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1821Les plus récentes informations sur le rapport de l’équipe JET (voir notre Bloc-Notes du 31 octobre 2009) montrent que le programme JSF est entré dans une phase délicate, sinon décisive. Cette fois, ce sont les autorités civiles, au Pentagone lui-même, qui reconnaissent indirectement que la situation est à cet égard au moins incertaine. Toute l’année 2009 a ainsi été parcourue de polémiques et d’interrogations à propos de ce programme qui est désormais central à toute la stratégie et à l’équipement des forces aériennes des USA pour des décennies, donc central à la puissance US.
Cette même année 2009 avait été marquée à son début, pour notre évaluation du programme JSF, par la publication d’un texte de Peter Goon (voir notre F&C du 21 février 2009) qui nous avait particulièrement intéressé. L’analyse de Peter Goon renforçait notre propre conviction, largement développée depuis plusieurs années. Pour nous, le programme JSF, tel qu’il nous était présenté depuis plusieurs années, comme une réussite colossale destinée à écraser le monde de l’aéronautique militaire, avec toutes les conséquences politiques qui vont avec, constituait d’abord une création virtualiste également colossale générée par l’activité de communication des forces impliquées dans ce programme. L’analyse de Goon était le signe que cette hypothèse arrivait à maturation, c’est-à-dire que d’autres analystes arrivaient à la même conclusion, suggérant la confirmation qu’il y avait effectivement un montage virtualiste, et que ce montage virtualiste entrait définitivement en contact antagoniste avec la réalité. La compréhension du “montage” est donc un élément essentiel de la compréhension du phénomène JSF, et un facteur essentiel pour appréhender son destin.
Nous faisons ici une analyse rétrospective de ce programme, pour esquisser une perspective du programme, en même temps que pour renforcer cette hypothèse radicale faite à son propos d’une construction virtualiste du programme JSF présentant cette image de triomphe irrésistible qui se trouve aujourd’hui complètement mise à mal par la réalité. Cette analyse nous conduit à un historique directement lien à l’attaque 9/11 et à la réaction extraordinaire qui a marqué la politique US et sa présentation par la communication. La proposition selon laquelle le programme JSF suit exactement le destin de la puissance US, entre sa présentation de communication triomphante des années 2001-2003 et sa réalité d’un déclin accéléré est ici parfaitement rencontrée. Notre historique est basé sur la proposition qu’il exista deux JSF, le “JSF ante-9/11” et le “JSF post-9/11”.
Alors que le sort du “JSF ante-9/11” aura dû être réglé depuis longtemps de façon fort différente qu’il n’a été s’il n’y avait pas eu 9/11 – évidemment –, le sort du “JSF post-9/11” commence aujourd’hui à entrer dans le calvaire de sa confrontation avec la réalité, en crise exactement comme l’Amérique est en crise affichée depuis 9/15. La thèse qu’on identifiera sous-jacente dans cette analyse est effectivement que l’attaque du 11 septembre 2001 et toutes les conséquences politiques et psychologiques qu’elle amena jouèrent un rôle essentiel dans le destin du JSF
A l’été 2000, le JSF filait un très mauvais coton. Il était au bord de l’abandon. Dans la chronique de defensa de notre lettre d’analyse dd&e du 10 juin 2000, accessible sur ce site, nous écrivions, citant l’un des experts-relais favori du complexe militato-industriel, Richard Aboulafia:
«… [C] comme le note une source industrielle européenne, “aujourd'hui, dans le programme JSF tout est possible, y compris l'abandon”. L'expert américain Richard Aboulafia, consultant du Teal Group, basé en Virginie, remarque (le 17 mai 2000 dans le New York Times) que “tout le monde voudrait assister à ses funérailles [du JSF] mais personne ne veut être l'assassin.” Il y a cinq mois (dans Aviation Week & Space Technology, le 1er janvier 2000), le même Aboulafia expliquait : “Le JSF pourrait faire à l'industrie européenne ce que le F-16 a presque réussi: la détruire. [...] Le JSF est au moins autant une stratégie nationale qu'un programme d'avion de combat.”»
Les républicains, particulièrement, étaient opposés au JSF, qui était au départ un avion “démocrate” (lancé sous l’administration Clinton, en 1993-1994), faisant appel à une coopération internationale que ces mêmes républicains ne goûtent guère. Cette opposition, cette fois fondée sur des arguments opérationnels et de sécurité nationale, était clairement explicitée, dans leur “centre de pensée”, le Project for the New American Century, groupe de pression constitué en 1997, rassemblant les neocons de l’AEI (Perle, Kristoll, Wolfowitz, etc.) et divers “faucons” républicains, notamment Donald Rumsfeld, Dick Cheney, etc. En septembre 2000, le PNAC diffusait un document : Rebulding America’s Defenses, Strategy, Forces and Resources For a New Century, – A Report of The Project for the New American Century. Il s’agit d’une sorte de “road map” pour le candidat GW Bush, dont on espérait ardemment la victoire et dont on attendait que cette victoire serait une affirmation définitive de la puissance hégémonique des USA.
Voici le passage consacré au JSF. (Le site PNAC n’est plus activé depuis au moins le 20 mai 2008. On peut trouver des information sur le NPAC, sur Wikipedia. Le rapport, lui, n’est plus disponible en ligne.)
«If the F-22 is less than perfectly suited to today’s needs, the problem of the Joint Strike Fighter program is a larger one altogether. Moreover, more than half the total F-22 program cost has been spent already, while spending to date on the JSF – although already billions of dollars – represents the merest tip of what may prove to be a $223 billion iceberg. And greater than the technological challenges posed by the JSF or its total cost in dollars is the question as to whether the program, which will extend America’s commitment to manned strike aircraft for 50 years or more, represents an operationally sound decision. Indeed, as will be apparent from the discussion below on military transformation and the revolution in military affairs, it seems unlikely that the current paradigm of warfare, dominated by the capabilities of tactical, manned aircraft, will long endure. An expensive Joint Strike Fighter with limited capabilities and significant technical risk appears to be a bad investment in such a light, and the program should be terminated. It is a roadblock to transformation and a sink-hole for defense dollars.«
Le document ne jure que par la RMA (Revolution in Military Affairs) et par le mot-symbole “Transformation”. Ce furent les leitmotivs des neuf premiers mois de l’ère Rumsfeld. Le JSF n’y avait pas sa place.
Le 10 décembre 2002, dans le texte de la rubrique Contexte de la Lettre d’Analyse dd&e, nous consacrions un texte au JSF post-9/11 (texte disponible sur ce site à la date du 20 décembre 2002).
Nous commencions ce texte par ces deux paragraphes:
«Une hypothèse que nous tenons comme très probable est que le programme JSF aurait été abandonné, réduit ou dénaturé, si l’attaque du 11 septembre 2001 n’avait pas eu lieu. La veille, le secrétaire à la défense Rumsfeld avait fait un discours d’une puissance stupéfiante, que nous avions commenté pour nos lecteurs; comme on s’en doute, ce discours n’a pas survécu aux événements du lendemain. (Ce discours a été commenté sur ce site, naturellement à la date du 11 septembre 2002.)
»Rumsfeld développait l’idée que l’Amérique courait un danger, sans doute comme elle n’en avait jamais connu auparavant, même contre l’URSS, et que ce danger était le fruit de la menace qui pesait, celle de la prolifération de la bureaucratie washingtonienne, celle du Pentagone principalement, qui, par sa puissance et sa pesanteur, paralyse les processus, bloque les réformes, etc. Ce discours, — qui pèse aujourd’hui d’une ironie extraordinaire si l’on songe aux événements du lendemain — portait, entre ses lignes, mais d’une façon fort visible, une logique dont l’un des effets aurait été, sans le moindre doute, au travers de l’attaque contre la bureaucratie et ses programmes qu’il annonçait, la mise en cause sous une forme ou une autre du JSF.»
Conclusion de notre hypothèse à ce point: si le 10 septembre 2001, avec le fameux discours de Rumsfeld, n’avait pas été suivi du 11 septembre 2001, le secrétaire à la défense aurait lancé une offensive massive contre la bureaucratie et, sans doute, le JSF y aurait perdu des plumes essentielles à sa survie, alors qu’il était déjà fort mal en point.
Mais non, le 11 septembre 2001 suivit bien le 10 septembre…
Dans le même texte sur le JSF post-9/11 qui concerne le monde qui s’arrête au 10 septembre 2001, nous enchaînions sur les deux paragraphes cités par les deux paragraphes suivants, qui ressortent du monde d’après le 11 septembre 2001:
«9/11 a tout changé. L’événement a suscité une politisation radicale de tous les domaines aux USA. La question des armements y figure au premier rang, particulièrement dans son aspect le plus avancé des technologies. C’est encore plus le cas d’un système aux prétentions globales comme le JSF, qui représente à lui seul une stratégie à l’exportation, voire la seule stratégie à l’exportation possible (concevable) des États-Unis. Il y a un JSF post-9/11, qui diffère fondamentalement du JSF d’avant l’attaque.
»La réaction à 9/11 a été double aux USA : réaffirmation agressive et panique profonde. Le JSF et la stratégie à l’exportation qu’il représente constituent évidemment le relais quasiment automatique de la première réaction, celle de la réaffirmation agressive. Le JSF est devenu une “arme” pour établir un nouvel ordre (américain) que l’attaque 9/11 rend impératif.»
Un mois après l’attaque 9/11, Lockheed Martin (LM) était sélectionné contre Boeing. Son X-35, “démonstrateur de technologies”, devint le F-35, dénomination officielle du Pentagone du JSF. LM devint un acteur central du jeu stratégique et idéologique des USA. On “découvrit” alors que les neocons étaient largement contrôlés par LM, avec des hommes comme Bruce P. Jackson (encore vice-président de LM en 2001) et Thomas Donnelly.
Boeing était relégué au second plan. Il en garda une solide rancœur contre LM. Dès qu’on commença à mesurer les énormes difficultés du JSF sept ans plus tard, Boeing, avec le discret soutien de la Navy (qui est équipée principalement du Boeing F/A-18 et n'a jamais brûlé d’un amour excessif pour le JSF, malgré qu’elle soit inscrite sur la liste des acheteurs), enfreignit les consignes tacites du JSF Program Office (JPO) du Pentagone du monopole JSF pour les USA sur les marchés où se trouve le JSF. Boeing a placé son F/A-18E/F en concurrence du JSF, notamment en Norvège, au Danemark et au Canada. Cela conduisit à quelques incidents sévères JPO-Boeing, notamment en juillet 2008, à Farnborough. Cette tension subsiste aujourd’hui, plus que jamais avec les avatars que connaît le JSF.
En mai 2005, LM compléta son dispositif pro-JSF, ou bien est-ce la fortune du Ciel qui lui sourit. Gordon England, ancien vice-président de General Dynamics recyclé chez Lockheed Martin, passa du poste de secrétaire à la Navy à la fonction toute puissante de N°2 du Pentagone (sous-Secrétaire à la défense). Tout au long de 2006, c’est England qui sauva la participation UK, un moment menacée, dans le programme JSF. En novembre 2007, England fut renforcé par John J. Young, qui venait également du cabinet de l’U.S. Navy pour prendre le poste de n°3 du Pentagone, à la direction des acquisitions; Young avait été chez General Dynamics puis LM dans les années 1990, à la direction du programme F-16. Jamais une société d’armement n’avait autant verrouillé la direction du Pentagone, au moment où un programme de $300 milliards passait les principaux obstacles de son développement. Young nous expliqua plus tard (le 16 janvier 2009, dans un mémorandum secret que nous présentâmes le 5 février 2009) ce qui n’allait pas dans le programme JSF, dès sa conception.
(On retrouve les deux hommes, England et Young, libérés de leur “mission” au Pentagone, regroupés dans une agence de “conseil stratégique”, E6P Partners soutenue par Lockheed Martin, dont le rôle est de faire la promotion du JSF, notamment auprès de Gates. Voir tous les détails de la chose dans notre F&C du 3 septembre 2009.)
9/11 opéra comme un charme par rapport à la situation du JSF d’avant 9/11. Les ambitions moralo-bellicistes des USA devinrent la symphonie fondamentale de la politique américaniste. Le JSF s’imposa rapidement comme le symbole industriel de la puissance US triomphante, donc quelque chose qu’il n’était pas question de mettre en cause. L’engagement dans le JSF était alors un acte de soumission à la puissance US, autant qu’un bon placement pour obtenir tous les avantages possibles de cette puissance.
L’OTAN servit de relais aux pays concernés (les pays européens, dans ce cas), au travers des multiples réseaux militaires en place depuis des décennies. Parallèlement, on retrouvait les “amis” les plus proches de la lutte contre la terreur, certains fournissant des contingents pour l’une ou l’autre campagne en cours selon l’inspiration du couple Rumsfeld-Cheney: les Britanniques inévitablement, les Australiens, les Hollandais; les Israéliens également, avec les “relations spéciales” qu’on connaît.
Sans le moindre doute à cet égard, il n’existe pas un seul programme industriel, un seul programme d’armement où l’implication idéologique fut et reste plus forte, plus omniprésente, plus radicale, — plus théorique également, c’est-à-dire symbolique, puisqu’il était évident que le JSF ne serait jamais l’arme idéale de la lutte antiterroriste ou de la G4G telle que William S. Lind, par exemple, commençait à la définir. Au reste, on a découvert depuis de puissantes limitations opérationnelles qui affaiblissent encore plus le JSF dans ce domaine. Mais l’on comprend que le problème, dans ces années-là, n’avait rien à voir avec la réalité opérationnelle, ni avec la réalité tout court.
Si l’on se place du point de vue de la communication, qui est l’un des principaux moyens de la puissance par l’influence dans notre époque psychopolitique, le JSF fut absolument “maître du monde” entre les années 2001 et 2007, et notamment maître absolu de l’exportation. Jamais une telle situation n’exista auparavant.
Pendant ces années, les perspectives de l’exportation se résumait à ceci: quel domaine, quel pays le JSF laissera-t-il aux autres, disons par inadvertance ou pour récompenser l’un ou l’autre “ami” (cela vaut surtout pour les Britanniques, qui ne furent pas trop contrecarrés pour l’un ou l’autre marché du Typhoon, notamment le marché saoudien, et pour les Russes qui jouent dans une sphère d'exportation différente). D’une façon générale, l’un ou l’autre “concurrent”, si ce mot pouvait encore avoir un sens face à l’omniprésence et à l’omnipotence du JSF, tentait d’emporter un marché avant que le roi-JSF commençât à faire sentir sa loi qu’on devrait subir pendant des décennies, voire un demi-siècle.
On ne peut définir autrement que par le mot “dictature” l’influence psychologique qu’exerça le JSF sur les esprits. Comme on l’a vu sur ce site, c’est à partir de l’été 2008 que les premiers craquements se firent sentir, essentiellement par le biais d’Internet et grâce à certains journalistes de renom qui se révoltèrent contre cette “dictature”, notamment Bill Sweetman et d’autres. Il n’y avait aucune sollicitation des faits “officiels”, toujours soigneusement contrôlés, mais simplement une retrouvaille progressive avec la réalité. En effet, comme on le sait, le JSF n’allait pas si bien du point de vue technique, et cela commençait à se savoir.
Ce n’est pas un hasard si le déclin de la “dictature” du JSF dans le domaine de la communication s’amorça nettement en septembre 2008, exactement en même temps que la crise 9/15 frappait de plein fouet la puissance américaniste. Ceci explique cela, ceci équivaut à cela, tout se tient dans le système américaniste. Le programme JSF, en plus d’être sa propre catastrophe, nous raconte celle du système de l’américanisme.
Encore n’avons-nous fait qu’émettre des considérations platoniques, voire terre-à-terre si l’on ose dire. Nous avançons également la conviction qu’une autre dimension s’était installée dans le programme JSF, et persiste d’une certaine façon, à la mesure de l’hystérie métaphysique de la psychologie qui s’est emparée de l’establishment washingtonien avec 9/11.
Nous consacrons un long commentaire sur cet aspect de la situation et de l’évolution du programme JSF dans le prochain numéro de dde.crisis, du 10 novembre 2009, dans la rubrique Perspectives. Nous nous permettons d’en détacher quelques extraits – comme on dit, “en avant-première”…
Lockheed Martin «est victime, ou prisonnier c’est selon, non seulement de son “argumentation virtualiste”, mais de la “réalité virtualiste” du programme JSF qui est la philosophie, non, l’ontologie même du programme depuis son lancement, mais surtout après 9/11, avec la mystique américaniste qui s’est installée. Lockheed Martin joue sur la durée, mais non pas en termes économiques, industriels ou technologiques, voire même, pour les mauvais esprits, en termes de brigandage. LM joue sur la durée en termes – usons de néologismes – “métaindustriels” ou “métatechnologiques” (disons: métaphysique industrielle ou métaphysique technologique), tout cela intégré dans une vision absolument virtualiste dont la réalité indiscutable correspond au futur impératif du programme. Quel que soit l’état catastrophique du programme aujourd’hui, demain il sera une réalité triomphale; la catastrophe présente n’est qu’un stade transitoire du triomphe futur, comme la dictature du prolétariat était un stade intermédiaire vers l’installation du communisme intégral impliquant évidemment la disparition de l’Etat.
»Pour nous, le programme JSF est devenu une entreprise de type métaphysique qui fait partie de l’American Dream aux abois...»
Le résultat, à ce stade, de l’aventure du JSF est évident. C’est celui d’une montée aux extrêmes. Le programme JSF ayant été placé pendant sept ans au pinacle de la puissance d’une façon qui n’a pas de précédent dans l’histoire de l’américanisme, il se doit d’être à la fois exceptionnel, parfait et hors de toute mise en cause possible. Si le poison du doute parvient à s’introduire, le programme devient d’une extraordinaire fragilité.
Il l’est d’autant plus qu’ayant été mis dans sa position virtualiste quasi-divine, on lui a tout demandé, on a tout exigé de lui: une capacité pour toutes les missions, un prix défiant toute concurrence, un développement ultra-rapide à mesure que les difficultés et les retards s’accumulaient, des méthodes de développement ultra-modernistes sinon surréalistes, mélangeant les tests en vol avec la production, comme si la démonstration dans la réalité de ses capacités affirmées théoriquement, sinon d’une façon virtualiste, était complètement accessoire. La fragilité, la vulnérabilité d’un programme aussi tendu et aussi peu contrôlé, d’une masse budgétaire considérable, chargé d’une bureaucratie proliférante, sont sans exemple. Pendant ce temps, le JSF est chargé d’un destin, unique, comme le seul système devant rencontrer tous les besoins opérationnels aériens pour les forces armées US (et nombre d'autres non-US) dans les décennies qui viennent.
Ce programme est un risque pris en toute inconscience, avec une auto-désinformation confinant à la schizophrénie du virtualisme, qui n’a évidemment aucun précédent dans l’histoire des systèmes d’armes, de l’industrie et de la technologie, et de la sécurité nationale de cette puissance que sont les USA. L’explication doit renvoyer au domaine de la pathologie psychologique d’une puissance qui s’affirme comme pouvant changer le cours de l’Histoire à son profit, d’une façon définitive, et qui se retrouve aussi vite précipitée dans un déclin proche de l’effondrement. Le JSF représente, in vivo, l’Histoire elle-même, qui se fait sous nos yeux, et l’histoire de l’effondrement de la puissance américaniste, l’American Dream devenu cauchemar (nightmare).
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