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1395Le public américain n’est guère enthousiasmé par l’implication de son gouvernement dans la crise ukrainienne (évidemment, du côté qu’on sait). PressTV.ir rend compte, le 4 mars 2014, d’un sondage HuffingtonPost-YouGov.
«The online poll, conducted jointly by the Huffington Post and YouGov and released on Monday, shows that only 18 percent of Americans agree that the US must protect Ukraine against a possible invasion by Russia. However, 46 percent of the people polled in the US believe that Washington has no responsibility to protect Ukraine. Another 36 percent said they were not sure.
»Among US lawmakers, a large number of Democrats, Republicans and independents shared the same view that the White House has no responsibility to protect Kiev.»
Le sondage est assez conforme de ce que l’on a ressenti sur une très longue durée de l’attitude US, presse et direction politique comprises, vis-à-vis de la crise ukrainienne, au moins jusqu’aux tous derniers jours de la présidence Ianoukovitch, avec les affrontements sanglants de la semaine du 17 février culminant avec l’accord aussitôt trahi du 20-21 février. (Le 10 février 2014, nous notions : «Plus encore, il n’y a aucun effort déterminé et unifié de “l’administration Obama” vis-à-vis de l’Ukraine, et d’ailleurs selon le constat d’un intérêt très réduit pour cette crise, aussi bien dans les bureaucraties intéressées que dans le public, et jusque dans l’opposition dissidente et antiguerre. (Pour ce dernier cas d’une opposition si prompte à dénoncer tout ce qui peut ressembler à une pulsion belliciste du Système, il n’est que de consulter l’intérêt absolument réduit, sinon microscopique, qu’un site comme Antiwar.com accorde à la crise ukrainienne, et cela depuis ses débuts.)»)
La très forte proportion des “ne sont pas sûrs” (on ne sait de quoi exactement) reflète simplement l’ignorance du public US de l’Ukraine et de la question ukrainienne autant que qu'il témoigne de sa répugnance grandissante pour les engagements extérieurs. Les précisions données sur les parlementaires ne sont pas non plus surprenantes, – malgré les agitations d’un McCain, qui ne représente guère que lui-même, – et elles renvoient à l’attitude du Congrès vis-à-vis de l’attaque contre la Syrie en septembre 2013. Tout cela ressort du neo-isolationnisme que dénonçait Kerry il y a quelques jours, d’où l’on peut déduire que l’attitude échevelée de l’administration Obama depuis que ses experts se sont avisés qu’il se passait quelque chose en Ukraine revient à tenter de renverser cette perception du repli des USA.
Enfin, on notera que ces résultats sont obtenus malgré l’intervention russe en Crimée, ou ce qui est présenté comme tel aux USA par toute la presse-Système avec une hystérie notable. Cela montre que même le vieux sentiment antirusse de la population US, venu de la guerre froide, n’arrive gère à entamer ce profond désengagement des affaires du monde.
Mis en ligne le 5 mars 2014 à 11H41
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