RIP, soft power

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RIP, soft power

9 octobre 2013 – Au départ, il y a donc l’idée du soft power, identifiée et théorisée par Joseph S. Nye dans les années 1990 et sans cesse réaffirmé depuis. Le concept est largement analysé par Wikipédia. On se permettra d’en retenir cette approche générale : «Soft power is a concept developed by Joseph Nye of Harvard University to describe the ability to attract and co-opt rather than coerce, use force or give money as a means of persuasion. Nye coined the term in a 1990 book, Bound to Lead: The Changing Nature of American Power. He further developed the concept in his 2004 book, Soft Power: The Means to Success in World Politics. The term is now widely used in international affairs by analysts and statesmen. For example, in 2007, CPC General Secretary Hu Jintao told the 17th Communist Party Congress that China needed to increase its soft power, and the US Secretary of Defense Robert Gates spoke of the need to enhance American soft power by “a dramatic increase in spending on the civilian instruments of national security – diplomacy, strategic communications, foreign assistance, civic action and economic reconstruction and development.”

»According to the IfG-Monocle Soft Power Index the United Kingdom currently holds the top spot in soft power thanks to a combination of international perception, global reach of British media, inventions like the world wide web and the Internet, architecture, international diplomacy, students seeking to study in the UK, cultural missions and the number of highly publicized international events held there.»

Sur ce dernier point du Soft Power Index (SPI), nous signalerons les précisions suivantes. Le IfG-Monocle Soft Power Index est dressé (en collaboration de diffusion et de promotion par le magazine Monocle) par l’Institute For Government (IFG), évidemment britannique. (Le Soft Poser Index est présenté sur le site de l’IFG.) Bien entendu et sans nécessité d’enquête approfondie, on comprendra que cette référence SPI/IFG est du même type que les agences de cotation financière : faites par les Anglo-Saxons, à l’instigation des Anglo-Saxons, selon les critères des Anglo-Saxons, et pour les Anglo-Saxons. Le prétendu Soft Power Index n’est en rien une mesure objective (!) des positions du soft power chez les uns et les autres, mais un instrument de soft power mis au service des Anglo-Saxons par les Anglo-Saxons, c’est-à-dire au service de leurs conceptions assises sur la puissance, ou brute force (force brute).

Pour poursuivre à propose de cet index SPI, – le croiriez-vous ? Oui, sans la moindre difficulté ni imagination nécessaire, vous le croirez : derrière les évidents Britanniques comme premiers incontestables dans la création et le maniement du soft power puisqu’ils sont jugent d'eux-mêmes, on trouve... les USA. Ô miracle, la France est quatrième (l’Allemagne en troisième position), – et bien entendu, et ceci expliquant cela pour dissiper le diagnostic de “miracle”, il s’agit de la France de Sarkozy et de Hollande. Le bloc BAO domine le monde, influence le monde, convainc le monde, est aimé du monde et ainsi de suite. (Précision pour éclairer certains des propos qui suivent : la Russie est 28ème.) Cela suffit pour comprendre de quoi il s’agit : le faux-nez du soft power au service de l’“idéal de puissance”. (Tout cela dans la dernière édition (2012) du SPI.)

Maintenant, passons aux choses sérieuses. La première d’entre elles est affaire de définition. Nous réfutons l’expression de soft power comme produit typique d’une pensée développée selon ce même concept d’“idéal de puissance” qui baigne le Système, et qui prétendrait offrir une alternative à l’usage de force brute qui a établi l’hégémonie de la puissance (brute force, celle du système du technologisme) en proposant une “stratégie” alternative (en fait, une tactique au service toujours de la même stratégie). Le but reste l’acquisition du pouvoir par une force qui a toujours considéré le pouvoir du point de vue de l’“idéal de puissance”, c’est-à-dire selon le concept de brute force. D’où la tournure oxymorique bien anglo-saxonne dans le concept de Nye : l’étrange cohabitation de “doux” et de “puissance” (dito, “puissance” née de la brute force). Ce concept de soft power étant selon nous vicié comme nous l’avons décrit, nous lui préférons l’expression de “système de la communication” selon les diverses définitions que nous avons développées (voir le Glossaire.dde du 14 décembre 2012 et, surtout, la quatrième Partie du premier tome de La Grâce de l’Histoire). C’est par le système de la communication et selon ses modalités de fonctionnement que se développent l’influence, et donc l’équivalent de l’esprit du soft power tel qu’on nous le suggère en général (pouvoir d’influence, etc.), transcrit en termes objectifs, débarrassés de cette connotation de “puissance hégémonique” anglo-saxonne (US).

Cette approche permet de mieux comprendre la situation actuelle du point de vue de l’influence active, dynamique, c’est-à-dire l’influence du type “conquête des cœurs et des esprits” qui est le slogan offrant la définition de l’application opérationnelle du soft power développé durant la guerre en Irak. (Toujours l’univers oxymorique : offrir l’opérationnalisation d’une concept “doux” en développant les guerres les plus imposteuses, les plus destructrices et les plus brutales, les plus barbares-postmodernistes et les plus déstructurantes enfin, qu’on puisse concevoir dans l'état actuel de cette civilisation-Système.) Quelques exemples rapportés ici et là, mais tous centrés autour de l’Amérique Latine, permettent d’avoir une bonne mesure de ce l'état actuel de l’influence US par les temps exceptionnels qui courent, et donc de mesurer l’échec que nous diagnostiquons. (Nous parlons de l’Amérique Latine, nous pourrions parler du Moyen-Orient après la performance US de la séquence de crise paroxystique [syrienne] des 21 août-10 septembre. Nous pourrions parler de l’influence réelle des USA en Asie, à l’heure où Obama annule ses rendez-vous de reconquête du continent à cause du government shutdown (voir un article de Pépé Escobar sur la question, renseigné par notre lecteur Pascal B., dans sa traduction française du 4 octobre 2013.) Nous allons présenter trois informations et analyses concernant directement ou indirectement l’Amérique Latine et nous conduisant effectivement à cette constatation de la chute libre de l’influence des USA, c’est-à-dire, stricto sensu, de l’échec complet du soft power.

Russia Today présente, le 4 octobre 2013, une interview du président équatorien Correa, dont le thème est la fameuse question de l’“exceptionnalisme” US soulevée par l’article du New York Times de Poutine. Correa estime que les réaffirmations d’“exceptionnalisme” qui ont suivi, notamment de la part d’Obama, apparentent les USA au régime nazi, du point de vue dans tous les cas de la communication ... «Referring to US President Barack Obama’s statement that “America is exceptional” because it stands up not only for its own “narrow self interest, but for the interests of all,” Correa said: “Does not this remind you of the Nazis’ rhetoric before and during World War II? They considered themselves the chosen race, the superior race, etc. Such words and ideas pose extreme danger,” President Correa said on RT Spanish’ Entrevista program.

Correa s’étend sur un point particulièrement sensible pour l’Équateur, dont les effets au niveau de la communication (du soft power en tant qu’outil d’influence) sont désastreux. Il s’agit des entraves de brute force (refus de visas) mises à la venue d’une délégation équatorienne à l’ONU pour présenter le cas de la monstrueuse affaire de la destruction de l’environnement équatorien par Texaco dans les années 1970-1990. «Correa pointed out that the scale of the disaster in Ecuador is 85 times higher than the BP oil spill in the Gulf of Mexico, and 18 times higher than the Exxon Valdez spill in Alaska. “But they decided that if it happened in the Amazon region of Ecuador, then there is nothing to worry about.”

»The case against Chevron-Texaco has been ongoing for two decades, and stems from the oil company’s operations in the Amazon, which date back to the period between 1972 and 1990. In February 2011, a judgment by a provincial court in Ecuador produced a multi-billion dollar award against Chevron. However, as the company currently has no holdings in Ecuador, the plaintiffs have instead attempted to force payment in Canada, Brazil, and Argentina. The $19 billion verdict was the result of a 1993 lawsuit filed in New York federal court by a group of American attorneys – including Steven Donziger - on behalf of 88 residents of the Amazon rainforest. In the intervening period, Texaco was acquired by Chevron in 2001, and plaintiffs re-filed their case in Ecuador in 2003. For its part, Chevron insists that it was absolved of responsibility for the environmental damages by a 1995 cleanup agreement. The oil company places responsibility for the damages on Petroecuador, Ecuador’s national oil company.w

»At the end of September, Ecuador’s foreign ministry announced that the US had seemingly denied visas to a delegation that was set to travel to the UN General Assembly in New York to present their case regarding an ongoing dispute against Chevron-Texaco.»

• Dans une analyse pour strategic-Culture.org le 6 octobre 2013, de Nil Nikandrov, spécialiste des questions d’Amérique Latine, il est fait une description de l’action US en Amérique Latine, – qui se heurtent à de plus en plus de déboires, et qui est faite, justement de brute force, alors que la politique officielle US d’influence est toujours présentée selon le concept de soft power. (Voir aussi le 7 octobre 2013.)

«The conflict situation which has arisen between Brazil and the United States due to espionage by the NSA, the CIA and other intelligence agencies has highlighted the existence of deep crisis tendencies in the relations between the “only superpower” and Latin America. The provocation of wars in Africa and Asia in order to establish control over hydrocarbon-rich countries, the early successes of this aggressive strategy and the illusion that they can get away with anything has made the U.S. ruling elite rather giddy with success. Washington's emphasis on brute force has led to a noticeable “dumbing down” (there's no other word for it!) of its foreign policy, using threats instead of constructive dialog and reasoned arguments. Even outward political correctness has become a useless anachronism for American diplomats.

»This explains the hard-line response of Brazilian president Dilma Rousseff to the Obama administration's virtual refusal to apologize for its espionage in the country and guarantee that it would not occur again in the future. To the Brazilian leadership, all Washington's attempts to avoid concrete discussion of the problem are equivalent to a display of imperial haughtiness and hostility. If the Brazilians had any hopes for an “equal partnership” with the United States in the 21st century, they are now gone. Theoretically, it is just such a partnership that could have helped Washington to maintain its position in South America. However, the Obama administration fumbled its chance, thus guaranteeing the further penetration of extra-regional powers into the continent.

• Le dernier élément que nous présentons est une interview de George Galloway, le député britannique notablement “dissident”, qui est interrogé, après l’intervention de Correa, sur le même thème de l’exceptionnalisme US par la station TV russe Russia Today. (Le 5 octobre 2013). Galloway parle de diverses appréciations, s’opposant évidemment à ce concept d’exceptionnalisme. C’est la réponse à l’avant-dernière question qui nous intéresse, parce qu’elle porte directement sur la capacité d’influence actuelle des USA.

Russia Today: «Well, you’re there in London, and many countries – including of course the UK (particularly the UK) – really do propagate this image of US exceptionalism. Why is that? They clearly assume there is some substance in it.

Georges Galloway: «Well, it’s a cultural cringe in part, in the UK. I believe that we are Greece, and America is Rome, and our best policy is to cringe along behind them in the hope of picking up some of the spoils – some of the glory. But there’s less and less glory from that kind of thing. The US moral standing in the world has shrunk almost to vanishing point. They still have a lot of hard power – thousands of nuclear weapons, chemical weapons, lots of it. Indeed, they abrogated their obligations under the chemical weapons treaty - talking about Syria – so that they could keep their chemical weapons stockpile for a decade or more longer. They have a lot of hard power. But their soft power is diminishing rapidly. Let me just give you one example: people all over the world tonight are watching Russia Today, but they’re not watching Fox News all over the world. Indeed, anyone with half a brain in the US is not watching Fox News. The soft power of Russia, and in time of many other countries, will overhaul the US soft power. And without soft power, you’re really reduced to being a big bully with a big stick. Nobody likes that; it’s not an attractive look.»

Le Graal quantitatif et soft

Cette théorie du soft power, qui est devenue une étiquette convenue, qui est régulièrement citée comme révolutionnaire, comme recette du renouvellement de l’hégémonie US, etc., est au contraire une preuve sublime du vice de l’inversion fondamentale de la psychologie US complètement infectés par l’“idéal de puissance”, – cette émanation théorique directement issue du “déchaînement de la Matière”, – et de l’incompréhension totale du monde par les esprits qui en dépendent. (Les autres, le bloc BAO et même ROW, the Rest Of the World où l’on trouve les pays “émergents” ou les puissances alternatives, qu’on devrait trouver en posture d’affrontement des USA et qui ne le sont pas vraiment, sont obligées par les pressions du Système omniprésent d’adopter les protocoles du Système mais ne comptent pas vraiment dans son orientation. Lui, le Système, est tout entier baigné dans l’“idéal de puissance” comme Obélix tombé dans la marmite de la la potion magique à sa naissance.)

Ce n’est pas pour rien que nous parlons d’un oxymore, et d’un oxymore si révélateur, en faisant cohabiter le concept sacré pour le Système de power avec le qualificatif bien incertain, comme une concession du bout des lèvres, de soft. Plus haut, nous traduisions power par “puissance” alors qu’il signifie également “pouvoir”, sinon “autorité”, c’est-à-dire un concept principiel (l’autorité) qui devrait être d’une essence différente de la puissance/brute force selon ce que nous en entendons, qui n’est que simple “déchaînement de la Matière”... Pour les Anglo-Saxons dans leur état actuel d’enchaînement au Système, le pouvoir, et même l’autorité qui est un concept principiel fondamental, signifient d’abord “puissance” dans sa signification extrême de brute force ; tout cela est donc fonction de la force et de rien d’autre en vérité. Cette fusion jusqu’à la confusion des substances explique “l’inversion fondamentale de la psychologie... [...] et l’incompréhension totale du monde par les esprits qui en dépendent”.

Lorsque Nye proposait le soft power, il ne proposait nullement une révolution des mentalités, encore moins de la psychologie dont il était et est lui-même prisonnier. C’eût été le cas s’il avait proposé une modification fondamentale du pouvoir et de la définition de la puissance où le facteur “brute force” par accumulation quantitative se serait trouvé remplacé par le facteur “finesse” par perfectibilité élective, et par conséquent une modification à mesure de l’autorité qui doit caractériser le pouvoir pour assurer sa légitimité, donc de l’influence qu’il exerce, donc éventuellement de l’influence hégémonique consentie qu’il assurerait. Nye proposait un nouvel outil, rien d’autre, au service de la même puissance, de la même brute force, toujours au service de l’“idéal de puissance” et du “déchaînement de la Matière”. Simplement, l’enveloppe, l’apparence, la fonction, la musique de marketing seraient “douces” (soft) ... Même cela d’ailleurs, c’est-à-dire le facteur soft comme outil, même cela les américanistes ne savent pas faire ; lorsqu’ils font du software pour leurs technologies, où apparaît le mot soft, ils le font si massivement, confirmant qu’ils restent plus que jamais dans la logique de la quête du mythe d’une sorte de Graal quantitatif, avec les lignes de code (l’aspect soft) caractérisées par leur massivité, accumulées par millions et dizaines de millions (Graal quantitatif). Ainsi aboutissent-ils au monstre-JSF que personne ne comprend plus tant il est monstrueux, symbole impeccable de l’impasse de la puissance/brute force, y compris dans ce domaine soft. (De même, plus personne ne comprend ni ne contrôle la NSA, autre monstre-soft qui mène la charge à la recherche du même mythe pesant du même Graal quantitatif et se fait affreusement tacler, dans un superbe contrepied en pleine course, par l’inimitable “freluquet de 30 ans”, Snowden, gamin soft par excellence.)

De même, les américanistes n’ont rien compris au “système de la communication” dont ils ont inventé réellement et par inadvertance les fondements dans les années 1920 (les roaring twenties, expression suggérant toujours la puissance par la force). Ils développèrent directement et par réflexe pavlovien dirait-on le “système de communication” au service d’une influence de force : invasion massive des produits commerciaux, du crédit pesé en masses de dollars, de l’hollywoodisme où la quantité de bandes incultes de la movie industry supplée à la qualité du cinéma lorsqu’il prétend à l’art, des relations publiques et de la “réclame”, et ainsi de suite. Nous disons bien “n’ont rien compris” en même temps qu’“ils ont inventé réellement” pour signifier qu’ils ont effectivement inventé quelque chose qu’ils ont pris pour le “système de communication” créateur de puissance, alors qu’ils inventaient en vérité les prémisses du “système de la communication” qui produit quelque chose qui lui est spécifique, qui n’est pas la puissance/brute force et qui s’avère supérieur à la puissance/brute force.

Les américanistes ont toujours ignoré la véritable nature de ce qu’ils ont inventé parce qu’ils sont incapables de comprendre que le “de la” de la chose (“système de la communication”) détermine quelque chose de tout à fait différent, qui prit du temps pour maturer et atteignit sa maturité dans les années 1990, en révélant sa capacité à créer, à partir de sources d’une “puissance” infiniment faible, des événements, des “bruits de communication” (voir le 25 septembre 2013) qui bouleversent la psychologie et impliquent des événements politiques de renversement aux effets d’une prodigieuse importance. (La crise de la NSA, la crise syrienne, la crise du government shutdown, qui sont autant de coups portés au Système [à Washington] sont tous l’effet du système de la communication dans son exercice de manipulation de la “puissance” de l’autre à son avantage [voir la tactique du “faire aïkido”, citée notamment le 2 juillet 2012].) L’ironie de cette chronologie est qu’ils ont inconsciemment utilisé les premières créations du “système de la communication” pendant la Guerre froide, car c’est bien cette capacité d’invention alors énigmatique qui leur donna cette position de supériorité morale par influence sur l’URSS (le mythe du “monde libre”) et nullement leur puissance technologique.

C’est dire si, selon nous, arrivés où nous en sommes, le “système de la communication” et sa dimension de Janus jouant à plein, définitivement écœuré par la crudité obscène de l’“idéal de puissance” qui emprisonne complètement le système de l’américanisme, est bien en train de choisir décisivement son camp, qui est celui de l’antiSystème. Les divers exemples présentés en première partie de cette analyse, les nombreux événements de communication mentionnés qui témoignent de la défaveur accélérée de la réputation des USA essentiellement, entérinent à notre sens ce constat. Ce grand tournant antiSystème du système de la communication se paie, dans la bataille de la crise d’effondrement du Système et dans le chef du Système trahi de toutes parts, de l’agonie chaotique où s’abîme le système du technologisme.

Les USA, nantis de leur certitude type soft power, confondant cela avec le système de la communication alors qu’ils ne faisaient que recycler selon un habillage soft leur obsession de puissance/brute force dans le chef du système du technologisme, ont, depuis les leçons théoriques de Nye, appliqué systématiquement tous les principes de la communication dans le sens de l’inversion la plus complète. En affirmant remplacer la “dureté” par la “douceur”, ils ont donné une impulsion de plus à la puissance/brute force qui reste l’instrument favori de la déstructuration et de la dissolution, et qui ne cesse de se retourner contre eux dans une réaction antiSystème typique du système de la communication. Depuis la fin de la Guerre froide et la trouvaille trompeuse de Nye, au plus ils ont œuvré pour renforcer décisivement leur influence grâce à la puissance/brute force, au plus ils l’ont détruite, dans une sorte de flux contradictoire logique de vases communicants justifiant la perception oxymorique de la chose. Il y a bien un exceptionnalisme américaniste, qui est celui de la constance dans l’erreur de l’inversion absolue, qui est finalement la recette principale, pour les USA, d’un recyclage constant de leur dynamique de surpuissance en dynamique d’autodestruction.