Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.
1083On sait que les enjeux du budget de la défense US, des répartitions budgétaires, des possibles réductions, sont considérables pour de multiples raisons, – du domaine économique au domaine politique. Le site Bloomberg.com a mis en ligne le 6 février des indications précises portant sur divers programmes du Pentagone. L’analyse s’appuie sur la version du budget qui est de considérer qu’il y a une réduction de 10% des crédits pour le Pentagone (année FY2010) par rapport aux demandes du Pentagone. («The White House has given the Pentagon a limit of $527 billion for next year, excluding war spending, according to four defense or government officials. That’s $53 billion less than the proposal the military drafted in November. A chart prepared Feb. 3 for senior Defense Department officials by program analysts and budget officers outlines about $17.2 billion in possible cuts to the $115 billion allocated for weapons purchases and military construction in the draft.»)
Les réductions budgétaires portent sur des évaluations des nécessités budgétaires du Pentagone en très forte augmentation (13,4%), si bien que le budget comprenant des “réductions” importantes se fera dans une enveloppe générale qui est pourtant en augmentation de 2,7% (par rapport au budget FY2009). Cela donne une mesure de la crise financière et budgétaire du Pentagone. («The $527 billion limit set by the Office of Management and Budget is the amount the Bush administration estimated a year ago in its long-term budget. It would be an increase of about 2.7 percent over the 2009 defense budget approved by Congress. The $580.3 billion plan the Pentagon drafted in November represented an increase of 13.4 percent.»)
Bref, le budget du Pentagone représente clairement plus de 50% de toutes les dépenses militaires du monde , il est en augmentation de 2,7% et, pourtant, il est en crise profonde et tout le monde s’alarme déjà, les neo-cons type Kagan en tête, devant ce qui est perçu comme presque un “désarmement”. Effectivement, le porte-parole du Pentagone nous restitue un ton de tragédie grecque: «Pentagon spokesman Geoff Morrell told reporters Feb. 3 that Gates “recognizes we are going to be facing a constrained budget” and “is perfectly prepared to make hard choices.” “The reality is, the economic situation has deteriorated dramatically since we” prepared the draft fiscal 2010 budget, Morrell said. “We today can probably not be as ambitious as we were in that exercise.”»
L’analyse de Bloomberg.com donne des précisions sur les “hard choices” signalés en principe (y compris par Gates devant le Congrès, le 27 janvier dernier). Ils affecteraient notamment deux programmes importants qui nous intéressent beaucoup: le JSF et le réseau anti-missiles dans sa composante européenne (BMDE).
«The cuts include $3.2 billion from the $8.6 billion proposed to buy more F-35s, $1.1 billion from the $2.8 billion proposed for the F-18E/F, and the entire $2.5 billion the Navy proposed to buy more DDG-51 destroyers. In addition, $1.9 billion would be cut from the $4.6 billion the Army requested for the Boeing Future Combat Systems. […] Other proposed reductions include cutting $200 million from the $300 million proposed for building a missile defense interceptor site in Poland and putting radar in the Czech Republic»
Ces réductions sont sensibles, telles qu’elles apparaissent, et constituent des coups durs pour les deux programmes. Pour le JSF, les réductions reflèteraient les doutes qui entourent désormais le programme, au plus haut niveau, et peuvent conduire à une déstabilisation, voire une déstructuration du programme dont on sait qu’il est extrêmement tendu dans son calendrier et ses perspectives de développement. Pour le BMDE, il s’agit d’une confirmation de ce que serait l’orientation politique de l’administration Obama, vers le gel ou l’abandon du programme, permettant par ailleurs un rapprochement avec la Russie.
Mis en ligne le 6 février 2009 à 13H34