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804On savait qu’il y avait grande difficulté à définir le “front” en Afghanistan. Cela n’est pas démenti. On ajoute simplement que cette diversité des choses commence à apparaître également chez ceux qui nous semblaient jusqu’ici convaincus d’une façon unanime de la nécessité de faire cette étrange “guerre” – aux USA même, au sein de l’administration Obama elle-même. La situation tend à se compliquer au sein de l'administration en des “fronts” opposés sur la question de l'engagement en Afghanistan.
C’est le site Antiwar.com, notamment, qui signale la chose en date du 3 septembre 2009, dans une rapide synthèse de divers articles, avec les liens nécessaires.
«Despite public comments being almost universally in favor of the continued escalation of the Afghan War, behind the scenes several key Obama Administration advisers are starting to express serious doubts about the wisdom of throwing more and more troops at the ever worsening conflict. » […]
»Vice President Joe Biden is among the skeptics, insisting that expanding the presence into Afghanistan may distract from what he sees as the real fight: Pakistan. National Security Adviser James Jones is also reportedly in opposition and had previous told McChrystal not to ask for more troops.»
Un des articles chronologiquement originels de cette perception est de Nancy A. Youssef, de McClatchy Newspapers, le 31 août 2009. Il a depuis été largement confirmé par diverses autres sources. Youssef cite une source, au Pentagone, qui résume le problème: «“I think they [the Obama administration] thought this would be more popular and easier,” a senior Pentagon official said. “We are not getting a Bush-like commitment to this war.”»
Washington D.C. n’est pas épargné par les remous et les doutes qui touchent également Londres, comme on l’observe ce 4 septembre 2009 du côté britannique. L’impression est effectivement, depuis quelques semaines, depuis les prévisions d’envoi de troupes supplémentaires, d’un emballement de la perception du conflit. La rapidité avec laquelle le doute a touché certains des plus hauts dirigeants de l’administration est remarquable.
Si l’on admet l’idée de l’amiral Mullen selon laquelle la guerre ne fait que commencer, dans tous les cas pour l’effort de guerre US et pour la perception générale de l’importance du conflit, alors la comparaison avec Vietnam doit être précisée comme celle d’un “Vietnam en raccourci”. Il fallut au moins trois ans (de 1965, avec l’engagement des forces US régulières et le début des bombardements sur le Nord, à 1968) pour que la guerre devienne impopulaire en majorité dans le public et commence à faire douter la direction politique. Cette fois, quelques semaines ont suffi.
Mis en ligne le 4 septembre 2009 à 15H14