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1216Comme nous avons l’habitude de faire, comme indice de notre réticence à cette sorte d’exhortation, nous choisissons une fois de plus un argument analogique, et en second rang, pour tenter de donner un peu d’écho à notre “appel du 19 courant…” ; lequel, il est vrai et jusqu’ici, semble résonner dans le désert.
Mais soyons un peu plus graves, tout de même. C’est en effet notre ami Justin Raimondo qui nous donne quelques indications sur les nécessités (et les difficultés, certes) de rassembler une mobilisation de ses lecteurs dans le soutien offensif de son site Antiwar.com. Dans la conclusion de son texte sur Ron Paul (le 18 mai 2012), que nous avons cité par ailleurs (ce 20 mai 2012), Raimondo en vient au “nerf de la guerre”. Antiwar.com se trouve en campagne pour lever des fonds, comme il le fait trimestriellement, et il éprouve, lui aussi, bien des difficultés. Ce qui est remarquable, dans ce texte, c’est le mélange déséquilibré de l’importance des choses, entre d’une part l’appel au soutien de des lecteurs d’Antiwar.com, qui est somme toute une opération assez courante sinon triviale, et d’autre part l’enjeu politique d’une extrême importance qui est à la fois rappelé historiquement et déterminé pour le temps courant.
«We are now going into the fifth day of our fundraising campaign, and the results are, frankly, disappointing. We’re taking in a bit less than we usually do at this point, and that does not augur well for the future of a web site that was spotlighting Paul’s principled anti-interventionist foreign policy stance long before he skyrocketed to fame. […] Now that the Paul campaign has stopped spending money on large-scale media buys in primary states, the energy of the movement, far from dissipating, is simply going in a different direction. Indeed, it is safe to say that, post-Tampa, that energy will go in many different directions, with the intention of meeting up in the same place down the road. I want to make a pitch, here, for putting a good deal of that energy into the project we at Antiwar.com have been pursuing for the past fourteen years – the campaign to change our interventionist foreign policy, to reverse America’s road to world empire and set us back on the course the Founders intended.
»That is what Antiwar.com is all about. Yet we are facing a financial crisis, one that we must surmount before we can continue our work of educating the American people about the dangers of interventionism. We absolutely must raise $100,000 this quarter, just in order to survive. By the standards of similar institutions on the other side, this is a mere pittance: the War Party is never short of cash, of that you can be sure. Those who profit from war invest many millions in protecting their cash cow.
»So we don’t aim to completely level the playing field: that would be impossible. Aside from that, however, such a level of fundraising – in the multi-millions – isn’t even necessary, as far as we’re concerned. Because the natural inclination of Americans, these days, is to avoid meddling in other nations’ affairs: “war-weary” doesn’t even begin to describe the depth of this popular sentiment. What has been lacking, however, is a way to mobilize this instinctual resistance to the War Party’s schemes, and respond instantaneously to the war propaganda the “mainstream” media inundates us with.
»Then came Antiwar.com – the anti-interventionist movement’s answer to the War Party. With their “emergency committees,” their “projects for a new American whatever,” their panels of distinguished warmongers itching for a fight, their “open letters” to the powerful demanding this or that intervention – and their virtually unlimited budget – the War Party seems to be everywhere. While they may dominate the “mainstream” media they are isolated on the internet – a relatively low-cost and efficient way to spread the message and influence the battle for public opinion. On this terrain, we are winning. Antiwar.com has been building an international audience since 1995, and we are today the world’s premier web site devoted to foreign affairs, as well as the anti-interventionist movement’s internet headquarters…»
Curieux message, répétons-le, qui met en balance, presque sur le même pied, comme s’il y avait un lien de cause à effet alors qu’un tel lien serait absurde puisqu’il y a une si complète contradiction entre les deux, la nouvelle d’une situation financière extrêmement difficile et celle d’une efficacité d’influence et de communication sans égale. C’est tout Internet, cela, la démonstration de la puissance d’une part, le relatif désintérêt ou l’inattention pour l’entretien de cette puissance d’autre part. L’on trouvera même une contradiction de plus, chronologique celle-là, dans le fait que les difficultés d’Antiwar.com, pour poursuivre l’exemple, se manifestent plus que jamais (elles sont en augmentation, certes) au cœur de cette année 2012, qui promettait d’être exceptionnelle par les évènements antiSystème qu’on pouvait prévoir, et qui semble tenir ses promesses ; cette année 2012 où, bien entendu, le clivage entre l’Internet et la presse-Système s’est encore approfondi, faisant de l’Internet la source quasi exclusive de résistance au Système dans le champ de la communication qui détermine aujourd’hui la puissance, et une source elle-même d’une puissance incomparable dans son fonctionnement bien plus que dans ses moyens… La conclusion a-t-elle besoin d’être énoncée ? S’il est un moment de notre crise générale où le soutien à Internet et à ses sites indépendants a besoin de s’affirmer plus fort que jamais, n’est-ce pas celui-ci ?
Mais la réponse est connue, et elle tient, justement, en un seul mot déjà largement utilisé : la crise, qui met les gens, et notamment, et particulièrement bien entendu, les lecteurs de l’Internet qui sont aussi des résistants, dans une situation difficile. A cet argument contraire, qui explique la faiblesse des soutiens, nous n’avons rien à répondre parce que l’argument est irréfutable. Nous dirons qu’il s’agit effectivement d’une situation marquée d’une incontestable fatalité contradictoire, et qu’il reste à chacun à se déterminer en fonction de toutes ces données contradictoires, par rapport à sa situation.
…Bien sûr, nous sommes passés au “nous”, parce qu’insensiblement, comme on le comprend, notre argumentation, après une introduction qui le promettait, est repassée du cas d’Antiwar.com à celui de dedefensa.org, ses donations, son problème revenu chaque mois, etc. Sur ce cas, il n’y a pas grand’chose à ajouter puisque, malheureusement, ce sont les chiffres qui ont la parole et qui disent à peu près tout : Le 18 mai, lorsque nous avons affiché la barre de comptage de la donation, nous étions à €510. Au matin du 21 mai, nous sommes à $595, – alors qu’il nous faut, vraiment comme minimum de fonctionnement, franchir la limite des €2.000, et que $3.000 serait l'idéal. C’est dire, sans trop s’étendre sur la chose, combien nous avançons fort peu, – cela constaté, sans nous empêcher une seconde de remercier ceux qui sont intervenus pour nous soutenir, – et bien au contraire, certes..
Que dire de plus sinon l’espoir que ce rappel de notre situation alertera certains et en convaincra d’autres parmi nos lecteurs, dans le sens du constat de la nécessité d’intervenir, – s’ils le veulent, s’ils le peuvent… Ce dont nous voulons remercier tous nos lecteurs, c’est au moins de prêter un peu d’attention à ce problème. Nos remerciements sont écrits par avance, au moins pour cela.
Mis en ligne le 21 mai 2012 à 11H06