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18577 mai 2014 – Nous relevons diverses nouvelles, déclarations, interprétations, etc., qui, autour du chaudron bouillonnant et qui continue à bouillir de l’Ukraine, conduisent à observer une certaine évolution des pays du bloc BAO et assimilés... Nous aurions pu écrire, pour faire à la fois plus précis et plus simple : “une certaine évolution de la stratégie du bloc BAO”.
Mais il faut bien constater que 1) l’emploi du terme “stratégie” est singulièrement mensonger, voire outrageant, car rien, absolument rien, ne peut prétendre approcher une conception assez élaborée pour qu’on puisse la qualifier de “stratégie” ; et 2) l’emploi du terme “bloc BAO”, dont nous faisons grand usage, dans ce cas mérite d’être nuancé puisque les diverses nouvelles au sens large montrent des nuances importantes, sinon très importantes entre certains d’entre eux, autant que des sinuosités dans l’organisation qui jusqu’alors appelait le “monde libre” aux armes, sabre au clair, face à l’invasion russe qui ne faisait aucun pli (dito, l’OTAN) et devait confirmer l’infamie poutinienne.
Détaillons, en les présentant succinctement, voire en les commentant, divers faits qui vont nourrir notre appréciation... Là-dessus, nous serons conduits à aller bien au-delà, pour constater que la crise ukrainienne s’installe, se structure, en Ukraine même, autour de l’Ukraine, entre observateurs-acteurs extérieurs, etc.
Les relations entre les USA et l’Allemagne, désormais institué principal pays européen et perçu comme leader de l’UE en même temps que producteur d’une politique nuancée vis-à-vis de la Russie, ne sont pas des meilleures. On l’a constaté lors de la visite de Merkel à Washington le 3 mai. Le climat général de ces relations reste empoisonné par la crise Snowden/NSA ; Merkel conserve une position très ferme face aux USA et n’est aucunement satisfaite par les négociations en cours avec les USA pour modifier la situation des diverses activités de renseignement et de surveillance dont elle-même a eu à souffrir. (On a pu percevoir cette mésentente et cette mauvaise humeur par des interférences visibles entre les deux dirigeants, lors de leur conférence de presse commune.)
Ce mauvais climat a donc favorisé une mésentente déjà latente sur le principal sujet de cette rencontre qui était bien entendu l’Ukraine. Un texte de DEBKAFiles du 3 mai 2014 résumait bien ce climat et ce désaccord, et un extrait en donnera l’essentiel...
«It was obvious that Obama and Merkel were far from being in accord on Ukraine and on how Putin should be handled. Neither Merkel nor the German BND spy agency subscribes to Obama’s unquestioning backing for the interim government in Kiev. And on Friday, they deeply resented the fact that on the day of Merkel’s Washington visit, the Kiev regime was allowed to launch its most serious military offensive against pro-Russian militias to date, starting in Slavyansk and spiraling Saturday into heavy fighting 15 kilometers away in the eastern town of Kramatorsk and other places.[...]
»The German chancellor for her part viewed the timing of the Kiev offensive as an American attempt to dictate to Berlin and Europe its policy of harsh, unequivocal confrontation with President Putin – when she had come to Washington to urge Obama to start listening to the Russian president instead of turning a deaf ear...»
En effet, des indications du plus haut niveau, du côté allemand, témoignent d’une irritation grandissante pour la politique “va-t’en-guerre” des USA en Ukraine. Cette politique est déployée avec un succès extrêmement mitigée comme nul n’en ignore, notamment parce qu’elle recycle comme sempiternellement toujours les mêmes erreurs des USA depuis 9/11 dans toutes leurs entreprises bellicistes. D’une façon générale, elle contribue à accroître la tension, tandis que l’UE se trouve de plus en plus effacée, sinon paralysée par la diversité, voire les contradictions des positions des pays-membres. Il y a déjà eu une amorce formelle de tentative pour instituer de facto une situation où Merkel prendrait le leadership européen et entamerait des négociations sérieuses avec Poutine, mais cette tentative a été sabotée par les pressions des USA et leurs relais au sein de l’UE. Il n’est pas exclu que les nécessités de la situation conduisent à nouveau à tenter d’établir effectivement un tel schéma.
Certes, divers commentateurs ont vu et verraient dans un leadership formel allemand de l’UE une simple “courroie de transmission” des USA, mais notre analyse diverge complètement de cette approche. Il ne s’agit pas non plus, selon nous, d’une prise en main formelle de l’Europe par l’Allemagne, parce que nous n’en sommes plus à cette sorte de manœuvres à l’heure où “la maison brûle” ; nous en sommes au mesures d’urgence, aux tentatives de calfeutrer les voies d’eau du Titanic postmoderne qu’est notre “bloc”. (Choisissez l’image qui vous importe, le feu ou l’eau, la situation est la même.)
De toutes les façons, une telle “prise en mains” le serait par défaut, évidemment, à cause de l’absence de certains, et notamment du principal acteur naturel en Europe capable de porter une politique forte et indépendante. Mais l’on sait que la France est dans une position à la fois misérable et basse, bien plus encore qu’avec Sarkozy dont on doit bien rappeler (on lui doit cela) le rôle actif et positif qu’il joua en août 2008, assurant le leadership européen dans un bon sens lors du conflit entre la Russie et la Géorgie.
La politique du président-poire, elle, peut être résumée par ses confidences faites à Jean-Jacques Bourdin, de RTL, – d’abord à l’automne 2013 («Avec Poutine, je me heurte à un mur»), puis hier, en marge de l’interview du même président-poire par le même Bourdin et constatant avec horreur que les choses avancent («Le mur avance»). Comme Hollande n’est pas un passe-murailles, il recule, au moins dans sa compréhension, et de la crise, et de Poutine et de la Russie, et du reste, – ce pauvre homme ne cesse de reculer à mesure qu’avance son quinquennat.
On signalera une analyse du site Moon of Alabama (Moa), une des bonnes adresses de l’internet, donnant, le 4 mai 2014, une perception complètement acceptable de la situation en Ukraine, du point de vue de la politique qu’y conduisent les USA. Pour MoA, le but US est de pousser la Russie à intervenir en Ukraine russophone pour pouvoir mieux la mettre en accusation, l’isoler et l’affaiblir dans l’embourbement qu’on imagine. (Ce pourrait être une sorte de remake de l’Afghanistan-1979, dont on sait que Brzezinski en avait fait un piège, en y finançant les islamistes quelques mois avant l’intervention soviétique, – justement causée par cette initiative, et donc signe du parfait fonctionnement du piège [voir le 31 juillet 2007].)
MoA estime, assez justement à notre sens, que cette “stratégie” est d’ores et déjà un échec, d’abord parce que la Russie se garde bien d’intervenir ; ensuite, et cela nous intéresse particulièrement, parce que l’unité antirusse imposée par les coups de marteau-pilon de la narrative originelle du bloc BAO/USA se dissout de plus en plus au rythme de la fatigue évidente du marteau-pilon et de son efficacité à mesure. Cela diversifie les analyse et les réactions des uns et des autres et laisse la fine “stratégie” US devant un seul “choix” (!), – “choix” connu, apprécié, célébré, et finalement accepté commune fatalité inéluctable, – le choix de l’entretien du désordre, des vertus duquel devrait surgir la situation victorieuse tant attendue... On en parle depuis quinze ans, de cette “stratégie”-là, et l’on décompte comme le petit Poucet fait des cailloux, les catastrophes qu’elle produit avec une régularité remarquable.
«Second: Many people in Europe have recognized the nefarious U.S. scheme and are protesting against their politicians' slavishness in following the U.S. lead. The political pressure against Russia bashing is building. Every pro-NATO/anti-Russian report in the media, and there are lots of them, gets trashed in the comment sections. Some of the European elite are openly turning against the U.S. induced anti-Russia propaganda. Even the most staunch transatlantic tabloid in Germany, Bild, today reports[...] that the CIA and FBI with dozens of agents are running the show in Kiev. The report is based on “German security sources” which lets me believe that the German government is looking for ways to counter Washington's moves. The German Foreign Minister Steinmeier just called [...] for a second Geneva conference to solve the situation.
»Without Russian intervention and without German support the U.S. campaign against Russia is unlikely to reach its [...] target of isolating Russia. [...] What is left to do then for Washington is to create more chaos in Ukraine and to hope that somehow out of total chaos some new chance may arise to stick it to Russia. For lack of real direction that strategy is also unlikely to succeed.»
Là-dessus vient s’inscrire un événement somme toute inattendu, qui semble confirmer ce qui précède, mais d’une façon originale. Il s’agit du changement complet d’analyse du chef militaire des forces intégrées de l’OTAN, le général de l’USAF Breedlove, chef de l’European Command et SACEUR. EUObserver signale son intervention lors d’une conférence à Ottawa, dans un article du 7 mai 2014, et la nouvelle annoncée par Breedlove : la Russie n’envahit plus l’Ukraine !
«Nato has changed its assessment of the Ukraine crisis, saying Russia is more likely to foment rebellion than to invade. The alliance's military commander, US general Philip Breedlove, told a conference in Ottawa on Monday (5 May): “Today I would tell you I don't think that's [invasion] the most likely course of action ... I think now that [Russian leader Vladimir] Putin may be able to accomplish his objectives in eastern Ukraine and never go across the border with his forces.” “Now I think probably the most likely course of action is that he will continue doing what he's doing – discrediting the government, creating unrest, trying to set the stage for a separatist movement.”
»He noted that Russian special forces are probably operating in east and south Ukraine, however. “Remember that Putin denied their presence and now he has admitted to their presence in Crimea. The same thing will come out of Ukraine as time rolls out.”»
La confidence du général Breedlove en a surpris plus d’un, y compris parmi les fidèles de la narrative bruxelloise UE-OTAN. On n’est pas habitués, dans ces milieux, à des contrepieds de cette ampleur, qui bouleversent à ce point le scénario original. (Bruxelles2 du 6 mai 2014 titre : «Le commandant en chef de l’OTAN change d’avis comme de tee-shirt» et débute son texte par une ironie qu’on pourrait juger, si on avait l’esprit caustique, ce qui n’est pas tout à fait notre cas, dépitée et enfantine : «L’impréparation au sommet semble la règle au commandement en chef de l’OTAN si on en croit les dernières déclarations du général Phil Breedlove, commandant des forces US en Europe et commandant en chef de l’OTAN (SACEUR pour les intimes). Zut ! les “Rouges” ne viennent plus...»)
Ce changement de perspective du SACEUR pourrait être interprété de diverses façons, si l’on voulait s’attarder aux hypothèses. Pour notre compte, nous observerions sans trop nous forcer que cette évolution de l’évaluation qui tend à écarter dans tous les cas la possibilité d’un affrontement avec les Russes ne devrait pas être faite pour mécontenter la direction du Pentagone (voir le 5 mai 2014), notamment les militaires, jusqu’à envisager la possibilité que le général Dempsey ait exhorté, en bon camarade, le général Breedlove à “revoir sa copie”, comme l’on dit. Par contre, – mais cela, justement, n’est pas nécessairement mal vu par le Pentagone qui n’est certainement pas adversaire des implantations durables qui renforcent sa puissance bureaucratique, – Breedlove a suggéré avec insistance que des forces de l’OTAN (entendez : US) soient stationnées en permanence dans certains pays d’Europe de l’Est membres de l’OTAN, et proches de la Russie bien sûr. D’une façon générale, c’est suivre la politique d’implantation du Pentagone déjà développée avec certains sites du réseau des missiles antimissiles (BMDE).
Un complément à ce tableau général nous est donné par ZeroHedge.com, le 5 mai 2014, citant deux nouvelles venues de Moldavie et de Lettonie. Il y a l’état d’alerte décrétée par la Moldavie à cause des troubles en Ukraine, particulièrement à Odessa, et d’autre part l’anxiété exprimée par la direction de la Lettonie, notamment par le ministre de la défense, selon un reportage du Walll Street Journal le 5 mai 2014. Tyler Durden, de ZeroHedge.com, écrit :
«The activity across the entire Eastern European region is starting to rattle the nerves of more than just the well-meaning sanctionsers in Washington. Today saw Moldova: “Moldova puts its borders on alert citing ukraine unrest” (AP) [...] And then there is its heavily Russian Baltic neigbor which, as WSJ reports, is sharply divided... “The society has fear... We know what it means to be under Russia.”
»Both nations are also extremely divided along ethnic Russian lines and leadership is gravely concerned that any further gains by a pro-Russian force in Ukraine will either a) spill over physically into their nations; and/or b) instill confidence in the deeply divided nations’ Russian-speakers...»
Le tableau est contrasté comme il se doit et montre des tendances contradictoires. Encore n’a-t-on pas dit un mot de la situation interne de l’Ukraine, dont nul n’ignore qu’elle est caractérisée par un désordre grandissant et des affrontements en constante aggravation, au point où l’on pourrait parler d’une évolution significative. En une semaine, on semble en effet être passé d’une phase qu’on pouvait encore qualifier en paraphrasant l’expression fameuse de “drôle de guerre civile”, aux prémisses de la véritable “guerre civile”. C’est l’analyse de Jason Ditz, de Antiwar.com, le 7 mai 2014...
«A week ago, both sides seemed to figure they had the other outfoxed, with the Ukrainian military figuring the protesters would eventually capitulate and the protesters figuring the Russian troops deployed just across the border would prevent Ukraine’s ramshackle military from trying anything too aggressive against them. Both were wrong.
»Talks were looking less and less likely, and now seem virtually impossible, with the government ruling out letting the protesters attend the talks at all, and Russia ruling out participating without them. [...] A civil war seems not only possible, but increasingly difficult to avoid.»
C’est-à-dire que la crise ukrainienne, tant à l’extérieur de l’Ukraine avec ses multiples extensions dans de multiples domaines, qu’en Ukraine même avec l’évolution qu’on a mentionnée, cette crise semble acquérir une structuration solide et décisive. Cela ne signifie pas du tout une situation figée, dont on peut espérer qu’on finirait par la contrôler simplement par l’aspect passif et auto-restrictif des événements, mais au contraire une situation fluide évoluant selon des structures solides, à l’extérieur comme à l’intérieur ; et situation dont il semble de plus en plus impossible de parvenir ne serait-ce à une apparence de contrôle, qui prend le dessus sur toutes les tentatives humaines en cours, soit pour réduire la crise, soit pour la modifier décisivement en favorisant son extension.
Même l’idée d’une intervention russe, qui semblait l’événement explosif le plus menaçant devant l’aggravation de l’aspect intérieur de la crise, et un événement qui apporterait un changement radical, même cette possibilité semble écartée. On dirait ainsi que la crise ukrainienne a trouvé “ses marques”, ses domaines, – bref, ses structures, répétons le mot, – et qu’elle s’y installe.
Cela ne signifie nullement qu’elle n’ait plus la dangerosité qu’on lui a vue dès son déclenchement, bien au contraire. Si on la compare à la crise syrienne, idée qui vient souvent à l’esprit, on observe une “syriannisation” de la situation intérieure, mais, par contre, une situation extérieure notablement différente. Avec la Syrie, tous les grands acteurs disons extérieurs au théâtre central se regroupaient autour du champ de bataille, qui pour se quereller, qui pour coopérer, qui pour changer de camp, qui pour négocier, etc. Mais ces acteurs-là, de l’Arabie, de la Turquie, du Qatar, à l’Iran, à la Russie, au bloc BAO, etc., restaient dans des limites de contrôle de leur propre situation. Ils agissaient comme observateurs-acteurs indirects, avec tous les aléas, les tentatives stabilisatrices, les montages, les briganderies et les actes de déstabilisation qu’on sait. Mais ils n’étaient pas impliqués d’une façon directe irréversible, ni ne voyaient leurs propres positions bouleversées.
Le paysage autour de l’Ukraine est complètement différent. Les observateur-acteurs ont eux-mêmes leurs propres positions qui varient, leurs propres forces et leurs propres faiblesses, leurs intérêts, une certaine absence d’unité qui ne fait que grandir (cela, pour les pays du bloc BAO) et ils sont d’une certaine façon partie prenante active de la crise ukrainienne, souvent dans leurs propres domaines qui est hors du seul schéma ukrainien. Cela signifie que, contrairement à la crise syrienne qui menaçait certes de déstabiliser ou de déstructurer certains de ces “observateurs-acteurs” mais sans passer à l’acte aussitôt (et pas davantage aujourd’hui), les observateurs-acteurs de la crise ukrainienne sont eux-mêmes confrontés à des risques spécifiques de déstabilisation et de déstructuration. Avant même de devenir éventuellement et complètement une guerre civile (“syriannisation”) en Ukraine même, la crise ukrainienne c’est déjà bien plus que l’Ukraine.
La cause, bien entendu, est évidente, elle est écrasante, elle est omniprésente, mesurant la folie et l’irresponsabilité de ceux qui se sont laissés entraîner dans le flux de la mise en place brutale des conditions de cette crise, ou qui y ont participé directement. La cause, c’est la Russie, parce que la Russie, malgré tous les graphiques des experts financiers et tous les éditos du Guardian, est une puissance d’un poids formidable, une des poutre-maîtresses de l’organisation du monde, et qu’on ne presse pas une telle entité dans ses œuvres les plus vivres et les plus intimes sans prendre ce risque de faire de la crise ukrainienne un détonateur pour “bien plus que la crise ukrainienne”...
Si certains semblent commencer à s’en aviser, d’autres, très nombreux, experts, diplomates, continuent à poser un regard d’aveugle entouré d’une perception d’autiste sur cette réalité fondamentale. Cela contribue bien entendu, encore plus, à cette expansion parallèle, sur plusieurs étages et dans plusieurs domaines de la “crise-ukrainienne-c’est-bien-plus-que-la-crise-ukrainienne”. Donc, la situation est plus grave que jamais, plus ouverte que jamais vers des territoires inconnus où pourraient se développer et proliférer la phase fondamentale, la phase peut-être ultime de notre crise générale, de la crise d’effondrement du Système.
Il nous faut désormais apprendre à vivre avec la crise ukrainienne, non plus comme s’il s’agissait d’une crise de plus, ni même d’une crise de plus prétendant au titre de “crise haute” (qu’elle a naturellement) ; il faut s’habituer à vivre avec la crise ukrainienne comme étant un des fondements des relations internationales, de l’évolution de la situation, etc., et cela au cœur même de la zone où convergent toutes les puissances. La crise ukrainienne est désormais notre avenir, comme elle pourrait être le basculement général, décisif et eschatologique de notre avenir ; elle est notre avenir et elle fera de notre avenir ce qui lui plaira.
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