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1185Les Brésiliens sont fort occupés à tenter de contrôler les effets de la rencontre Lula-Sarko, de l’annonce d’un accord de grande coopération militaire, et l’autre annonce qui a accompagnée la précédente de l’ouverture de négociations pour l’achat du chasseur français Rafale. Ce dernier point impliquant que le Rafale a été choisie par le Brésil alors que le processus technique de coopération n’est pas clos a installé une certaine confusion, c'est-à-dire une confusion certaine. Le 11 septembre 2009, Defense news, reprenant AFP, a rapporté les déclarations du ministre brésilien des affaires étrangères dans cet exercice de “damage control”. Il s’agit surtout, pour les dirigeants brésiliens, de calmer l’irritation du Comité national de Défense, l’organisme chargé d’envoyer ses recommandations au président, qui se trouve court-circuité par les résultats de la rencontre Sarko-Lula.
«President Luiz Inacio Lula da Silva will have the final say on who will sell billions of dollars in fighter jets to Brazil to modernize its air force, Foreign Minister Celso Amorim said September 11.
»“President Lula has the last word; of course, he will take into account the position of the National Defense Committee,” Amorim told international journalists in Rio. “Let me reiterate: there was an evaluation of various proposals, and Brazil made the decision to start negotiations with France. Its proposal was the most favorable,” he added. […]
»But a Brazilian official speaking to AFP on condition of anonymity said French President Nicolas Sarkozy wrote to Lula promising “unrestricted access to technology” in the Dassault offer and a competitive price. That letter was “instrumental” in Lula's announcement on Monday that he was opening negotiations to buy 36 Rafale fighter jets from Dassault, the official said. A French official said the deal was worth up to seven billion dollars.»
Les deux autres concurrents pour cette compétition, Boeing et SAAB, ont réaffirmé leurs offres en insistant sur les transferts de technologies depuis les événements du week-end dernier. Selon l’“officiel” cité par AFP, cela ne change rien à la décision de Lula: «But the Brazilian official said those offers were “unlikely to change the situation because it's not clear what is ‘necessary technology’ when another competitor guarantees ‘unrestricted technology.’”»
Pour Lula et ses ministres, il y a pour l'instant cette polémique interne devant une chronologie inversée des décisions, qu'il importe d'apaiser. Une analyse du 9 septembre 2009, du site Spacewar.com, basée sur AFP également, abordait cet aspect politique interne en citant notamment un expert brésilien, qui accepte la thèse générale développée par les analystes militaires brésiliens selon laquelle Lula a été un peu vite en annonçant sa décision avant la fin du processus:
«Nelson During, a respected Brazilian military expert, agreed. “The military is complaining that this leaves it little room to negotiate the two contracts: the aviation system (the jets) and the weapons systems (missiles and bombs),” he said. “The two president have created some confusion and now we're going to see what the military wanted to avoid at all cost: a debate in the media between lobbies and interest groups.”»
Effectivement, ce dernier point est singulièrement important en ce sens qu’il rend l’affaire très publique et installe la polémique au Brésil et, éventuellement, avec les autres pays concernés. C’est un élément évident de dramatisation, qui rend les prochaines semaines délicates du point de vue des pressions publiques, alors que le processus technique d’évaluation des offres se poursuit. C’est là le point où cette affaire, jusqu’alors traitée avec la plus grande discrétion, peut effectivement acquérir une dimension politique importante, sortant du seul cadre de politique intérieure du Brésil.
Mis en ligne le 12 septembre 2009 à 06H12