La NSA panique, comme vous et moi

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La NSA panique, comme vous et moi

Nous enchaînons donc sur notre texte du 23 juillet 2013. Ayant sans doute effectivement intercepté ce texte de dedefensa.org, après avoir eu l’idée exceptionnellement astucieuse de consulter le site, et l’opération prestement réalisée grâce à ses puissants moyens, la NSA par conséquent panique. Nous disons dans le titre : “comme vous et moi”, ce qui montre au moins qu’il reste quelque chose d’humain à la NSA, situation qui, nous le savons, rempli le Système de fureur. Par conséquent (suite), la NSA convoque une réunion d’urgence où elle invite respectueusement des membres du Congrès pour leur dire que, oui oui, la NSA est sensationnelle pour la sécurité des USA, et que non non, la surveiller de trop près et enlever $2.000 ou $3.000 de son budget de près de $100 milliards ferait évidemment le jeu des forces obscures qui menacent les USA depuis avant même son origine.

Russia Today, qui suit avec une attention toute russe cette “crise première”, ne manque pas de nous aviser de la chose, ce 23 juillet 2013. La réunion d’urgence est prévue ce jour, 24 juillet 2013, pour tenter de convaincre les parlementaires de ne pas voter demain, 25 juillet, un amendement à la section 215 du Patriot Act qui instituerait d’une façon formelle l’interdiction de surveiller par tous les moyens électroniques qu’on sait une personne qui ne tomberait pas sous les critères de suspicion établis par cette même section 215, – ce que la NSA fait actuellement sans la moindre restriction. La panique de la NSA indique au moins que l’ouverture d’un nouveau front de la crise Snowden/NSA, celui-là au Congrès, est une chose sérieuse. Comme d’habitude, cette réunion se fera sous la plus haute confidentialité et ne concernera que des parlementaires accrédités à cet égard ; cette disposition habituelle pour la NSA peut aussi avoir des effets contraires auprès des symboliques 99% des parlementaires tenus dans l’ignorance des activités de la NSA.

«The National Security Agency has invited certain members of Congress to a top secret, invitation only meeting to discuss a proposed amendment that could end the NSA’s ability to conduct dragnet surveillance on millions of Americans. A letter circulated only to select lawmakers early Tuesday announced that NSA Director General Keith B. Alexander would host a question and answer session with members of Congress in preparation of a Thursday vote on Capitol Hill expected to involve an amendment introduced last month by Rep. Justin Amash (R-Michigan).

»That amendment, a provision tacked along to a Department of Defense Appropriations Act along with nearly 100 others, aims to greatly diminish the NSA’s domestic spying powers in the wake of disclosures attributed to Edward Snowden, a 30-year-old former employee of Booz Allen Hamilton currently fighting extradition to the US where he faces charges of espionage for his role in leaking state secrets. One of the leaked files released by Snowden to the UK’s Guardian newspaper details how the government’s interpretation of the PATRIOT Act’s Section 215 has allowed the NSA to collect call logs and other so-called “telephony metadata” pertaining to millions of Americans on a regular basis. If the Amash amendment is approved, it would end that authority. The amendment, as it appears on the House of Representatives Committee on Rules website, “Bars the NSA and other agencies from using Section 215 of the Patriot Act to collect records, including telephone call records, that pertain to persons who are not subject to an investigation under Section 215.”

»“It’s not a partisan issue. It’s something that cuts across the entire political spectrum,” Amash told the Rules panel. “In order for funds to be used by the NSA, the court order would have to have a statement limiting the collection of records to those records that pertain to a person under investigation,” Amash said, according to Politico. “If the court order doesn’t have that statement, the NSA doesn’t receive the funding to collect those records.” Amash’s suggestion isn’t unheard of in the wake of a massive public backlash caused by Mr. Snowden’s disclosures, but it certainly isn’t sitting pretty with the NSA. According to Huffington Post, a letter circulated on Tuesday only hours after the Amash amendment was confirmed to be in order and expected to go up for vote this Thursday.

»“In advance of anticipated action on amendments to the DoD Appropriations bill, Ranking Member C.A. Dutch Ruppersberger of the House Intelligence Committee invites your Member to attend a question and answer session with General Keith B. Alexander of the National Security Agency,” HuffPo quoted from the invitation. The meeting, added journalist Ryan Grim, was scheduled to be held at a security level of top secret/SCI and was only open to certain lawmakers, echoing the secrecy involved in the very programs Amash aims to shut down.»

Cette soudaine poussée anti-NSA au Congrès suscite un “appel aux armes” chez tous les adversaires des pouvoirs exorbitants de la NSA, et systématiquement usurpés au-delà des autorisations légales. Le site Demand Progress a lancé une campagne de pétition pour soutenir l’amendement Amash. On y trouve le constat que face à l’action de la NSA, “nous avons aujourd’hui la première véritable opportunité de contre-attaquer”. Le site Antiwar.com, avec Justin Raimondo en première ligne, est également entré dans la danse. Raimondo publie un commentaire ce 24 juillet 2013, où il soutient évidemment cette campagne en ne manquant pas, une fois de plus, de s’attacher à mettre en évidence combien il s’agit d’un combat rêvé et effectivement mené par les libertariens (républicains type-Ron Paul), d’ailleurs lancé par un libertarien puisque Edward Snowden est de cette tendance. Dans un autre article, très court, Raimondo appelle les lecteurs du site, le 23 juillet 2013, à participer à la campagne de soutien de l’amendement Amash, et de toutes les mesures de restriction de l’action de la NSA qui pourraient être prises.

Ce qui est évidemment remarquable dans cette occasion, c’est de constater le “caractère inflammable” de ce débat. Deux jours auparavant seulement, rien de notable dans le sens qu’on décrit ne méritait d’être mentionné. Effectivement, en deux jours se lève une opposition très diversifiée à la NSA, dès que le sérieux du processus législatif se découvre en pleine lumière, lui aussi brusquement apparu d’une façon spectaculaire.

• Pendant ce temps, où en est Snowden ? Il semble qu’il doive rapidement quitter la zone internationale de l’aéroport de Moscou où il se trouve confiné depuis plusieurs semaines. Son avocat russe, Anatoly Kucherena, a donné quelques précisions à Russia Today, le 23 juillet 2013.

Snowden a donc envoyé sa demande officielle d’asile politique temporaire au service qui traite ses affaires, le Service Fédéral des Migrations. Ce service a officiellement accusé réception du courrier de Snowden et, dans quatre-six jours, il devrait lui envoyer un document officiel l’informant que sa demande va être examinée. La procédure peut prendre jusqu’à trois-quatre mois. Dans cette attente, avec les papiers officiels l’avisant de l’examen de sa demande, Snowden disposera d’une autorisation officielle de se déplacer en Russie, avec un certificat lui donnant temporairement les mêmes droits et les mêmes devoirs qu’un citoyen russe. La demande de Snowden porte sur un asile temporaire d’un an, qui peut être renouvelé sans limitation si les demandes en sont faites. Kucherena ne cache pas que le but final de Snowden est de s’installer définitivement en Russie, d’apprendre le russe, de trouver un emploi, bref de s’intégrer dans ce pays. La question de sa demande de naturalisation russe n’a pas encore été officiellement précisée, mais il est manifeste qu’elle est posée.

Snowden commence donc à s’installer en Russie au travers des diverses obligations juridiques, si bien que son asile politique va peu à peu s’imposer comme un fait accompli, légalisable par étapes. D’une certaine façon, on peut considérer que c’est le “chapitre personnel Snowden” de la crise Snowden/NSA qui est en train d’être clos, et cela, si le processus se poursuit, sans que la Russie ait cédé d’un millimètre face aux USA... Bien entendu, comme on le voit par ailleurs (Congrès et autres aspects), la crise Snowden/NSA se poursuit sur ses autres fronts, plus forte que jamais. On verra assez vite comment les USA vont réellement réagir à cette situation de Snowden en Russie, qui renverse complètement les schémas habituels psychologiquement imposés où les USA jouaient le rôle inverse, celui du “gentil” qui accueille les opprimés, qu’ils ont tant affectionné et usurpé pendant des décennies (voir le 12 juillet 2013). Dans tous les cas, cette évolution à ce point constitue une incontestable défaite pour les USA, dans les domaines essentiels de la communication et de l’influence.

«NSA leaker Edward Snowden plans to settle in Russia and is ready to begin a court battle if the country’s migration service denies his asylum plea, Anatoly Kucherena, a Russian lawyer who assists the whistleblower, told RT. “It’s hard for me to say what his actions would be in terms of a positive decision [on the asylum plea],” Kucherena said. “We must understand that security is the number one issue in his case. I think the process of adaptation will take some time. It’s an understandable process as he doesn’t know the Russian language, our customs, and our laws.” “He’s planning to arrange his life here. He plans to get a job. And, I think, that all his further decisions will be made considering the situation he found himself in,” he added.

»Kucherena expressed hope that the whistleblower’s plea will be granted, because the reasons which prompted Snowden ask for political asylum in Russia “deserve attention.” “He fears for his health and his life. He’s afraid that if he’ll be handed to the US, torture can be used against him down to death penalty,” he said.

»In case of a negative ruling on the plea, Kucherena said that Snowden has “an opportunity to go to court and appeal against the decision of the Federal Migration Service.” “He intends to do so,” the attorney stressed. “During our meeting, our dialogues, and our consultations, he made detailed inquiries on those procedures. And I informed him of what possibilities he has according to Russian law.”»


Mis en ligne le 24 juillet 2013 à 08H14