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110129 mars 2011 — Nous ne sommes pas toujours en accord avec les commentaires de Michael Tomasky, qui dirige l’édition US du Guardian, mais cette fois (ce 25 mars 2011) nous l’avons été (en accord) sans guère de restriction. Tomasky s’exclamait furieusement à propos et à l’encontre d’Obama, lui qui est pourtant un fervent admirateur du même. Pour Tomasky, Obama a commis la plus grave faute de sa présidence en traitant, si l’on veut, l’affaire libyenne par-dessus la jambe, c’est-à-dire, au minimum, en ne prononçant même pas une allocution télévisée solennelle, à l’heure de grande écoute du début de soirée, pour annoncer solennellement l’engagement US en Libye.
«…I am absolutely ready to punch the wall over the fact that Obama hasn't spoken to the American people about the Libya exercise.
»You're a president. You launch a war. Granted it's not much of a war. But you are sending Americans into a position where they might die. And you don't go on television and explain to the American people why you've made this decision? […]
»I find this incomprehensible. Reagan sent troops into Grenada on October 25, 1983. Two nights later, he was on television explaining why. Bush Sr. ordered strikes on Panama that began on December 19, 1990. The next night, he was on TV explaining why. This is really, truly unbelievable to me, and the worst thing Obama has done as président… […]
»This Libya action is already not very popular. Well, uh...maybe people would be helped if their president went on television and told them what we're doing there. Sheesh.»
Tout cela est bel et bon. Nous ajouterions qu’il y avait quelque chose de complètement indécent, de complètement déplacé, alors que l’attaque commençait, de voir le président US, tout de même parti en Amérique Latine, jouant au football avec des gamins d’une favelas de Rio de Janeiro. Ce que Tomasky reproche à Obama, c’est de n’avoir à aucun moment donné le sentiment, par la solennité qu’il aurait mise dans l’annonce de la décision de la participation US, de l’importance et de la gravité de l’événement. On doute que l’intervention de 26 mars d’Obama sur le sujet de la Libye ait changé le jugement de Tomasky : il s’agissait de son habituelle allocution du samedi et ce qu’il y a dit était d’une banalité consternante et convenue à la fois. Peut-être en sera-t-il considéré différemment avec son discours, plus solennel, hier 28 mars 2011 en début de soirée, à Washington, devant la National Defense University, mais nous nous ne le jurerions en aucune façon. Dans tous les cas, nous ne nous attarderons pas à une évaluation car ce point précisément, – le contenu de l’argument de la guerre, l’opportunité et la réussite du propos, etc., – n’est certainement pas le centre de notre intérêt, pour notre propos à nous.
On observera que ce reproche de Tomasky à Obama, qui peut paraître effectivement fondé, pourrait être fait aussi bien au Français Sarkozy, qui ne s’est guère attardé à un de ces messages solennels à la nation, – par exemple, comme avait fait Chirac avant le lancement des opérations contre le Kosovo et la Serbie, en mars 1999. Sarko a montré une très grande agitation avec des déclarations à mesure, surtout de “technique” de communication (conférences de presse, etc.), et il a, paraît-il, éprouvé un très grand bonheur de tout cela. Pour autant, ou au contraire justement, il ne lui est pas venu à l’esprit qu’il s’agissait d’une circonstance où il importait de s’adresser avec solennité à la nation. Sarko n’a pas de ces initiatives-là, disons d’une façon intuitive (dito, l’“intuition haute”, inconnue au bataillon chez Sarko). A Londres, Cameron a fait une communication au Parlement, mettant effectivement un peu plus de solennité dans sa démarche, mais rien de “churchillien” en aucune façon, – juste une façon d’observer les coutumes avec l’opposition et aucune volonté de mobiliser le soutien populaire.
Il est donc assez juste d’observer que cette “guerre” a été déclenchée, non pas dans la dissimulation car on en a beaucoup parlé, mais fort loin des us et coutumes, de ces grandes circonstances qui ont l’avantage, parfois, d’un effet au moins temporaire de mobilisation. Il a semblé que certains automatismes étaient déclenchés et suivis par les uns et les autres, à la suite d’interventions extrêmement bien identifiées, dérisoire et basse successivement, de BHL en campagne promotionnelle à Sarkozy en pré-campagne électorale successivement.
Le 26 mars 2011, le New York Times publie un article traitant d’une question qui intéresse notre sujet, ou, plutôt, qui répond et renvoie à notre sujet. Il s’agit du peu d’intérêt que le public (US dans ce cas) porte à l’affaire libyenne ; mieux dit, encore, la difficulté que le public éprouve à porter quelque attention à l’affaire libyenne («Inundated With News, Many Find It Difficult to Keep Up on Libya»). Une enquête montre qu’effectivement la crise libyenne a été “coupée en deux” par la crise de la catastrophe japonaise :
«A survey by the Pew Research Center — conducted partly before and partly after the bombing raids on Libya began on March 19 — found that only 5 percent of respondents were following the events “very closely.” Fifty-seven percent said they were closely following the news about Japan. […] On one day in the week before American and coalition missiles began landing on Libyan military targets, for example, 14 percent of posts on Twitter contained the word “Japan,” according to media analysts at the Nielsen Company. In the babble of digital chat, that reflects a hugely significant thread of the global conversation, a Nielsen spokesman said.»
Le même article cite, un peu plus loin, un témoin qui pose quelques questions qui sonnent juste, et qui expliquent d’un certain point de vue ce désintérêt du public. «“The main problem I have is because we just don’t understand,” said David Clark, 50, an out-of-work former Marine in Dearborn, who was having a beer with a friend on a recent evening. “Who are we defending? Who’s going to eventually take over that country? Do we know who we’re supporting anymore? No, I don’t believe we do.”»
Nous ne voudrions certainement pas séparer un cas de l’autre, celui de BHO de celui de Sarko, de celui de Cameron et des autres éventuellement. Il nous importe de considérer ici le comportement général de ces dirigeants politiques de ce que nous nommons le bloc américaniste-occidentaliste (BAO), dont nous estimons qu’ils sont tous arrivés, par la grâce des contraintes du Système, des pressions du système de la communication contre lesquelles aucun n’a l’idée de se soulever, à une quasi homogénéisation psychologique pour l’essentiel. Il est donc déplacé, sauf de fort rares exceptions, de faire des cas d’espèce, et justifié de considérer leur cas d’un point de vue d’une psychologie collective qui est spécifiquement celle des dirigeants politiques affiliés au Système. C’est dans le cadre de cette démarche que nous justifierons des remarques générales, effectivement, sur l’absence de tentative initiale sérieuse de “vendre” la guerre, ce qui signifie en termes plus policés d’en faire un objet de soutien et de mobilisation populaires. Cela aurait considérablement facilité l’évolution de la chose et eût d’ailleurs correspondu aux normes du Système dans ce cas. (Tout cela, bien entendu, même si les exhortations à la mobilisation populaire eussent été peuplées d’affabulations démagogiques ; nous ne considérons que l’immédiateté de la situation psychologique.) Il n’en fut rien et nous nous trouvons effectivement dans une situation fort incertaine, confuse, ignorant à quoi correspond cette crise ou cette guerre, si c’est une crise ou une guerre, pourquoi elle a lieu et où elle nous conduit. De ce point de vue, on pourrait croire que l’ex-Marine Clark, cité plus haut par le NYT, parle pour nous tous.
…Y compris pour nos dirigeants politiques, au reste, et c’est ce qui est intéressant. Certes, nous laissons de côté les bonimenteurs professionnels, les saltimbanques et hystériques du système de la communication, qui savent pourquoi les choses se passent, qui sont sans intérêt pour ce propos. Par contre, leur présence massive, ce fait qu’ils tiennent autant le haut du pavé dans cette affaire sans qu’on ne le leur conteste rien, qu’ils soient partout des références, de BHL à Paris à Samantha Powers à Washington, est a contrario un signe convaincant de ce vide “de communication” des dirigeants politiques.
Comprenons-nous bien, en insistant sur le point central de la signification… Ce qui nous importe ici n’est pas qu’il n’y a pas une explication acceptable de cette intervention, ou un mensonge général, ou plusieurs explication d’où il faut extraire la bonne, etc. ; ce qui nous importe n’est pas, en d’autres mots, de tenter de comprendre pourquoi précisément cette intervention a été déclenchée (d’une façon générale, notre religion est à peu près faite à ce propos). Ce qui nous importe est qu’aucune disposition n’a été prise pour qu’il y ait quelque chose d’unificateur pour les esprits, fût-ce le plus grand mensonge, que les psychologies n’ont pas exigé cela et qu’elles ont laissé filer. Où se trouve l’explication d’une telle carence, à la fois du système de la communication, à la fois des acteurs-figurants du Système que sont ces dirigeants politiques ? Notre hypothèse pour répondre à cette interrogation concerne le phénomène général de chaîne crisique et de temps crisique, et, pour le cas précis, d’accumulation et d’interconnexion des crises. D’une façon précise et identifiée, il s’agit des rapports entre la crise libyenne et la crise japonaise, devenue crise du Fukushima (la centrale nucléaire endommagée).
Avant d’aborder notre hypothèse, insistons sur le facteur temps et le facteur du rythme… Même si la dernière explication en vogue pour la Libye est, comme le signale un de nos lecteurs, que ce sont les Français eux-mêmes qui ont organisé la révolte de Benghazi, – ce qui reste tellement à voir, tant de choses ayant été organisées, complotées, développées, depuis au moins 9/11 qu’on croirait à un millénaire complet de complots, – ce qui compte est à la fois le rythme et le contrôle de l’événement… Faites basculer une roche dans un précipice : contrôlez-vous pour autant la course et le rythme de la chute, les dégâts, etc. ? Ce qui est extraordinaire aujourd’hui, ce ne sont pas les événements eux-mêmes, leur conséquence stratégique, leur orientation politique, etc. (le facteur spatial, avec une influence géopolitique), mais leur vitesse, leur rythme, leur précipitation (le facteur temporel, avec son influence psychopolitique). Gardez à la mémoire ce mot de l’amiral Mullen, comme une devise de ce temps : «It's stunning to me that it's moved so quickly. We've talked about the underlying issues for a long time, but it's the speed with which this is happening…» (Il aurait pu dire : “Nous avons tout organisé depuis longtemps, mais c’est la vitesse avec laquelle cela survient…”)
Avec la catastrophe japonaise devenant la catastrophe de Fukushima, nous avons été frappés par deux choses : d’abord l’extraordinaire dramatisation de la catastrophe devenue crise, alors que cette dramatisation débouche sur la mise en cause du nucléaire, c’est-à-dire la mise en cause du Système. (En effet, le fait nucléaire, son application civile, son interconnexion entre l’aspect militaire et l’aspect civil, son utilisation à la fois pour une fantastique capacité de destruction par la puissance et pour une fantastique capacité de production de la puissance, renvoient aux caractères les plus fondamentaux de notre Système : aussi bien son origine avec le choix de la thermodynamique – “le choix du feu” – que son développement avec le système du technologisme.) Le deuxième phénomène qui nous frappa, c’est, au bout d'un temps très court, l’extraordinaire effacement du drame japonais dans les priorités et les agitations du système de communication et de ses acteurs ; à partir du 18-19 mars, Fukushima est totalement remplacé par l’affaire libyenne dans la priorité de nos préoccupations. Pour nous, les deux affaires, – l’hyper dramatisation et la réaction du système de la communication, – sont irrémédiablement interconnectées, non par un “complot”, par une volonté consciente, mais par “une psychologie” qui est l’expression conjoncturelle de notre psychologie, c’est-à-dire par une pression inconsciente.
Le 11 mars, tout était bouclé pour lancer l’affaire libyenne dans sa phase habituelle de pression de “la communauté internationale”, – la reconnaissance du “gouvernement rebelle” par Sarko, la mise en marche du processus pour une résolution de l’ONU, etc. L’excitation dans le Système était générale, comme on est à la fois rassuré et euphorique devant la perspective de s’inscrire dans un processus général connu. En même temps, bien sûr, seraient développées l’“installation” officielle de la crise, sa narrative, sa présentation solennelle et éventuellement mobilisatrice, – ce qui a manqué finalement, comme Tomasky le reproche à Obama.
Mais le 11 mars, c’est aussi l’énorme catastrophe japonaise, – et, brusquement, elle supplante tout, et il n’est plus question de la Libye. Au départ et pendant un ou deux jours, il ne s’agit que d’une énorme catastrophe naturelle (tremblement de terre et tsunami). L’effet est instantané, parce que l’événement est considérable, parce que le Japon est une pièce essentielle du Système; parce que tout le monde a à l’esprit le précédent du tsunami de décembre 2004 et la nécessité d’une réaction humanitaire sans restriction pour respecter les normes morales du même Système; parce que s'impose également une réaction de solidarité devant un événement qui se place dans les catastrophes naturelles qu'on met aujourd'hui particulièrement en exergue dans le cadre de la crise climatique. A son tour, le système de la communication joue son rôle d’écho et d’infini multiplicateur, et c’est une mobilisation maximale des interprétations sans la moindre sollicitation, – puisque l’événement est effectivement apocalyptique, ou de “dimension biblique” selon le commentaire imagé qu’on en fait. L’écho médiatique est à mesure, colossal, et effectivement tout à fait de type “catastrophiste”, et justifié de l’être.
Mais très vite, la perception se transforme devant l’identification de l’un des effets dramatiques de la catastrophe. On passe “d’une crise l’autre” et la crise de la catastrophe naturelle devient la crise de Fukushima, de la centrale nucléaire plongée dans un drame type-Tchernobyl. Nous changeons de sujet mais l’intensité psychologique est déjà là, qui prend de vitesse le Système. La psychologie catastrophiste, ou apocalyptique, est en pleine exacerbation, et son objet passe naturellement des colères de Mère Nature à l’affreuse incertitude de l'accident nucléaire.
Aussitôt, et parce que nous sommes effectivement dans l’environnement psychologique de la crise centrale du Système, de la “crise systémique” par définition, le débat instantané autour de la crise japonaise devenue crise de Fukushima puis crise nucléaire, porte simultanément sur la crise du Système. Certes, un débat annexe démarre aussitôt sur la validité du nucléaire comme source d’énergie, mais il survient dans un climat où l’alternative (l’énergie-pétrole) ne se porte pas mieux ; Ambrose Evans-Pritchard le remarque, le 16 mars 2011 dans le Daily Telegraph : «The existential crisis for the world's nuclear industry could hardly have come at a worse moment. The epicentre of the world's oil supply is disturbingly close to its own systemic crisis as the Gulf erupts in conflict…» Si l’on écarte le langage de l’économiste, on comprend qu’il s’agit d’une situation de mise en cause, au même moment, dans un mode également apocalyptique même si à des propos différents, des deux sources du facteur fondamental du fonctionnement du Système.
La mise en cause du Système général que portent les jugements catastrophistes véhiculés par le système de communication est par conséquent d’une puissance extraordinaire pour les psychologies, et c’est dans ce sens que le phénomène se manifeste. Les directions politiques elles-mêmes sont victimes de cette exacerbation et elles en perdent leur attitude coutumière d’apaisement des préoccupations angoissées, pour participer au contraire à la mise en cause générale. Par exemple, les services spécialisés et les autorités concernées des deux gouvernements français et US, – les deux plus qualifiés pour juger de la question nucléaire, – sont très alarmistes et indirectement très sévères pour les réactions des autorités japonaises et des acteurs privés du domaine, pour leur gestion de la crise, pour leur gestion passée du nucléaire, etc. De ce point de vue, l’exacerbation catastrophiste de la psychologie née avec la catastrophe du 11 mars s’est transférée sans coup férir à la mise en cause du Système, y compris et peut-être plus encore, dans le chef des directions liées au Système et chargées de la défendre ; qui plus est, et cela suggère une explication fondamentale pour la charge qui a alors pesé sur la psychologie collective des directions du Système, il y a le fait que, sur le fond, hors des polémiques conjoncturelles, ce jugement catastrophiste implicite sur le Système est justifié par la vérité de la crise centrale et terminale qu’il traverse... C’est, pour les psychologies, le plus épouvantable processus du type “le roi est nu” qu’on puisse imaginer, – le Système est donc bien mortel, et nous le découvrons, et nous le proclamons involontairement, – et ainsi sommes-nous placés devant un gouffre sans fond qui affole nos psychologies exacerbées.
On comprend que leur psychologie collective est épuisée, et également saisie de panique devant cette évolution du sentiment général à l’encontre du Système. C’est à ce point que l’affaire libyenne, avec la nécessité procédurière du vote de la résolution à l’ONU qui implique la mobilisation automatique du système de la communication, (ré)apparaît comme une bouée de sauvetage, comme une possibilité de rupture de cette catastrophe psychologique de l’affaire japonaise et nucléaire. Toute l’attention se tourne alors vers elle, dans un réflexe qui reste impérativement, selon notre jugement, involontaire parce qu’inconscient, comme tout le reste dans le processus que nous décrivons. Mais le temps presse et il n’est plus temps de songer à “vendre” cette guerre, à s’attacher aux susceptibilités populaires et aux humeurs du Congrès, mais il est grand temps de s’y précipiter pour y trouver un havre de paix (!) pour la psychologie, – c’est-à-dire, quelque chose qu’on croit contrôler, quelque chose qui nous délivre de l’hypothèque apocalyptique qu’ont éveillée les catastrophes additionnées et successives du tsunami et de la centrale de Fukushima.
C’est ainsi, à notre sens, et au plus profond de lui-même et de sa psychologie exacerbée, que le bloc américaniste-occidentaliste est “parti en guerre” contre le colonel Kadhafi. Dans ce cas, le maximalisme, l’urgence de l’intervention, etc., s’expliquent aisément comme des mesures naturelles, automatiques et inconscientes, de reprise en main de leur propre psychologie collective emportée dans des eaux dangereuses par des directions politiques soudain affolées de ce constat. De même, le désordre, l’absence de narrative officielle commune, l’absence d’unité et la dispersion des perceptions comme conséquence à l’intérieur du Système, enfin cette impression d’incertitude et de désordre des résolutions dans les premiers jours de l’intervention, s’expliquent tout aussi aisément par les mêmes nécessités de l’urgence. Il n’y a pas de temps ni la moindre disposition pour une organisation quelconque d’une “présentation” satisfaisante de l’intervention, pour un regroupement général des interprétations ; ainsi se trouve-t-on dans les circonstances étranges d’un très grand désordre, où les affinités et les alliances habituelles, les oppositions coutumières, ont bien du mal à trouver leur cohérence et leur cohésion.
Notre sentiment est bien entendu que l’affaire libyenne ne résout rien du malaise catastrophiste précédent, puisque la crise du Système s’exprime aussi bien dans cette affaire que dans la catastrophe de Fukushima. («An Administration Out of Control», accuse Ron Paul, dans un discours au Congrès, à propos du comportement de l’administration Obama dans la crise libyenne.)… Au reste, on voit bien que, depuis deux ou trois jours, – à quelle vitesse vont les événements ! – la catastrophe de Fukushima revient sur le devant de la scène de notre système de la communication, simplement parce que les indices de sa gravité ne cessent de s’accumuler, alors que nous nous empêtrons dans l’affaire libyenne. Nous sommes emportés par le rythme et la vélocité des événements, qui sont autant de crises exprimant chacun une facette de la grande crise centrale et terminale du Système. Ce n’est pas la signification des choses (des crises) qui importe, puisque de toutes les façons notre raison pervertie par l’allégeance au Système serait incapable d’en tirer quelque conclusion utile que ce soit, mais la puissance de la vitesse et du rythme des choses (des crises) qui agit à mesure sur nos psychologies et nous convainc inconsciemment de l’existence et de l’évolution ultime de la grande crise.
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