Un commentaire est associé à cet article. Vous pouvez le consulter et réagir à votre tour.
1006Des informations sont diffusées sur ce qui pourrait être un projet très intéressant de la présidence Obama, que l’AFP rapporte le 8 novembre. Il s’agirait, pour Obama, lorsqu’il sera à la Maison-Blanche, d’utiliser l'énorme réseau Internet mis en place par son équipe durant la campagne électorale, alors pour organiser le soutien de sa campagne, dans ce cas pour organiser une information directe, voire une mobilisation populaire pour soutenir certains de ses projets.
«Get ready for White House 2.0. That's what many are expecting when President-Elect Barack Obama becomes President Obama in January and puts the power of his unprecedented Internet operation to work in the Oval Office. Obama relied heavily on the Web for his victory over John McCain – from organizing volunteers to fundraising to communicating – and expectations are high he will turn to the Internet again to further his White House agenda.
»“A lot of people are speculating,” said Julie Germany, director of George Washington University's Institute for Politics Democracy & the Internet. “Will an Obama administration use its vast back-end system, its database, all of the online communities it developed, to actually mobilize advocacy?” “It could, for example, email or text message or call people who live in certain districts to get them to lobby their senators and congressmen on issues that the Obama administration cares about,” she said.
»Micah Sifry, co-founder of techpresident.com, a blog about politics and the Web, thinks it will – or at least try. “By giving people a sense that they really do have a stake and a say they will be much more motivated to do things in support of his legislative agenda because they'll feel like it's their agenda too,” Sifry said. “He is going to learn, either by succeeding or failing at this, that the more he partners with his supporters the more power he will have,” he said. “The more he simply tries to push a message at them and make them do something the less power he will have,” Sifry added.
»Obama's first moves after winning the election would indicate that he plans to not only mobilize his faithful but also listen to them. In an email sent to millions of supporters on election night, Obama thanked those who gave their “time, talent, and passion to this campaign.” But, he added, there was still “a lot of work to do" and he would "be in touch soon about what comes next.”»
Cette nouvelle est d’un intérêt considérable pour notre hypothèse constante d’Obama en “American Gorbatchev”, encore rappelée récemment. Comme nos lecteurs peuvent le lire dans les différents textes référencés, l’action de Gorbatchev s’exerça essentiellement, dans sa partie la plus explosive, dans le domaine de la glasnost, en prenant des voies contournant le système, dans une sorte d'“action périphérique”, notamment avec des contacts avec le public pour l’inciter à faire entendre sa voix. On observe combien le système envisagé par Obama est, en substance, complètement similaire, l’électronique en plus, – parfaitement défini dans cette hypothèse comme du “gorbatchévisme électronique”. La chose a tout son sens aux USA, par ce moyen, dans la mesure où les Américains sont habitués notamment à exercer des pressions directes sur leurs élus par envoi de courriers, ce qu’Obama voudrait susciter en telle ou telle occasion.
Peu importe pour l’instant les dossiers qu’Obama a à l’esprit pour une telle action, s’il en a. L’important est qu’il ait à l’esprit de disposer d’un tel moyen, ce qui implique qu’il appréhende des résistances du système et cherche à disposer d’un moyen de les réduire.
Certains experts apportent tout de même de sérieuses réserves. L’une d’entre elles est que, si un tel moyen révolutionnaire était activé et marchait effectivement, le président Obama disposerait certes d’un pouvoir exceptionnel mais il courrait lui-même le risque de devenir prisonnier de ces soutiens populaires, voire poussé dans certains aspects de sa politique par eux. C’est effectivement le cas et cela poursuit le schéma hypothétique du “gorbatchévisme électronique”: Gorbatchev, lui aussi, fut poussé par le mouvement qu’il avait déclenché, et bientôt dépassé par lui, mais obligé de le suivre parce que ce mouvement l’entraînait dans la logique qu’il avait lui-même déclenchée. Ainsi alla-t-on jusqu’à l’implosion du système, ce que Gorbatchev n’avait pas voulu spécifiquement mais qu’il avait irrésistiblement déclenchée. La perspective hypothétique ne diffère pas dans le cas d’Obama, dans le cas évoqué avec l’hypothèse du “gorbatchévisme électronique”.
Mis en ligne le 10 novembre 2008 à 09H31
Forum — Charger les commentaires