Le rôle du BMDE dans les “grands marchandages”

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La question ou la crise du système BMDE d’anti-missiles en Europe a divers volets et divers théâtres d’opérations où elle est envisagée. L’un des plus intéressants, qui apparaît dans le cours du texte du 16 novembre du Sunday Times sur de possibles “grands marchandages” dans les grandes crise du Moyen-Orient, concerne une possibilité de modification du projet BMDE en fonction de l’évolution de ces “grands marchandages”.

Le passage concernant le BMDE est celui-ci:

»Obama is also looking to break a diplomatic deadlock over Iran’s pursuit of nuclear weapons technology. A possible way forward, suggested last spring by Dennis Ross, a senior Obama adviser and former Middle East envoy, would be to persuade Russia to join in tough economic sanctions against Iran by offering to modify the US plan for a “missile shield” in eastern Europe.

»President Dmitry Medvedev signalled that Russia could cancel a tit-for-tat deployment of missiles close to the Polish border if America gave up its proposed missile defences in Poland and the Czech Republic. Ross argued in a paper on How to Talk to Iran that “if the Iranian threat goes away, so does the principal need to deploy these [antimissile] forces. [Vladimir] Putin [the Russian prime minister] has made this such a symbolic issue that this trade-off could be portrayed as a great victory for him”.»

On voit que les termes restent imprécis, que la référence est faite à une intervention déjà ancienne (printemps 2008) qui n’apporte rien de fondamentalement nouveau; qui envisage une situation (accord avec la Russie et négociations poussées avec les Iraniens) qui, à l’époque où est faite cette intervention, pouvait être considérée comme relativement improbable; on voit surtout que la proposition vient de Dennis Ross, qui est effectivement dans l’équipe Obama, mais qui est considéré comme un des rares néo-conservateurs à faire partie de cette équipe.

Il semble bien que cette intervention de Ross, à l’époque où elle avait été faite, n’avait guère de possibilité d’être appliquée dans la situation d’alors et apparaissait surtout comme une hypothèse de travail pour une possible future administration démocrate. Elle avait été faite surtout d’un point de vue théorique, sans qu’on lui accorde une importance particulière et sans qu’on imagine qu’elle puisse être incluse dans la schéma plus général d’une tentative de règlements de certains problèmes fondamentaux. Le fait qu’elle est reprise aujourd’hui, certainement à partir d'indications venues au Sunday Times par des canaux provenant de l’équipe Obama, pour tenter de définir une possible évolution politique, implique une toute autre signification politique. L’idée générale qui est exposée doit être considérée à la lumière des événements actuels, des derniers développements dans l’affaire BMDE, des indications précises selon lesquelles l’administration Obama cherche à avoir les mains libres par rapport à certains grands dossiers de politique étrangère, notamment de meilleures relations, voire des relations apaisées avec la Russie, et des relations tout court avec l’Iran dans l’espoir d’apaiser l’actuelle crise avec ce pays. A cette lumière, l’idée générale exposée prend tout son intérêt et suggère la sérieuse possibilité d’une politique qui pourrait être suivie par l’administration Obama.


Mis en ligne le 18 novembre 2008 à 06H43