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145519 avril 2013 – D’une certaine façon, il y a eu une non moins “certaine timidité” à lier entre eux trois événements survenus aux USA entre le 15 et le 17 avril. Nous parlerions même, dans le chef de certaines démarches, d’une sorte d’aveuglement autant résolue qu’involontaire. Il s’agit d’un réflexe que nous caractérisons techniquement de réductionniste (réduire chaque événement à lui seul) et que nous qualifions politiquement de “négationniste”. Il s’agit de nier que ces événements, explorés dans leurs évidences de cause à effet éclairés et activés par la puissance du système de la communication, et ainsi rassemblés dans ce qu’ils ont de puissamment en commun, donnent une vision radicalement et qualitativement modifiée en offrant la perception de la crise du Système dans sa globalité, ou ce que nous nommons “crise d’effondrement du Système”. (Voir, sur le “négationnisme”, le 3 février 2012 et le 20 février 2012.)
On comprend que cette “timidité” est profondément politique et qu’elle cède aux pressions déstructurantes et dissolvantes du Système (du système de la communication lorsqu’il s’active lui-même dans ce sens). Au-delà, on la qualifiera de symbolique et de métahistorique. En effet, une perception générale de la situation du Système (de l’Amérique avec son système de l’américanisme, mais tout cela est une partie centrale du Système) est de cette catégorie du symbolique et du métahistorique, en poussant au contraire, d’une façon impérative, à rassembler ces événements épars, à privilégier une appréciation intégratrice de ces événements. On découvre alors qu’on ne fait que mettre en lumière l’évidence.
Pour bien montrer combien cette approche est spécifique et combien l’intégration proposée est enrichissante, nous ferons de ces trois événements quatre points pour mieux les rassembler et les décrire comme ils doivent l’être. Il s’agit d’observer les différentes parties d’un tout.
Les quatre points envisagés sont les suivants…
• D’abord, bien entendu, l’attaque contre le marathon de Boston, le 15 avril 2013, avec les réactions considérables du système de la communication. Nous avons parlé (le 17 avril 2013) d’“arme d’hystérisation massive”. Au-delà, l’avalanche de commentaires, de spéculations, de polémiques, rend compte de l’importance de l’événement. C’est dire que cette importance n’est pas dans le fait lui-même mais dans la perception qu’on en a, c’est-à-dire dans son effet sur les psychologies.
• Le deuxième point est l’identification des coupables, toujours du point de vue de la perception (approche spéculative) pour rester dans le domaine essentiel de la psychologie. Là aussi, nous renvoyons à un autre texte du 17 avril 2013 en en accentuant le sens principal, pour mettre en évidence combien la spéculation et la polémique, aux USA même, se sont concentrées autour du fait de savoir s’il s’agit de “terroristes intérieurs”. La spéculation autour de la possibilité d’une “attaque extérieure” (type-al Qaïda) est apparue accessoire sinon banale, sinon lassante, et elle n’entraîne guère de polémique sinon par rapport à la polémique des “terroristes intérieurs”. Cela ne nous dit rien de l’identité des coupables mais cela nous en dit tellement sur l’état d’esprit, c’est-à-dire la psychologie, régnant aux USA, dans le système de la communication.
• Il y a eu les “lettres empoisonnées”, l’une à un sénateur républicain qui a pris une position critiquée par les partisans des armes en vente libre, alors que le débat sur une loi sur ce problème est en cours au Sénat. Il y a eu une autre lettre du même type, envoyée au président Obama. Pour l’instant, un homme a été arrêté spécifiquement pour la lettre adressée à Obama, dont Politico-Com, le 17 avril 2013, fait rapport : «Federal authorities made an arrest in the investigation of a letter that initially tested positive for the toxic substance ricin addressed to President Barack Obama. Paul Kevin Curtis, reportedly of Corinth, Miss., was arrested Wednesday according to a law enforcement source.» Cette séquence, quelles qu’en soient ses causes véritables, contribue décisivement à élargir le cadre de l’attaque de Boston.
• Le Sénat a repoussé un amendement crucial à la loi sur le contrôle des ventes d’armes, qui aurait donné à cette loi la dimension et la puissance désirées par le parti d’une limitation décisive des ventes et de la disposition d’armes à feu. Cette question est un argument puissant pour décrire aujourd’hui le malaise intérieur US, et l’exacerbation des psychologies, donc pour renforcer le lien avec la polémique autour de l’attaque de Boston (autour de la question du “terrorisme intérieur”). Dans le domaine de la politique et des tensions qu’elle génère, c’est une défaite personnelle très grave pour Obama, qui a fait un discours, à la Maison-Blanche, où cet homme en général maître de lui a montré une colère inhabituelle. (Le Guardian, le 18 avril 2013.) Ainsi trouve-t-on bien décrite la mesure du défi lancé à son pouvoir que constitue ce vote du Sénat. (Obama va tenter de rattraper cela par un artifice de procédure se passant du vote du Sénat,; mais c'est un pis-aller bien dans sa manière, qui ne fera qu'exacerber le cas général.)
«A furious Barack Obama accused members of Congress of caving to the gun lobby on Wednesday after the best chance of reform in over a decade fell at the first hurdle. Moderate Republicans and four Democrats bowed to pressure from the National Rifle Association and blocked a bipartisan Senate amendment that would have expanded background checks for gun purchases to gun shows and online sales. Despite hopes that the national outrage which followed the Newtown school shooting would force Washington to act, a limited compromise amendment proposed by Republican Pat Toomey and Democrat Joe Manchin received 54 votes, short of the 60 votes needed.»
Une observation essentielle est alors, sans aucun doute, que l’attentat du marathon de Boston n’a amené aucun rassemblement bipartisan, selon la technique classique utilisée en cas d’événement grave qui aurait un potentiel de mise en cause des modalités du Système : d’abord le rassemblement bipartisan au cœur du Système, démocrates-républicains, puis l’invitation émue et pompeuse faite au peuple américain de se réunir, – par exemple autour du drapeau cela fait bon effet, et autour de Washington… La chose a, jusqu’à ces dernières années, parfaitement fonctionné dans les occasions qui comptaient. Les attentats terribles pour la fragile psyché américaniste en ont été d’excellentes occasions : Oklahoma City en 1995, 9/11 bien entendu.
Après Boston-2013, qui, pourtant, vaut bien les précédents en criailleries et exclamations, ou disons en hystérisation collective, rien, absolument rien de semblable. Politico.com consacre un article (ce 17 avril 2013) à ce manque cruel de réflexe bipartisan… C’est comme si le Système était privé de son “réflexe de Pavlov” qui a toujours été son principal réflexe de survie et de surenchère à la fois, – survie par la surenchère. (On rassemble, on fait sonner trompettes et tambours et l’on contre-attaque.) C’est une mesure de son état de crise, de décrépitude, d’impuissance et de paralysie.
«A few hours after the deadly Boston Marathon attack, President Barack Obama made an extraordinary, if understated statement: politicians should suspend their state of perpetual conflict to unite against an unknown and deadly new national threat. “I’ve updated leaders of Congress in both parties, and we reaffirmed that on days like this there are no Republicans or Democrats — we are Americans, united in concern for our fellow citizens,” Obama told reporters on Monday just after twin blasts ripped through a festive crowd in Boston, killing three and grievously wounding over a hundred others.
»It was a subtle but unmistakable admission of just how much things have changed since George W. Bush grabbed a bullhorn, earning the tearful admiration of liberals and conservatives alike, as he stood atop the smoldering ruins of Ground Zero. And it’s an acknowledgment of how much things have changed for Obama: he owed his 2008 election, in great measure, to the Iraq War, waged by George W. Bush in response to 9/11 and he didn’t shy away from making the killing of Osama Bin Laden a centerpiece of his 2012 re-election campaign. The first major foreign policy speech he ever gave as a presidential candidate, an April 2007 address in Chicago, Obama took aim at Bush, declaring that Bush “squandered [the] opportunity” by the GOP’s “determination to fight a 21st century struggle with a 20th century mindset.”
»Now, despite Obama’s wishes, battle-weary Democrats and Republicans fear just the opposite will happen this time: whatever turn the investigation in Boston takes — whether the killer or killers was foreign terrorist or home-grown murderer — the long-term result is likely to foster a new cycle of finger-pointing, recrimination and political positioning. “It’s sad you have to hope it’s a completely random thing, because I think our political system can’t handle it if it’s someone with a political agenda,” said a longtime Obama adviser. In fact, one senior Democrat predicted that the most likely political consequence was that some senators would use the attack “as cover” to oppose the bipartisan compromise on guns inching its way through the upper chamber. White House officials, this Democrat said, had no expectation that the Boston attacks would create an “era of good feeling.”»
… Où l’on voit que, lorsqu’il s’agit de s’opposer et de s’affronter, il y en a même pour écarter la technique du réductionnisme et pour rassembler les deux événements de l’attentat de Boston et du vote au Sénat. On voit la même démarche lorsqu’il s’agit d’insister sur la possibilité d’un acte de “terrorisme intérieur”, qui porte l’idée d’un trouble intérieur grave du Système. Cela se fait au risque de fracasser le “négationnisme” qui, dans cette “époque” de crise d’effondrement du Système, est la marque même du rassemblement bipartisan.
On notera que ces rangements que nous faisons de ces événements, pour échapper au “négationnisme” qui nie l’ampleur de la crise, ne le sont certainement pas au nom du terrorisme en tant que tel, opérant aux USA. Le Washington Post a signalé, le 16 avril 2013, suivi par le Guardian, citant la même source, ce même 16 avril 2013, les chiffres impressionnants du terrorisme entre 1970 et 2011. Il s’agit d’un énorme rapport, publié en décembre 2012, – Integrated United States Security Database (IUSSD): Data on the Terrorist Attacks in the United States Homeland, 1970 to 201, Final Report to Resilient Systems Division, DHS Science and Technology Directorate.
Chiffres “impressionnant”, pour les USA, par la grotesquerie de ce qui est présenté aux USA comme une menace justifiant une guerre sans fin (guerre contre la Terreur) et une mobilisation à mesure… Sur les 104.688 “attaques terroristes” (expression selon la méthodologie choisie) recensées entre 1970 et 2011, 2.608 sont survenues aux USA, dont près de 800 en 1970, 1971 et 1972. Entre 2001 et 2011, il y a eu 207 attaques terroristes aux USA, avec l’année la plus “fournie” pour 2001 (40 attaques), et la moins “fournie” en 2011 (9 attaques). Les attaques dans cette décennie sont certainement plus sanglantes individuellement que ce qui se passait en 1970-1972, avec le cas exceptionnel de 9/11, mais la colossale disproportion des chiffres ne laisse aucune place pour l’argument. Le terrorisme est une menace inexistante per se dans la dimension grotesque qu'on lui attribue, c’est-à-dire avant que l’interventionnisme du bloc BAO ne provoque des réactions qui créent le terrorisme, d’ailleurs sous la forme plutôt de la guerre asymétrique, jusqu’à la G4G ; l’on irait jusqu’à dire que même ces gouvernements impliqués jusqu’au cou dans la fabrication des narrative à ce propos devraient s’activer un peu plus à planter quelques false flag ici et là pour donner du crédit à leur fable quand ils nous bercent là-dessus.
Il pourrait être avancé qu’on voit là, dans la situation US, le résultat de l’efficacité du monstrueux dispositif US contre le terrorisme. L’évolution des “courbes” du terrorisme dans l’étude référencée est loin de rencontrer cette appréciation, et les références extérieures aux USA auxquelles il nous arriva parfois de nous attacher, – le problème du terrorisme en soi n’ayant jamais été un centre d’intérêt pour nous, – ont toujours montré la même situation dans les pays du bloc BAO qu’aux USA, malgré des dispositifs “antiterroristes” sans la moindre comparaison possible (voir notamment les textes du même 10 février 2006 et 10 février 2006).
… En vérité, ce qu’il nous importe de préciser est qu’il n’est pas question du terrorisme essentiellement, comme sujet d’intérêt principal. Ce qu’il y a d’essentiel dans l’attaque de Boston, c’est d’une part l’“hystérisation”, d’autre part les spéculations et les polémiques dont l’acte de l’attaque du marathon est l’occasion et le détonateur à la fois, avec les affrontements intellectuels et idéologiques qui l’accompagnent. Autrement dit, c’est la guerre de la communication et non la pseudo-guerre contre la Terreur qui nous importe, et l’objet général de notre attention est la psychologie elle-même et nullement la sécurité d’un tel ou d’un tel, du citoyen, du dirigeant politique, etc. C’est dans ce cadre qu’il faut considérer l’extrême gravité de l’absence de consensus bipartisan, qui est ce réflexe de survie du Système, – absence qui implique une psychologie déchirée, antagoniste, une psychologie d’affrontement systématique à l’heure où le Système a besoin de toutes ses forces.
Cette présence massive du facteur psychologique a pu être mise en évidence dès le départ dans cette affaire, avec un affrontement inouïe de vigueur et de violence autour de l’hypothèse de responsables venus de la droite populiste (type Tea Party, etc.). A côté de cela, les innombrables constructions type-false flag manquent de sel et n’attachent guère l’intérêt, sinon pour montrer souvent que la préoccupation d’une responsabilité d’une “attaque intérieure” est prédominante. L’hypothèse de la responsabilité d’une organisation internationale connectée avec l’affrontement autour de l’islamisme, type-al Qaïda, ne retient guère l’attention des spéculations et des polémiques aux USA même, dans les milieux qui interviennent à propos de l’attentat. C’est essentiellement hors des USA, où l’on continue à croire à la narrative US sur la guerre contre la Terreur, que l’hypothèse est considérée avec intérêt.
On voit que, de ce point de vue, le facteur classique “terrorisme” lié à 9/11 est de plus en plus dépassé et présente de moins en moins d’intérêt pour les polémiques politiques aux USA. Ce que nous évoquions déjà dans notre Bloc Notes du 17 avril 2013 se confirme massivement. Désormais le cas des événements intérieurs US, de la fracture visible à propos de ces événements intérieurs dans plusieurs axes de confrontation (entre conservateurs et progressistes, entre Washington et la population, entre interventionnistes et non-interventionnistes, entre liberal hawks et fiscal hawks, entre partisans et adversaires du “centre”, etc.), désormais tout cela prend le pas sur tout le reste. Des querelles comme celle de la vente et de la disposition d’armes à feu prennent effectivement une dimension politique, idéologique, voire une dimension d’instrument révolutionnaire exprimant ces diverses querelles. (Cette question des armes à feu ne peut en aucune façon être réduit à l’argument humanitaire et sentimental de la sécurité. Elle a sans aucun doute une dimension principielle.) Les fractures psychologiques sont très nombreuses et engendrent les positions radicales.
Ce qui a constitué l’élément le plus remarquable de ces quatre premiers jours depuis l’attentat, c’est le désordre au niveau du système de l’information, et ce désordre tournant effectivement et principalement autour de l’hypothèse d’une attaque terroriste “intérieure”. La chose n’a pas seulement affecté tel ou tel segment des réseaux, ou des tendances confrontées, mais à peu près tous les aspects du système de la communication. Mercredi, le sénateur républicain de Virginie Saxby Chambliss déclarait : «There are a lot of things that are surrounding this that build an indication that it may have been a domestic terrorist.» Le site WSWS.org, dont la constante austérité trotskiste lui fait dédaigner les hypothèses complotistes et autres manigances, mettait néanmoins en évidence (le 18 avril 2013) l’hystérisation de la presse-Système («On Wednesday, two days after two bombs exploded near the finish line of the Boston Marathon, killing three people and wounding 178, the media coverage of the tragedy reached new heights of sensationalism and outright hysteria.») autant que cet aspect de la probabilité d’une attaque terroriste “domestique”, se référant au type de déclaration de Chambliss («[E]ven some congressmen have acknowledged that several factors point to a rightwing domestic terrorist. These include the relatively crude character of the bombs, the lack of any prior threat alert or claim of responsibility, and the timing—on Boston’s Patriot’s Day and federal tax day and the same week as the 1995 bombing of the federal building in Oklahoma City.»)
Évidemment, ce chaos ne manque pas d’échapper aux sites de la droite populiste, sites alternatifs, sites constructeurs de diverses théories complotistes et manipulatrices. («Chaos engulfs Boston as mainstream media can’t get its cover story straight», de Mike Adams sur Natural News, le 18 avril 2013.) Cette atmosphère constitue même une des poutre-maîtresse de la polémique, avec des fausses rumeurs, des conférences de presse du FBI déplacées, des déclarations contradictoires des officiels, etc… Le site Infowars.com s’en donne évidemment à cœur joie, en connexion avec d’autres sites (voir, par exemple, le texte «Obama Covering Up Saudi Link to Boston Bombing? “Person of interest” to be deported after Obama had unscheduled meeting with Saudi Foreign Minister», le 18 avril 2013, ou encore le texte d’18 avril 2013 d’Alex Jones, renforçant celui de Mike Adams : «The media seemed primed to blame the attacks on white right-wing extremists, but as soon as the photos of the middle eastern looking individuals emerged, reports that an arrest had been made were retracted and the FBI cancelled a planned press conference. The whole official narrative behind the Boston bombings is now in complete disarray as a result of these photos being released yesterday on the Internet»).
Quelques cas particuliers sont à signaler dans ces réactions allant dans tous les sens, d’hystérisation ou approchant.
• Les arguments des partisans d’Obama et de la gauche progressiste entretenant une certaine hostilité contre les aventures extérieures du gouvernement US. Comme dans l’analyse de David Sirota, «Let’s hope the Boston Marathon bomber is a white American», sur Salon.com le 16 avril 2013, l’argument est qu’une attaque du terrorisme “extérieur” étant considérée comme une “menace existentielle”, au contraire d’une attaque du terrorisme “intérieur” (“l’homme blanc en colère”), le deuxième cas éviterait des ripostes et des représailles des USA contre divers pays. Évidemment, l’argument n’enchante guère la droite populiste qui dénonce cet étrange mélange de réalisme cynique et de dénonciation idéologique, voire raciste, qui n’est fondée sur aucun élément spécifique.
• Un article sur Yahoo.com (le 16 avril 2013) présente les quatre théories possibles pour l’attentat et, parmi celles-ci, la possibilité d’un montage (false flag) des autorités US, répercutant les thèses complotistes (avec sans aucun doute un ton de dérision, critique et acerbe). Sur PressTV.com, le 17 avril 2013, le Dr. Kevin Barrett, qui a beaucoup bataillé pour la thèse d’un montage de 9/11, constate : «Whatever the truth about the Boston bombings, it seems that the false-flag meme is infiltrating mainstream discourse. And it isn't going to go away . . . at least not until 9/11 and other false-flag crimes are solved, and effective measures instituted to protect the public against the scourge of false-flag terror.»
Nous pouvons donc reprendre la formule : «Whatever the truth about the Boston bombings…», il s’est passé ce qu’il s’est passé, suffisamment pour nous montrer que l’essentiel des événements qui se fait au niveau de la communication est bien complètement intérieur et reflète à la fois l’intensité des désaccords et des affrontements, à la fois les tensions imposées à la psychologie par la répercussion de cette intensité dans le système de la communication. La situation est celle d’un dispositif officiel énorme, proliférant, incoordonné et concurrent, avec des intérêts contradictoires. L’événement du marathon a été l’objet de prolongements complètement inattendus, marquant aussi bien l’impréparation, le désarroi, le désir de manipulation, et la crainte universelle des effets psychologiques induits et des effets produits sur les psychologies. Les USA sont, au niveau du système de la communication, dans un état de désordre civil qui s’active à chaque occasion, dans chaque circonstance, avec une méfiance considérable sinon une haine perceptible, y compris dans le chef du Système, à l’intérieur du Système lui-même. L’attaque de Boston n’a pas interrompu une seconde la guerre politicienne, comme on a pu le constater avec le vote du Sénat, elle l’a même exacerbée.
L’échec principal de la séquence est celui du regroupement bipartisan, de ce qui est pour le Système “réflexe de survie et de surenchère à la fois, – survie par la surenchère”. Le jugement ci-dessous (de Politico.com) est d’un partisan d’Obama, on s’en doute ; la même chose infamante pourrait être dite dans l’autre sens, par exemple contre ceux qui accusent les conservateurs d’être des terroristes ne rêvant que de tirer à la Kalachnikov en vente libre… La question n’est pas celle du terrorisme extérieur mais plutôt celle de la haine intérieure.
«Paul Begala, a former adviser to Bill Clinton who helped shape the White House response to the 1995 attack in Oklahoma City, one of the worst instances of domestic terrorism in U.S. history, doesn’t think Obama can leverage the tragedy — as Clinton did — into a larger argument for a national coming-together. “It really broke a fever of anti-government hatred back then,” he said. “Those were not halcyon days, they may have been more partisan, in some respects than today — Republicans were trying to impeach the president and put his wife in jail… But it brought people together… I think the hatred of Obama is so strong right now… They have a reaction to this president, no matter what happens.”»
«Whatever the truth about the Boston bombings…», il est devenu évident que le phénomène psychologique des effets de ce qu'on nomme “terrorisme” a totalement supplanté le phénomène du “terrorisme” lui-même. L'attaque de Boston, la deuxième attaque importante aux USA après 9/11, a renversé complètement l'ordre des facteurs qui caractérisèrent 9/11. Désormais l'événement s'efface derrière ses effets de communication, donc ses effets sur la psychologie. C'est une confirmation de plus que nous avons changé d'“époque” par rapport à 9/11, et une invitation impérative à suivre l'évolution de la situation selon cette référence.