est notre succès, en quelque sorte, – c’est bien ce que nous suggère ce lecteur, qui sait manier l’humour des temps apocalyptiques.
Une étape importante, pour nous, c’est celle du renouvellement des abonnements annuels qui constituent la base essentielle de notre soutien, et qui commence aujourd’hui (sauf pour quelques lecteurs qui ont préféré devancer l’appel, que nous remercions déjà). C’est à ces lecteurs que nous faisons essentiellement appel pour affirmer et confirmer leur soutien. Cette intervention constitue à la fois une gêne et une espérance, – une gêne, parce que nos appels vont si souvent à eux, qui font déjà beaucoup, – une espérance parce que notre expérience nous suggère que nos appels ne sont pas déplacés pour leurs oreilles et leurs conceptions.
Nous avons ajouté à notre page sur les offres d’abonnements une rubrique nouvelle, pour une option jusqu’ici à peine suggérée et que certains lecteurs ont pourtant déjà utilisée. Il s’agit des “abonnements de soutien”, qui impliquent la volonté et le choix d'un soutien à un niveau supérieur à celui des tarifs courants. Nous les présentons d’une façon plus explicite dans nos offres d’abonnements, insistant ainsi sur cette possibilité d’un soutien renforcé, pour ceux qui veulent et qui peuvent intervenir dans ce sens. Dans notre situation présente, nous ne pouvons négliger aucune possibilité de solliciter des soutiens tout en restant dans les normes d’appréciation et de conception qui sont les nôtres. Inutile de dire combien nous avons et aurons besoin de tels soutiens ; inutile de dire quelle sera notre reconnaissance à celles et ceux qui choisiraient cette voie parce qu’ils l'ont choisie et qu'ils le peuvent.
Nous rappelons et confirmons quelques points plus “techniques”, concernant les tarifs d’abonnement et d’autres domaines.
• Le rythme de parution de dde.crisis s'allonge. Il y aura un numéro par mois au lieu de deux. Le prix de l’abonnements change aussi : €240 pour un abonnement annuel articles et dde.crisis (au lieu de €300). Cet allongement de la périodicité n’est pas un signe d’abdication, nous nous en expliquons dans l’éditorial du numéro courant et de rentrée de dde.crisis (ce 10 septembre 2010).
• Le 1er octobre sans doute, si nous tenons nos prévisions, nous modifierons le tarif mensuel, qui passera de €12,50 à €25. Il s’agit évidemment d’un tarif dissuasif, car nous cherchons à décourager les abonnements mensuels épisodiques. Par contre, une formule de mensualisation de l’abonnement annuel, en bonne partie basée sur la confiance, sera possible. Les paiements se feraient alors sur base d’un engagement moral à payer régulièrement chaque mois, à la même période (entre le 1er et le 5 de chaque mois), la somme de €12,50.
• Nous renouvelons, sempiternellement, cette offre que nous avons souvent faite, qu’on réclamait beaucoup et à hauts cris lors du lancement de la formule du “domaine payant”, et dont bien peu ont finalement profité, – ce qui laisse diablement à penser à propos de la pérennité de la pensée qui suscite de telles manifestations. Il s’agit des lecteurs ayant des difficultés financières, que nous engageons à nous contacter pour trouver un arrangement.
Notre but est toujours le même : la fidélisation, l’engagement, et non pas, comme il est dit par un intervenant qui surtout ne tient pas à s’abonner, d’entrer dans le jeu d’un “public de rencontre, par nature ondoyant et divers”. (Définition significative pour ce domaine d’activité qu’est Internet qui, par ailleurs, porte beau l’affirmation de valeurs occasionnellement plutôt antisystèmes, qu’on croirait structurantes, solides et fermes ; car l’on tient là, après tout et au contraire, dans les situations “de rencontre” et le sentiment “ondoyant”, l’une des formule de la globalisation, qui a besoin de cette sorte de public qui se croit libre et qui, sans attaches ni références, tombe aisément dans le piège d’une promo “ondoyante”, d’un matraquage “de rencontre”. Nous comprenons que ceux qui souscrivent à cette idée ne s’abonnent pas et nous surmonterons notre déception de ne pas les compter comme abonnés, décidément sans affinité avec ce “public de rencontre”, archétypique de l’individualisme qui triomphe aujourd’hui et de l’enfermement qui va avec.)
Plus haut, nous avons parlé du “problème de lectorat” que nous rencontrons. Nous méditons de revenir sur le problème, dans un délai assez bref, de façon à ce que cette réflexion puisse se placer dans le contexte de cette période de la première année du domaine payant. Nous méditons d’y revenir car la chose mérite notre attention du point de vue de la réflexion, pour ce qu’elle nous dit d’Internet et de ceux qui le pratiquent (les “internautes”), de l’évolution de notre site dedefensa.org, de l’évolution de la crise.
Dans tous les cas, le constat aujourd’hui est que nous ne sommes pas du côté des “gagnants”, – c’est-à-dire les “gagnants” économiques, selon les conceptions de ce système fou qui est en train de s’effondrer sous nos yeux. Cela ne nous facilite certainement pas la vie mais cela ne nous rend pas vraiment malheureux. Il nous vient parfois l’idée, à les observer et à lire leurs arguments, qu’il est préférable de ne pas être parmi ces “gagnants” selon les normes du système, quand c’est au prix très affligeant de ce qui nous semble être médiocrité et pauvreté de l’esprit. Chacun son choix à cet égard, et nous laisserons butiner le “public de rencontre” comme on fait son shopping, dans les super-marchés du Web. Nous ne sommes pas du même voyage, avec ces gens de ce temps historique qui s’effondre. Nous les laissons persifler en cadence.
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