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1163Un sondage de l’hebdomadaire Time s’attaque à la situation créée par Occupy Wall Street (OWS) aux USA. Il donne des résultats très encourageants pour le mouvement, et intéressants dans le contexte d'opinions comparatives. Dans la même enquête, on a posé la question de la popularité d’Obama et celle de Tea Party, et OWS est évidemment largement en tête ; c’est cet aspect comparatif direct du sondage qui donne sa valeur au sondage. (La question de la “valeur scientifique” des sondages n'est pas utile ici. Nous parlons en termes symboliques, et l'effet est de cet ordre.)
RAW Story du 13 octobre 2011 commente la nouvelle en mettant l’accent sur les positions respectives de OWS et BHO, ce qui n’est guère mis en évidence par ailleurs. CommonDreams.org du 13 octobre 2011 donne aussi la nouvelle, mais en ne mentionnant que la plus grande popularité de OWS par rapport à Tea Party, et rien par rapport à Obama. On préférera en l'occurrence la version de RAW Story, qui est exposée avec insistance par le site, dans ce cas par rapport à la presse-Système.
«A poll by Time released Thursday, which asked participants’ opinions on President Barack Obama’s job performance, the impact of the tea party and views of “Occupy Wall Street,” contains a startling révélation that the national press hasn’t quite pieced together yet: the “Occupy Wall Street” protesters have a higher approval rating than President Obama. The poll’s figures show that President Obama has an approval rating of just 44 percent, with 50 percent disapproving and six percent not sure. That stands in contrast to the 54 percent who say their opinion of “Occupy Wall Street” is either “very favorable” (25 percent) or “somewhat favorable” (29 percent).
»Comparatively, the tea party, which has essentially become the Republican Party’s attempt at a populist movement, only has a 27 percent approval rating, with just eight percent being “very favorable” and 19 percent being “somewhat favorable.” Overall, the poll found that 65 percent of respondents believe the tea party had either a “negative impact” (40 percent) or very little impact at all (25 percent).»
Dans notre phrase ci-dessus, notre “évidemment” (“…et OWS est évidemment largement en tête”) se réfère à ce qu’on nommerait “l’air du temps”, la dynamique perceptible autour du mouvement OWS, qui lui sont aujourd’hui éminemment favorables et qui ne cessent de gagner dans ce sens. C’est un facteur extrêmement important que cette dynamique pour un mouvement qui a “bénéficié” d’une énorme publicité médiatique, mais très largement dans un sens négatif : d’une part, la critique idéologique réflexe typique aux USA de l’aspect “désordre” lié au réminiscence des désordres “gauchistes” ou autres des années 1960, d’ailleurs largement hypothétique et biaisée par rapport à la constitution extrêmement diverse et bigarrée du mouvement ; d’autre part, la critique qui se veut “réaliste“ de l’absence de programme concret, de structuration, d’objectifs précis du mouvement. C’est un facteur encore plus important que cette dynamique se reflète de façon positive dans le sondage, malgré les aspects négatifs et critiques de la publicité faite autour de OWS.
Les résultats de ce sondage posent un problème extrêmement complexe aux démocrates et à Obama, – à Obama surtout, qui se trouve dans la position symbolique, dans ce sondage, d’être distancé en popularité par Occupy Wall Street. (Le rapport avec Tea Party est de moindre importance, parce que, d’une part, ce mouvement n’a jamais atteint une très grande popularité et a joué sur son activisme plus que sur le simple apport de sa notoriété médiatique très importante ; parce que, d’autre part, avec le surgissement de OWS, le rôle que doit jouer Tea Party dans l’entreprise objective générale de l’attaque antiSystème, non ou mal réalisée comme telle par les acteurs, est en train de se réduire considérablement.)
Le problème OWS pour les démocrates et pour Obama va se préciser dans les prochains jours avec la perception d’un certain durcissement des conditions du mouvement, en même temps que la poursuite de son extension. Il y a les appels pour une journée mondiale de protestation, demain, dans le monde entier par définition ; il y a l’annonce par le maire de New York que le parc où se trouve OWS à Wall Street doit être évacuée “temporairement” pour permettre son nettoyage, et le refus d’obtempérer d’OWS, estimant que ce “provisoire” pourrait être définitif. Question pour les démocrates, et pour Obama, en forme de dilemme : laisser faire sans intervenir d’une façon générale et affaiblir de plus en plus la possibilité de pouvoir tenter de bénéficier de la dynamique OWS pour les élections, ou bien intervenir dans le sens d'un soutien marquée à OWS ? Question posée, loin, très loin d’être résolue…
Mis en ligne le 14 octobre 2011 à 07H07