Séquelles d’“Alamo à l’envers”…

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«HA! Are we seeing the beginning of the end of the United States of America? One can hope...», – voilà un parmi les nombreuses réactions d’auditeurs (119 au 19 avril 2009 au matin) d’un rapide commentaire parlé (vidéo) de Michael Tomalsky, dans le Guardian du 17 avril 2009, sur les déclarations du gouverneur du Texas le 15 avril 2009 (voir notre Bloc-Notes du 16 avril 2009).

Il est difficile évidemment de donner un aperçu complet et précis de ces commentaires mais nous assurons nos lecteurs que leur lecture, même partielle, est du plus haut intérêt. La plupart des intervenants sont US (le Guardian a un fort lectorat US sur son site). Mises à part les imprécations, ou compte tenu de celles-ci si l’on veut, on peut distinguer deux grandes tendances dans les interventions:

• Une discussion extrêmement sérieuse sur les mérites, les avantages, les modalités diverses, d’une sécession du Texas, de la sécession en général, de l’éclatement des USA au bout du compte. Les rapports de Washington et des Etats sont également analysés. Les arguments vont de la vitupération et de l’insulte aux analyses minutieuses des modalités constitutionnelles de tels actes. C’est parfois, et même souvent, fort instructif.

• Le courant d’antagonisme, voire de haine, existant aux USA entre les deux blocs idéologiques (conservateurs traditionnalistes et libéraux progressistes pour faire bref et très approximatif). La prévention, l’hostilité à l’encontre du Texas, cet Etat considéré comme très singulier, réactionnaire, archaïque, arrogant, raciste, etc., par le courant non-texan et libéral, sont absolument impressionnants. La violence de certaines réactions de Texans est également remarquable. Les courants d’antagonisme ainsi mis en évidence font véritablement penser à des citoyens de nations ennemies et leur cohabitation implique effectivement des structures de contrainte, notamment par le conformisme, les pressions législatives et policières, une intense propagande de communication, etc. La crise est-elle en train de mettre en évidence que tout cela ne suffit plus?

On découvre d’une façon convaincante, ou bien l’on en a confirmation, que le sujet ainsi débattu en général, qui n’est rien de moins que l’éclatement des USA, est un sujet très sérieux, très actuel, qui constitue secrètement un des grands thèmes importants des réflexions dans les USA en crise. Il est manifeste que l’éclatement est non seulement le stade ultime d’une crise grave aux USA, mais aussi le stade ultime naturel, sinon évident, d’une telle crise grave. La fragilité structurelle des USA, à laquelle nous croyons énormément, est ainsi mise en évidence.

Nous ne prétendons pas avoir débattu l’ensemble des commentaires (le nombre de 119 mentionnés est un peu trompeur : nombre de commentaires sont très longs et constituent de petits articles). Néanmoins, l’un d’entre eux nous a arrêté parce qu’il est mesuré, assez complet et, surtout, rend bien compte de l’importance du problème en s’adressant justement aux non-US, avec cette remarque introductive “Ce que les gens hors des USA ne comprennent peut-être pas, c’est que tout cela peut peut-être avoir l’air d’une plaisanterie mais que ce n’est pas drôle…”

«What people outside the U.S. might not understand is that this may sound like a joke, but it’s not funny. There is a large number of people on the far right side of American politics who are, for want of a better word, crypto-Confederates, especially when one looks at the geography of the far right. A lot of what you hear in the form of railing against “big government” and “taxes” appears to be a use of code words. What is being objected to is not government in general but only certain types of government spending; namely, anti-poverty programs that are perceived as disproportionately benefiting non-white poor people. With regard to taxation, the appropriate degree of the government’s role in regulating commercial activity, and anti-union politicking, these appear to be code words describing a policy of seeking to limit the government’s ability to serve as a counterweight against private business interests. The key here is that discrimination is far easier to accomplish in the absence of government control. During the 1960s, there was even one county that shut down its county school system (replacing the county schools with private whites-only schools) in order to avoid having to comply with a racial desegregation order from a Federal court. In this context, the reference to secession by the governor of Texas (and his extremely limited retraction, in which he essentially forswore secession for the time being) raises real concern.»


Mis en ligne le 20 avril 2009 à 05H26