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727Il est toujours réjouissant d’analyser la logique de l’inculpabilité US, ou de sa branche opérationnelle, l’indéfectibilité (du mot “indéfectible“ : «Qui ne peut défaillir, être pris en défaut»). On en a eu un magnifique échantillon après l’attaque du Parlement irakien de Bagdad, c’est-à-dire l’attaque de la démocratie irakienne, cette démocratie concentrée dans la Zone Verte où règne effectivement, — ou devrait régner le paradis démocratique et américaniste sur cette pauvre terre irakienne déchirée par les divers méchants.
Alors, s’inquiète-t-on, c’est que l’offensive de “sécurisation” de Bagdad ne marche pas ? Rien compris…
• Par contre, Olivier Knox, de l’AFP, commence à comprendre, qui écrit le 12 avril (et les termes qui importent sont par nous et fort gracieusement soulignés en gras) : «The United States on Thursday denounced a suicide bombing that bloodied Iraq's parliament complex, shook Baghdad's fortress-like Green Zone, and rattled wary optimism about a US-led crackdown. Officials in Washington struggled to explain the staggering breach inside the heavily guarded area, blaming it on the bomber's ferocity rather than on failures in the three-month-old security push.»
• La chose est effectivement explicitée par le porte-parole de la Maison Blanche chargé de la sécurité nationale : «Asked if the blast raised questions about the success of the US-led Baghdad security plan, White House national security spokesman Gordon Johndroe replied: “No, I think it shows the determination of the terrorists and extremists.”»
Comprenez-vous le processus psychologique ? Il y a une chose : l’offensive US de “sécurisation”, dans Bagdad, dans la Zone Verte, et ça, ça marche le tonnerre de Dieu. C’est même mieux que ce qu’on espérait, d’ailleurs des graphiques et des rapports vous l’expliqueront.
…Et puis, alors, tout à fait différent, une deuxième chose, — les attaques, les méchants, les “bad guys” ; et alors là, mauvaise surprise, ils sont plus “déterminés” que ce qu’on avait calculé qu’ils seraient et ils attaquent le Parlement, au coeur de la Zone Verte, avec plein succès, ils font sauter les ponts dans Bagdad et ainsi de suite.
Il n’y a pas de rapport à établir entre ceci et cela. D’un côté, il y a les USA et les américanistes. Ils gagnent tout le temps, ça marche toujours, et ils se battent pour la bonne cause, avec chaleur et humanité. Tout le monde est content de les voir et on manifeste pour qu’ils s’en aillent parce qu’ils ont vraiment déjà beaucoup fait et que, vraiment vraiment, on voudrait qu’ils se reposent chez eux, partageant leur couche avec la sensuelle sensation du devoir accompli. C’est l’indéfectibilité et l’inculpabilité US.
De l’autre côté, il y a les salauds, les insurgents, le evil. Ceux-là, ils frappent où ils veulent, quand ils veulent, comme ils veulent, — notamment tout ça à Bagdad et dans la Zone Verte, — parce qu’ils sont “plus déterminés” qu’on croyait. Et alors? Où voyez-vous qu’il y ait un rapport entre ceci et cela?
Le jour où les USA partiront, s’ils partent un jour, ce sera après avoir remporté une victoire totale, complète, absolument extraordinaire. C’est simple, il n’y aura plus d’Irak, mais un pays à feu et à sang dont se seront saisis leurs adversaires, avec une audace et une détermination absolument incompréhensibles puisque par ailleurs la victoire US sera totale.
Reprenons… (Pour voir si vous avez bien compris.)
Mis en ligne le 13 avril 2007 à 10H42
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