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1138Les “marionnettes” ne sont vraiment plus ce qu’elles étaient, aux USA comme ailleurs; tandis que les guerres, elles, ne sont plus du tout ce qu’on espérait. Il s’agit de l’Afghanistan, la star du moment. Il y a eu, nous dit BBC.News le 27 août 2009, une très difficile rencontre entre l’envoyé spécial US pour la région, Richard Holbrooke, et le président Karzaï, le 21 août, au lendemain des élections présidentielles. “Explosif” est le qualificatif employé. Le sujet était l’élection effectivement, énimennement démocratique comme chacun sait, comme toujours pour cette sorte de sport sous contrôle et férule US dans les pays qui reçoivent l’amical soutien des USA.
«The US special envoy to Afghanistan has held an "explosive" meeting with Afghan President Hamid Karzai over the country's election, the BBC has learnt. Richard Holbrooke raised concerns about ballot-stuffing and fraud, by a number of candidates' teams, sources say.
»The US envoy also said a second-round run-off could make the election process more credible, the sources said. Concerns have already been raised about Afghanistan's election, although final results are not due until September.
»A number of senior sources have confirmed the details of a meeting between Mr Holbrooke and Mr Karzai held on 21 August, one day after the election. The meeting was described as “explosive” and “a dramatic bust-up”. [...]
»Mr Karzai reacted very angrily and the meeting ended shortly afterwards, the sources said.»
On imagine d’ici la scène lorsqu’on connaît les méthodes de blulldozer de Holbrooke et la mauvaise humeur permanente de Karzaï vis-à-vis de la façon dont les USA conduisent la guerre. Une discussion sur les charmes de la démocratie dans de telles conditions conduisent effectivement à des entretiens marqués par une incompréhension “explosive”.
L’arrière-plan de cette rencontre, plutôt que des considérations sur la démocratie et les droits de la femme en Afghanistan, devrait être celui qu’expose Paul Reynolds, correspondant pour la défense du même BBC.News, le 23 août 2009, lorsqu’il expose une analyse de la “nouvelle stratégie” de l’administration Obama en Afghanistan: «New tactics, same strategy?».
«The new “strategy” under consideration by the Obama administration might end up being a repackaging of elements that have been tried before. Some old Afghan hands tend to think that the new team is coming in painting as dark a picture as it can in order to show how well they can do.
»“The strategy is not going to change in real terms,” said one such former Western official. This is the concept of the three-legged stool-security, development and governance. It's called the 'comprehensive' or 'integrated approach' and it has been applied since 2002. “It's saying that everything needs to work in a synergistic way. That is not going to change, it can't change, everyone knows that, it is classic and fundamental. […]
»“Nobody has ever said you can defeat the Taleban by military means alone. Richard Holbrooke [the new US envoy to the region] talks as if we have been trying to do that.” “That's not to say it is going well. But the issue is not one of strategy, it is one of implementation. And military force is going to be a big element in the new package anyway, with 17,000 extra US troops being sent, some around Kabul but many to the south where the Taleban is making its main effort…»
Et Reynolds continue dans ce sens, expliquant comment la “stratégie” de l’aministration Obama consiste effectivement à donner un nom différent à des choses qui furent déjà faites, avec le succès qu’on sait. Ainsi, le principal “effort de guerre” pourrait-il être ramené essentiellement à trouver une nouvelle définition de ce qu'est un “succès”, pour qu’on puisse enfin énoncer une “stratégie de sortie”… «President Obama himself has said that the US needs an "exit" strategy. By that, he does not mean retreat, he means success - even if at the same time he is downgrading the definition of success.»
Par conséquent, “plus ça change, plus c’est la même chose”, mais en pire, certes – “plus ça change, plus c’est pire”… Les USA se trouvent dans la situation attendue par tous, qui ne cesse de se confirmer, dont l'élection du mois d'août est la dernière péripétie sans surprise. La nouvelle initiative fondamentale de l’administration Obama s’enlise dans les mêmes erreurs, les mêmes incompréhensions, dont l’effet est démesurément grandi par l’annonce faite à grands fracas que la guerre d’Afghanistan est désormais essentielle et qu’on va tout y changer. Karzaï est ce qu’il est, une “marionnette” révoltée, comme Maliki en Irak; homme corrompu, bien sûr, mis en place d’ailleurs dans des conditions corruptrices qui ne peuvent qu’installer un système complètement corrupteur; surtout, un homme qui défend de plus en plus chèrement sa position en s’appuyant pour riposter sur l’himalayesque incompétence des USA à mener cette guerre, où chaque opération aggrave encore les conditions de la guerre. Dans ces conditions, on comprend qu’Holbrooke-le-bulldozer est complètement l’homme de la situation.
Mis en ligne le 28 août 2009 à 06H05
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