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14816 septembre 2012 – Dans notre Bloc-Notes du 4 septembre 2012, nous nous étions promis de revenir sur la question du soft power, notamment à la lumière de l’analyse de Hillary Mann Leverett concernant la politique de l’Iran et la politique de l’Arabie Saoudite dans les crises de leur région, composantes de la crise haute dans notre nomenclature. D’ailleurs, nous écrivions, en conclusion de cette note :
«Ces diverses interventions, outre leur intérêt spécifique évident, ouvrent une perspective intéressante sur le soft power (dans le cadre du système de la communication) dont on fait si grand cas dans notre époque. On observe que diverses situations existent et que diverses interprétations sont possibles, qui ont d’ailleurs toutes à voir avec la situation du système de la communication par rapport aux moyens et aux tendances de notre époque de crise haute et de chaînes crisiques. Nous nous promettons de revenir rapidement sur le sujet pour éclaircir ces différences et enquêter sur leur signification, par rapport à notre propre classification de la situation générale et des forces en action. Les remarques de Hillary Mann Leverett serviront d’excellente base pour le propos, à la fois dans le champ opérationnel, à la fois dans le champ théorique.»
En effet, une “excellente base pour le propos”… Hillary Mann Leverett nous propose deux analyses de deux politiques non seulement antagonistes, mais de méthodologies différentes. Il s’agit de la politique iranienne et de la politique saoudienne. Leverett développe la thèse du soft power à propos de la politique iranienne, en observant que l’Iran applique effectivement cette technique dans sa politique générale dans la région… «Hillary notes that the rise of Tehran’s regional influence over the last decade has little to do with hard power
Vis-à-vis de l’Arabie, la même Hillary Mann Leverett a un jugement ambivalent pour ce qui concerne l’utilisation de la méthode du soft power. Elle semble nier implicitement que l’Arabie en fasse usage par le fait de l’utilisation de moyens financiers et du soutien de groupes déstabilisateurs armés d’une part, par le fait du but recherché qui est d’établir des pouvoirs usurpateurs par la force d’autre part. Pourtant, dans sa conclusion à propos de la comparaison des deux méthodes, Leverett semble accepter l’idée que les deux stratégies sont celle du soft power par rapport à la définition qui en est donnée dans le même texte («Joseph Nye famously defined soft power as the ability to get others to “want what you want,” which he contrasted with the ability to compel others via “hard” military and economic assets»). Cela est impliqué dans le résumé de la “méthode” saoudienne : «The Saudis want to convince others in the region that “the Iranians don’t stand for Muslim causes, beliefs, independence or nationalism. The Saudis want others in the region to see the Iranians as Shiite, Persian, non-Arab, non-Sunni, and that what the Iranians are doing has nothing to do with democracy or freedom, but rather promoting a narrow sectarian vision…the Saudi message is that the Shiites are infiltrating Arab affairs to undermine the Sunni community and Sunni states…», etc. La conclusion confirme cette façon de voir, qui implique qu’il y a deux “messages” qui s’affrontent, ce qui est consistant avec la définition donnée du soft power, qui est effectivement de faire accepter un “message” («the ability to get others to “want what you want”») :
«…But polls and other objective indicators suggest that regional publics are not buying the Saudi message. As Hillary concludes, “That’s where the conflict is today. It’s a battle today between this message that Iran has to promote of freedom,” in the sense of real independence, “and the Saudis that are really trying to fight that message.”»
On observera qu’on a la même difficulté, – dans tous les cas, difficulté apparente, – avec les “politiques” suivies par le bloc BAO, notamment en Syrie jusqu’ici, et en Russie sans aucun doute. Il ne fait aucun doute que l’essentiel de l’effort fait par les pays du bloc BAO vis-à-vis de la Syrie est bien une “guerre de la communication” du type que celle que mène l’Arabie, selon les mêmes lignes (voir notamment le 2 avril 2012 et le 9 avril 2012) ; la même chose est évidente pour l’action du bloc BAO (essentiellement les USA) à l’encontre de la Russie (voir notamment le 14 mars 2012, le 21 août 2012 et le 27 août 2012). Ce sont les mêmes méthodes, exactement, qui sont employées, et jusqu’aux mêmes expressions. Par exemple, dans le texte du 14 mars 2012, consacré à l’offensive contre la Russie, nous citions Pepe Escobar dans notre tentative de définir, dans ce texte justement, ce que nous nommons “agression douce”… Où l’on voit que, d’une certaine façon, dans tous les cas du point de vue de la méthode et des moyens, “agression douce” et soft power sont d’une complète communauté.
«L’expression anglaise équivalente, mais plutôt adaptée que traduite, se retrouvait dans le texte de Pepe Escobar qui était cité (sur ATimes.com, le 9 mars 2012), dans lequel Escobar parlait de “illegal instruments of soft power”, – dans le paragraphe suivant :
»“So Washington and its minions have been warned. Before last Sunday's election, Putin even advertised his road map. The essentials; no war on Syria; no war on Iran; no “humanitarian bombing” or fomenting “color révolutions” – all bundled into a new concept, “illegal instruments of soft power”. For Putin, a Washington-engineered New World Order is a no-go. What rules is ‘the time-honored principle of state sovereignty’”.»
Finalement, au travers de tous ces exemples qui relèvent tous du soft power dans le fondement des actions réalisées, même si des moyens relevant du hard power sont employés, on observe que l’affrontement se fait sur le contenu des “messages” et nullement sur le fait de l’existence de ces “messages”. Tout se passe alors comme si la principale méthodologie en action aujourd’hui, jusqu’à être presque exclusive, est bien le soft power, et cela d’ailleurs aussi bien par choix que par nécessité, et de plus en plus par nécessité à mesure que l’utilisation les moyens du hard power dans leur emploi initial fondamental se rétracte du fait des crises en cours qui affectent effectivement les outils du hard power et leurs procédures d’emploi (les moyens et procédures militaires “lourds”, les moyens et procédures économiques puissants et coordonnés, etc. ; même le procédé des sanctions et de l'embargo, qui pourrait être considéré comme relevant du hard power, se henrte à la diversité des attitudes créée par les effets des actions de communication). En fait, la proposition de Joseph S. Nye, qui était de choisir le soft power pour intervenir dans les affaires internationales avec de grands succès d’influence est aujourd’hui complètement dépassée : il n’y a plus de choix. Les catastrophes irakienne et afghane, les crises avant et après 2008 ont privé le bloc BAO, principal sinon exclusif utilisateur des moyens d’influence hégémonique au nom du Système, des capacités d’utilisation des moyens du hard power.
(“Avant et après 2008” : par exemple, la crise endémique du Pentagone, à la fois économique et militaire, précède évidemment la crise financière générale de 2008 et n’en a guère subi d’effets parce cette crise spécifique n’a aucun besoin d’apport extérieur pour continuer à se développer jusqu’à l’état de complète impuissance et de complète paralysie. Le Pentagone n’est pas le seul exemple mais c’en est de taille considérable et centrale pour l’usage du hard power. Bien entendu, personne n’a dit que tout avait commencé, dans le chef de notre Chute finale, avec la crise financière de 2008, mais disons qu’il s’agit d’un indicateur intéressant pour la rupture du hard power.)
Comme nous l’indiquions dans le texte cité sur Leverett, nous identifions soft power et hard power aux deux sous-systèmes essentiels de ce que nous nommons le Système : le système de la communication et le système du technologisme. Les constats ci-dessus nous conduisent alors à observer l’échec opérationnel du système du technologisme dans l’entreprise d’expansion et d’influence hégémonique du Système, – ou bien, dite dans des termes différents que nous préférons employer, “l’échec opérationnel […] dans l’entreprise de déstabilisation du Système, puis de déstructuration et de dissolution”. Reste donc le système de la communication pour l’opérationnalité de cette entreprise, à moindres coûts, avec des moyens disponibles, etc. C’est donc ce qui est fait et, comme on le voit, avec l’action de l’Arabie telle que la décrit Leverett, ou bien l’action BAO/USA contre la Russie.
S’impose alors une question intéressante…On sait que nous parons le système de la communication d’un “effet Janus” considérable (voir, par exemple, le 8 novembre 2010 et, à nouveau, le 9 avril 2012). C’est-à-dire que le système de la communication, par ses caractères divers, est à la fois insensible à l’orientation de ceux qui usent de lui (donc, il ne rejette pas les antiSystèmes), à la fois incontrôlable par définition dans sa diversification, parce que sa logique est celle de la globalisation et de l’expansion maximale dans des processus accessibles à tous, et à la fois suffisamment maniable et contrôlable dans son utilisation, pour être effectivement utilisé avec toute sa puissance par des forces antiSystèmes. (Le hard power est beaucoup plus contrôlable, notamment par le Système, non pour des vertus-Système intrinsèques mais parce qu’il doit nécessairement évoluer dans des structures extrêmement fermes et par conséquent elles-mêmes contrôlables.)
Cela étant acquis, il est possible, au vu et au constat des dernières opérations effectuées par le soft power/système de la communication dans le cadre imposé par le Système de l’affrontement entre forces déstructurantes et dissolvantes d’une part, forces antiSystèmes d’autre part, de commencer à avancer des hypothèses intéressantes, notamment sur l’efficacité respective de ces actions et sur les résultats de la confrontation. C’est ce à quoi nous allons nous employer.
Les cas saoudiens et iraniens sont donc pris comme exemples, mais il doit être compris que cet exemple peut être étendu à d’autres cas. Nous pouvons poser comme manifeste, à la lumière de ce que Hillary Mann Leverett elle-même en dit finalement, à la lumière de ce que nous avons rapporté par ailleurs, que les Saoudiens utilisent, comme les Iraniens, le soft power (le système de la communication). Finalement, les moyens de hard power employés par les Saoudiens le sont également, à l’occasion, par les Iraniens, comme par tous les utilisateurs de cette forme d’action, sans que le fait de l’emploi du soft power/du système de la communication soit dénaturé en quoi que ce soit, notamment par la persistance des processus et des méthodes des actions de communication. Leverett, on l’a vu, convient du fait de cette similitude des méthodologies, lorsqu’elle conclut, – mais selon une orientation qui nous conduit bien au-delà de ce seul constat…
«…But polls and other objective indicators suggest that regional publics are not buying the Saudi message. As Hillary concludes, “That’s where the conflict is today. It’s a battle today between this message that Iran has to promote of freedom,” in the sense of real independence, “and the Saudis that are really trying to fight that message.”»
Certes, il y a bien affrontement de communication, et le constat qui en est tiré est que les Iraniens l’emportent dans cet affrontement. Cela est, à notre sens, de plus en plus une évidence, au vu de l’évolution de la situation depuis plusieurs années, et d’une façon accélérée depuis le début de 2012. Le succès considérable du sommet du NAM de Téhéran en a été le signe le plus convaincant, en même temps que la perception de la valeur principielle de la position iranienne (voir le 5 septembre 2012). Que les opinions occidentales ne se soient aperçues de rien, ou quasiment, n’a aucune importance, parce que ces opinions sont totalement mésinformées (plus que désinformées, puisque se désintéressant en général de ces problèmes, dans une situation si caractéristique de l’état de nos sociétés occidentales), et ne pèsent pour rien dans cette bataille de la communication ; cela n’est pas observé d’un point de vue nécessairement négatif pour l’Iran puisque, notamment, ces opinions publiques ne se mobilisent en rien contre ce pays, malgré l’avalanche de propagande de la presse-Système autour de la narrative du bloc BAO. Par contre, l’utilisation en forte augmentation, comme tribune, de moyens d’information iraniens, notamment par des auteurs et des commentateurs dissidents US (voir le commentaire de Danny Schechter, le 25 janvier 2012) alors que ces acteurs de la dissidence ont eux-mêmes le tropisme US de ne pas s’aventurer en général hors des moyens de communication US, ou anglo-saxons, est un signe qualitatif important de notre point de vue, en faveur de la qualité de l’utilisation du système de la communication par les Iraniens.
La même chose peut-être dit pour un media russe comme Russia Today qui est très largement utilisé, lu et visionné du côté US (RT a été officiellement distingué, aux USA, pour la qualité de la couverture du mouvement Occupy aux USA). La même chose peut être dite également pour la capacité peu à peu affirmée des Russes à résister, voire même à prendre le dessus contre le bloc BAO dans la guerre de communication qui est menée. Dans l’affaire des Pussy Riot, malgré la puissance quantitative de l’attaque antirusse, notre appréciation est que, très vite, l’évidence du cas russe et l’évidence non moins forte du montage hypocrite du côté du bloc BAO sont clairement apparues et ont contribué à regrouper des forces importantes autour des structures russes ainsi attaquées. D’une façon générale, l’offensive de communication du bloc BAO contre Poutine et la Russie (ou “la Russie de Poutine”) dans la période hiver-printemps 2011-2012 s’est soldée par un échec et n’a certainement pas permis à l’opposition russe néo-occidentaliste de s’imposer comme une force représentative. (Au contraire, certains groupes de cette opposition, constatant leur discrédit, ont recommandé de prendre leurs distances et d’éviter tout contact avec les forces extérieures du bloc BAO, notamment US.) Pour élargir encore le spectre en introduisant le troisième champ de la guerre de communication qu’est la crise syrienne (lié à l’Iran également), on observera que les Russes ont manœuvré avec brio, – armés de l’expérience de leur erreur dans l’affaire libyenne de ne pas bloquer à l’ONU les projets du Système, – pour redresser une situation de communication compromise par les montages du bloc BAO, et, finalement, ouvrir le champ pour que se développe une situation beaucoup plus diverse, permettant des ouvertures nouvelles et diversifiées, des évolutions contrastées marquant des avatars significatifs dans le bloc BAO et alentour (y compris avec des pays comme la Turquie, l’Égypte, l’Arabie), enfin brisant le monolithisme manichéen d’isolement agressif de l’adversaire que cherche constamment à imposer le bloc BAO. Désormais, les rebelles anti-Assad as a whole (comme “acteur de la communication” en tant que tel) ont perdu tout le crédit de communication dont ils disposaient en avril-juin, avec les montages du type marketing-massacres, – montages dont l’expérience montre que l’effet est de très courte durée, et qu’ils s’avèrent contre-productifs s’ils ne sont pas aussitôt exploités.
Après une période de temps assez longue pour être significative, où le système de la communication (soft power) a pris complètement le pas sur le système du technologisme pour l’affrontement en cours entre forces déstructurantes et forces structurées antiSystème, le constat général est largement en faveur des forces antiSystème alors que ces forces semblaient au départ complètement défavorisées dans un tel affrontement. (Bien entendu, nous ne parlons ni de “victoire” ni de “défaite” dans le sens classique des termes, comme s’il se pouvait qu’on puisse dire à un moment ou l’autre “la guerre est finie”. Il ne peut être question de cela dans le contexte actuel, où la “guerre de la communication” [soft power] est un processus sans fin par lui-même, mais lié simplement au sort et à la fortune du Système lui-même, sinon partie intégrante de ce processus et d’ailleurs partie influente bien entendu sur ce sort et sur cette fortune. La “guerre de la communication” est devenue la substance même, en même temps que la chronique, de l’affrontement permanent que suscitent l’évolution du Système, et sa dynamique d’autodestruction.)
A notre sens, la cause de la réussite des forces antiSystèmes n’est bien entendu et certainement pas dans la vertu spécifique particulière de tel ou tel centre antiSystème, de telle ou telle force, de tel ou tel pays, etc., – “vertu” s’entendant au sens courant de nos préoccupations morales et fort laïques. L’Iran et la Russie ne représentent en rien le Bien en soi ou quelque chose d’aussi essentiel, et ces deux pays ont leur lot de faiblesses et de fautes. Mais ils ont évidemment, en luttant contre le Système, la “vertu”, véridique cette fois parce qu’absolument objective sinon métahistorique, de lutter contre le Système qui, de son côté, emprisonne complètement les pays du bloc BAO et constitue sans le moindre doute une représentation du Mal en soi dans notre temps. (Comme nos lecteurs le comprennent, nous parlons là en termes essentiels, de type métaphysique, et non pas en termes de narrative, de type “gentils contre méchants”, coutumier de la dialectique-Système et de ce qu’elle engendre.) Le constat fondamental de ces succès est plutôt ce fait qu’une dynamique marquée par une forme structurante et par un appui sur des principes qui justifient et permettent leur engagement dans l’affrontement se développe à l’avantage des acteurs antiSystèmes (de la Russie et de l’Iran, et des autres du même acabit). Cela doit être apprécié et mesuré d’une façon objective et naturelle, rationnelle également, sans qu’il soit nécessaire de faire un procès en canonisation de ces acteurs ni justifié d'attribuer à l'un ou l'autre un prix de bonne conduite.
Ainsi pourrait-on envisager de mettre à jour un aspect fondamental du système de la communication, lié d’ailleurs pour l’essentiel de son action à l’usage du verbe, – les paroles, les textes, etc., y compris dans le cas des images qui ont besoin d’une voix ou d’un écrit pour être explicitées… Il est assuré, dans le cas du Système, par le seul fait de sa posture agressive et dissolvante, que son action est nécessairement appuyée sur le montage et la narrative, d’une façon systématique, qui devient rapidement très visible, très prégnante, très lourde, voire insupportable sauf pour ceux qui besognent dans ce sens et montrent l’aveuglement et la surdité courantes dans cette sorte de basse activité. Il s’agit, pour ce cas du Système et de ses serviteurs, moins d’un montage machiavélique, d’un complot, que d’une imposture et d’un vice constitutifs fondamentalement du caractère de la chose, puisque le but poursuivi est la déstructuration et la dissolution sans autre dessein que cet acte nihiliste et néantiel. La recherche de la destruction de tout ce qui est ordre relevant des nécessités universelles et cosmique implique l’accès à des moyens dialectiques artificiels et faussaires, à des mots et des phrases qui crient l’imposture et se rendent effectivement insupportables. Ces caractères pèsent par eux-mêmes, par leur vide principiel, par leur vacuité spirituelle, et finissent effectivement par se trahir dans la forme faussaire et hystérique du propos, dans la banalité et la grossièreté de l’écrit, dans la tromperie des montages réalisés avec les moyens modernes (technologisme soft dans ce cas) du système de la communication. Il s’agit là de marques irréfutables, que rien ne peut cacher, qu’aucun artifice ne peut maquiller, qui aboutit à des situations affectives et psychologiques complètement nihilistes et absurdes, comme celles que nous détaillions le 11 juin 2012 et le 29 août 2012.
D’une certaine façon, on pourrait admettre que le système de la communication se révèle de plus en plus, dans son rôle de Janus, comme une “divine surprise” de la constitution et de la forme d’action du Système. (Et, à ce point, il est utile de préciser que la “trouvaille” du soft power, imaginée par Joseph S. Nye pour figurer un renouvellement de la puissance d’influence des USA/du Système, et absolument intégré dans le système de la communication, suit inéluctablement et inévitablement cette voie, évidemment contraire à la fortune de l'américanisme.) Le système de la communication est infiniment plus révélateur du vice insupportable du Système que le système du technologisme, il est infiniment plus dénonciateur du Système que peuvent l’être nombre de critiques du Système lorsqu’ils adoptent la dialectique du Système en négligeant la vertu de l’inconnaissance. Il est un instrument de mise à nu de la véritable position des uns et des autres, et, par conséquent, de la façon dont ils utilisent leurs forces et leurs faiblesses et de la façon dont ils figurent dans les affrontements en cours. Le système de la communication est, par conséquent, plus révélateur et dénonciateur du Système que n’importe quel autre force et acteur impliqué dans le processus. Il est l’arme ultime, l’arme proche d'être absolue à cet égard... Sacrément Janus !