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189712 mai 2009 — Timidement, à vrai dire, nous nous décidons à en parler. Wikipédia nous dit qu’un blog est «un site Web constitué par la réunion de billets agglomérés au fil du temps et souvent classés par ordre antéchronologique (les plus récents en premier)»… Par conséquent, “blog transatlantique” ou “bloc transatlantique”, cela fait l’affaire puisque la dernière idée de “bloc transatlantique”, – dont il va être question ici, dévoilons nos batteries, – est effectivement la dernière du lot, toujours la même, effectivement classée “par ordre antéchronologique”, sur un tas d'autres du même tonneau accumulées au cours des décennies.
Il semble que ce soit l’intenable et roboratif Melenchon, pétroleur de première et candidat pour le Parlement européen, qui a levé le lièvre pour ces élections européennes. Il avait préparé son affaire en alignant, à une émission précédente, le député Pierre Lellouche, le définissant comme «aligné CIA», lors d’une émission où l’on examinait le glorieux retour de la France dans l’OTAN. Si l’on avait été au XIXème siècle, nous assura Pierre Lellouche bondissant sous l’allusion directe, il, c’est-à-dire Pierre Lellouche himself, aurait “flingué” Melenchon pour cette insulte épouvantable. On “flinguait” donc hier, en d’autres siècles, pour «aligné CIA», avant même que n’existât la CIA, mais on ne flingue plus aujourd’hui? Ô décadence, ô dissolution des mœurs. Puis, le 21 avril, Melenchon jeta son pavé dans la mare en parlant du grand projet européen de constituer un “bloc transatlantique” d’ici 2015, selon diverses dispositions internes aux institutions européennes qui vont d’une proposition d'une commission du Parlement européen à une longue, une immensément longue résolution du même Parlement, du 26 mars 2009.
On trouve un bon rapport sur les tenants et aboutissants de cette affaire, s’il s’agit vraiment d’une“affaire”, avec le texte de Taïké Eilée, sur Agoravox.fr, le 4 mai 2009. Outre sa propre analyse, Eilée cite diverses sources qui permettent de compléter le dossier. On mentionnera une analyse juridique de diverses dispositions euro-atlantiques prises ou à prendre, allant dans le sens du “Bloc”, par le sociologue Jean-Pierre Paye, analyse rigoureuse des dispositions juridiques et autres, dans un sens critique, notamment sur le site La revue Toudi, le 15 février 2009
L’inspiration générale de cette idée qui prétend être du domaine de la sauvegarde de notre-civilisation est connue, de même qu’elle est récurrente. Pour le plus court et le plus proche, on la retrouve, par exemple mais exemple édifiant, dans le livre d’Edouard Balladur Pour une Union occidentale entre l’Europe et les Etats-Unis (Fayard, novembre 2007). C’est un petit opuscule insipide où l’on rabâche les mêmes propositions pleines du grand bon sens d’un Bouvard et d’un Pécuchet devenus transatlantiques, dont nous avouons qu’il nous est tombé des mains, à notre grande honte, in illo tempore non suspecto. Pour avoir une idée du contenu, idée qu’il n’est pas difficile d’anticiper, allez lire par exemple la recension complète de Christine Bierre, le 20 juin 2008, sur Solidarité et Progrès. Nous ne pensons pas que cette lecture du livre de Balladur vous fasse courir beaucoup de risque, les lieux communs ayant été foulés par des foules nombreuses depuis un demi-siècle que l’idée du “bloc transatlantique” séduit les experts assermentés. On relève en général, après avoir mentionné la chose, que Balladur a une pensée proche de celle de Sarkozy, ou bien qu’il inspire. Pas de surprise, à vrai dire, on est dans le même registre et de la même boutique.
Toute cette affaire est également perçue, selon une approche concomitante mais qui a pris une force irrésistible avec la crise, comme une sorte de palier à franchir (se constituer en blocs) avant d’arriver au palier ultime de la “gouvernance mondiale”. Les partisans de la chose (Attali, par exemple) vous annoncent avec une gravité et une exaltation significatives que c’est la seule voie pour sauver le monde. A ce point et si l’on ne tient pas compte des circonstances extérieures, on observe une certaine contradiction. Balladur présente son programme comme un moyen, si l’on veut faire bref, de “sauver l’Occident” en rassemblant les forces de ses deux principaux et glorieux composants, pour affronter les puissances extérieures mais montantes (la Chine, of course, le dernier diable pour les petits enfants qui hésitent à boire leur cuiller d’huile de foie de morue, comme on disait dans les années 1950). Par contre, le truc de la gouvernance mondiale, lui, est présenté comme l’alpha et l’omega et ultime tentative de pacification du bordel ultime qu’est devenue l’humanité, donc dans un sens très pacificateur et réconciliateur, où tous, Chine et Occident compris, doivent se rassembler dans un esprit de concorde et d’entente. Comment s’entendre dans un gouvernement mondial après s’être constitués en “blocs” manifestement antagonistes, sinon hostiles? On ne s’aventure pas trop en faisant l’observation qu’il y a, chez les tenants du bloc transatlantique, un fond de certitude que le modèle transatlantique qu’ils présentent est tout simplement “le“ modèle à suivre, et qu’il aura, dans l’arrangement général, une évidente position d’inspirateur. Une fois encore, après l’éblouissante démonstration de l’Irak, de l’Afghanistan, de la crise climatique, de la crise de l’effondrement financier, nous avons bien des munitions pour les convaincre que nous sommes les meilleurs.
On remarquera, pour clore cet aspect de nos remarques, que ce sentiment n’est nullement partagé par les autres éventuels “partenaires” pour la “gouvernance mondiale”; s’ils envisagent de se regrouper en “blocs”, ce n’est pas pour abandonner leur spécificité et se grimer en Occidentaux; on a cette impression lorsque Lula, qui se rend en Chine présentement, emmène dans ses valises la proposition que les échanges Chine-Brésil ne se fassent plus en dollars, mais dans les monnaies chinoise et brésilienne. Quant à la Chine, nous serions plutôt de l’avis de Henry K. C. Liu lorsqu’il remarque, parlant de la proposition G2 de Brzezinski qui pourrait être vue comme une variation sur le thème de la “gouvernance mondiale” (tiens, sans l’Europe, – sympa, Brzezinski, ci-devant conseiller d’Obama): «China is not a “revisionist” power, but a non-expansionist revolutionary state aiming at restoring its natural historical status as it was before the arrival of Western imperialism in Asia. China is not interested in bringing back a pre-World War II world order of imperialist exploitative expansion.» (C’est Brzezinski qui qualifie la Chine de “révisionniste“, entendant par là qu’elle est en train de s’aligner sur le triomphant “modèle américaniste”.)
Mais revenons à cette affaire de “bloc transatlantique”, cause de cette polémique et de ces supputations. Ce qu’il y a de réconfortant enfin, au milieu de toute cette salade, c’est que, vraiment, la France est aux premières loges pour défendre et promouvoir furtivement (“stealth technology”), dans les cénacles qui vont bien, ce projet qui correspond si complètement, comme on dit, à son génie historique et à son zèle postmoderne. D’autre part, c’est en France seulement que l’affaire est apparue dans le cours de la campagne pour les élections européennes, ce qui est tout à son honneur et montre que ces élections ne sont pas tout à fait inutiles.
Passons toutes ces péripéties que certains jugeraient comme des balivernes, que d’autres apprécieraient avec bien plus le goût pour le secret et les conspirations, sans qu’il faille pour l’instant condamner les uns et approuver les autres, et tentons de nous plonger dans le concret. Nous voulons parler de la réalité de la politique et nullement la “réalité” des projets, des votes du Parlement européen, des livres et des théories, et ainsi de suite.
En effet, il y a une “réalité” qui est celle du monde, de l’histoire en cours, et qui diverge de la réalité que voudraient mettre en place nos conceptions, nos normes, nos institutions, nos votes démocratiques et nos réunions secrètes dans un Bildelberg ou une Trilatérale quelconque. La distance entre ces deux réalités, depuis que la seconde s’est parée de l’atour seyant du virtualisme qui lui fait croire que ce qu’elle croit réalisée est effectivement réalisé, est aujourd’hui plus grande qu’elle ne fut jamais. C’est à cette lumière que nous faisons nos commentaires.
Le “bloc transatlantique” est une récurrence aussi vieille que le Plan Marshall, qui en est son père putatif et son inspirateur pour la période. Notez que la CED de 1950-1954 (d’inspiration française avec approbation US, mais liquidée par la France) constituait l’amorce, par la défense, d’un tel bloc, puisqu’on proposait de former une “armée européenne” qui aurait été la supplétive de l’U.S. Army. Depuis les projets n’ont pas manqué. En 1973-1974, la Trilatérale, dont on commençait à parler, proposait pour les années 1980, sous l’impulsion de Brzezinski, le projet de trois blocs (USA, Europe, Japon) se réunissant en un ensemble de “gouvernance du monde libre” dont la victoire ne faisait aucun doute. Les “détentistes”, adeptes de la “convergence” des deux blocs grâce à la détente, entre l’Occident et l’URSS, y ajoutaient l’URSS devenue révisionniste (vers le modèle occidental) et venue à de meilleurs sentiments. En 1992-1993, lors des négociations du GATT, le traître britannique de service, le Commissaire européen au commerce Sir Leon Brittan, négociait pour la Commission face aux USA les questions classiques de dérégulation du commerce, et secrètement avec les USA un projet qui, dans ses prolongements, aboutissait à ce “bloc transatlantique”. Même Balladur, alors Premier ministre, s’en émut en estimant que les Anglo-Saxons en prenaient à leur aise.
Mais tout cela ne s’esquisse pas, ne se fait pas, sans qu’il y ait au moins des consentements tactiques dans les diverses élites, y compris française. Cela nous conduit aux dénonciations, dans les divers commentaires, qu’une part importante, voire prépondérantes des élites françaises (européennes) sont acquises aux thèses du “bloc”, c’est-à-dire, car l’on traduit aussitôt, à un rapprochement décisif, voire à une soumission aux USA. Cela est vrai mais cela n’est pas nouveau. Depuis plus d’un demi-siècle, nombre de nos élites passent par les filtres US, que ce soit la Businesse Harvard School, Wall Street, voire la CIA avec les formes convenables. Est-ce aujourd’hui plus décisif qu’hier? Voire, – ou bien, c’est à voir.
La grande, l’immense nouveauté aujourd’hui, c’est la crise, et, spécifiquement, celle du 15 septembre 2008. Plutôt que de donner quelque résolution et quelque imagination à nos dirigeants, la crise leur a fourni un immense désarroi, le sentiment d’une impuissance de plus en plus affolée. Pour gagner du temps (pourquoi? Vers quoi? Pas de réponse), il y a la communication, c’est-à-dire, pour eux, les affirmations virtualistes que tout s’améliore, que, depuis le G20, “tout va très bien madame la marquise”; d’où propagandes diverses et manipulations (le stress test des banques US, qui résulte d’une “négociation” entre les banques et le département US du trésor pour que les résultats soient modifiées dans un sens favorable aux banques, comme l’explique le Wall Street Journal du 9 mai 2009). Dans un tel climat, nos dirigeants cherchent désespérément, ils grattent les fonds de tiroir de tout ce qui pourrait ressembler à une formule pour sauver les meubles; alors, pourquoi pas le “bloc transatlantique”, parmi d’autres trucs? Pour autant, on notera que, depuis le 15 septembre 2008, ils ont tenté des tas de choses, des réformes fondamentales, la fin des paradis fiscaux, la nécessité de changer de système, et que rien, absolument rien ne s’est fait. Leur impuissance est effectivement l’enfant de leur désarroi et de leur affolement, qui les rendent brouillons, incapables de s’entendre, pris entre leur volonté conformiste du statu quo, la pression des forces en place (l’argent), la trouille absolument considérable de forces sociales se révoltant et devenant incontrôlables. Voit-on là-dedans un climat favorable pour monter une affaire comme le “bloc transatlantique” qui demande maîtrise, bonne entente, coordination, secret, calcul froid et déterminé, vision à long terme?
Pour le cas plus précis du “bloc”, il y a aussi le fait qu’il faut être deux. Le Parlement européen vote, d’accord, et alors? Croit-on une seconde l’Amérique d’Obama, empêtrée dans tous ses problèmes dont certains sont colossaux, avec une population nerveuse et touchée par la crise, qui n’aime tant dans ces moments que le repli, se lançant dans une telle affaire? L’impopularité d’un tel projet est aujourd’hui, encore plus qu’hier (ce n’est pas peu dire), avérée aux USA. L’idée d'un “bloc” avec l’Europe a toutes les chances de ne pas vraiment enchanter l’administration Obama, quand on voit le rôle de sabotage systématique que jouent les pays d’Europe de l’Est dans les négociations de rapprochement des USA avec la Russie, qui est une politique fondamentale de Washington aujourd’hui. (Imaginez l’effet d’un tel projet de “bloc” sur la Russie, avec laquelle on veut absolument s’entendre dans les pays sérieux du “bloc”, et qu’on n’est pas capable de bloquer quand elle attaque la Géorgie?) Et cela fait au moins sept ans, depuis l’invasion des groupes d’influence neocons (style Bruce Jackson) de cette Europe de l’Est, que cette action nihiliste de désordre est poursuivie. Croit-on que les USA d’Obama ait envie de se rapprocher de tels partenaires? (Pour avoir une idée de l’ambiance, cette confidence d’un fonctionnaire de l’OTAN: «Connaissez-vous le pays qui a le plus envie de se débarrasser de Saakachvili, après la Russie, et presque autant que la Russie? Les USA, bien sûr.») Imaginez-vous de quel “bloc transatlantique” il s’agit alors qu’entre les 27 de l’UE, notamment les grands pays de l’Ouest et ceux d’Europe de l’Est, face aux crises, on n'est pas loin de situations de rupture?
Que des dispositions diverses aient déjà été prises entre USA et Europe, c’est l’évidence, et là aussi cela dure depuis plus d’un demi-siècle, à commencer par les accords Blum-Byrnes sur l’accès du cinéma US en France en 1947. La Parlement vote, la Commission légifère, les traités sont signés, et alors? Les choses ne sont pas pour autant gravées dans le marbre, dans une époque où le plastique triomphe. Face à la crise, que reste-t-il des “critères de Maastricht”, cette prison qui devait enfermer les nations européennes? Aller au-delà de ces aléas, où il y a à boire et à manger, où l’on avance et où l’on recule, jusqu’à quelque chose qui serait ce choc symbolique d’un “bloc transatlantique”, ce basculement complet? Peut-on croire nos dirigeants impuissants, divisés, médiocres, capables d’un effort pareil? Il faudrait aussi, pour y parvenir, une symbiose complète, c’est-à-dire, en termes plus nets, une soumission complète de l’Europe aux USA. Malgré tous les immenses efforts faits dans ce sens et les bonnes volontés innombrables et européennes, on est loin du compte. Dans le domaine de la sécurité, par exemple, où l’Europe est effectivement complètement soumise aux USA, complètement inexistante, les avatars du JSF en Europe et l’impuissance totale des USA à obtenir, malgré quatre années de pression, des forces européennes sérieuses en Afghanistan jusqu’à reprendre eux-mêmes complètement l’affaire en mains aujourd’hui, – ce sont des points de sécurité vitaux pour les USA, – voilà qui en dit long sur l’état de la question.
Pour faire bref, nous dirons que nos dirigeants et nos élites, pour entreprendre un tel projet, ont besoin de contrôler fermement et sans aucune restriction la situation général, de la comprendre, de l’orienter. Aujourd’hui, ils ne contrôlent rien de la situation, ils n’y comprennent rien, – quant à l’orienter, eux qui sont des fétus de paille dans la tempête! L’évocation du “bloc transatlantique” n’est pas une démarche calculée, froide, ambitieuse, maîtrisée; c’est une des multiples recettes sophistiquées qui traînent dans les tiroirs de cuisiniers affolés, qui ne sont même plus capables de faire tenir une mayonnaise. Leur impuissance et leur affolement sont confondants. La façon dont ils ont “résolu” la crise de septembre 2008, en reconduisant la pourriture qui a engendré la crise, nous en dit suffisamment à ce propos; cela, en attendant l’acte II.
Nous pensons que nous sommes à un point de rupture de l’Histoire, dans un ouragan de crises déchaînées, où plus personnes n’a de prise sur rien, encore moins les élites les plus corrompues (psychologiquement surtout), les plus médiocres, les plus affolées qui aient régné dans l’histoire des civilisation. A ce point, le commentateur s’astreint à un devoir de prudence, et il est prudent de ne rien prévoir au-delà de trois mois, – et encore, quelle audace! Alors, une résolution kilométrique du Parlement-croupion et des projets pour 2015! Notre avis est que, d’ici 2015, il faut envisager, sans la moindre ambition de prospective, des événements dont nous ne savons rien, dont n’osons rien imaginer et dont nous ne pouvons rien imaginer; notre avis est qu’en 2015 plus rien ne ressemblera à ce qui existe aujourd’hui, de même qu’aujourd’hui plus rien ne ressemble à ce qui existait en septembre 2008…. Après tout, si, peut-être, pour ne pas décourager les bonnes âmes démocratiques et européennes, peut-on prévoir l’une ou l’autre chose: en 2015, le Parlement européen, rebaptisé sans doute Soviet suprême européen pour faire sérieux, votera une résolution kilométrique pour un “bloc transocéanique”, Atlantique-Pacifique, pour 2040; et aussi la réglementation des dentistes spécialisés dans les dentitions de poule puisque les poules auront des dents… Va jouer avec cette poussière, Parlement européen, ça t’occupera.
Cela dit, renversons complètement la vapeur. C’est une bonne, une excellente chose que cette affaire du “blog transatlantique“/Parlement européen sorte aujourd’hui, grâce en soit rendu au pugnace Melenchon. Même s’il ne s’agit que d’un sous-bassement d’une campagne des européennes inexistante, il y a de quoi, avec un peu d’habileté et de sens électoral tactique, polariser “la colère des peuples” sur ce domaine, c’est-à-dire contre le système de l’américanisme, contre la servilité de l’Europe, contre la farce d’une construction européenne qui n’est qu’une monstruosité bureaucratique et irresponsable de plus, contre l’OTAN devenue une pétaudière également irresponsable et ainsi de suite. Nous espérons que le thème va prospérer, proliférer, enfler, ressurgir partout où on ne l’attend pas, fournir le sujet à des discours français classiques et ainsi de suite. Nous espérons que l’un ou l’autre candidat, aux présidentielles de 2012, choisira ce thème de l’indépendance menacée et en fera l’axe de la campagne. Nous espérons qu’ainsi toute la décrépitude et le scandale de ce système général sur lequel s’appuie pour s’effondrer notre civilisation seront exposés au grand jour, disséqués, dénoncés, maudits à jamais. Ainsi le Parlement européen aura-t-il servi à quelque chose.
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