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1824Tentative de portrait du nouveau président US. Un “homme politique postmoderne”, d'une génération dont les convictions sont réduites au conformisme mais féru d'action et de communication. Dans le système en crise, des surprises sont possibles.
Il a tout pour faire un grand parmi les people, un symbole, un politique de haut niveau, un maître suprême de la communication, – bref, un homme de son temps, ayant poussé à l’extrême l’utilisation des opportunités de son temps. Sa carrière est également exemplaire à bien des égards, qui commence à être connue et archi-connue. Mais on ne peut s’arrêter là.
Barack Obama est un peu à l’image du Français Sarkozy, et peut-être du Russe Medvedev, comme membre de cette nouvelle génération d’hommes et de femmes politiques des temps de la postmodernité en crise, – parfaitement postmoderne et complètement en crise à parts égales, mais successives plutôt que simultanées... L’archétype du domaine est un personnage à la carrière brillante, pleine de brio, exploitant tous les avantages du système, carrière presque parfaite en un sens et sans véritable embarras de conviction ou de dessein à long terme, avec toute son énergie consacrée à l’action, et avec une dialectique qui renvoie à l’action plus qu’à la pensée. Tout juste, pour le dessein, a-t-on conscience d’un fort bon “plan de carrière”, sans fausse note, pour aboutir à l’échelon suprême, disons “comme dans un fauteuil”; de ce point de vue, qui prend garde de ne pas heurter le conformisme du système de la modernité, les usages, le catéchisme des diverses “valeurs morales” et ainsi de suite. Mais on s’arrête là, la plume un peu épuisée, pour aussitôt se rappeler que l’on parla, un peu plus haut, de leur appartenance à la modernité en crise.
...En effet, “l’échelon suprême” est, pour eux, la sortie du parcours conforme de la postmodernité et l’entrée dans le système de la modernité en crise. Aussitôt la clarté un peu indécente du parcours conformiste s’assombrit, le mystère envahit le personnage. Si l’on sait d’où il vient et ce qu’il fut, l’on se demande s’il s’agit de la mesure de ce qu’il deviendra. Cette génération qu’on croyait être celle de la postmodernité verrouillée devient la génération de la postmodernité confrontée à sa propre crise comme on se découvre en se regardant dans un miroir.
Le 5 novembre, Tom Engelhardt, éditeur du célèbre site TomDispatch.com, un homme qui n’a pas froid aux yeux et assure sa mission de “dissident” de l’information avec alacrité, nous retrace ce souvenir de la convention démocrate de 2004. C’est le moment où le candidat désigné, le sénateur John Kerry, introduit devant la foule un peu distraite le keynote speaker, un jeune Africain-Américain, comme l’on dit sur un ton respectueux, de l’Etat de l’Illinois, capitale Chicago. Engelhardt rapporte ce qu’il vit et ressentit:
«All I can say is that I’ve never been in a crowd so electrified. It was visceral, as if the auditorium itself had suddenly come alive. I felt it as a pure shot of energy coursing through my body. Like others in that vast arena, I simply didn’t know what hit me. When it was over – and it took a long time for that surging din to ebb – when I could finally shout into a cell phone, I called my daughter, who, by an odd coincidence, was in the nosebleed section of the same arena with a camera crew. What I said to her (and then repeated to a friend in another call soon after) was: “I know this is going to sound ridiculous but I think I just heard a future president of the United States.”» Ainsi Barack Obama commença-t-il son destin national, après une jeunesse studieuse et tactiquement habile dans la pratique de l’excellence. (Pour nous rassurer, Engelhardt nous renvoie à une de ses chroniques de l’époque, qui témoigne effectivement de cette impression prophétique.)
Deux ans et des poussières plus tard, avec les élections législatives du
Dans ces temps où il importe, non seulement de se détacher de lot mais d’en détacher son identité même, faire partie d’une minorité quelconque semble devenu une vertu. L’une est femme (Ségolène), l’autre Africain-Américain. Nous ferons une hypothèse dans ce sens pour la victoire d’Obama dans les primaires. Une victoire d’Hillary Clinton dans ces primaires paraissait assurée jusqu’à la fin de 2007. Il s’agissait bien d’une femme mais l’érosion de sa position commença en même temps qu’on commençait à mettre en avant, de plus en plus nettement, son expérience, son alacrité, son poids politique, son assurance, sa position dans l’establishment, – bref, tout ce qui caractérisait les “hommes politiques” à l’influence la plus affirmée; ceux, justement, dont le public ne veut plus («...when those with experience are perceived to have got the US into such a mess»).
Lorsque débutèrent les primaires, l’affaiblissement de l’“image” d’Hillary Clinton se marqua immédiatement par une victoire d’Obama sur elle dans l’Iowa, le 3 janvier 2008. Le paradoxe est que ce qui fut constamment retenu comme un désavantage (sa condition d’Africain-Américain) fut peut-être, dans tous les cas en partie, un avantage pour Obama. La “différence” qui avait favorisé Hillary mais qui s’était érodée avec son renforcement de “femme d’expérience” représentant l’establishment, aurait joué désormais pour Obama. Noir, jeune, prétendument sans expérience mais avec assez de qualités exceptionnelles de charisme, de caractère et d’intelligence pour emporter l’adhésion, – voilà qui faisait l’affaire.
Certes, il faut garder à l’esprit les conditions de cette victoire, que nous avons déjà (voir notre rubrique de defensa du 10 novembre 2008) résumée dans sa substance en utilisant une formule de Cook, et en substituant le nom d’Obama à celui de Jindal, et celui des USA à celui de la Louisiane: «If [USA wasn’t] in such bad shape, [Obama] almost certainly could not have won.» La victoire d’Obama est exceptionnelle mais elle l’est d’une façon circonstancielle, elle n’est rien en elle-même parce qu’elle n’est qu’une conséquence. Elle ne “change pas l’Histoire”, comme on a été si prompt à l’écrire, parce que nous cédons à la croyance dans l’ivresse des symboles que nous inventons. C’est la situation qui est exceptionnelle et, par conséquent, la logique même conduit à ce que la victoire électorale qui sanctionne cette situation soit elle aussi “exceptionnelle”, ditto celle d’Obama.
Cela nous pose ainsi un problème particulièrement important et intéressant, qui concerne l’identité même, la psychologie d’Obama. Dans ce tableau, où les extrêmes se côtoient, où un événement exceptionnel (sa victoire) peut être aussi apprécié comme sans substance sans pourtant qu’il soit dénié à Obama les qualités également exceptionnelles qu’il a montrées, comment s’y retrouver? Comment mettre un peu d’ordre dans ce désordre («...into such a mess»)?
Ce sont sans aucun doute les primaires qui ont permis de mieux apprécier la personnalité de Barack Obama. On l’a déjà, dit, – sa puissance oratoire, son charisme, une espèce de magnétisme, tout cela est apparu éclatant. Tout cela était d’ailleurs évident dès 2004, comme en témoigne Engelhardt («All I can say is that I’ve never been in a crowd so electrified. It was visceral, as if the auditorium itself had suddenly come alive. ..»). Cette exceptionnalité d’Obama, – bien réelle cette fois, car complètement autonome de l’exceptionnalité de la situation, – apparut si forte, si frappante, qu’elle suscita très vite des commentaires soupçonneux, qui n’ont plus rien à voir avec la race ou avec la jeunesse de l’homme. La sûreté de soi, ce que certains croient distinguer comme de l’arrogance, ajoute encore au tableau. Le 22 février, Jonah Goldberg écrit sur le site de National Journal: «I think one of the things that is decidedly fascistic, or at least just a bad idea, is looking for silver bullets. You know, when Barack Obama campaigns, he’s basically saying, ‘I’m a silver bullet. I’m going to solve all your problems just by electing me.’ FDR, Hitler, all these guys, they basically said, ‘All your problems can be solved.’”» Le 24 juillet, l’ancien speechwriter de Nixon et de Ford fait la même comparaison, en ajoutant Mussolini et Evita Peron. Les jugements de cette sorte abondent.
Le cas est décisivement renforcé par la substance du discours d’Obama pendant les primaires, ou plutôt son absence de substance. “Yes, we can” et “change” étaient les mots-clefs de ce discours, qui sembla lui-même finalement se réduire à eux seuls. Durant la période finale (septembre-novembre), le propos changea mais dans des circonstances qui ne sont nullement décisives pour le jugement qu’on développe ici. Cette période est celle de la rupture selon un schéma qu’on a présenté dans ces colonnes (rubrique de defensa, 10 novembre). Depuis le 15 septembre, la crise écrase tout le reste, imposant ses contraintes et dirigeant les pensées. Cela vaut évidemment pour la campagne électorale; ce n’est plus Obama qui parle, c’est Obama-conduit-par-les-événements. Auparavant, en juin, il s’est aligné sur les grands axes du système pour verrouiller sa nomination au parti démocrate. La séquence la plus révélatrice est bien celle des primaires.
Loin de nous l’idée de nous prêter à l’habituel procès en sorcellerie (le fascisme). Nous ne sommes plus dans ces temps incantatoires et la situation est autrement sérieuse, – elle est eschatologique. Mais pour tenter de comprendre l’homme, il faut en passer par ces bagatelles idéologiques qui meublent les conversations de salon et les conventions des partis politiques. Il reste que le discours politique général d’Obama manque de substance. Il n’a pas de programme arrêté durant les primaires, qui sont le moment de la campagne où l’on peut juger réellement des intentions d’un candidat d’un des deux partis officiels dans le système de l’américanisme. (Dans la dernière phase de septembre-novembre, le candidat est ligoté dans les rets de son parti.) Nous ne dirons pas que c’est nécessairement un mal mais nous voulons nous en tenir ici au constat que c’est un fait dans la démarche d’Obama. La soi disant “inexpérience” du candidat pourrait être également un trait de sa nature elle-même. (Steve Clemons avait relevé en décembre 2007, sur son site The Washington Note, qu’en une année passée à la tête de la sous-commission des affaires européennes de la commission des affaires extérieures du Sénat, Obama n’avait pas organisé une seule audition. En fait d’“inexpérience”, on parlerait plutôt de désintérêt pour un sujet qui aurait pourtant pu justement lui donner quelque expérience.)
C’est à ce point que nous vient la tentation d’une autre comparaison américano-française. Nous passons de Ségolène à Sarko. C’est pour noter quelques traits communs avec le président français, en campagne aussi bien que dans ses fonctions. On trouve le même dynamisme de l’action politique sous toutes ses formes, le même goût pour l’acte de communication politique. Les personnalités sont sans aucun doute différentes, moins de contrôle de soi chez Sarkozy, moins de tendance à saisir une occasion et à l’exploiter avec une énergie extrême chez Obama. Pour le “contenu”, par contre, il y a effectivement une certaine similitude. On trouvait déjà chez Sarkozy une démarche similaire au “yes we can” et au “change” d’Obama, essentiellement avec le leitmotiv sur “la réforme” nécessaire, où l’on retrouve le même vague, la même généralisation sans orientation ni caractère, la même promesse que chacun arrange à la sauce qui lui convient et qui ne signifie rien.
Le parcours de Sarkozy est exemplaire de ce point de vue, sans qu’on sache encore si l’on peut en faire une référence pour Obama. Le président français est parti de la base qu’on a vue (“la réforme”), alternant des discours d’un pur conformisme au “politiquement correct” en vogue et des discours inhabituels, exaltant la spécificité française, la tradition nationale, l’affirmation identitaire française basée sur la référence historique nationale et ainsi de suite. Cela renvoie effectivement à la dualité d’Obama, entre son parcours des primaires émaillées de discours d’une incontestable veine populiste et son ralliement au système de l’été, suivi de la campagne où l’on se trouve suspendu entre une retenue conforme au système, et des élans d’appel à une mobilisation populaire.
On a vu le résultat avec Sarkozy, surtout dans ces derniers mois. Le président français a été conduit à choisir une voie agressive, axée sur une ferme défense de la spécificité française et utilisant ce socle de légitimité pour porter des attaques contre le système qui sont bien loin de l’exaltation de ce système qu’impliquaient ses développements en faveur du libéralisme. Mais nous choisissons moins l’explication du choix (Sarkozy a choisi son camp) que celle de l’opportunité des situations et des pressions de la dynamique historique en cours.
Depuis son élection, des indications très nettes sont parvenues de l’entourage d’Obama. On dit que l’équipe Obama, avec le président lui-même, suit avec attention l’évolution politique de Sarkozy. On s’intéresse au personnage, à ses actes, au caractère peu ordinaire de son action, autant d’ailleurs pour tenter de déterminer sa politique que pour tenter de comprendre la mécanique du personnage et de son activité politique. L’équipe Obama sent qu’il y a là un phénomène intéressant, aussi bien du point de vue politique que du point de vue de la communication.
Il est vrai qu’il y a une similitude de génération entre Sarkozy et Obama. On pourrait même y ajouter le Russe Medvedev, qui conduit une politique peu conforme à l’étiquette qu’on se plaisait à lui accoler avant son arrivée à la présidence (“libéral”, c’est-à-dire, du point de vue occidental, conforme aux intérêts occidentaux, plus précisément anglo-saxons). Tous ces hommes font partie de la génération postmoderne, celle qui a grandi dans l’idée généralement dispensée qu’il n’y avait plus de choix idéologique puisque le libéralisme était désormais assuré du triomphe et que la pensée politique critique était désormais une perte de temps. La génération de la “fin de l’Histoire” arrive au pouvoir au moment où, – exquise ironie de l’Histoire, – il est avéré que l’Histoire, non seulement n’est pas finie, mais plus encore, ne s’est jamais manifestée avec autant de force dans la période moderne. Cela signifie que, pour ces hommes convaincus qu’il n’y a pas de choix à faire puisque le choix est fait, l’époque où ils sont jetés répudie complètement ce choix et tend à conduire vers son contraire antagoniste supposant l’action avant tout, – non pas déjà un autre choix, nous n’en sommes pas encore là, mais une mise en question féroce du choix qu’on croyait définitif.
Pour Obama, cela a une signification bien spécifique, très différente du cas Sarkozy à mesure des différences structurelles entre les USA et la France. Aux USA, ce qu’on nomme “le système” est en charge de tout et contrôle tout bien plus qu’en France, et d’une façon, si l’on ose dire, beaucoup plus “systématique”. Puisqu’on se trouve dans une phase caractérisée par une mise en question du système, c’est particulièrement sur ce point des rapports d’Obama avec le système que va se jouer sa présidence.
Il s’agit alors de ce qu’on nomme “l’hypothèse Gorbatchev”, ou d’une expression plus audacieuse “American Gorbatchev”. Il s’agit d’envisager la possibilité de circonstances où Obama pourrait se trouver dans une position analogue de celle que connut Mikhaïl Gorbatchev en 1985, lorsqu’il parvint au pouvoir suprême en Union Soviétique. En un sens, il existe certaines similitudes entre les deux hommes, dans leurs deux positions, par rapport aux spécificités des deux systèmes. Comme Gorbatchev en 1985, Obama se trouve devant une tâche de réforme du système, allant d’une amélioration de la situation économique à un possible changement des structures d’un système financier qui est soumis à une crise d’une puissance sans précédent. Une perspective comme celle de l’effondrement de l’industrie automobile, par exemple, implique un cataclysme social pour les USA: si les trois premiers constructeurs (GM, Chrysler et Ford), actuellement menacés de faillite, ne sont pas sauvés par le gouvernement, c’est à une perte de 3 millions d’emploi que les USA seraient confrontés. L’empire bureaucratique du Pentagone vaut bien la bureaucratie du complexe militaro-industriel qui proliférait en URSS à l’arrivée de Gorbatchev. L’état de l’infrastructure économique US, des voies de transport, chemins de fer, etc., demande une action de sauvegarde urgente dont le coût est estimé à $3.000 milliards. Il y a réellement une similitude de situation entre les deux “empires” et la référence de Gorbatchev n’est pas sollicitée dans le cas d’Obama.
Par ailleurs, on sait que Gorbatchev choisit pour agir des voies extrêmement originales, hors du système, pour attaquer le système par l’extérieur. Il avait l’avantage sur Obama de connaître la réalité du mal, de comprendre qu’il lui faudrait effectivement “tourner” le système; surtout, il avait l’avantage paradoxal sur Obama d’avoir affaire à un système de contrainte et de limitation de la parole publique, ce qui permit, en libérant cette parole (glasnost) d’obtenir un effet psychologique formidable. On sait ce qu’il advint à Gorbatchev: il voulait réformer de fond en comble le système communiste pour le moderniser et le rendre efficace; en réalité, il le pulvérisa et le brisa de l’intérieur...
Obama peut-il réellement se trouver dans de telles conditions et décider, en cas de blocage de son action par les pesanteurs du système, d’agir “par l’extérieur”? On n’a pas été sans remarquer que le nouveau président veut rassembler le fichier électronique de sa campagne, qui comprend des millions d’adresses électroniques de donateurs et de soutiens, pour pouvoir communiquer directement avec ses correspondants en cas de besoin. C’est un moyen idéal de mobilisation, dans notre époque; et cette initiative tendrait à montrer qu’il y a, dans l’esprit d’Obama, certaines hypothèses de nécessité d’actions hors du système.
Effectivement, il ne s’agit que d’hypothèses. Nous sommes loin de nous imaginer qu’un système qui paraît aussi solide que l’américaniste puisse susciter des conditions conduisant un président à une révolte “par le haut” et “par l’extérieur”, à-la-Gorbatchev. Mais il y a un an, nous étions loin d’imaginer un président des USA noir et, il y a deux ans, l’écroulement en deux semaines des piliers du système bancaire de Wall Street. Le seul fait qui importe est de constater qu’Obama présente certains traits de caractère qui pourraient le pousser à des actions inattendues, tandis que l’état du système présente des caractéristiques qui pourraient conduire à des situations de blocage nécessitant des actions inattendues.
Certes, Obama est un homme brillant, taillé pour une époque qui, paradoxalement, s’achève dans une crise systémique générale. C’est un homme politique de l’ère postmoderne qui vient au pouvoir alors que l’ère postmoderne vacille sur ses fondements. Le paradoxe de cette situation est qu’ainsi caractérisé, on constate aussitôt que cet “homme postmoderne” dispose de qui pourraient le conduire à des actions décisives de mise en cause de ce système en crise profonde. De ce point de vue, Sarkozy est une remarquable référence: homme plein de brio issu du système, à première vue pour le défendre et le servir, le président français risque bien de devenir un homme d’Etat grâce à son action contre le système.
Obama ne dépare pas son temps ni son époque. Il sera comptable des événements plus qu’il en sera le machiniste. Il devra se servir de courants historiques plus qu’il ne les inspirera. Sa force sera sa capacité d’action bien plus qu’un dessein ou une “vision”, du genre généralement affectionné par la classe politique occidentale et démocratique.
Obama apparaît alors que les événements du monde sont définitivement hors du contrôle des dirigeants politiques. Le pâle GW Bush a tout fait pour que cette nouvelle situation s’installe très vite, en assénant à l’“empire américain” des coups d’une force extraordinaire, comme jamais aucun ennemi de l’“empire” n’aurait pu rêver de pouvoir donner. En quelque sorte, Bush a préparé le terrain pour Obama, en installant un champ de ruines conceptuelles, en faisant en sorte qu’effectivement le nouvel homme politique “postmoderne” qui lui succède arrive dans une situation où il pourrait se trouver confronté directement à un système d’autant plus agité et exigeant qu’il se trouve dans une crise profonde. Les années qui viennent ne manqueront certainement pas de piquant.
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