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1686Faut-il “sauver” la Grèce ? En d’autres mots, l’empêcher de prouver qu’il y a une vie hors du Système, – en d’autres mots, et du point de vue du Système, “se sauver” soi-même, le Système, de la possibilité d’une démonstration mortelle pour lui-même ? Question posée, qui suggère des hypothèses, dont l’une des moindres n’est pas celle de Gladio ; c’est à ce point que, d’hypothèse on en ferait une hypothèque… C’est ce que fait Richard Cottrell, spécialiste de la problématique Gladio puisqu’il publie présentement un livre sur cette affaire (Gladio) aux ramifications infinies portant sur plus de deux tiers de siècle d’histoire secrète de l’évolution de ce que nous nommons aujourd’hui “le bloc BAO” (bloc américaniste-occidentaliste).
Le 16 mai 2012, sur EndtheLie.com, Cottrell développe l’hypothèse Gladio/“colonels de 1967” remise à la sauce 2012. Pour lui, le thème central de son hypothèse est bien celui-ci : comment empêcher l’arrivée au pouvoir d’un Tsipras (“Gorba le Grec”), qui pourrait démontrer qu’un pouvoir peut s’opposer à la politique-Système de l’austérité, voire qui démontrerait d’une façon constructive et positive l’infamie de cette politique et mettrait en cause le Système lui-même ? (On observera qu’avec cette question, c’est le problème politique et, au-delà mais très vite, le problème métahistorique du Système que nous évoquons, et nullement un problème simplement économique, de type réductionniste qui permet d’échapper à la mise en cause du Système. Là est tout l’intérêt du cas grec, comme nous en faisions hier l’argument.)
Après avoir longuement rappelé le précédent des “colonels” de 1967, qui est sans la moindre discussion possible un épisode de la guerre secrète de Gladio dans sa version dégénérée (subversive), Cottrell en vient à la situation présente…
«Yet it seems the wheel of history has turned full circle. Young Mr. Alexis Tsipras, whose radical left Syriza coalition is odds on to win the repeat general election next month, assuming that it actually happens, was born in 1975, just a year after the junta collapsed. So we can be sure that the events of those years are etched in his mind. It means that he must anticipate the risks that he is now facing.
»The stakes are high. Will the globalists really allow Greeks, flying in the face of all historical experience, a free ride to vote in a government that promises to tear up the hated austerity pact with the EU, the IMF and the European Central Bank?
»The problem is that the junta-installed Greek quisling, Lukas Papademos, is a victim of his own over-heated hyperbole. Likewise the troika spokesman, that pompous and ridiculous Luxembourg mini-state premier Jean-Claude Junker who has uttered remarks such as,
“The Greek public, the Greek citizens, have to know that we agreed on a program and this program has to be implemented.”
»The final solution then?»
Cottrell développe alors son hypothèse, envisageant ce qui pourrait être un “coup” type-Gladio (c’est-à-dire selon la “philosophie” Gladio, beaucoup plus que selon des plans avérés et établis). Cela implique une mise en condition, un montage sous forme d’une offensive de communication contre le “spectre de l’extrême-gauche” représentée comme quasi-bolchévique (Tsipras), aboutissant à des mesures de type état d’urgence…
«I suspect that the cabal around the cornered (President) Papademos is thinking along the following lines.
»1) Install a caretaker government ostensibly to prepare for the election, headed up by some seemingly innocent figure such as another faceless technocrat. 2) Allow a certain haziness to surround the election date. 3) Fomenting a mood of increasing national crisis, winding up the decibels that the irresponsible Tsipras and his friends are playing dice with the future of the sacred homeland. 4) Finally, declare a state of national emergency – capital flight, synthetic strife in the streets, bomb attacks on prominent government targets and so forth – which serve to dye Syriza as a pro-terrorist stalking horse. 5) Postpone the scheduled election until a ‘state of calm’ sets in. 6) To make sure, station the Greek army in the streets…»
Nous avons déjà très récemment cité Cottrell et ses développements concernant son sujet favori (Gladio), mais à un autre propos (voir le 10 mai 2012). Nous n’avons jamais caché le très grand intérêt que nous portons à Gladio, qui n’est pas une hypothèse “complotistes” mais un fait avéré et fondamental de l’histoire secrète du bloc BAO depuis 1945. Nous en avons souvent parlé, en disant notre intérêt pour la chose (voir à nouveau le 27 décembre 2005). Nous avons souscrit à cette occasion à l’hypothèse du Dr. Daniele Ganser, selon laquelle Gladio n’avait été nullement désactivé après sa mise à jour publique, en 1989, qui avait entraîné un scandale majeur à partir de l’Italie, de la Belgique, etc. Nous avons notamment évoqué in illo tempore l’hypothèse que l’assassinat du leader populiste hollandais Pym Fortuyn, en mai 2002, pouvait être lié à une action de type Gladio, et justifié par le fait que Fortuyn allait voter avec son groupe, au Parlement, contre l’achat du JSF par la Hollande ; que Fortuyn avait rencontré l’ambassadeur US la veille de sa mort pour lui signifier cette opposition ; qu’il fut remplacé à la tête de son parti, après son assassinat, par un “‘sous-marin” des services de sécurité de l’armée hollandaise infiltré dans le parti de Fortuyn, qui disparut dans la nature après avoir fait voter le parti de Fortuyn en faveur de l’achat du JSF (voir le 30 juin 2002 et, d’une façon plus générale, sur l’action de type-Gladio dans des affaires du type achat d’armement, le 18 novembre 2009). Il faut noter que, dans son livre Gladio, NATO’s Dagger at the Heart of Europe: The Pentagon-Nazi-Mafia Terror Axis, Cottrell développe lui-même cette thèse sur l’élimination de Fortuyn comme résultant d’une action de type Gladio.
Pour ce qui concerne la Grèce, nous avons nous-mêmes évoqué l’hypothèse d’une intervention de l’armée, ou une nouvelle action type “colonels-1967”/Gladio, il y a trois jours, le 14 mai 2012, à propos d’une interview du vice-Premier ministre grec…
«On ajoutera un appendice avant de risquer quelques réflexions, en revenant sur un mot, dans une phrase, – une curieuse parole du Vice-Premier ministre, Mr. Theodoros Pangalos (voir plus haut, l’interview au Telegraph) ; comparant Tsipras, le “Gorba grec” (de Gorbatchev), à Chavez, et précisant que c’est très joli de vouloir être un Chavez grec, “[e]xcept that Chavez has oil, and an army”. La remarque implique que, contrairement à Chavez, Tsipras devenu Premier ministre n’aurait ni l’un ni l’autre, n’est-ce pas ? Pour le pétrole, on comprend, mais pour l’armée ? Que veut dire Mr. Theodoros Pangalos ?
»D’abord, veut-il dire quelque chose et n’a-t-il dit cela que par hasard ? Curieux hasard, d’autant que l’association d’idée n’est pas évidente : lorsqu’on parle de Chavez, les idées d’activisme politique, de radicalisme, de populisme, de pétrole certes, viennent à l’esprit ; mais l’idée de son armée, beaucoup moins, parce que l’armée vénézuélienne, si elle existe, et si Chavez en est issu, n’a pas joué un grand rôle dans l’aventure Chavez ni figuré dans la controverse qui l’entoure. (Sauf, pour certaines unités, dans la tentative de coup d’État de 2002 contre Chavez, ce qui ouvre d’autres horizons.)
»Si, par contre, il veut dire quelque chose, Mr. Theodoros Pangalos, veut-il dire que l’armée grecque aurait un rôle particulier (on en avait déjà parlé, il y a un an, quelques rumeurs…), et qu’elle ne soutiendrait pas le “Chavez grec” (Tsipras) s’il vient au pouvoir ? Qu’elle aurait, au contraire, une mission du type “colonels grecs” de 1967, veillant à empêcher un pouvoir un peu trop radical de type “Gorba le grec” (Tsipras) de s’installer ? Hypothèse, hypothèse, et peut-être l’idée en est-elle venue à certains…»
…Bien entendu, on placera le texte du 15 mai 2012 sur les Pieds Nickelés-Bilderberg s’affolant des perspectives de la crise grecque dans le cadre de ces diverses spéculations. D’une façon générale, l’on observera que “ces diverses spéculations” ne font nullement partie de la tendance en général désignée comme “complotisme”, mais plutôt d’un travail spéculatif à propos de ce que nous nommons, en référence à Gladio, la “guerre secrète”. La distinction est absolument capitale et nous nous promettons d’y revenir très rapidement, parce que le sujet est d’un particulier intérêt, tant du point de vue opérationnel de la compréhension des évènements que du point de vue théorique des comportements de la psychologie et des inclinations du jugement. Le “complotisme” tel qu’on l’entend aujourd’hui s’exprime en général dans le penchant de tout expliquer des évènements dont certains sont difficilement compréhensibles par des facteurs politiques identifiés, par des “complots”, et essentiellement, cela, à propos d’évènements qui se sont déjà déroulés ou qui sont déjà déclenchés ; c’est un réflexe passéiste de rationalisation abusive. Le “travail spéculatif” sur la “guerre secrète”, pour garder les termes utilisés ici, consiste à spéculer sur des évènements à venir, essentiellement à la lumière d’évènements passés qui sont le plus souvent avérés et qui sont plutôt de l’“action secrète“ que des “complots” proprement dit. (Le cas de Gladio est ici évident.) Ce deuxième point a un intérêt tactique évident dans la résistance au Système, un aspect éventuellement dissuasif ou préventif par la communication, qui n’a rien à voir avec le divination et tout avec l’action de la communication et l’effet sur les psychologies.
Mis en ligne le 17 mai 2012 à 09H14
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