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751La confrontation persistante de récentes évolutions, perceptions médiatiques et autres, avec l’information interne que reçoit l’OTAN, préoccupe et inquiète cette même OTAN. Désormais, le terrain de la crise afghane n'est plus sûr du tout pour l'OTAN.
@PAYANT Le secrétaire général de l’OTAN, le Danois Rasmussen, s’est trouvé de plus en plus étonné, puis de plus en plus agacé par le contraste radical et persistant entre les rapports internes que lui communiquent les militaires et les relations, rapports, reportages qu’il lit dans toute la presse, concernant la situation en Afghanistan. Cela vaut surtout pour la “bataille” de Marjah, première grande offensive de la nouvelle stratégie US. D’un côté tout va bien, les choses évoluent dans le bon sens, à leur rythme. (Ce qui se traduit par cette formule à l’emporte-pièce des militaires : “Don’t call us, we call you”.) De l’autre, des récits, avec des analyses, des témoignages, des déclarations, qui montrent une “bataille” élusive, insaisissable, de plus en plus incertaine, où l’on semble reculer de deux pas la nuit après avoir annoncé triomphalement qu’on avançait d’un pas le jour.
L’agacement gagne donc, car l’on commence à se demander si, des deux, ce n’est pas la version des médias qui est la bonne. Cela vaudra un voyage de Rasmussen décidé impromptu, sur place, avant les vacances d’été, pour tenter d’y voir plus clair.
Quoi qu’il en soit, l’opinion tend à se répandre à l’OTAN que la relance stratégique US est loin, très loin de donner les résultats attendus, et que les assurances des militaires relèvent d’une désinformation-réflexe d’une bureaucratie qui veut garder son statut et se donner du temps. D’une façon générale, on en est vite venu à considérer que la fameuse “offensive”, celle de Kandahar (la deuxième de la nouvelle “stratégie”), qui s’est jusqu’ici présentée sous de bien étranges auspices et dont on ne sait si elle a vraiment commencé, sera le test ultime.
“Test ultime” pour quoi ? S’il n’y a pas une réussite indiscutable sur le terrain, explique une source, «on commence à dire qu’il y aura une réorientation de la bureaucratie de l’OTAN, dans le sens de prendre ses distances vis-à-vis de l’Afghanistan et certains suggèrent même de commencer à se préparer à se tourner vers une perspective de désengagement de l’OTAN d'Afghanistan». Cette source estime que s’il n’y a pas effectivement de victoire à Kandahar, «c’est vers la fin de l’année qu’on devrait assister à ce phénomène».
Mis en ligne le 3 juin 2010 à 14H38