La confrontation USA-Israël : jusqu’au nucléaire (israélien)?

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Les indications concernant une perspective d’affrontement très sérieux entre les USA et Israël continuent à apparaître dans divers commentaires. On a déjà vu l’un des commentaires de Wayne Madsen concernant Dennis Ross. L’information de Madsen semble clairement se confirmer, non par d’autres appréciations mais par des faits sur le fonctionnement du département d’Etat (non présence de Ross à la dernière réunion “5+1” sur le nucléaire iranien). Cela donne du crédit aux informations de Madsen dans ce domaine.

Le même Madsen, sur OnLine Journal le 13 avril 2009, donne des précisions beaucoup plus générales, qui fixent la potentialité fondamentale de cet affrontement. Le crédit de Madsen semble concerner des sources extrêmement précises au département d’Etat, lequel s’avère très actif dans cette nouvelle orientation. Pour autant, et c’est un signe particulièrement significatif, les autres centres de pouvoir de l’administration Obama, le NSC, le vice-président Biden, voire le Pentagone et même la CIA, semblent suivre cette même ligne. Ce qui se dessine est une sorte de “révolte silencieuse” générale de la bureaucratie de sécurité nationale contre l’omniprésence et l’omnipotence de l’influence d’Israël dans la politique US durant les années GW Bush.

Plusieurs éléments ponctuels, outre l’arrivée de l’administration Obama bien sûr, expliquent cette évolution éventuelle.

• La transformation du Lobby (le lobby pro-israélien) en une machinerie d’extrême droite directement sous l’influence du ministre des affaires étrangères Lieberman. Cela rejoint l’appréciation de l’ambassadeur Freeman, dont le départ a mis à jour d'une façon quasiment officielle l’influence du Lobby. Commentant sa déclaration de renonciation à son poste de président du National Intelligence Council, Freeman avait déclaré que sa seule faute dans cette déclaration avait été de parler de Lobby pro-Israël, et non de ce qu’il est, le Lobby pro-Lieberman.

«State Department sources are now convinced that what has been called the “Israel Lobby” in Washington will soon morph into an even more problematic “Likud/Lieberman Lobby” that will push a pro-war and pro-settler policy within the Congress and the Barack Obama administration. This new and more aggressive lobby will particularly use its control over Representatives Steve Israel (D-NY) and Mark Kirk (R-IL), as well as Senator Charles Schumer (D-NY), to ensure that Israel’s new policies are conveyed to and acted upon by White House Chief of Staff Rahm Emanuel and Obama senior policy adviser David Axelrod.»

• Ce même Lieberman est vu par les sources de Wadsen au département d’Etat comme un homme extrêmement dangereux, qui représente un potentiel de très grave danger pour la politique US: «The new Likud/Yisrael Beiteinu government of Israel is pushing an agenda that runs counter to longstanding U.S. policies in the Middle East. Yisrael Beiteinu party Chairman Avigdor Lieberman, the new Israeli foreign minister, is seen by one State Department source as an “Eastern European fascist who practices racism.”»

Les deux points que Madsen considère comme des points d’affrontements extrêmement explosifs sont la question du Hamas et la question nucléaire, – mais, surtout, la question du nucléaire israélien…

• Sur la question du Hamas, les sources de Madsen jugent que les USA vont être nécessairement conduits à établir un dialogue avec le Hamas, comme seule force représentative sérieuse des Palestiniens. La politique d’Obama des deux Etats conduit à cette évolution. Cette même évolution conduirait même à modifier complètement l’appréciation US du Hezbollah:

«…The term of Palestinian President Mahmoud Abbas has elapsed and actual legitimate power in Palestine belongs to Hamas. This political fact means that the United States has no choice but to talk directly to Hamas.

»There is also the issue of Hamas being a party that favors the ballot box over traditional Middle East power grabs, whether they are by princes, generals, religious figures, or plain thugs. According to State Department sources, Hamas has even lectured Lebanon’s Hezbollah, which they claim in the past was generally opposed to achieving power through elections in Lebanon, to become more democratic. That change has occurred, according to the sources, with Hezbollah now fully engaged in the democratic process.»

• Le deuxième point d’affrontement est absolument explosif. Il concerne les questions liées entre elles du nucléaire iranien, de la solution recherchée pour résoudre ce problème, avec l’hypothèse que cette solution serait d’une façon ultime l’établissement d’une zone dénucléarisée au Moyen-Orient. Cela signifie une attaque directe contre l’arsenal nucléaire de 200 têtes d’Israël. Nous mettons en exergue une phrase d’une source de Madsen, qui met en évidence la simplicité explosive du problème telle que certains la voient au département d’Etat.

«Another confrontation that looms between the United States and Israel concerns Israel’s 200 nuclear weapons. With the United States engaged in direct nuclear talks with Iran and Saudi Arabia calling for an international regime to supply nuclear fuel for power plants along with safeguards that such technology cannot be converted to weapons development, there is also the likelihood that there will be a major push to create in the Middle East a nuclear-free zone. If the United States buys into such a plan, it will mean Israel will have to dismantle its nuclear arsenal. Given what State Department officials describe as Israel’s suicidal “Masada complex,” such a plan will be next to impossible to enact given the current drift of Israel to more theocratic and right-wing rule. As one State Department source put it, “We cannot address the Iranian nuclear program without addressing the Israeli nuclear weapons program.”»

• Enfin, un autre aspect des tensions américano-israéliennes en train de se développer concerne les rapports entre les services de renseignement. Jusqu’ici, l’aspect déséquilibré et polémique de ces relations, avec le comportement souvent manœuvrier et trompeur du Mossad vis-à-vis de la CIA a toujours été occulté (bien qu’un certain nombre d’agents du Mossad, ou sympathisants, aient été poursuivis pour espionnage des matières de sécurité nationale US). Madsen semble avancer que cette situation pourrait bien ne plus durer.

«U.S. intelligence officials are also prepared to stop considering intelligence that comes to the CIA and other agencies from Mossad and other Israeli intelligence elements. The new team taking over at the Directorate of National Intelligence and the CIA are acutely aware that the Israelis have, as one insider put it, ”a long history of deceptive dissemination of disinformation” to U.S. intelligence officials, adding that while some foreign sources have “inadvertently provided bad intelligence, Israel has been deliberately dishonest.”»


Mis en ligne le 18 avril 2009 à 06H22