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1459On adoptera l’acronyme anglophone, qui a l’avantage d’être sonore et prononçable : NAM, pour Non-Aligned Movement, sonne mieux que MNA (Mouvement des Non-Alignés), qui a en plus le désavantage de rappeler aux Français des souvenirs incertains et une mémoire historique rabibochée. (Le Mouvement Nationaliste Algérien, ou MNA, grand concurrent du FLN, qui devrait nous rappeler que la guerre d’Algérie fut beaucoup moins simple que les mémoires libéralo-progressistes nous le disent aujourd’hui.)
Depuis la fin de la Guerre froide, et même avant, depuis les grandes années qui suivirent la conférence de Bandoeng (1955) et ce qui en naquit, la mythique “troisième force” plus tard institutionnalisée dans le Mouvement des Non-Alignés (“ni-ni” en principe : “ni Est, ni Ouest”), le mouvement avait perdu son brio et son attrait. Cela fait donc bien des années qu’un sommet du NAM, qui regroupe 118 pays membres (selon le décompte de 2008) et une poignée de pays observateurs, n’avait connu un tel intérêt, une telle attention et une telle popularité que celui qui se réunit les 27-31 août à Téhéran. Comme les choses se mettent bien, et combien elles prennent un caractère symbolique : l’Iran y recevra son fauteuil de nouveau président en exercice du NAM des mains de l’Égypte, actuel présidente en exercice.
Bien entendu, nul n’ignore l’enjeu formidable de ce sommet-là, à l’heure de l’“isolement de l’Iran” (narrative BAO), sous les coups de la morale internationale, des sanctions et des menaces d’attaque du bloc BAO. Même pas la machinerie américaniste du Système, qui a tout fait pour saboter la réunion, avec un succès très moyen.
Il nous sera toujours donné comme un privilège extraordinaire d’entendre les employés du Système exprimer à haute voix leur déception, leur rancoeur, leur colère, tout cela comme expression éparpillée de la stupéfiante maladresse, par grossièreté, inattention et ignorance de l’autre, de la politique accouchée par le susdit Système. C’est le cas avec les commentaires et observations divers venus de Washington à propos du sommet du NAM.
Par conséquent, déclarations pincées de l’accorte Virginia Noland, spokewoman de la non moins accorte Hillary, à propos de la présence confirmée à Téhéran du Secrétaire Général de l’ONU. L’insatisfaction US (et israélienne) à propos de la présence de Ban à Téhéran est d’autant plus grande que les deux pays avaient qualifié, quasiment d’une seule voix, avant la réponse du Secrétaire général de l’ONU, de “grave erreur” l’occurrence où cette réponse eût été positive… Le cas est donc tranché, par la surprenante décision de Ban Ki-moon. (Pourtant, homme acquis à prix d’or par le Système, garanti docile dans toutes les positions, – quoi qu’il en soit, Ban Ki-moon sur le chemin de la corruption et de la traîtrise anti-BAO puisque décidant d’assister au sommet du NAM, d’ailleurs selon la politesse et les us et coutumes diplomatiques, puisque le NAM est certainement l’un des plus importants mouvements multinationaux bien entendu accrédité par l’ONU.)
Du site ZeeNews.india.com, du 21 août 2012 : «“Iran is going to try to manipulate this (NAM) summit and the attendees to advance its own agenda and to obscure the fact that it is failing to live up to multiple obligations that it has to the UN Security Council, the IAEA and other international bodies,” the State Department spokesperson, Victoria Nuland told reporters at her daily news conference here. Last week, the US had expressed its opposition to Ban travelling to Tehran to attend the summit by noting that this is not a good decision.
»“We frankly, don't think that Iran is deserving of these high-level presences that are going there,” Nuland said in response to a question…»
Dans un remarquable mouvement de réalisme et d’adaptation aux circonstances fautives, Noland termine ses réprimandes par quelques consignes destinées à ceux qui ont enfreint la consigne en acceptant de se rendre à Téhéran : «…“That said, these individual countries will make their own decisions at what level they choose to be represented. We would hope and expect that those who choose to go will take the opportunity of any meetings that they have with Iran's leaders to press them to come back into compliance, to use the opportunity of the P-5 plus one talks, to come clean about their nuclear programme and take up all of the other concerns that the international community has about Iran's behaviour,” she said.»
The International Business Times (IBT), une publication professionnelle indienne, observait le 16 août 2012, dans un article assez neutre, que le sommet allait être un révélateur des “vrais alliés et et des vrais ennemis de l’Ouest” : «The upcoming Non-Aligned Movement, or NAM, summit in Tehran, quite ironically, has become a stage to gauge the member nations' stand on certain international issues, though the world's largest single political coalition doesn't promise support to any major power bloc…»
L’article cite l’éditorial de la veille (15 août 2012), du Washington Post, qui était une exhortation faite à Ban Ki-moon, de ne pas se rendre à Téhéran… Sans succès, certes, mais écrit avec une violence révélatrice de la pensée profonde du courant politique dominant US, – un extrémisme haineux dont la violence parvient toujours à surprendre.
«The United Nations Security Council has repeatedly voted for sanctions to deter Iran from obtaining a nuclear weapon. The five permanent members of the Security Council plus Germany have devoted years of diplomacy to slowing Iran’s quest for an atomic bomb. The hints from Israel of impatience with all this, and a desire for a military strike, are growing. All of which makes it passing strange that Ban Ki-moon, the United Nations Secretary General, might appear in Tehran to attend the conference of the Non-Aligned Movement, which opens Aug. 26. Already, the street lamps are being painted and hotels prepared for the arrival of heads of state as the Islamic republic thumbs its nose at Western sanctions and isolation. Iran is taking over chairmanship of the movement for the next three years… […]
»The conference promises to be a festival of resistance to the United States, the United Nations Security Council and Israel. Nuclear weapons? Iran has signaled plans to use the conference to defend its right to enrich uranium, which it claims is for peaceful purposes. Sanctions? Iran is busy repainting tankers in the Persian Gulf to evade restrictions on oil exports, concealing money transfers and importing illicit materials for its nuclear program through third countries. Iran continues to supply weapons to the besieged regime of Syrian President Bashar al-Assad, which subverted the Security Council’s peace initiative. And don’t expect any muffling of Iran’s long-standing and poisonous anti-Zionism… […]
»The Non-Aligned Movement was founded during the Cold War by nations that formally didn’t want to be part of either superpower bloc, although many were anyway. Since then, it has run out of gas. Firebrands like India were transformed into world powers in their own right. Today, it is a very loose regional group of developing nations allied with the Group of 77 at the United Nations, but not much more. By attending the Tehran conference, Mr. Ban will dignify a bacchanal of nonsense, undermine the work of the Security Council and probably get nothing in return.»
Israël est sur la même ligne, disons le même alignement. IBT cite à cet égard un autre journal “libéral”, Haaretz, qui s’aligne sur les mêmes exhortations au secrétaire général de l’ONU et va même jusqu’à “citer des sources” expliquant à Ban qu’en serrant la main d'Ahmadinejad, il serre la main du diable antisémite, néo-Hitler et persan par conséquent… «“Israel has already conveyed its concerns to the secretary general, saying that his visit will broadcast a message of 'business as usual' to Tehran and would undercut international efforts against its nuclear drive,” Israeli newspaper Haaretz reported. Haaretz said that the summit was expected to voice support for the Palestinian bid for recognition at the upcoming U.N. General Assembly… […] Haaretz wrote, citing sources, that “by shaking Ahmadinejad's hand, Ban will be crossing a red line by legitimizing the Iranian president's recent anti-Israel and anti-Semitic tirade.”»
Ces commentaires très colorés assurent, à l’avance, un grand succès d’estime et de communication au sommet du NAM, et à la visite très audacieuse du Secrétaire Général Ban.
Là-bas, à Téhéran, on gage que Ban ne manquera pas de saluer Morsi, le nouveau président égyptien. La visite de Morsi est devenue l’un des grands évènements du sommet. Les deux experts US de l’Iran les plus réputés et les plus indépendants, Flynt Leverett et Hillary Mann Leverett, écrivent sur leur blog, le 21 août 2012 (les soulignés en gras sont des auteurs) :
«As if this were not enough, Morsi’s office followed up with a second diplomatic “bombshell”: formal confirmation that Morsi will travel to Tehran at the end of August to attend the Non-Aligned Movement summit. Next week, in fact, Morsi will travel to China before going on to Iran.
»Think about that: Egypt’s new president will travel to China and Iran before he comes to the White House. This further highlights Washington’s growing marginalization to constructively addressing a growing number of Middle Eastern challenges. Morsi’s call for a contact group on Syria was noteworthy not just for who was included—the Islamic Republic—but also for who was left out—the United States. Morsi’s itinerary next week draws a line under the point.
»Morsi’s upcoming visit to Tehran—where he will almost certainly be received by both President Ahmadinejad and by the Supreme Leader, Ayatollah Khamenei—also marks an important step forward in the ongoing improvement of Egyptian-Iranian relations…»
Dans leur texte (au début de l’extrait puis après cet extrait), les Leverett font référence au texte de M K Bhadrakumar du 18 août, qui est lui-même cité dans notre Bloc Notes du 20 août 2012. Bhadrakumar y parle d’abord de l’action de Morsi au sommet islamiste de Ryad des 14-15 août, où il a proposé un “groupe de contact” sur la crise syrienne comprenant l’Arabie, l’Égypte, la Turquie, – et l’Iran ; puis, effectivement, de la deuxième “bombe”, la visite de Morsi au sommet du NAM. Il s’agit de deux actions majeures du président égyptien, qui bouscule, sinon bouleverse la situation diplomatique au Moyen-Orient. C’est à Téhéran qu’on pourra mieux mesurer l’ampleur et surtout les premiers effets de cet événement ; et à Téhéran, ni Israël, ni les USA ne seront là.
»Think about that: Egypt’s new president will travel to China and Iran before he comes to the White House» : après le sommet du NAM, la question se posera de savoir si Morsi ira à Washington, quand et pour quoi y faire. Le sommet aura montré qu’un événement diplomatique devenu de grande importance pour la situation au Moyen-Orient se fait sans Israël ni les USA. Il n’est pas encore temps de tirer toutes les conclusions de la chose, tant l’événement sera lui-même générateur de conséquences qu’on ne peut envisager tant qu’il n’a pas eu lieu, – tant cet événement apparaît désormais comme pouvant créer une dynamique qui lui est propre.
Le 20 août 2012, le porte-parole du 16ème sommet du NAM, Mohammad-Reza Forqani, répondait à une interview de l’agence IRNA. C’était pour lui l’occasion d’annoncer la venue du Secrétaire Général de l’ONU que la presse-Système avait jusqu’alors présenté comme improbable, sinon impensable. Il fixait la situation du sommet à ce moment selon les données suivantes : «So far 100 countries have officially announced their intention to attend this meeting, out of which 41 countries will attend at highest level, while the others will send their vice presidents of Parliament Speakers.»
Outre ce qui a déjà été dit (Ban, Morsi), la présence indienne au Sommet constituera un point important de l’événement, à cause de l’importance du pays, de l’importance de son engagement dans le sommet contrastant avec nombre d’hésitations qu’il a montrées jusqu’ici à s’engager. PressTV.com donnait, le 21 août 2012, des précisions sur la participation de l’Inde. La délégations sera dirigée par le Premier ministre Manmohan Singh lui-même et comprendra 150 personnes. Cela constitue une délégation d’un poids considérable, impliquant un très grand nombre de contacts et d’entretiens, voire de négociations dans les coulisses du Sommet, par conséquent un rôle très actif de l’Inde.
«The Indian premier is scheduled to visit Tehran on August 29 to take part in the summit, Mahdi Nabizadeh told Mehr News Agency on Tuesday. The ambassador added that Indian Foreign Secretary Ranjan Mathai and National Security Adviser Shivshankar Menon will accompany Singh during his visit to Tehran.
»Nabizadeh noted that the participation of such a high-ranking delegation from India in the NAM summit would have “positive and constructive” effects on regional and bilateral ties between Tehran and New Delhi. The visit will come as the US has been trying to persuade India to reduce its cordial ties with Iran. India has stressed that its foreign policy on the Islamic Republic is only guided by its own principles.»
Ces divers points confirment l’importance de ce sommet du NAM, comme un événement qui doit régénérer ce mouvement en s’imposant comme un événement politique de grande importance dans le flux actuel de crises regroupées en une “chaîne crisique” de configuration si variable actuellement qu’on peut parler d’une deuxième chaîne crisique. L’édito du Post cité ci-dessus s’emploie, avec l’arrogance et le mépris habituels à cette sorte de prose, à réduire le NAM à une organisation sans aucun dynamisme («Since then, it has run out of gas»), ni la moindre importance réelle («Today, it is a very loose regional group of developing nations allied with the Group of 77 at the United Nations, but not much more»).
Paradoxe courant de la presse-Système : le jugement critique, arrogant et méprisant, d’un événement et d’une organisation jugés insignifiants en plus d’être sataniques parce que “non alignés” sur les USA et le Système, contribuent effectivement au résultat inverse. L’édito du Post est un de ces signes qui confirment la renaissance du dynamisme et de l’importance du NAM… Tant il est évident, aujourd’hui, qu’une simple évolution antiSystème, comme celle qu'acquiert le NAM avec ce sommet, est suffisante pour susciter dynamisme et importance en soi, autant que par la fureur et la haine qu’il déclenche au sein du Système.
On distingue dans les extraits qu’on a cités ci-dessus, dans les attaques officielles constantes des USA et d’Israël, dans les pressions exercées partout pour empêcher des participations, dans la critique virulente provoquée par la participation de Ban au sommet, une fureur et une haine d’un calibre exceptionnel pour cet événement, à propos de cet événement, etc. Cela est perceptible principalement dans la presse “libérale” du bloc BAO, puisque le Washington Post est effectivement étiqueté “libéral”, comme Haaretz, parmi les deux cités. (On pourrait y ajouter le Guardian comme autre étendard, notamment dans sa campagne syrienne comme dans son rôle vis-à-vis d’Assange.) Le sommet de Téhéran est un échec spécifique pour cette psychologie des “libéraux” du bloc BAO, à la fois interventionnistes (liberal hawks), le plus souvent d’une tendances quasiment neocon dans la politique prônée (le Post sans aucun doute), à la fois promoteurs des valeurs humanistes et progressistes ainsi opérationnalisées dans leur contraire, à la fois soutiens enthousiastes d’Obama avec la mise en évidence de sa principale vertu d’homme d’État qui est dans le fait d’être Africain-Américain ; un “échec spécifique” qui a presque quelque chose de personnel, qui les touche dans le cœur de leur psychologie.
Les “libéraux” du bloc BAO, qui soutiennent à fond une politique de déstructuration, d’illégalité et de violation de tous les principes de l’ordre international au nom de leurs “valeurs” défenderesses de tout ce qu’ils violent, sont particulièrement sensibles à l’apparence de tout ce qui pourrait encore rappeler une structure, une légalité et un principe et ainsi apaiser cette contradiction. Que tout cela, – structure, légalité et principe, – puisse effectivement être sollicité pour caractériser le sommet du NAM, avec en plus l’onction du Secrétaire Général de l’ONU, représente pour eux une défaite majeure dans leur réputation si hautement portée et appréciée par le “parti des salonards”, et une horrible blessure psychologique en les plaçant devant le risque insupportable d’apercevoir, en un éclair, l’abîme de leurs contradictions. Leurs réactions, à la fois de fureur et de haine, expriment bien cette défaite et cette blessure devant cet événement organisé par le pays dont ils ont fait, dans leur narrative d’inversion totalitaire, le symbole de toutes les infamies qu’ils soutiennent eux-mêmes. Le sommet de Téhéran est, pour eux, un véritable cataclysme psychologique, qui relève de la psychiatrie et accentue affreusement leur pathologie.
…Pour autant, le Sommet de Téhéran n’est pas nécessairement une manœuvre politique réussie de l’Iran, ou, d’un autre point de vue, une machination menée à bon port par l’Iran. Il ne s’agit de rien d’autre, mais rien de moins d’ailleurs, que d’un événement fondamentalement naturel, tant est forte aujourd’hui la réaction antiSystème devant le chaos développé par l’activisme autodestructeur du Système. Que l’Iran en soit le principal bénéficiaire relève d’une logique également naturelle puisque ce pays est l’un des objectifs principaux, à la fois moral, idéologique et symbolique, de l’activisme chaotique de déstructuration du Système. La logique antiSystème ne cesse de gagner en force, à mesure de la force grandissante de l’activisme autodestructeur du Système.
Par conséquent, une fois considérées les données du départ du Sommet de Téhéran qui nous disent déjà beaucoup sur son importance avant qu’il n’ait eu lieu, on doit attendre des effets considérables de l’évènements lui-même, qui devrait susciter une dynamique propre, suggérer des initiatives, modifier des rapports et des relations, engendrer peut-être des évènements inattendus et sans aucun doute modifier les perceptions et les psychologies. Le fait principal du sommet du NAM est certainement de donner à l’Iran, dans l’arène chaotique des relations internationales, une légitimité nouvelle, – renvoyant justement aux aspects de structure, de légalité et d’ordre international. Il faudra voir comment cette légitimité prend corps, s’“opérationnalise” en quelque sorte.
Il est par exemple possible, sinon probable, que le président égyptien Morsi, insiste particulièrement sur la proposition qu’il a faite de constituer un “groupe de travail” sur la Syrie avec l’Iran (Arabie, Égypte, Iran, Turquie). C’est une de ces initiatives qui seraient propres à, justement, opérationnaliser cette légitimité nouvelle de l’Iran, en en faisant un acteur principal dans le cadre d’une des crises centrales actuelles, pour en chercher le règlement, alors que ni Israël ni les USA n’y participeraient. Dans la région du Moyen-Orient, la cible diabolisée et honnie d'une agression militaire constamment agitée comme une menace par les USA et Israël deviendrait un participant honorable à une tentative de stopper un processus de désintégration, d'ailleurs largement alimenté par ceux qui menacent.
Mais nous parlons là de quelque chose de d’ores et déjà connu. Il faut attendre avec un intérêt beaucoup plus attentif, justement, des évènements et des dynamiques inattendus et qui sont pour l’instant imprévisibles. Une fois de plus, l’on constatera que les évènements ont en eux-mêmes leur propre dynamique, leur propre logique. Nous ne pouvons que suivre, en tentant d’en distinguer le sens précis, la substance profonde…
Au moins savons-nous déjà ceci : le sommet des non-alignés de Téhéran, qui marque la résurrection du Mouvement Non-Aligné, se caractérise justement et paradoxalement par un alignement. C’est le plus vertueux de tous, l’alignement antiSystème.
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