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1734Encore plus qu’à l’habitude, comme c’est notre coutume de dire pour la présentation du dde.crisis du mois, il ne pouvait être question de ne pas consacrer la rubrique principale (de defensa) de notre numéro du 10 décembre 2011 de dde.crisis à un sujet imposé par le calendrier autant que par les évènements. Il s’agit de 2012, l’année elle-même, que nous désignons dans notre rubrique sous l’expression un peu trop aguicheuse d’“année métaphysique”, – mais nous nous en justifions dans un passage du texte de la rubrique, dont le titre général est, justement, «L’ombre d’une année métaphysique»…
«Si nous avions le goût des analogies dérisoires, nous dirons que 2012 est notre “année métaphysique”, comme il y avait eu une “année géophysique internationale” dans les années 1950 selon notre souvenir ancien (deux en réalité, en 1957 et en 1958). Cela ne signifiait pas que la géophysique naissait à cette occasion, ou apparaissait, mais que son action allait être intense, coordonnée, etc. C’est à peu près dans cet esprit qu’il faut voir ce jugement que nous proposons, car il est absurde et dérisoire d’arrogance d’imaginer une seconde que la métaphysique “naît” dans “notre histoire” à cette occasion. Dans ce cadre, alors oui, ces évènements (notamment les rendez-vous électoraux) que nous devons tenir pour dérisoires dans une première approche, acquièrent soudain une importance très grande, qui les dépasse naturellement…»
Outre les arguments autres, non conventionnels, intuitifs, voire excentriques, etc., qui font de cette année 2012 l’étrange et sublime espérance d’un grand Moment déstructurant et dissolvant du Système, il y a les évènements annoncés. Nos lecteurs les connaissent puisque nous les avons souvent égrenés : nouvelles présidences en Russie, en France, au Mexique, aux USA, en Chine, ce qui signifie pour quatre (Chine exclue) de ces cinq pays à l’importance évidente, des campagnes électorales avec l’agitation de la chose, la tension qui l’accompagne... Voilà ce qui, d’abord, très superficiellement, retient notre attention pour 2012, dans le cadre de la crise d’effondrement que l’on connaît.
Ce qui nous paraît d’abord remarquable, c’est que cette concordance ait été à peine notée, qu’il n’y ait pas eu de la part du Système une offensive générale de virtualisme, pour présenter ces évènements comme une re-légitimation du Système. L’explication est simple : c’est que (nous l’écrivions déjà le 10 décembre 2010, dans dde.crisis) le virtualisme est mort sous les coups des vérités de la crise. Aujourd’hui, nous dirions qu’il est pulvérisé. (Et nous disons bien “virtualisme” : c’est-à-dire le montage gigantesque d’une “autre réalité” à laquelle les serviteurs du Système croient avec une conviction d’une force extrême. Aujourd’hui, le Système n’a plus la force de construire “une autre réalité” et les serviteurs du Système sont trop psychologiquement épuisés pour encore disposer de ce qu’on nomme “conviction”.)
«Aujourd’hui, la crise de la Chute est tellement forte, en accélération constante, emportant tout dans sa dynamique, qu’elle emporte les restes du virtualisme comme autant de fétus de paille. Il n’est plus question d’inventer, ou de faire “survivre” l’une ou l’autre “réalité” virtualiste face à la vérité du monde, qui s’impose à grands coups de marteau. En une année, donc à peu près depuis décembre 2010, la crise est devenue une évidence d’une telle force qu’elle ne permet plus de faire jouer la technique du virtualisme comme les régimes du bloc BAO l’ont fait pendant de si nombreuses années. (On pourrait situer, historiquement, la dernière offensive virtualiste sans retenue lors du printemps 2009, et la tentative par les autorités US, et Ben Bernanke au premier rang, de faire accepter l’idée d’une “reprise” après la catastrophe de l’automne 2008, – la fameuse offensive dite des “jeunes pousses” de la reprise, du printemps 2009.)
»Il s’ensuit qu’effectivement les grandes manœuvres électorales de 2012, qui auraient pu, ou même dû, être l’occasion d’une relance virtualiste du Système sous l’argument d’une re-légitimation des directions politiques, n’ont même pas été envisagées. Le Système est comme un bateau ivre dans la tempête.»
Continuons le décompte des évènements terrestres qui vont marquer cette année 2012… «Il est vrai que le Système a hérité de la démocratie moderniste, – c’est bien le cas, nul ne doit en douter, – la foi pour une re-légitimation régulière de lui-même (le Système), et pour un apaisement des tensions qui ont pu s’accumuler durant une mandature. C’est parfaitement, exactement le contraire qui se prépare. On peut déjà l’apprécier, presque le planifier, en fonction d’événements d’ores et déjà démarrés, et qui sont, sans le moindre doute, promis à s’amplifier tout au long de l’année 2012... L’un de ces événements est intérieur au centre, au cœur du Système, c’est-à-dire à Washington ; l’autre lui est extérieur. Les deux dimensions “terrestres” de la situation sont ainsi embrassées, entre le grondement de la crise du cœur même du Système et l’incendie répandu par ses métastases comme autant de brandons enflammés.»
Les deux évènements mentionnés sont la situation intérieure des USA créée par l’échec de la “super commission” du Congrès de décider de la répartition de la réduction de $1.200 milliards de la dette publique, échec qui va nécessairement entraîner la poursuite accentuée du désordre au Congrès, en pleine année électorale et avec une situation intérieure dans le désordre des crises accumulées ; d’autre part, la poursuite de ce qu’on nomme le “printemps arabes” en une multitude de crises et de tensions dont le sens est devenue insaisissable, sinon que cette dynamique continue à contribuer puissamment à la destruction de l’“ordre” antérieur dans la région.
Ces crises vont interférer dans les différentes situations électorales qu’on a signalées (avec en plus, peut-être, l’élection d’une président égyptien). «Il y a une intégration parfaite, complète et dévastatrice, des crises intérieures et des crises extérieures. Désormais, et c’est le cadeau d’ouverture pour 2012, on pourrait dire que “la crise d’effondrement du Système est devenue un bloc” (comme Clémenceau disait de la Révolution française qu’elle “est un bloc”).»
Ce processus induit une sorte d’homogénéisation des crises intégrées à l’intérieur de la crise centrale, formant autant de participations dans cette crise centrale de l’effondrement. Il se forme ainsi une sorte de “tissu crisique” de la situation du monde… «[L]’installation de cette sorte de “tissu crisique” transforme la réalité même des évènements en une crise permanente, sous la forme de l’accumulation des crises intégrées, qui persiste même hors des paroxysmes des crises, et produit un effet dissolvant fondamental sur le Système. Ainsi doit-on parler, ici, d’un phénomène de “dissolution crisique” qui “use” littéralement tous les composants du Système, ses principes (ou faux principes érigés en faux nez), ses hiérarchies arbitraires, ses entreprises faussaires et ainsi de suite…» On peut même observer que cette évolution finit par transformer l’essence même de notre monde : «Ce n’est même plus une structure crisique qui serait également une substance crisique, c’est une véritable essence crisique de la situation du monde.»
Bien entendu, il n’est pas question d’apprécier la situation de l’année 2012 d’une façon prospective au sens “traditionnel” du terme, – c’est-à-dire moderniste, qui est le contraire de la Tradition, selon l’emploi perverti par inversion des mots. Il ne s’agit pas de “pronostiquer” tel élu, ou tel autre, tant les personnalités ont peu d’importance (avec l’exception qui confirme la règle du destin de Ron Paul, véritable “système antiSystème” qui est en train de s’imposer comme une bombe à retardement très court au cœur du Système). Il s’agit d’apprécier, de peser l’effet psychologique des tensions qui vont accompagner ces évènements.
«...C’est-à-dire qu’ils nous importe d’appréhender ces évènements, non d’un point de vue évènementiel (il faut laisser cela aux états-majors politiques et aux instituts de sondage, tous abîmés dans leur bassesse sans fond), mais d’un point de vue psychologique. C’est là notre stratégie, notre ordre de marche, puisque la psychologie établit un lien entre l’aspect dérisoire de l’évènement terrestre et la métahistoire, qui est la métaphysique de l’Histoire ; et quand l’évènement terrestre dérisoire prétend l’être un peu moins, et d’ailleurs avec une justesse incontestable comme c’est le cas avec nos diverses élections, il importe de porter une attention plus forte que jamais à l’effet psychologique de la chose ; et encore plus, certes, quand la véhicule de l’influence de la psychologie, le système de la communication, est d’une telle formidable puissance que celle qu’il a acquise aujourd’hui, et d’une loyauté au Système bien plus que douteuse dans le chaos qu’il est devenu, avec la présence dans ses ondes d’une multitude de réseaux d’information et d’activisme antiSystème...»
On voit par ailleurs l’extraordinaire succès populaire et populiste de Ron Paul, que nos lecteurs connaissent bien. Dès le 3 janvier de cette fameuse année 2012, on pourra mesurer les conditions de l’entrée dans le décompte officiel du Système de ce candidat absolument antiSystème, avec le Caucus de l’Iowa dans le processus électoral US.
Il y a là un potentiel révolutionnaire indubitable pour les USA, par conséquent pour le reste du monde. C’est la psychologie qui est concernée ici, bien plus que la politique. Cela nous permet de renouveler notre appréciation que, pour nous, l’intérêt de Ron Paul, – un Ron Paul, homme libre certes, mais absolument “maistrien”, – se trouve dans la tempête psychologique qu’il fait lever, nullement dans son programme politique. Par conséquent, le fait essentiel est cette tempête et ses conséquences, nullement le parcours électoral de Paul, même si l’intensité de la première dépend évidemment du second. C’est là la fonction même d’un système antiSystème. (Mais, de ce point de vue, on peut avancer que le “parcours électoral” de Ron Paul est d’ores et déjà entamé, avant que 2012 ne commence, et qu’il a déjà fait lever les prémisses de cette tempête psychologique.)
«Tenons-nous en là pour les résultats hypothétiques, voire pour les prévisions, et observons que de tels résultats, s’ils se concrétisent, sont de nature à enflammer une psychologie collective déjà chauffée à blanc par l’automne de colère populaire aux USA. La soudaine et inévitable prise en compte officielle de la candidature de Paul dans de telles hypothèses conduirait nécessairement à un paroxysme immédiat de la psychologie. Pour tous, – et l’orientation politique ou partisane n’a ici aucune place, – ce serait une situation imposée au Système, un diktat du vote populaire contre le Système. Il s’agirait aussitôt d’un encouragement furieux à une mobilisation de tout ce qui se compte en fait de contestation, sans qu’il soit nécessaire de se fixer politiquement par rapport à Ron Paul. En l’occurrence, Paul, qu’on a déjà défini comme “système antiSystème” quoi qu’il en veuille (mais il n’en serait sans doute pas trop attristé), devient le symbole de l’activisme antiSystème en soi, et sa performance agirait dans ce sens.»
Pour comprendre et envisager ce que pourrait être l’année 2012, pour passer, à partir de sa perspective politique, à la dimension psychologique, il faut considérer le “travail” réalisé pendant 2011. Les différents troubles, mouvements, crises, ont été le plus souvent sans but défini, sans revendications précises, ce qu’on leur a souvent reproché. (Cas bien connu du mouvement Occupy.) Au contraire, en écartant l’accessoire subversif (les revendications à l’intérieur du Système) pour l’essentiel fondamental, ces évènements ont essentiellement eu comme effet, avec leur apparent “nihilisme” de désordre, de mettre en évidence pour les psychologies le caractère maléfique du Système, ce caractère maléfique représenté d’une façon totalitaire et hermétique, – le Système comme expression du Mal, le Système étant lui-même l’expression totalitaire de la modernité. (Nous rejoignons notre interprétation de dde.crisis du 10 septembre 2010.)
Ainsi comprend-on qu’il existe aujourd’hui nombre d’esprits réclamant des horizons nouveaux, autres que ceux décrits par la raison et les contingences terrestres. Ce sera aussi une marque essentielle de 2012, ce besoin qui ne cessera de grandir d’explications sortant du cadre d’une raison subvertie par le Système (la Matière), qui s’exprimera par un appel à l’intuition haute.
«Mais arrêtons-nous à cette dernière “explication” du changement signalé plus haut, qui devient alors une observation introductrice de l’essence même de notre hypothèse. Lorsque nous disons “mise en évidence de l’ampleur des maux”, nous pourrions aussi bien dire, – mieux encore, nous devons écrire : “mise en évidence du Mal”... (Nous avons parlé quelques lignes plus haut, évidemment avec intention sinon intuition, du “Mal”.) Voilà donc l’essentiel, l’explication non seulement centrale mais exclusive de cet élan d’esprits qui “réclament de nouveaux horizons”. Les évènements depuis 2008, surtout en 2010-2011, ont mis en évidence que ce qui se manifeste aujourd’hui, c’est le Mal, exclusivement et d’une façon gigantesque, et embrassé par un regard désormais nécessairement métaphysique. Le Système nous a démontré, durant ces deux années, qu’il est effectivement le Mal lui-même, et rien d’autre, et rien de moins.»
Le comte Joseph de Maistre écrit dans ses Considérations sur la France (1796), son grand ouvrage sur la Révolution : «Ce qu’il y a d’admirable dans l’ordre universel des choses, c’est l’action des êtres libres sous la main divine…» Le balancement est beau, en plus qu’il ne manque sans doute pas d’ironie un peu sarcastique, entre cette “liberté” qu’ont évidemment les “êtres libres”, et qu’ils se tiennent pourtant “sous la main divine”, dont on comprend qu’on n’échappe en rien à sa poigne ; et le comte Joseph s’explique encore plus précisément : «Ils [les êtres libres] font réellement ce qu’ils veulent, mais sans pouvoir déranger les plans généraux.»
Ainsi sommes-nous indiscutablement libres, aussi bien d’ailleurs les directions politiques, les contestataires de ces directions politiques, et nous-mêmes, commentateurs indépendants (“libres”), qui ne sommes guère tendres pour les directions politiques. Notre “liberté” nous servira donc à vouloir faire, plus ou moins consciemment ou précisément, ce qu’il nous échoit impérativement de faire “dans les plans généraux”. Ainsi en est-il de la grandeur de la liberté, qu’elle permet d’acquiescer librement aux contraintes de l’ordre du monde ; ainsi en sera-t-il de 2012, où l’Histoire a rendez-vous avec sa métaphysique.
Pour cette raison, il importera, en 2012 plus que jamais, de suivre la méthode “maistrienne” d’analyse métaphysique des évènements “en cours”. «Il y a de ces périodes de rupture où l’Histoire devient nécessairement métahistoire, où le sens métaphysique devient la voie obligée, la condition sine qua non pour seulement espérer embrasser et comprendre le reste. […] Nous pensons que la situation actuelle, ce que nous jugeons être la crise ultime de notre contre-civilisation, ou crise d’effondrement du Système, est le cas impératif et ultime de la méthode, rendant essentielle cette démarche. Avec l’aide décisive de l’intuition haute, cette démarche est possible dans l’“en cours” le plus quotidien des évènements terrestres, parce que le système de la communication met tant de moyens à notre disposition, pour qui sait identifier les évènements métaphysiquement significatifs, pour mieux embrasser le temps eschatologique que nous vivons.»
Ainsi devrons-nous considérer les actions des uns et des autres, où même les directions politiques détestées et si pauvres psychologiquement ont leur rôle à tenir “dans les plans généraux”. Nous sommes à une période sublime par sa simplicité et sa clarté, où, face aux contestations éclatant de toutes parts et désignant le Mal, les complices du Système se replient plus que jamais sous son ombre, contre le mur qu’il forme et dont elles espèrent qu’il tiendra. «Ces deux forces ont donc chacune leur vertu de nécessité et aucune ne doit être condamnée ni éliminée pour permettre le seul résultat qui compte, qui est métaphysique, qui est l’effondrement du Système. La situation retrouve une structuration symétrique d’une grande beauté, marque de sa vérité.»
…Par conséquent, il ne nous déplairait pas que l’on ait prévu, “dans les plans généraux”, que 2012 fût le Moment où la Chute épousât sa trajectoire finale. Mais quoi, ce n’est qu’un vœu, – presqu’un souhait d’esthète, tant la crise du monde où elle en est, dans sa sublime perfection, mériterait bien cela, – mais “les plans généraux”, eux, ordonneront ce qu’ils ont déjà prévu, et nous nous inclinerons.
Cette idée de “structuration symétrique d’une grande beauté, marque de sa vérité” nous intéresse particulièrement pour caractériser 2012, et nous fait effectivement croire à l’importance de cette date. Jamais, nous semble-t-il, les choses auront été tracée aussi clairement quant à la présence des grandes forces en action, notamment le dessein, la substance et l’essence du Mal si clairement identifiés, et tout le reste obligé de se situer et de se définir par rapport à cela. Il est logique de penser qu’une telle situation sera illustrée par un antagonisme qui aura également la marque de la netteté la plus complète, et dont nous avons largement identifié les prémisses dans les années précédentes, et précisément en 2011, – comme une marée montante...
Il n’est plus nécessaire qu’une conscience rationnelle de cette situation symétrique soit développée, ni la situation analysée. Nous approchons des évidences qui se montrent d’elles-mêmes, qui n’ont plus besoin d’être dé-montrées. L’impuissance des puissances terrestres règne, la paralysie semble elle-même s’être figée jusqu’à ne plus rien représenter de la situation qu’elle prétend immobiliser. Au contraire d’être fixe et tenu, cet ensemble, le Système et ce qui se développe contre lui, paraît flotter dans un éther intermédiaire qui ne peut être qu’un sas d’accès à une situation décisivement nouvelle.
«La violence des chocs enregistrés en 2011, la rapidité des évènements, y compris dans leurs contractions dans des évènements caractérisées par l’inversion par rapport aux projets initiaux (cas de la Libye), le choc de l’instabilité frappant les régimes qui semblaient les plus immuablement verrouillés (les USA), tout cela accélère le reclassement fondamental entre situation-Système et situation antiSystème. C’est la “structuration symétrique” dont nous parlons, et la “beauté” en question est à la fois celle de la symétrie elle-même, et celle de la vérité qui exsude de cette symétrie. C’est dans cette simplicité fondamentale, qui est celle de la vérité, que l’on peut faire pénétrer dans l’hermétisme jusqu’ici imposé par le Système la vision métaphysique qui est la manifestation logique et haute de la vérité du monde.»
Nous terminons cette chronique sur le constat qu’il y a toutes les raisons de prendre 2012 comme une année symbolique. Nous sommes justifiée en cela par le support d’évènements terrestres prévisibles et par une tension psychologique largement à mesure, comme précédant ces évènements, et qui ne cessera de s’amplifier au cours de ces évènements, et à cause d’eux.
Ce symbolisme porte l’hypothèse puissante que l’Histoire, pour continuer à rester cohérente devant les évènements qu’elle enfante, doit être acceptée comme métahistoire parce qu’elle l’est devenue, ou plutôt le (re)devient pour notre perception. L’Histoire, aujourd’hui, a besoin absolument de l’intervention de la métaphysique pour se comprendre elle-même, – plus encore, pour se supporter elle-même. (Sans la dimension métaphysique, l’histoire devient aujourd’hui incompréhensible et insupportable.) Ce fait constituera une prise de conscience ou une acceptation inconsciente, selon la puissance de l’intuition haute qui touche l’esprit. C’est d’abord pour cela que 2012 sera une année exceptionnelle, et nullement dans son interprétation générale nécessairement très vague et nécessairement marquée par l’impératif trompeur, dont il faut se démarquer, de l’arrogance de la raison de prétendre savoir pourquoi 2012 serait une année exceptionnelle.
«On peut même avancer que 2012, en tant qu’année survenant au bout d’un processus de la montée formidable de la tension, de la réalisation de plus en plus forte de l’irréversibilité et du caractère eschatologique de notre crise d’effondrement du Système, avec tous les évènements de politique humaine que nous avons signalés, pourrait effectivement apparaître comme un choix métaphysique fait dans “notre histoire” pour la faire apparaître pour ce qu’elle est : l’Histoire est métahistoire. Dire cela, c’est déjà beaucoup avancer comme hypothèse intuitive à propos de l’évènement. En dire plus et s’avancer sur la voie arrogante de la prévision des choses, serait à la fois inutile et déplacé, en plus de sacrifier à l’arrogance de cette raison subvertie par la Matière dans le cadre de cette contre-civilisation. Nous devons nous attendre à tout car tout est possible, car nous réalisons désormais que le cours de l’Histoire devenue métahistoire échappe nécessairement à l’entendement courant du temps présent considéré dans sa dimension médiocre.»
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