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140530 avril 2014 – La crise ukrainienne continue à se développer sans que rien ne puisse sembler contrecarrer ce mouvement. Il y a une puissante logique dans le rangement et les corrélations des divers événements en cours, pour que cette crise évolue vers un paroxysme dont l’issue aurait de fortes chances d’être absolument décisive pour la crise générale du Système et de notre civilisation.
Il ne s’agit certainement pas d’une prévision, encore moins d’une prédiction, là où l’esprit ne peut rien construire de la sorte, là où il ne le peut moins que jamais. Disons qu’il s’agit d’une hypothèse, qui a des “chances” (?) d’être démentie bien sûr, comme ce fut le cas dans des occurrences précédentes, mais qui présente aussi une situation où les “chances” (?) d’être confirmée ne sont désormais plus négligeables.
... On observera que l’emploi du mot “chance” dans l’expression utilisée à deux reprises, avec guillemets et point d’interrogation entre parenthèses, est chargé d’une étrange ironie dont on ne sait dans quelle sens il faut la prendre, – signe du dilemme où est placée notre jugement : faut-il que cette crise poursuive sa voie catastrophique, parce qu’elle mettrait en cause alors le Système lui-même, ou faut-il qu’elle soit contenue, pour nous éviter d’éventuels prolongements catastrophiques, mais accordant alors un sursis au Système ? Le dilemme est posé et il devrait être dans tous les esprits, sans qu’on puisse trancher avec sûreté, – un choix, dans ce cas, représentant alors une audace de la pensée particulièrement lourde à porter. (A certains moments, il nous arrive de penser que nous avons fait ce choix, à d'autres il nous arrive de constater que nous hésitons encore... Faites votre choix.)
Pour illustrer cette évolution de la situation ukrainienne telle que nous la percevons, nous mentionnerons plusieurs éléments. Ce qui est remarquable dans cette énumération est que nous avons beaucoup moins à faire le tri entre la presse-Système qui a jusqu’ici véhiculé aveuglément la narrative du Système et les sources indépendantes et dissidentes tentant de donner un accès plus précis et éclairant de la vérité de la situation.
Ce n’est pas une observation inintéressante. L’on sait que notre thèse est en général qu’il y a, chez les complices du Système et autres sapiens-Système bien plus de vulnérabilité psychologique, de faiblesse, de lâcheté, d’ignorance, d’inculture, que de volonté délibérée et consciente d’agir comme ils font ; nous pensons même que le second facteur, – volonté délibérée et conscience, – est quasiment nul, et que ce que nous désignons comme le Système, ou “le Mal” si l’on veut, agit par influence et proximité, et n’est nullement le fait même de ces complices-acteurs-figurants, dans le chef de leur substance. Ainsi les mêmes qui font leur mission au service du Système peuvent-ils, lorsque la situation y concourt, devenir soudainement des portevoix de faits antiSystème... C’est alors un signe que cette “vérité de la situation” s’impose de plus en plus, même à eux, sapiens--Système de service.
Voici Mike Harding, du Guardian, ce 30 avril 2014. On connaît notre appréciation, peu flatteuse, de Harding (voir le 4 février 2014). On doit observer aussi que, depuis quelques temps (voir le 16 avril 2014), Harding a modifié la tonalité de ses textes, notamment depuis qu’il est en mission d’enquête et de reporteur dans la partie Est-Sud-Est de l’Ukraine. Il décrit dans cet article la complète dissolution de “la loi et l’ordre” selon Kiev, avec les forces de l’ordre locales prenant massivement le parti des pro-russes, avec en perspective, ici et là, des référendums locaux.
«Ukraine's beleaguered government appeared to have lost control of law and order in the east of the country on Tuesday, after police again failed to stop a pro-Russian crowd from seizing a key administrative building. Some 3,000 activists – some in masks and military fatigues – stormed the regional government HQ in the eastern city of Luhansk. Police supposed to guard the building let the crowd inside. A pro-Russian militia had occupied the security service office in Luhansk, a town of 465,000, just 20 miles (32km) from the Russian border.»
»The unwillingness of security structures to defend public buildings from separatist occupation has been a theme in eastern Ukraine since early April. Supporters of the “Donetsk People's Republic” have taken over a string of city halls and police stations. An armed unit from Crimea – led by an alleged Russian colonel – has also established a de facto military capital in the town of Slavyansk.
»But in recent days Kiev's tentative grip on local law enforcement in the east appears to have slipped completely. In Luhansk riot police stood passively in a courtyard, kettled in by separatists armed with bats and hammers. “The regional leadership does not control its police force,” Stanislav Rechynsky, an aide to the interior minister in Kiev, told Reuters. “The local police did nothing.”»
Cela n’empêche pas des perspectives d’affrontements dans cette région. Harding cite un activiste pro-russe, que nous ne connaîtrons que comme Igor Vassilovitch, qui estime qu’au moins la moitié de la police de Donetsk soutient activement le mouvement pro-russe. «“They understand that without Russia we can't live properly,” he said. Igor admitted that not everybody in Donetsk – population one million – was an enthusiast for the new unelected “republic”. “We're the active minority. We'll lead the passive majority,” he said. But what if the “republic” didn't succeed? “Then we'll start a partisan war,” he replied...»
Ces perspectives rejoignent celle d’un expert russe, Dimitri Souslov, directeur adjoint des programmes de recherche au Conseil de la Politique Extérieure et de Défense de Russie, parlant le 29 avril 2014 à RIA Novosti : «A civil war might kick off on May 26-27, as it is obvious that federalization supporters will not go anywhere and, apparently, will not be satisfied by some superficial amendments to the Ukrainian constitution, which will not introduce any essential changes, changes to the basis of domestic relations in Ukraine...»
La question des sanctions constitue un autre “front” très important. Un deuxième pas vient d’être franchi, avec de nouvelles sanctions prises par les USA puis par l’Europe, mais qui en restent toujours à des mesures individuelles (notamment contre les “oligarques” richissimes). Déjà, dans cette deuxième phase, les Européens ont marqué un temps d’hésitation par rapport au maximalisme US, tout cela pourtant contenu dans les bornes qui restent en-deça du casus belli du domaine des sanctions ; lequel, on le sait, implique les sanctions d’ordre économiques. Le bloc BAO, surtout les Européens, espèrent obtenir des résultats avec ce deuxième train de sanctions, – un recul de Poutine, certes, – mais l’espoir paraît ténu. Ian Trénor, du Guardian, explique la chose, le 28 avril 2014.
«The hope in Washington and European capitals is that Russia's nouveaux riches, seeing part of their fortunes melt away, will turn on the Kremlin and temper Putin's new nationalism. The sanctions are having an effect, the west insists. Putin will be forced to think again.
»But Putin put Russia's richest oligarch, Mikhail Khodorkovsky, in jail, and confiscated the assets of Boris Berezovsky and sent him fleeing to London. Loyal oligarchs are rewarded, the disloyal are punished and their wealth expropriated. It's an old tune in Russia – sacrifice in the name of the national interest – and Putin knows how to whistle. There is little to suggest the two stages of western sanctions against Russia already being implemented will change Putin's ways.»
Le casus belli (“guerre” du point de vue économique, certes), ce sont donc les sanctions économiques. En Europe, cette perspective est effrayante. Dans le même article, Traynor nous explique la chose d’une façon assez détaillée. Il montre combien ces perspectives de sanctions sont restées jusqu’ici à l’état de menaces très théoriques, et qu’on ne cesse d’en reculer l’échéance, de “réunions de préparation” en “réunions de préparation”.
L’explication est évidente, mais elle n’en est pas moins extrêmement préoccupante puisque, par ailleurs, la situation ne s’améliore pas, que la crise continue, se poursuit, s’aggrave, etc., avec l’Europe, partie du bloc BAO entraînée par la fine politique-Système de l’extrémisme, de l’ultimatum, de la menace de la force comme moyens d’action diplomatique. La situation que nous décrit Traynor laisse l’esprit vagabonder sur ce que pourraient être les risques d’une division, voire d’un éclatement de l’Europe si, en cas de situations encore aggravées, il fallait effectivement “passer à l’acte”...
«Tier Three sanctions are a different story. For more than a month, the US and Europe have been threatening sectoral sanctions on trade, energy, finance, and military equipment. [...] “It's a little bit like nuclear deterrence,” said a senior EU official. “Economic sanctions are best when they are not used.” So the Europeans have come up with a policy of inaction designed to look like action – lots of activity and no decisions. The sanctions are always being “prepared”.
»The British authorities well know the impact of serious financial sanctions on the City of London, just as Paris is aware of the effect on defence contracts and the Germans are acutely conscious of the costs to their car exporters and energy giants. But they ask the European commission to study the sanctions fallout, to report to the “sherpas” serving prime ministers, presidents, and chancellors, who then come back to the commission with further recommendations aimed at delaying rather than expediting action and decisions.
»The Russians know this. Besides, Putin is a risk-taker. Obama, Merkel and Hollande are risk-averse leaders. The Europeans, with 12 times more trade and investment at stake than the Americans and, unlike the US, quite dependent on Siberian energy supplies, resent the pressure from Washington to get tougher. They are deeply divided, between eastern and western Europe but also within those two camps. The Poles and the three Baltic states are the hawks, while Hungary, Slovakia and Bulgaria are “more understanding” of the Russian position. In western Europe, Britain tends to the side with the east European hawks, while Berlin is determined not to close off dialogue with the Kremlin. Italy, Spain, Greece and Greek Cyprus are against punishing Russia.
»If the sectoral sanctions were imposed, there would be bloodletting within Europe about who was and who was not bearing the burden. The Russians are skilled at dividing the Europeans. But in this case, they don't need to try very hard...»
Autour de ces conditions extrêmement précaires et dangereuses, le bloc BAO, et particulièrement les USA adeptes et spécialistes du genre, ne cessent de hausser la rhétorique, de la faire toujours plus extrême. C’est le cas de John Kerry, qui se fait une gloire de n’en pas rater une seule. Kerry a donc tracé sa “ligne rouge”, comme avait fait Obama avec la Syrie et l'armement chimique, avec, en septembre 2013, le triomphe diplomatique et de communication qu’on sait.
La psychologie US est fascinante, tant elle nous paraît elle-même fascinée par l’invisible attirance de toujours recommencer les mêmes sottises, les mêmes triviales erreurs, les mêmes catastrophiques envolées dialectiques qui enferment ses auteurs dans des engagements catastrophiques ; bref, il y a des fascinations qui fascinent, et celle qu’on doit entretenir pour l’idiotie fascinée, ainsi étalée d’une manière si bombastique, doit susciter tout notre attendrissement... Ainsi en est-il de John Kerry, l’homme qui avait célébré la gloire de l’américanisme parce qu’on y trouve, parmi les droits fondamentaux, le “droit d’être stupide”... Ainsi John Kerry a-t-il annoncé solennellement, dans un discours hier à Washington que pas un pouce (sorte de centimètre carré, mais en un peu plus vaste, l’américanisme étant toujours “plus” que le reste), – pas un pouce des territoires des pays de l’OTAN ne sera violé, qui n’entraînera aussitôt l’intervention massive de toute la redoutable puissance américaniste. Dear John Kerry, l’histoire, et même la métahistoire si elle a des loisirs, se souviendront de cette belle promesse lorsqu’un garde-frontière russe mettra un pied sur le territoire sacré de la Lituanie... Le peuple américain, lui qui est si porté sur l'interventionnisme ces derniers temps, appréciera, le temps de localiser la Lettonie sur la carte du vaste monde
On nous pardonnera d’avoir fait le choix que nous avons fait ; pour permettre une tournure de langage, en choisissant entre deux interprétations, celle de Antiwar.com le 29 avril 2014 («US Military Will Defend Every Inch of NATO Territory») et celle de Reuters le 29 avril 2014 (« We will defend every single piece...»), – en choisissant donc la première. Quoi qu’il en soit, voici quelques citations de cette martiale intervention, donnée par Reuters, – ou la “ligne rouge”, à l’inch près, de John Kerry, secrétaire d’État.
«“Today Russia seeks to change the security landscape of Eastern and Central Europe,” Kerry said in a speech in Washington referring to Russia's occupation of Crimea and the threat it posed to eastern Ukraine. “Whatever path Russia chooses, the United States and our allies will stand together in our defense of Ukraine,” Kerry said. “And most important, together we have to make it absolutely clear to the Kremlin that NATO territory is inviolable. We will defend every single piece of it,” he added.
»In a call to NATO members, Kerry said unity was vital and members' defense budgets could not be allowed to shrink. “Together we have to push back against those who want to change sovereign borders by force,” Kerry said. “We find ourselves in a defining moment for our trans-Atlantic alliance; Our strength will come from our unity,” he said. “This moment is about more than just ourselves - the fact is that our entire model for global leadership is at stake.”»
... Mais pour prendre la pleine mesure de la dimension de la crise ukrainienne, de l’aveuglement de la plupart des acteurs-devenus-figurants, de l’étrange folie qui semble donner sa dynamique à cet événement, il est recommandé de consacrer une vingtaine de minutes à la vidéo de l’émission CrossTalk de Peter Lavelle, de Russia Today, le 28 avril 2014, émission sous le titre Containment 2.0.
Les deux invités de Peter Lavelle sont les professeurs Stephen F. Cohen et John Mearsheimer, des universités de New York et de Chicago respectivement. Cette interview croisée est un régal pour l’esprit, lorsqu’on sort de la mélasse épouvantable qui constitue le menu permanent des manifestations de communication des directions politiques, commentateurs & Cie du bloc BAO. Avec les deux universitaires, on analyse respectivement les véritables responsabilités de la crise ukrainienne (les années 1990, l’expansion de l’OTAN lancée au mépris de tous les engagements donnés à Gorbatchev, etc.), les risques réels de la crise (l’affrontement nucléaire), l’étrange comportement des États-Unis (cette “nation indispensable” qui considère que tous les pays du monde doivent accueillir avec reconnaissance ses poussées expansionnistes américanistes en toute inculpabilité, qui ne peuvent être que vertueuses, et au bénéfice du pays ainsi contraint par l’expansion, tout cela à commencer par la Russie). Le brio de Stephen F. Cohen, le meilleur spécialiste de la Russie aux USA, tenu dans une sorte de containment médiatique aux USA, regardé comme une sorte d’étrange phénomène pour n’avoir pas le discours-Système conforme, – ce brio est absolument réconfortant. L’entrée en matière de Cohen l’est peut-être moins, réconfortante, mais elle a au moins la vertu ironique de la lucidité : à la question de Lavelle de savoir ce que les historiens penseront plus tard de cette période, Cohen commence par répondre “s’il y a des historiens”, – car avec les perspectives de cette crise, notamment les perspectives de risques d’affrontement nucléaire, quelle place restera-t-il encore pour des historiens ? Cohen est certainement l’un des intellectuels, et l’un des experts les plus inquiets, et les mieux prévenus évidemment, à propos de ce risque d’affrontement nucléaire qui continue à être extraordinairement ignoré par les dirigeants politiques et les experts de tous poils du bloc BAO.
Voilà donc quelques éléments du courant de la crise ukrainienne. Ils ne contredisent certainement pas l’observation qu’on a faite plus haut que, certes, “la crise ukrainienne continue à se développer sans que rien ne puisse sembler contrecarrer ce mouvement”.
Pour notre conclusion, nous allons rapidement exposer cette idée, par ailleurs évidente et en apparence des plus triviales, en tentant une fois de plus de l’élever selon nos conceptions générales. La régularité et le rythme du mouvement de cette crise semblent également puissants, et ce mouvement semble, comme nous le répétons souvent, d’une nature quasiment autonome. Rien, aucun enseignement, aucune réflexion, aucune évidence de bon sens ne semble pouvoir, non seulement l’arrêter, mais même le freiner. C’est bien en cela qu’il nous semble acceptable, sinon logique, d’avancer l’hypothèse de l’autonomie quasi extrahumaine du mouvement de cette crise.
Ce dernier fait est pratiquement impressionnant en ce moment, en ce sens qu’il se développe sous nos yeux, presque heure par heure, comme l’on dirait “en temps historique réel”. Ainsi, le temps historique, qui est en pleine contraction et en pleine accélération, semble-t-il se mettre directement au service d’une dimension métahistorique qui est le caractère principal de ce “mouvement autonome” signalé plus haut, pour un but dont nous devinons, et pouvons faire l’hypothèse, qu’il n’a justement rien de précis ni d’essentiel à voir avec l’Ukraine, et tout avec une évolution fondamentale du Système où la crise ukrainienne jouerait le rôle de détonateur et de moteur du mouvement métahistorique général de la phase en cours. Nous nous trouvons en plein phénomène où le fait opérationnel promis à devenir le “fait historique” le plus trivial, semble échapper à ce destin assez quelconque pour acquérir aussitôt qu’il est produit une dimension métahistorique qui trouve sa place dans un rangement général supérieur.
Ce qui nous semble particulièrement impressionnant, à la lumière de l’hypothèse que nous développons ici, c’est bien cette idée de ce que nous nommerions par conséquent “temps historique réel”, passant directement au service de la métahistoire, sans intermédiaire, sans temps ni espace de transmutation. Nous tendons à proposer ce terme de “métahistoire” plutôt que le terme, qu’on pourrait également proposer, de “métapolitique”, pour tenter de montrer cette autre idée qu’en cette circonstance, et dans tous les cas pour la séquence présente d’événements, la substance des événements est plutôt directement de type historique (c’est-à-dire accomplie et achevée, c’est-à-dire “historique”, avant même qu’on puisse intervenir dans la manufacture de ces événements) que de type politique (avec possibilité d’intervention dans leur manufacture avant que les faits en question soient accomplis et ne deviennent historiques). En d’autres mots, et pour revenir au niveau trivial du sapiens, et ainsi mesurer d’autant mieux les caractères dont nous parlons, tout se passe comme si tous les acteurs du drame n’étaient vraiment que des figurants, fixés faisant partie du décor, sans aucun pouvoir de changer la course des choses ; et pour certains d’entre eux, les plus sensibles à une éventuelle perception intuitive des choses et ainsi avertis de la puissance et de l’originalité du phénomène, également spectateurs attentifs de ce phénomène, pour mieux tenter de comprendre ce qui est en train de se dérouler sous leurs yeux et hors de leurs capacités de contrôle.
Bien entendu, cette ébauche de réflexion suivant d’autres du même type est, de notre part, le produit d’une approche intuitive des événements que nous observons. A un moment ou l’autre, nous devrons tenter de nous montrer plus précis dans la conception que nous tentons d’exposer, de ce qui apparaît à première vue un mécanisme, mais qui ne peut être finalement qu’un aspect, l’aspect dynamique certes, d’un dessein fondamental qui ne peut évidemment être que métahistorique.
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