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1226Le premier ministre israélien Netanyahou a effectué une visite en Angleterre, où il a laissé derrière lui des traces profondes d’amertume et des critiques graves. L’aspect remarquable de l’affaire est que l’amertume et les critiques viennent principalement, voire exclusivement, de la communauté juive britannique. The Independent publie un article sur cette affaire le 30 août 2009. La cause en est le refus systématique de Netanayahou de donner l’une ou l’autre conférence de presse pour informer le public britannique de la position d’Israël, et toute autre manifestation de ce genre.
L’attaque principale est venue du directeur du Jewish Chronicle, Stephen Pollard, qui écrit dans un commentaire publié dans sa revue: «The truth of it is that for all they moan about coverage of the Middle East, they don't actually care. They don't care if Brits end up thinking they are warmongers. They don't care if they are losing the PR war. And they don't care if those of us who do care are left fuming at their wilful refusal to do anything to help us counter Israel's appalling image.»
The Independent rapporte que cette opinion est très largement partagée par les dirigeants de la communauté juive britannique, qui critiquent fortement la politique de non-communication du Premier ministre.
«Mr Netanyahu's three-day trip included meetings with the Prime Minister, Gordon Brown, and President Barack Obama's special envoy to the Middle East, George Mitchell, as well as a visit to the Palestine Exploration Fund. But Mr Pollard's view that the Israeli leader's refusal to speak on the record to the British press, aside from a “blink-and-you-missed-it-stage-managed press conférence” in Downing Street, was a wasted PR opportunity has received widespread support.
»Rabbi Danny Rich, the chief executive of Liberal Judaism, the third-largest sector of the Jewish community in this country, said the failure to invite some senior members of the Jewish community – himself included – to meet Mr Netanyahu or his officials was “like shooting yourself in the foot” in the media war. “The embassy of the State of Israel wants and expects the Jewish community to understand and to be advocates of its position in Britain,” said Rabbi Rich. “This clearly needs to be a partnership between the embassy and the representatives of the State of Israel and leaders of the Jewish community. The presence of the Israeli Prime Minister in Great Britain would have been a good opportunity to build that partnership and it was missed.”»
La meilleure explication de l’attitude de Netanyahou vient certainement de Monroe Palmer, président des “Liberal Democrat Friends of Israel”. Palmer «said the country “should have lost no opportunity to put its case” and that some Israelis were “so committed to fighting for Israel's security and its future that they sometimes, or very often, underestimated the power of the press and international opinion”.»
Cette interprétation rejoint en effet l’attitude paranoïaque de Netanyahou et des dirigeants israéliens, que nous avons déjà relevée à plusieurs reprises. Cette paranoïa implique effectivement une concentration absolue, hermétique, sur la question de la sécurité d’Israël de la façon la plus exclusive, et le désintérêt pour la présentation et l’explication publiques d’une politique dont la pratique et les excès font un tort considérable à l’image d’Israël. Tout ce qui ne concerne pas directement et immédiatement la sécurité d’Israël est complètement ignoré et laissé de côté; dans ce cas, l’opinion britannique aussi bien que les relations avec les juifs britanniques. Il ne semble pas que l’actuelle équipe dirigeante israélienne soit capable de comprendre les effets dévastateurs pour leur pays, en termes de perception et d’influence, de cette attitude – mais c’est là la manifestation la plus évidente de la paranoïa.
Mis en ligne le 31 août 2009 à 05H04