Il y a 2 commentaires associés à cet article. Vous pouvez les consulter et réagir à votre tour.
574Ce premier voyage à l’étranger d’Hillary Clinton, avec plusieurs visites de capitales asiatiques, permet de mettre en évidence le nouveau “style” de la secrétaire d’Etat, qui est également une conception différente de la fonction. L’une des missions d’Hillary est la restauration de l’“image” des USA après les catastrophiques années Bush. La chose a déjà été longuement évoquée et, dès l’automne 2007, lorsque Hillary était donnée comme future présidente et qu’on évoquait le rôle de son mari (l’ hypothèse “Billary”), il en était question comme d’un objectif “diplomatique” de grande importance.
Une dépêche de Reuters du 23 février donne des précisions confirmant cette situation. Le texte remarque que la secrétaire d’Etat semble parfois plus ressembler à une candidate en campagne électorale, comme elle le fut à l’hiver 2007-2008, qu’à une diplomate classique en action.
«Hillary Clinton strolled past open-air sewers in Jakarta, talked robots over tea in Tokyo with the empress of Japan and met women students in Seoul, one of whom asked how she knew her husband “would be your love”. “You know, I feel more like an advice columnist than a secretary of state today,” a bemused Clinton replied.
»Making her first trip as the United States' top diplomat, Clinton made one thing abundantly clear during a week-long tour of Asian capitals: she is no ordinary secretary of state. Where most of her pinstriped-predecessors have focused on policy, rather than people, the former presidential candidate took to diplomacy as if it was a political campaign. Spliced in among her meetings with presidents and prime ministers, Clinton made time for an appearance on a music TV show in Indonesia, held “town hall” meetings with students in Japan and South Korea, and scheduled a web chat in China.
»Beyond advancing U.S. interests in Asia, Clinton told reporters she viewed part of her job as trying to restore an American image tarnished by the Iraq war and other unpopular policies pursued by former President George W. Bush. “We've got a lot of work to do,” she said early in her trip to Japan, Indonesia, South Korea and China. “I have no illusions about how high ... a hill we have to climb here to inspire confidence and respect in people's minds again.”»
Cette activité d’Hillary Clinton n’est pas à proprement parler une surprise mais elle constitue un facteur dont les conséquences sont pour l’instant imprévisibles pour son statut et son importance au sein de l’administration Obama. En un sens, cette situation constitue une réponse en forme de riposte, ou une mise au point aux préoccupations dont nous nous faisions l’écho le 12 février sur le rôle de la secrétaire d’Etat. (D’autre part, la crise introduit un élément très nouveau par rapport à la situation considérée il y a an et plus, lorsque cette mission de “réparation” de l’image des USA était envisagée. Il est difficile d'apprécier les effets de la chose sur la question considérée ici.)
On comprend, à cette lumière, que le rôle diplomatique d’Hillary Clinton puisse être réduit, comme nous le constations, sans que cela conduise nécessairement à son effacement puisqu’elle tiendra à côté un rôle de “promotion” qui implique une grande visibilité et beaucoup d’agitations et de déplacements. Dans ce cas, vient la remarque inverse: comment cette grande activité n’impliquerait-elle pas, pour Hillary, la tentation de peser d’un plus grand poids diplomatique que celui qui lui est assigné? On retrouverait la situation envisagé pour l’hypothèse “Billary” (Bill tenant une place plus importante que celle qui était envisagée pour lui, faisant sa “diplomatie” personnelle), cette fois pour Hillary elle-même et non plus pour Bill. Dans tous les cas, il s’agit de complications pour la diplomatie US, pour son unité, pour sa coordination.
Mis en ligne le 24 février 2009 à 06H05
Forum — Charger les commentaires