Dmitri et Nicolas en hyper-phase

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Dmitri et Nicolas en hyper-phase

Le sommet de Nice entre l’UE et la Russie est marqué par la confirmation du rapprochement entre les deux partenaires, et plus encore marqué par une démonstration de proximité et d’entente entre les deux présidents, le Français Nicolas Sarkozy (président de l’UE) et le Russe Dmitri Medvedev. Il y a une grande rencontre d’opportunité, soulignée par ailleurs dans notre F&C du jour, entre les approches méthodologiques de la Russie et celles des grands pays de l’UE, la France au premier rang; cette rencontre se concrétise et se renforce ici par une proximité de personnalités entre les deux hommes. On peut le comprendre dans les commentaires enthousiastes du Français aux suggestions russes pour le sommet de Washington que le président russe disait, le 13 novembre dans son interview au Figaro, avoir envoyées à quatre pays de l’UE (l’Allemagne, l’Angleterre, l’Italie et, bien sûr, la France).

Selon France 24 de ce jour.:

«Le président français Nicolas Sarkozy s'est réjoui de la proximité des propositions européennes et russes sur la réforme de la finance internationale au menu du sommet du G20 ce week-end à Washington, vendredi lors d'un sommet UE-Russie à Nice.

»“Je crois pouvoir dire que les propositions russes sont de grande qualité et qu'elles se rapprochent beaucoup des propositions européennes”, s'est félicité M. Sarkozy en rendant compte des travaux du sommet. “Je suis très satisfait de voir la volonté de la Fédération de Russie que du sommet de Washington sortent des décisions fortes”, a ajouté le président en exercice de l'Union européenne.»

Dans la foulée de cette “entente cordiale” très chaleureuse, version orientale, il y a l’annonce officielle que Medvedev soutient à fond l’idée de Sarkozy d’un second sommet sur la crise financière, dans “les 100 jours” de l’administration Obama, – en février 2009, par exemple. Sarkozy a d’ailleurs fait adopter cette même idée d’un second sommet par les 27 de l’UE. Il a, en l’occurrence, le soutien très solide du Royaume-Uni et également, – peut-être un peu moins enthousiaste mais l’heure n’est plus aux nuances, – celui de l’Allemagne. Cette poussée des grands, soutenus très activement par d’autres pays également importants (Italie, Espagne, Pologne, etc.), tend à faire de l’UE un bloc solide et permet de verrouiller un front impressionnant avec la Russie.

La dialectique du sommet change extrêmement vite. Primitivement, ce sommet Russie-UE concernait les relations entre les deux partenaires, la reprise de ces relations après la crise géorgienne, etc. Ce matin, l’agence Novosti présentait la réunion de cette façon: «Le sommet Russie-UE consacré à la crise financière mondiale…» Cette affaire extérieure aux relations UE-Russie est devenue la première préoccupation du sommet. Dans ce cas, il s’agit moins de la pression des événements (la crise était déjà là, le sommet de Washington fixé lorsque la rencontre UE-Russie a été décidée) que de l’évolution des positions et de la dynamique des relations UE-Russie. Le rétablissement des liens entre l’UE et la Russie, appuyé par l’entente entre la Russie et la France (et les pays européens qui soutiennent la France) contribue à renforcer notablement la dynamique en marche et a fait directement passer cette réunion du volet “réconciliation bilatérale” (entre la Russie et l’UE) au volet “coopération multilatérale” (entre Russie et l’UE, sur la question de la crise financière), – ce second volet impliquant évidemment la bonne marche du premier.

 

Mis en ligne le 14 novembre 2008 à 16H19