Sorcha Faal, Snowden & Victoria Nuland-Fuck

Brèves de crise

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Sorcha Faal, Snowden & Victoria Nuland-Fuck

L’histoire courante, qui dévie souvent vers la métaHistoire, nous offre des raccourcis saisissants, sinon intéressants. L’un d’entre eux, de raccourcis, est celui qui relie le site WhatDoesItMeans de la ci-devant Sorcha Faal avec la crise Snowden/NSA d’une part, indirectement avec l’incident Victoria Nuland-Fuck à propos de l’Ukraine d’autre part. Nous avons déjà beaucoup parlé de cette “source” Sorcha Faal en tentant de donner notre appréciation ...(voir le 27 février 2012, le 11 mai 2012, le 17 juillet 2013), – sans jamais nous risquer, oh certes pas, à un jugement définitif, ni même intermédiaire, – mais à quelques hypothèses distrayantes...

Il se trouve que, récemment, par des canaux indirects et surprenants, une comète Sorcha Faal a fait irruption dans le domaine agité de la crise Snowden/NSA, et sur un sujet des plus exotiques (Maison-Blanche occupée depuis 1945 par des extra-terrestres, dits ET, qui avaient auparavant donné un coup de main à Hitler pour la prise du pouvoir en 1933, – donc, des ET plutôt adeptes de l’idéal de puissance). La nouvelle venue de Sorcha Faal (le 11 janvier 2014) avait été répercutée dans des conditions étranges par un ancien ministre canadien de la défense, Paul Hellyer, et par l’agence iranienne FARS (le 12 janvier 2014), allant jusqu’à provoquer des démentis (“non, pas d’ET à la Maison-Blanche”) dans des médias aussi “sérieux” (?) que HuffingtonPost (le 23 janvier 2014), – merci, HuffPost, de nous rassurer, BHO serait donc bien BHO...

... Et puis, nous voilà avec l’affaire “Fuck the EU”, de Victoria Nuland, qui a gagné le surnom de Victoria Nuland-Fuck (VNF). L’un des aspects de cette affaire est, bien entendu, la question technique de l’interception de la conversation. Cette interception s’est faite dans d’excellentes conditions techniques, de la part de ses auteurs, que tous les officiels américanistes ont aussitôt identifiés avec la foi du charbonnier comme russes-sans-hésiter. Victoria Nuland a elle-même affirmé que les Russes étaient les coupables selon l’argument assez rock’n’roll que les sous-titres des dialogues sont en russe. (Effectivement, comme signature d’identification des auteurs, on ne peut mieux faire, ce qui montre une réelle volonté de coopération de leur part.) La même Nuland, se retenant de justesse d’un “Fuck the Russians” mais plaidant au contraire la bonne entente, a reconnu la qualité technique de l’opération, avec une certaine candeur bien américaniste. C’est le Guardian du 7 février 2014 qui nous le dit :

«Speaking in Kiev, after meeting Yanukovych, Nuland refused to be drawn into the row. “I will not comment on a private diplomatic conversation,” she said. But she implied she had been a victim of a sophisticated eavesdropping operation carried out by Russia's spy agencies. The embarrassing tape surfaced with Russian subtitles. “It was pretty impressive tradecraft. [The] audio quality was very good,” Nuland said on Friday.»

Sorcha Faal s’est aussitôt saisi de l’affaire pour publier un texte de révélations évidemment “choc”, le même 7 février 2014. L’essentiel des “révélations” est basé sans aucune hésitation sur la responsabilité russe mais plutôt dans le genre “bravo les gars”, et avec l’aide évidemment des documents Snowden selon le mode “ce n’est que justice”, sans autres précisions sur les conditions de cette aide sinon qu’elle permettrait l’accès au Joint Worldwide Intelligence Communications System (JWICS) qui administre toutes les communications secrètes des services, agences et département de sécurité nationale US. Le commentaire est construit sur quelques évidences, supputations, méditations, déductions ou informations, – c’est selon ce qu’on croit de la véracité du rapport, – affirmant que le plus terrible n’est pas l’interception de la communication Nuland mais la possibilité/probabilité que les auteurs de l’interception sont donc capables d’intercepter nombre, sinon toutes les communications secrètes US. Dans le sport de l’insinuation préoccupante, Sorcha Faal joue sur du velours dans ce cas, plus que dans l’affaire Hitler/ET/Maison-Blanche...

 

Mis en ligne le 8 février 2014 à 16H37