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182426 décembre 2012 – Au départ, il y a un responsable qui est aussi un coupable. “Responsable”, parce qu’il l’est de tout dans ces matières ; “coupable” parce qu’il n’ose être responsable de rien et se conduit comme un couard sous prétexte d’habileté… L’homme soi-disant “le plus puissant du monde” est aussi le plus couard, – quelle meilleure oxymore pour illustrer l’impuissance du pouvoir, dans le chef des “collabos”-Système, les directions politiques des pays du bloc BAO ? Donc, Obama, puissant et couard à la fois…
C’est le vieux dur à cuire de Brzezinski qui a raison, lorsqu’il dit, à propos de l’“affaire Hagel”, comme on pourrait traduire crûment ses propos, qu’il manque à BHO quelque chose qui est tout de même nécessaire à un homme d’État, – les cojones, comme disent les voisins du Sud. Ce gringo qui se trouve être un black n’a point de cojones. (Le terme de gringo, qui signifie “étranger” et s’adresse souvent d’une manière hostile aux citoyens US ou en référence aux citoyens US vus du Mexique, ne s’applique pas, nous dit-on, aux Africains Américains. On comprend pourquoi : “eux aussi victime des USA”… Pas dans le cas de BHO : il a définitivement prouvé qu’il n’a rien d’un Africain Américain qui serait une victime du Système, au contraire complètement et activement complice, impeccable sapiens-Système et “collabo”-Système, complètement “blanchi”, méritant en vérité.)
Antiwar.com, rapportait de cette façon, le 20 décembre 2012, les propos de Brzezinski : «Zbigniew Brzezinski, national security adviser under President Jimmy Carter, said President Obama was partly to blame for allowing all of this hysterical criticism of Hagel to grow without comment. “I find that, unfortunately, a symptom of being not willing to stand up for people you want to surround yourself with,” Mr. Brzezinski said in an interview. “That’s not a good way to protect presidential territory…I would say: Make an announcement that Kerry and [Hagel] are the team that he wants, and let’s see where the chips fall”.»
L’intensité de la bataille contre Hagel dès lors que l’hypothèse de sa nomination comme secrétaire à la défense est apparue, à la suite d’une simili-“fuite” orchestrée par l’administration Obama, sinon Obama directement lui-même, est un modèle du genre, et un modèle de la “philosophie politique” de cette fraction postmoderniste de la modernité. Cette bataille elle-même, car Hagel a trouvé autant de partisans décidés que d’adversaires ne reculant devant aucun acte de la pire des diffamations, est un modèle d’un homme (BHO) et de la méthode de cet homme.
La défense de Hagel a été d’une puissance absolument exceptionnelle, à la mesure de la qualité de cet homme du Système, représentant à peu près ce que le Système peut donner de mieux, jugé objectivement, – soit un homme sincèrement convaincu que l’on peut travailler mieux, plus honnêtement, plus efficacement et plus loyalement, au sein du Système. Nous ne sommes pas en accord avec cette appréciation implicite de Chuck Hagel mais reconnaissons sans hésiter la réelle valeur de cette appréciation et, par conséquent, la réelle valeur de celui qui la propose. D’où, bien entendu, la puissance de cette défense… Comme le même texte de Antiwar.com le note :
«Many notable people, on the other hand, have voiced support for Hagel. Robert Wright, of The Atlantic, rounds up some of these notables: Already, Hagel has been defended by a strikingly diverse array of voices, including (in addition to people I mentioned in the piece) Dana Milbank of the Washington Post; John Judis of The New Republic; Andrew Sullivan of the Daily Beast; Scott McConnell and Daniel Larison of The American Conservative; the progressive pro-Israel group J Street; the Center for American Progress blog ThinkProgress; Stephen Walt of Foreign Policy and Harvard; Steve Clemons of The Atlantic and the New America Foundation; Jim Fallows of The Atlantic; Emily Hauser of Open Zion; Marsha B. Cohen and Jim Lobe at Lobeblog; Nicholas Kristof of The New York Times; Clyde Prestowitz, formerly US Trade Representative in a Republican administration, in Foreign Policy; Robert Merry at The National Interest; former U.S. Ambassador to Israel Daniel Kurtzer; and former U.S. Middle East negotiator Aaron David Miller…»
Hagel, homme du Système répétons-le, républicain modéré et réaliste, respecté bien entendu par les antiguerres mais qui n’est pas vraiment de leur parti même s’il est effectivement antiguerre d’une façon ponctuelle, sur divers points, a eu l’honneur absolument inhabituel et sans précédent de bénéficier de quatre chroniques successives faisant sa promotion, de Justin Raimondo, dissident libertarien, antiSystème dans sa propre perspective, antiguerre et directeur de Antiwar.com. Raimondo a fait la promotion de l’homme (Hagel), de sa cause par antithèse de la dénonciation du lobby israélien dans cette occurrence précise, il a ouvert une pétition en faveur de Hagel, il a dénoncé avec une vigueur extraordinaire les attaques lancées contre lui, et la forme de ces attaques : le 17 décembre 2012 (« Chuck Hagel, an Unconventional Realist»), le 19 décembre 2002 («The paranoïd style of the Israël lobby»), le 21 décembre 2012 («Why This Fight») et le 24 décembre 2012 («The Crucifixion of Chuck Hagel»).
Ce qui est remarquable dans le cas Hagel, c’est que les attaques contre Hagel se sont finalement rassemblées sur deux thèmes, de plus en plus spécifiques, de plus en plus passionnels, de moins en moins substantivés, de moins en moins argumentés, – deux thèmes de “salon” (dans le sens du parti des salonards) qui, aujourd’hui, servent irrésistiblement et “totalitairement” d’instruments d’application, sans jugement nécessaire, de la loi du lynch : l’antisémitisme et l’homophobie. Comme on imagine, bien entendu, la condition sine qua non de tenir ces “accusations” pour sérieuses, lorsqu’elles sont faites dans les conditions qu’on décrit, est évidemment qu’elles ne reposent à l’origine sur rien de sérieux, de façon a ce qu’elle soit aisément manipulable à merci, dans le sens de l’hystérie infectant la psychologie et guidant toutes les plumes adéquates. Une once de raison dans l’une de ces accusations, c’est-à-dire une once de justification rationnelle de leur fondement ou de l’éclairage de leur véritable signification, et l’édifice de l’avancement de l’affectivité remplaçant l’esprit directement par le canal de la psychologie infectée s’effondre comme un édifice pourri… Il faut justement que ces accusations soient étrangères à la raison, qu’elles ne soient qu’anathèmes, vociférations haineuses, pour vomir toute leur efficacité qui est de terroriser autant que d’hystériser (rendre hystériques) les psychologie : les terroriser pour mieux proposer à ces psychologies, comme dédouanement et médication de cette terreur, l’hystérie qui les fait passer du côté des terroristes…
Voyons les deux ingrédients, rapidement passés en revue…
• L’antisémitisme… Simplement, parce que Hagel parla lors d’une intervention publique de “Jewish lobby” au lieu de ”Israeli lobby”, cette affaire étant agrémentée des plumes et des cris absolument terrorisants qu’on imagine. Justin Raimondo résume cela, dans sa phase finale, quasiment bureaucratique de l’appareil impliqué, le
«Well, as a matter of fact, Jennifer Rubin did call the Anti-Defamation League, so Abe Foxman could get his two cents in, and, as you might expect, the man who saw anti-Semitism in the campaign to memorialize the Armenian holocaust detects anti-Semitism in Hagel…»
• L’homophobie, parce que Hagel jugea l’ambassadeur US au Luxembourg à la fin des années 1990, James C. Hormel, “agressivement gay”. La chose était connue à Luxembourg à cette époque et, d’un simple point de vue politique et diplomatique, et quelque indignation humanitaire qu’on puisse exprimer dans une époque qui veille à s’indigner dans ce domaine avec constance, il s’agissait d’un réel préjudice pour la représentation US dans la capitale du Grand-Duché où l’on reste assez collets montés. Considérée d’un simple point de vue politique et diplomatique, la remarque de Hagel est complètement justifiée et ne vaudrait même pas mention. Mais nous ne sommes pas du tout dans ce domaine (politique et diplomatique) mais dans le domaine de l’hystérie et de l’affectivité comme moteurs d’une mise en cause politique. Le récit détaillé de cette attaque de lynchage de Hagel mérite citation, de Justin Raimondo à nouveau, le 24 décembre 2012. (Raimondo est fort bien placé, puisqu’homosexuel lui-même mais refusant absolument, comme il l’a écrit dans l’une ou l’autre de ses chroniques, la démarche hyper-moderniste, socio-communautaire et “politique”, de la “cause” de l’homosexualité utilisant l’arme de l’homophobie comme on fait de l’anathème un art.)
«The latest mudball to be flung at Hagel is the allegation that he’s a “homophobe.” I put the word in quotes because it’s one of those made-up words — and made up “crimes” — that medicalize differences of opinion and are meant to bully people into submitting to a set of rigid ideological (and cultural) assumptions. So the charge is BS from the get go, but as to the substance of the accusation — you knew I’d get to that — it involves Hagel’s unfortunate interaction with James C. Hormel, a major Democratic party contributor who managed to get appointed Ambassador to Luxembourg (after Fiji made it clear he might get arrested for his sexual orientation) by Bill Clinton. Hagel accused Hormel of being “aggressively gay” — a phrase that now will go down in history as one of the more absurd examples of the aforesaid “homophobia” we’re all supposed to think is well behind us.
»The spectacle of real gay-bashers like Bill Kristol (who once organized a national conference around the idea that homosexuals must be “cured” of their “affliction”) and Dan Senor — who, as head of Mitt Romney’s campaign, presided over the firing of a gay foreign policy advisor — broadcasting charges of “homophobia” against Hagel underscores the cynicism with which these opportunists pursue their aims. Their aim is to get Hagel, and they don’t care how they do it — indeed, one of the anti-Hagel team’s big talking points is the argument that Obama should appoint a Democrat, listless bureaucrat and reliable warmonger Michele Flournoy.
»Which brings us to the “left”-wing of the grand coalition coalescing against Hagel’s nomination: in a broadcast remarkable for its evasiveness — the word “Israel” is never mentioned — Rachel Maddow reiterated the history of the Hormel-Hagel brouhaha, and said she doesn’t know if he’s “really sorry” for his remarks. She went into a tirade about how Democratic presidents should dispel the myth that only Republicans can be warmongers ensure our “national security" by appointing Democrats to head up the Pentagon. Rachel Maddow in bed with Bill Kristol and Dan Senor? What a cozy marriage. On the gay issue, Steve Clemons has provided us with an inside look at Hagel’s real attitude toward gays, as opposed to the view he held 14 years ago. And another thing Rachel forgot to mention in her broadcast — that Hormel has himself forgiven if not forgotten, and, many hours before her vituperative rant, endorsed Hagel on his Facebook page…»
Le résultat de ces attaques, de la transformation de ces attaques diffamatoires portant sur la question des relations avec Israël en un processus de terrorisation portant sur des arguments de lynchage, dont l’un au moins (l’antisémitisme avec son implication de type-“Holocauste”) est l’objet d’une tentative constante d’habillage métaphysique qui ne peut être que faussaire, est de rendre la nomination de Hagel pas loin d’être impossible. La responsabilité centrale en revient donc au président, comme le montre avec une colère non dissimulée Zbigniew Brzezinski ; ce président qui, s’il continuait sur cette voie, – et qu’est-ce qui pourrait l’en détourner sinon un miracle de lucidité ? – devrait rester comme “le prince des couards” et le président le plus subverti par le Système. (Cela, plutôt que s’arrêter aux diverses explications de l’esprit habituel, enquêteur de l’influence des forces semi-obscures, – “marionnettes de Wall Street”, etc., – explications aussi courtes que l’expression est simpliste… Il y a là une faiblesse personnelle d’un homme par ailleurs doué, qui lui coûtera cher mais, surtout, coûtera cher au Système.)
Le résultat de cette situation est que se répand de plus en plus la sentiment que, finalement, BHO abandonnera de lui-même la nomination de Hagel, et Hagel à lui-même, s’infligeant quant à lui et à lui-même, BHO, une défaite d’une ampleur colossale qui le fait prisonnier de cette entreprise générale de terrorisation-hystérie et d’ores et déjà compromet peut-être irrémédiablement son second mandat. L’idée de l’abandon de la nomination de Hagel commence à se répandre, qui donne un exemple éclatant de plus de cette impuissance et de cette paralysie du pouvoir, dans ce cas processus parfait d’autodestruction. Antiwar.com envisage la chose le 25 décembre 2012. Le professeur de Yale David Bromwich, sur HuffingtonPost le 24 décembre 2012, tient, lui, quasiment pour acquis que Hagel ne sera pas désigné.
« It looks as if Barack Obama is about to withdraw the idea of nominating Chuck Hagel as secretary of defense… […] Very possibly, Obama now will nominate Michèle Flournoy as defense secretary. Flournoy worked in harmony with Gates as his undersecretary for policy, and nobody will oppose her. Also, Obama will be praised for giving us the first female secretary of defense. There will be some good publicity in that move, another indication of “the progress we're making as a society.” One can compose the eloquent speech without much effort. Meanwhile, his silence over Hagel […] has opened the way for so much demagogic nonsense that alongside the anti-gay and anti-Israel charges… […] This final twist of the anti-Hagel slanders, a real regression in the tenor of popular discussion, must also be blamed in some measure on President Obama… […] … his timidity in declining to fight a smear campaign against a courageous public servant whose honor he placed on the line…»
…Si c’est le cas, enfin, Obama nous aurait régalé d’une démonstration de plus de sa personnalité, – celle d’un honorable et brillant couard, tout entier attaché à dissimuler derrière les apparences de son époque son habileté politicienne qui n’aurait pour but que de durer en se gardant du risque d’une mauvaise réputation-Système. Pire que tout, cet homme est celui “des pétards mouillés”, celui qui prétend nous préparer des coups d’audace prêts à éclater comme des pétards, qui les prépare effectivement, qui les met sur orbite sans se mouiller lui-même, avant de les arroser au dernier moment pour qu’ils n’éclatent pas… S’il a jamais fumé de la marijuana, autre forme de “pétard”, Obama a du la fumer avec un fume-cigarette spécial pour filtrer les effets ayant effectivement à voir avec une certaine proximité d’un effet narcotique. (Plus simple, Bill Clinton nous avait avoué qu’il avait fumé un ou plusieurs “pétards” mais sans avaler la fumée enivrante et jugée par la bonne réputation peu vertueuse.)
Ce cas Hegel nous paraît d’une extrême importance symbolique, autant que politique d’ailleurs mais dans ce cas le symbolique importe d’abord. L’affaire n’a pas fait grand bruit, notamment en Europe, particulièrement en France. S’il en fallait, nous dirions que c’est un signe indubitable, et certainement le plus décisif, de son importance.
On sait que Hagel ferait un secrétaire à la défense idéal dans les circonstances actuelles. Mais ce jugement est ambiguë, de notre point de vue… Idéal, certes, objectivement considéré, parce qu’il s’agit d’un homme honorable, capable, courageux, compétent, d’esprit indépendant de toute consigne partisane, et décidé à imprimer autant que faire se peut des politiques de restriction, autant dans les actes de la politique expansionniste que dans la structure en pleine dissolution du désordre et du gaspillage, autant que de l’impasse du technologisme, du Pentagone ; idéal également, par conséquent, pour tenter de sauver ce qui peut l’être, d’aménager raisonnablement ce qui répond encore à des impulsions humaines et/ou extérieures, de l’un des centres et d’une des entités fondamentales du Système. Une Flournoy nommée SecDef, si cela permettrait l’un ou l’autre édito ravi des féministes («giving us the first female secretary of defense» : drôle de ravissement, mais bon…), ne ferait que poursuivre la politique maximaliste, belliciste, etc., donc autodestructrice du Pentagone et du Système. Par conséquent, la nomination du remarquable Hagel serait objectivement, – quoi qu’il en coûte intellectuellement de le dire par rapport à la qualité de l’homme, – un acte favorable au Système.
(Certes encore, là s’arrête le paradoxe, pour en offrir un autre, en sens contraire… Comme nous le notions le 15 décembre 2012 [«Ou bien, est-il préférable que le cas Hagel laissé se développer sans entrave fasse la preuve, par l’échec possible/probable de Hagel, avec les remous qui l’accompagneraient, que le système est décidément irréformable?»], et plus encore après dix jours de polémique crasseuse et honteuse, Hagel tout de même nommé au Pentagone serait paralysé par des attaques incessantes, et sans doute, au mieux, contraint à incurver sa politique dans un sens contraire à ses convictions : cet homme fort serait contraint d’être faible pour survivre, – et, à nouveau, le Système perdrait l’avantage d’un grand caractère à la tête du monstre, pour tenter de brider les excentricités catastrophiques du monstre …)
Voilà pour le cas lui-même, alors que l’on a vu plus haut que ce cas était assez avancé pour déjà avancer avec 80% de chances d’être dans le bon qu’Obama reculera et, fidèle à sa couardise, laissera tomber Hagel sans un mot de regret. Cela nous permet alors de passer à ce que nous considérons comme l’essentiel de notre commentaire.
Le premier point de réflexion est, pour la situation du débat politique dans les processus du pouvoir des pays du bloc BAO, et particulièrement aux USA, ce constat de la réduction quasiment de l’ordre de l’entropisation de l’argument à des stéréotypes totalement grossiers et parfaitement formatés pour les esprits des robots-Système ou, au mieux, pour les plus vertueux, pour les esprits des collabos-Système. Ramener le débat Hagel aux stéréotypes “antisémitisme” et “homophobie” tels que nous les avons identifiés, sans l’ombre d’une substantivation, reposant sur des cas généraux et extrêmement vagues relevant de la seule diffamation dans l’ordre de la non-politique de notre société moderniste réduite aux marges absolument stériles où la réflexion même mineure est ramenée au slogan né de l’hystérie et de l’affectivité, c’est mesurer la trajectoire vertigineuse de la Chute.
C’est mesurer également que cette chute affectant les élites et les personnels de direction politique du Système, les ci-devant collabos-Système, affecte le Système lui-même qui montre ainsi toute son abyssale stupidité à côté de sa formidable puissance. Effectivement, faire dépendre de telles affaires d’arguments aussi complètement réduits à une dissolution de la pensée, c’est soumettre la structure du Système au même processus de dissolution. Pour le cas qui nous occupe, et toujours dans l’hypothèse de la disparition d’Hagel, c’est donner un coup d’accélérateur au processus d’autodestruction et de dissolution du Pentagone. Dame Flournoy s’y emploiera, pour la plus grande gloire de ces pauvres et tristes féministes dont l’action est plus que jamais effectivement d’abaisser systématiquement la femme au niveau du (de la) collabo-Système parfait(e).
Ces dernières remarques introduisent le deuxième point qui est à mettre en exergue, qui est un épisode de plus de la chronique de la transmutation de la dynamique de surpuissance du Système en dynamique d’autodestruction. On a vu plus haut combien le sort de Hagel, – que ce soit l’abandon de sa nomination, que ce soit sa nomination après les multiples avatars qui marqueraient le processus de confirmation, et la constante guérilla qui l’attendrait après son installation au Pentagone, – constitue en fait une attaque que le Système se porte à lui-même. Contre cela, le pouvoir ne peut rien, parce que le pouvoir aujourd’hui ne semble plus capable de convenir qu’à des hommes déjà condamnés par ce qu’ils sont devenus, ou condamnés à trahir leur destinée s’il s’agit d’hommes nouveaux, et par conséquent accentuant sans cesse le processus, déjà rappelé, d’impuissance et de paralysie du pouvoir, qui est une des gâteries de l’année 2012. Tout cela ne peut se réaliser, – et c’est là encore un point central de notre seconde remarque, – que sous l’empire du système de la communication qui domine tout. C’est lui, le système de la communication, avec ses quelques poignées de crapules notoires, nullités assermentées par leurs spasmes hystériques et qui ne s’expriment que dans le terrorisme de la plume, bien plus efficace que la bombe et avec le courage à mesure, qui aura la peau de Hagel ou le rendra complètement inopérant. Cette aventure de Hagel vaut, en importance politique et stratégique, toutes les mésaventures géopolitiques que les spécialistes de genre continuent à traquer avec opiniâtreté pour nous expliquer comment le monde fou continue à fonctionner dans le sens des aiguilles d’une montre.
…Dans ce cas, bien entendu, et une fois de plus, le système de la communication converti en acteur principal du Système joue double jeu, avec son masque de Janus en bandouillère (voir notamment le 14 décembre 2012). C’est dans ce cadre-là où la surpuissance du Système nourrit dans son sein la vipère de l’autodestruction qu’il reste à saluer, une fois de plus et avec insistance, la fonction antiSystème de Hagel depuis qu’il est réapparu sur la scène washingtonienne. Ses vertus individuelles objectives, le brouhaha autour de lui, son destin, quelque orientation qu’il prenne, tout cela concourt d’une façon ou l’autre à mettre en évidence les tares et l’infamie du Système, autant qu’à accélérer son processus d’autodestruction. Par conséquent, qu’il soit honorable, cravaté, applaudi par les têtes les plus raisonnables et les plus brillantes du Système contre les hystériques affectifs, il reste ce fait absolument indubitable que, dans cette période, Hagel est effectivement et complètement antiSystème… Cela vaut, après tout, ses deux Purple Heart brillamment et courageusement méritées au combat, au Vietnam, il y a près d’un demi-siècle.
De toute cette aventure, et quoi qu’il nous en reste, il nous est déjà assuré que Chuck Hagel nous a confirmé qu’il est homme honorable.
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