L’OTAN et la désormais-suspecte Grèce

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L’OTAN et la désormais-suspecte Grèce

Le changement de gouvernement en Grèce n’a certainement pas fini de faire des vagues. Le signe “primal” de cette hypothèse est que les commentaires chuchotés en confidences, off-the-record, aussi bien à l’UE qu’à l’OTAN, se résument à ce propos “que cette affaire grecque ne durera plus très longtemps, et tout rentrera dans l’ordre”. En général, ce genre de commentaire assuré indique que le sentiment dont les commentateurs se font les messagers est sans doute exactement inverse ... Dans le cas de cette Grèce de Tsipras, il y a l’incertitude, l’inconnu, l’inquiétude, etc., en attendant de savoir quelle voie ce gouvernement grec va suivre. Cette attente est en elle-même un bon résultat des élections générales de dimanche dernier en Grèce, parce qu’elle influe directement sur l’équilibre nerveux déjà très branlant du bloc BAO.

Mais nous citions l’OTAN en plus de l’UE, précisément, et cela pour un point très précis qui mérite d’être signalé, en attendant mieux. Depuis l’escapade gaullienne des années 1960, l’OTAN a appris à avoir extrêmement peur des représentants ministériels, surtout de la défense (ministre de la défense) de pays devenus “peu sûrs” (c’est-à-dire déviant de la ligne-Système). Ce fut le cas avec le ministre français de la défense, du retour de De Gaulle au pouvoir jusqu’en 1964-66 ; l’OTAN poussa un ouf de soulagement lorsque le retrait de la France de l’organisation intégrée amena par conséquent l’absence du ministre français à toutes les réunions des ministres de la défense des pays de l’OTAN, qui traitent des problèmes très sensibles, stratégiques et militaires, y compris certains aspects de la doctrine nucléaire OTAN/USA.

C’est aujourd’hui le cas qui se pose avec la Grèce, notamment avec le nouveau ministre de la défense, qui est un ami des Russes, comme la plupart des membres du gouvernement Tsipras, mais lui particulièrement et qui ne s’en cache pas puisqu’il était encore le 15 janvier à Moscou, pour rencontre des proches de Poutine sur les question de sécurité... L’OTAN pourra-t-elle faire confiance à ce Panos Kammenos, fondateur du parti Anel allié à Syriza dans le gouvernement, de tendance souverainiste et très tenté par une grande entreprise de coopération avec la Russie ? On se doute qu’on peut en douter, connaissant la sensibilité à fleur de peau des Otaniens pour tout ce qui concerne la Russie, les secrets militaires et les caractères originaux. Voilà donc un problème bien compliqué de plus qui s’annonce... C’est ce que signale un article du site BNE.eu, le 28 janvier 2015.

«Concerns over Greece are not restricted to Syriza, but also to the leftwing party's choice as coalition partner: nationalist party Independent Greeks (Anel), a party that has also taken a pro-Russian line, according to Ukrainian researcher Anton Shekhovtsov.

»Panos Kammenos, founder of Anel and Greece's new defence minister, was quoted in Greek media as saying in May 2014, in the aftermath of the annexation of Crimea, that “we publicly support President Putin and the Russian government who have protected our Orthodox brothers in Crimea”.

»Shekhovtsov revealed that Kammenos visited Moscow on January 15, 2015, at the peak of the fierce election campaign, to meet with Putin's parliamentary allies in defence and foreign affairs. After the meetings, Kammenos declared his opposition to EU sanctions on Russia: “Anel is ready to create a European-wide group involving political forces from South European countries, the economy of which has been damaged as a result of the EU economic sanctions against Russia,” he said. “The aim of this group will be a reversal of this process that affects more the EU countries and less Russia,” he said, as quoted by Shekhovtsov.

»Shekhovtsov posted photos of the meetings. “With Russian tool Panos Kammenos as new Greek Minister of Defence, Nato information security is obviously at risk,” he commented. In addition, Syriza’s 2013 manifesto calls for Greece to exit Nato.

»There are also questions about the pro-Russian leanings of Syriza's new foreign minister, Nikos Kotzias. Shekhovtsov dug up potentially compromising photos of Kotzias meeting with Aleksandr Dugin - the leading representative of Russia's ultra-nationalist 'Eurasianist' wing of thought (Kotzias is far left in photo, Dugin centre). Dugin has called for a dictatorship in Russia and creation of a Russian empire across Eurasia.»


Mis en ligne le 31 janvier 2015 à 16H08