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4138Le ministre des affaires étrangères russe Sergeï Lavrov est de plus en plus franc et direct dans ses jugements sur la position de bloc BAO, notamment à l’ONU, notamment la position des USA et de leur ambassadrice à l’ONU Susan Rice. Lavrov a été particulièrement marqué par l’absence de condamnation par les USA (les autres pays du bloc ont condamné du bout des lèvres) de l’attaque terroriste (bombe) de la semaine dernière, qui a tué trois dirigeants syriens lors d’une réunion dans leur ministère, à Damas. Le département d’État a déclaré que cet acte de terrorisme n’était pas surprenant au regard des actes du régime Assad. (Quels actes ? Ceux de la narrative du bloc BAO sans aucun doute, si l’on considère les evidences qui s’accumulent quant à la réalités des “actes” et de leurs véritables auteurs, notamment des massacres de ces dernières semaines, qui ont lieu en Syrie.) Pour Lavrov, il s’agit purement et simplement d’une approbation fondamentale, d’une justification par les USA du terrorisme. (Présentation de la conférence de presse de Lavrov dans Russia Today du 26 juillet 2012.)
«Washington’s reaction to blasts in Damascus is a downright justification of terrorism, slams Russian Foreign Minister Sergey Lavrov. US State Department announced that terror acts in Syria are not surprising in light of the Assad regime’s actions. “This is direct endorsement of terrorism. How are we supposed to understand that?” Sergey Lavrov shared his astonishment at a press conference in Moscow. “This is a sinister position, I cannot find words to express our attitude towards that.”
»Lavrov also expressed his surprise that the UN Security Council refused to condemn acts of terror in Syria. The US permanent representative to the UN Susan Rice has stated that terror acts in Damascus contribute to speeding up the adoption of a resolution on Syria according to the Chapter 7 of the UN Statute, which implies harsh sanctions, including resorting to force. “In other words, to say it in plain Russian, this means ‘We are going to support such acts of terrorism until the UNSC does what we want’,” Lavrov commented on the US representative's actions.
»US Secretary of State Hillary Clinton has said recently that there should be closer work with opposition in Syria as it captures more and more territories to prepare new actions of resistance to the government in Damascus. Lavrov noted that there were reports that the opposition has taken control over border posts on the Iraqi and Turkish border with Syria and reportedly, there were cases of looting of Turkish property. [Voir notamment AFP, le 23 juillet 2012.] According to some sources it was not Free Syrian Army militants that captured those posts, but by groups linked to Al-Qaeda, and Russian diplomats are verifying this information. “If such actions of taking territories by terrorists are supported by our partners, we would like to ask them what their position on Syria is. What do they want to achieve in this country?” Russian FM demanded.»
Les malheureux commentateurs qui, au lendemain du 11 septembre 2001, écrivirent que “cet acte de terrorisme n’était pas surprenant au regard des actes du régime” américaniste dans de nombreux pays étrangers et précisément au Moyen-Orient, furent mis à l’index, vilipendés, insultés aux USA comme des traîtres et des ennemis de la civilisation. Encore cet avis ne concernait-il pas une narrative construite de toutes pièces à propos des actes des USA, mais bien la vérité historique, largement documentée, répertoriée, recoupée et prouvée, parfois même reconnue publiquement par un président US (Obama reconnaissant la participation de la CIA à la chute de Mossadegh, en 1952, – voir le 5 juin 2009) ; encore ces “actes du régime américaniste” étaient-ils des actes commis à travers le monde, et non pas sur le seul territoire US, ce qui ajoute la violation de quelques principes essentiels (souveraineté des autres) à l’acte infâme lui-même. Aujourd’hui, cette même logique furieuse et vertueuse est complètement inversée, et le terrorisme absolument justifiée au nom des actes commis par l’autorité d’un pays, – d’ailleurs, selon une réalité fabriquée, avérée comme faussaire, à l’édification de laquelle l’accusateur vertueux lui-même participe activement, de même qu’il participer activement à la mise en œuvre des actes de terrorisme… Étonnement épuisé de Lavrov : «US State Department announced that terror acts in Syria are not surprising in light of the Assad regime’s actions. “This is direct endorsement of terrorism. How are we supposed to understand that?”»
In illo tempore (le 6 février 2012) Lavrov, déjà dans le rôle du psychanalyste de service, diagnostiquait un comportement “hystérique” des gens du bloc BAO à l’ONU, Rice en tête. (Rice est certainement l’une des plus atteintes à cet égard, à l’image de sa patronne Hillary.) Nous pensons bien entendu qu’il faut rester sur ce terrain de la pathologie de la psychologie, selon nos thèses aussi bien de la maniaco-dépression comme pathologie majeure des directions politiques au service du Système, que de la psychologie terrorisée qui en résulte, et qui s’exprime notamment par ces créations furieuses de narrative.
Ce qui est remarquable aujourd’hui, dans les semaines que nous vivons, c’est la puissance de plus en plus insupportable de la contradiction entre la vérité de la situation qui ne cesse d’être documentée de toutes parts, et l’extraordinaire persistance, sinon la constante réaffirmation de la narrative dans le chef des hypomaniaques terrorisées, qui ne cessent de l’affirmer avec toujours plus de force à mesure que la vérité la dissout en la ridiculisant. Cette formidable contradiction ne cesse de produire des incidents de plus en plus graves, d’accélérer des décisions qui elles-mêmes ne cessent d’aggraver cette contradiction. Il s’agit de la création d’une situation “objectivement” schizophrénique qui rend de plus en plus incohérente et insupportable la position du bloc BAO, des USA particulièrement, avec la phalange désormais fameuse du département d’État (Clinton-Rice-Noland) ; et cette position du bloc BAO particulièrement insupportable pour eux-mêmes, les bâtisseurs de cette “schizophrénie objective”. Comme dans toute situation psychiatrique de cette envergure et d’une dynamique aussi puissante, on attend avec intérêt le “Moment paroxystique” où l’insupportabilité va atteindre son point de fusion et d’explosion, attendant également avec intérêt de quelle façon s’exprimeront cette fusion et cette explosion.
La vie politique washingtonienne, qui a toujours imposé un conformisme pathologique s’exprimant par ce phénomène de narrative, mais longtemps dans des conditions moins contraintes, a toujours été marquée par des incidents dépressifs catastrophiques chez certains des membres du Système, certains allant jusqu’à des situations tragiques (voir notamment les cas de James Forrestal, qui se suicida en mars 1949, et de Robert McNamara, dont le président Johnson craignait qu’il se suivît la même voie que Forrestal). Dans le cas qui nous occupe, dans l’actuelle occurrence, la situation de narrative faussaire est infiniment plus intense et le problème nouveau qui se pose est que ceux qui sont emprisonnés dans la narrative n’ont quasiment plus aucun accès à la réalité et à la vérité du monde. Ainsi, leur trajectoire maniaco-dépressive peut-elle encore se poursuivre sans dévier ni flotter jusqu’au paroxysme, et les conduire jusqu’à des décisions totalement folles sans qu’ils ne s’imposent aucun frein à eux-mêmes.
Mis en ligne le 26 juillet 2012 à 08H50