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1740Une des thèses principales de defensa.org, qui s’est faite jour récemment, est l’évolution actuelle et inéluctable du Système vers son autodestruction, en même temps qu’il atteint sa puissance maximale et sa mainmise sur absolument tous les secteurs d’activité, de pensée et de vie des humains et du monde.
Une des premières références à l’autodestruction du Système que l’on rencontre sur le site se situe au 1er janvier 2010. Dedefensa.org y commentait l’accumulation de crises non résolues, touchant tous les domaines, allant s’aggravant, sans que ni les politiques ni les économistes en poste ne savent plus quoi faire, nombre d’actions entreprises par ces derniers allant au contraire de plus en plus systématiquement dans le sens contraire des intérêts du Système et vers de la ruine d’icelui-ci.
La description et l’analyse du processus du Système dans cette phase ultime se sont ensuite affinées, jusqu’à être synthétisées dans les deux numéros de dde.crisis de juin puis de juillet 2011 (voir aussi la présentation du premier sous forme de Notes sur l’autodestruction du Système).
Je résumerai ici, sous mon entière responsabilité, les deux points centraux de l’analyse faite par dedefensa.org (tous les extraits et citations viennent des deux numéros de dde.crisis cité ci-dessus) :
• Le système possède “deux caractères fondamentaux”, la course inéluctable vers l’autodestruction et l’hermétisme. L’hermétisme est ici une situation de monopole très particulière, celle qui interdit de penser ou d’envisager «quelque action que ce soit contre le Système, sans passer par l’usage de ses propres instruments». Cette situation est installée grâce aux instruments de puissance du Système (technologie et communication) et lui assure la domination absolue, sur toutes les activités humaines ;
• Il est également caractérisé par une « dualité antagoniste » : le Système atteint le stade extrême de sa surpuissance en même temps qu’il atteint la phase décisive de son évolution vers l’autodestruction. Les deux processus, les deux dynamiques (surpuissance-autodestruction) sont intimement liées, font partie de la même évolution finale du Système : le fait d’atteindre le déchaînement de surpuissance «produit exactement de la même façon et en même temps un inéluctable processus d’autodestruction» [1].
Or presque à la même date (juin 2011), une émission de la radio suisse romande présentait un modèle scientifique qui rend exactement compte de l’évolution du Système tel qu’analysé par dedefensa.org (surpuissance, hermétisme et autodestruction).
Le thème de l’émission était consacré aux monnaies alternatives, et l’invité Bernard Lietaer (plus en anglais). Ingénieur de formation, devenu économiste et consultant dans les pays andins dans les années 1970, il s’intéresse aux risques systémiques à l’université de Louvain, puis devient haut fonctionnaire de la banque centrale de Belgique, participe à la création de l’ECU avant de devenir fervent défenseur des monnaies alternatives. S’intéressant depuis les années 2000 aux conditions de stabilité des systèmes monétaires, il approche et collabore avec un biologiste américain de l’université du Maryland, Robert Ulanowicz, qui tentait, lui, de modéliser les systèmes écologiques depuis la fin des années 60 notamment les systèmes marins littoraux perturbés (pollutions, surpêche etc.)
Chacun dans leur domaines, puis conjointement, ces deux chercheurs et leur équipes sont parvenu à identifier les conditions de stabilité (ou de durabilité) des “systèmes à flux complexe”.
Système à flux complexe signifie tout système de circulation d’une chose de quelque nature que ce soit, circulation qui se fait à travers de multiples acteurs et réseaux. Cela peut être la circulation de l’énergie et des nutriments à travers la chaîne trophique d’un écosystème. Cela peut être la circulation de l’argent à travers les systèmes bancaires et financiers. Cela peut être autre chose encore.
Or dans les deux cas il se trouve que la condition de durabilité d’un système, c’est un équilibre entre deux paramètres clés, l’efficacité et la résilience. L’efficacité est définie comme la capacité à traiter un certain volume de ce qui circule dans le système, tandis que la résilience est la capacité à s’adapter à des conditions ou des environnements différents et changeant. Si le système est trop efficace, il s’effondre par manque de résilience. S’il est trop résilient, il stagne.
Mais comme toujours en sciences, il y avait une difficulté à résoudre. Ici, c’était le fait que les paramètres clés, efficacité et résilience, ne sont pas directement mesurables sur le terrain. Le véritable tour de force fut donc d’avoir identifié deux variables mesurables sur le terrain, et dont les conditions de durabilité (équilibre efficacité/résilience) dépendent directement. C’est ce qu’a fait Ulanowicz, après 25 ans de mesures de la circulation de la biomasse dans divers écosystèmes. Ces deux variables, dites structurelles, sont :
• la diversité (le nombre d’éléments en jeu, ou le nombre de nœuds d’un réseau ; par exemple dans le cas d’un écosystème : le nombre d’espère animale) ;
• et l’interconnectivité (à combien d’autres nœuds un nœud est relié en moyenne).
La condition de durabilité (l’équilibre entre et efficacité et résilience) peut se alors comprendre ainsi (voyez la figure 1 de Goerner et al. 2009, qui résume la chose, avec la durabilité en ordonnée et le rapport diversité/connectivité en abscisse) :
S’il y a peu d’acteurs (faible diversité), et que ceux-ci sont tous très fortement interconnectés entre eux (cas à gauche sur l’abscisse de la figure 1), alors l’efficacité sera maximale, mais le système sera très peu résilient et très fragile (c'est-à-dire prompt à l’effondrement soudain).
Si au contraire il y a beaucoup d’acteurs (forte diversité) mais très peu interconnectés (cas à droite sur la susmentionnée figure) : le système sera très résilient, mais peu efficace, stagnant et finalement tout aussi peu durable…
Au final, il y a une “fenêtre de viabilité” assez étroite, où le système est stable et durable, et qui correspond à une pondération entre diversité et interconnectivité, et donc à un équilibre entre efficacité et résilience.
Bernard Lietaer et d’autres chercheurs en sciences économiques ont appliqué ce modèle aux (rares !) données historiques sur les systèmes de monnaies régionales et constaté sa validité dans le domaine. Dans l’émission radiophonique mentionnée, Lietaer parle de la situation française au X-XIIIè siècle, qui fut, outre une période de création artistique, linguistique et technique, une période de floraison de monnaies régionales. Il y avait deux types de monnaies en usage sur le territoire (comme d’ailleurs dans le reste de l’Europe et du monde) :
• les monnaies “de longues distances” ou destinées aux échanges internationaux : les monnaies royales, la monnaie byzantine (issu à Constantinople, qui a duré 700 ans), en général en or ou en bronze ;
• et une grande diversité de monnaies régionales, destinées aux échanges régionaux, issus par chaque acteur régional de quelque importance (abbaye, évêque, seigneur local, société de bienfaisance publique etc.) ; ces monnaies, en plomb, en cuivre, avaient une durée de vie limitée à celle de la personne qui les émettait, était retirée de la circulation à la disparition de ce dernier avec une taxe prohibitive (eg. de 25%) ; c’était donc (contrairement aux monnaies en or) une monnaie qu’on n’épargnait pas, et dont la fonction principale était d’assurer les échanges régionaux quels que soient les aléas des monnaies royales ou longues distances. Même le roi utilisait ces monnaies locales pour ses dépenses quotidiennes.
Dans l’analyse d’Ulanowicz-Lietaer, un tel système dual est un système durable et robuste (La plupart des systèmes d’échange traditionnel relèvent d’ailleurs de cette même logique de monnaie régionale, non thésaurisable, et robuste sur la durée). Pourquoi alors a-t-il disparu ? D’après Lietaer toujours, à cause de la centralisation entreprise par la royauté française à partir du XIIIè siècle et la création d’un monopole. Sur la période de quarante ans allant du premier édit d’uniformisation des monnaies locales sur le standard de la monnaie royale par Saint-Louis en 1265, à la fin du règne de Louis-Philippe, l’action de ces deux monarques fut de faire disparaître l’ensemble des monnaies locales et d’engendrer un effondrement économique qui a duré 150 ans. Pour Lietaer, la cause de cette grande crise fut la disparition des monnaies locales, c’est-à-dire du moyen d’échange permettant aux « petites gens » de vivre quelles que soient les bonnes ou mauvaises fortunes des entreprises royales et de l’endettement consécutif de la royauté [2].
Lietaer cite encore l’exemple de la stabilité du système économique suisse, qu’il explique par le fait que, comme dans le cas de la France avant la fin du XIIIè siècle, celui-ci est également un système dual. Un des rares et des plus flagrants (et méconnus !) systèmes dual actuels. De fait, la Suisse possède une deuxième monnaie, le WIR, indexée sur le francs suisse mais émise par les utilisateurs eux-mêmes et destinée aux échanges nationaux uniquement. Créé en 1934 par quelques entrepreneurs, le WIR est utilisé par environ un quart des entreprises suisses dans leur échanges entre elles, avec un volume assez faible et fluctuant autour de 2 milliards de CHF. En cas de croissance économique, les acteurs préfèrent se faire payer dans une monnaie qui leur permet de faire des achats à l’étranger (telles vacances à Hawaï), bien sûr, et le volume du WIR est minimal. Mais en cas de récession et d’accès plus difficile à la monnaie internationale, alors l’emploi du WIR prend tout son sens et permet aux échanges locaux de continuer à se faire – au lieu qu’ils soient bloqués comme c’est par exemple le cas en Grèce aujourd’hui, tout entière prisonnière d’une situation de monopole mondiale (FMI, logique financière globale etc.). N’importe quel personne actuellement salariée en Euro comprend l’avantage de pouvoir utiliser, pour ses besoins quotidiens et locaux (garderie, nourriture etc. etc.), une telle monnaie locale même si elle n’est “que” à usage local et non thésaurisable !
C’est donc cette diversité relative, ou du moins cette absence de monopole absolu, cette possibilité de circuit alternatif, qui permet à un système de flux de rester résilient et stable.
A contrario, depuis la crise financière de 2008, nous avons tous été à même de constater les effets ravageurs de la situation de monopole absolu du dollar et de l’interconnectivité maximale du système financier, libéralisé depuis la fin des années 80 aux USA et qui a depuis imposé à tous les autres acteurs bancaires et monétaires de se brancher sur lui [3]. A voir les bilans des bourses et des flux financiers jusqu’en 2008, l’efficacité d’un pareil système fut sans doute maximale dans sa capacité à “traiter” et créer de l’argent. A voir par contre les problèmes actuels, il fut tout aussi efficace pour s’effondrer…
La conclusion de Lietaer est nette : la monoculture peut être très efficace, mais elle est très instable. L’obtention d’un monopole crée l’instabilité (par sa propre fragilité).
Voilà ce qu’il en est pour l’aspect économique. Mais les enseignements possibles du fonctionnement des systèmes de flux complexes tels qu’exposé par Ulanowicz et Lietaer ne doivent pas être limités à ce seul secteur d’activité (économique) ou scientifique (écologique), comme le montre le parallèle saisissant avec le fonctionnement du Système (notre Contre-Civilisation devenue en position de monopole) tel qu’analysé par dedefensa.org.
Pour moi, on peut bien sûr lire, à la place d’“hermétisme” [4] : situation de monopole absolu, absence de diversité et interconnectivité maximale (peu d’acteurs différents, tous très fortement reliés entre eux), et branchement de tous les domaines d’activité et de pensée (culturel, politique, financier, énergétique, technologique) sur la seule logique du Système.
On peut bien sûr mettre en parallèle la “dualité antagoniste” surpuissance-autodestruction du Système avec la relation entre efficacité maximale et résilience minimale (ou, ce qui revient au même, fragilité maximale).
On peut bien sûr voir dans “les deux caractéristiques du Système”, hermétisme et autodestruction, la même relation entre interconnectivité maximale/diversité minimale et fragilité maximale (tendance à l’effondrement du système).
(Il n’est pas jusqu’à la nécessaire pondération de la recherche d’efficacité par la capacité à durer et par la résilience, qui passe par le maintien d’un certain niveau de diversité et d’une interconnectivité limitée, qui n’est sans rappeler “l’idéal de perfection” de Guglielomo Ferrero, cette nécessaire et traditionnelle prise en compte des équilibres qui font un monde. Au contraire, on aura reconnu “l’idéal de puissance” dans la recherche maximale et irréfrénée d’efficacité).
Les exemples d’actualités illustrant cette évolution du Système sont bien trop nombreux pour être tous cités et une accumulation de descriptions deviendrait rapidement stérile. L’essentiel est bien d’essayer d’en apercevoir la logique.
Je laisserai donc méditer le lecteur sur la toute puissance de l’empire Murdoch dans le domaine du journalisme et de la communication, avec sa soudaine explosion en vol, au faîte de sa gloire (la chose est d’ailleurs citée en exemple et analysée dans le dde.crisis de juillet 2011) ; sur l’agriculture intensive (une monoculture, assurément, avec sa fragilité à mesure !), ou encore sur le monopole du nucléaire au Japon, assuré d’une manière très efficace par Temco – pour ne citer que trois domaines (communication, alimentation, énergie) qui nous touchent tous de près.
Un mot tout de même sur la situation de la Grèce, puisque l’actualité ne cesse de nous solliciter avec ceci. Rembourser la dette en détruisant les services et infrastructures publiques, ou effacer une partie de la dette avec comme conséquence de laisser attaquer d’autres pays de la zone euro, comme je l’ai encore entendu ce matin à la radio, voici typiquement les deux “solutions” imposées à la Grèce par la logique monopolistique du Système.
Réinjecter de la diversité et diminuer l’interconnectivité, par exemple en créant une (ou des) monnaie(s) régionale(s) afin de faire fonctionner les échanges à l’échelle du quotidien des gens (ce qui n’empêche nullement l’emploi des actuelles monnaies internationales ou supranationales [5]), voici qui irait dans le sens d’une plus grande stabilité et durabilité. Mais c’est déjà penser et agir en rupture avec le Système (qui est, lui, synonyme de diversité minimale et d’interconnectivité maximale). C’est déjà commencer à vivre et respirer en dehors de celui-ci.
Puisque Guglielmo Ferrero est une des références de ce site, j’aimerai donner une dernière illustration tirée de son oeuvre, parce qu’il me semble parfaitement sensible et conscient de cette relation entre diversité, interconnectivité et résilience, et puis surtout, et cela ne fait que rajouter à l’hommage qu’il faut lui rendre, parce qu’il utilise à cette occasion une belle image qui résume à merveille ce que Lietaer et Ulanowicz disent de manière précise mais sèche.
A la page 179 de Pouvoir. Les génies invisibles de la Cité (Brentano’s, 1942), Ferrero parle du processus de concentration dynastique qui aboutit à l’effondrement des dynasties européennes. Il le fait avec des termes étonnements proche de ceux d’une analyse de Lietaer : «La disparition d’un grand nombre de dynasties petites et moyennes, la concentration de vastes territoires sous le sceptre d’un petit nombre de grandes dynasties, ont affaibli le principe aristo-monarchique en Europe pendant le XIXè siècle.» N’est-ce pas là exactement la même logique de diversité minimale et d’interconnectivité maximale («peu d’acteurs, fortement reliés entre eux») aboutissant à une efficacité et un monopole maximal, en même temps qu’à une résilience et une stabilité minimale ? Appliqué ici non pas à un écosystème ni à un système financier, mais au système politique (dans lequel il faudrait voir comme flux les relations d’autorité entre les hommes).
Il conclut, et c’est à ce moment qu’il utilise cette belle image : «Louis XVI tenait l’énorme masse du peuple français moins fortement que les innombrables duchés, granduchés, principautés, électorats, royaumes ne tenaient l’Allemagne, chaque dynastie agissant sur un territoire plus retreints et sur un nombre plus limité de sujets. Des milliers de petits arbustes peuvent empêcher les éboulements d’une côté mieux qu’un seul chêne gigantesque». Des milliers de petits arbustes peuvent stabiliser un cône d’éboulis pierreux mieux qu’un seul arbre…
Et pour ne pas finir cette note technique en laissant l’impression que puisque le système s’autodétruit, peu importe l’effort de savoir comment puisqu’il y aurait déjà tant d’autre chose à faire et plus urgentes, voici un petit dialogue qui résume la chose bien mieux que je ne saurais faire [6] :
– Tu te rends compte que ça fait des années qu’on cherche comment abattre le FN et lui, il y arrive en deux mois ! dit Marco, les bras croisé derrière la tête et regardant les étoiles à travers l’entrelacs de grues.
Comme la silhouette trapue à laquelle il s’adressait restait immobile, ses larges épaules courbées au dessus du quai, Marco relança :
– Il faut prendre les menus plaisirs là où ils sont tant qu’on peut le faire encore !
La silhouette sortit lentement les mains de ses poches et s’alluma une cigarette
– On peut pas raisonner comme ça, dit enfin Pablo. Ça reviendrait à accepter que le résultat prime. Ceux qui pensent que seul compte le résultat ne se soucient pas du processus… C’est pourtant le processus qui fait les civilisations…
Christian Steiner
[1] Pour les autres termes souvent employé ici – essentiellement “surpuissance” et “Système” – il faut évidemment se référer aux écrits de dedefensa.org. Mais afin que nous parlions us de la même chose, et à destination de ceux qui n’ont pas lu les deux dde.crisis mentionnés, il n’est pas inutile de préciser ici ces deux termes, en me basant toujours sur les définitions de dedefensa.org:
Par “surpuissance”, il faut entendre «une puissance au dessus de tout (de toute autre puissance) dans notre univers. […] une puissance si grande qu’aucune autre ne peut lui être opposée […]
(dde.crisis du 10 juin 2011, p. 3).
Quant au “Système” avec sa majuscule, c’est le système avec ses deux composantes (technologisme et communication), mais devenu, précisément, hermétique et dans une situation de monopole absolue, de par le monde entier, et lancé dans sa course autodestructrice :
«Il y a longtemps que l’on parle du “système” comme d’une organisation structurée, bureaucratique, dynamisée par le technologisme et soutenu par la communication. Le fameux CMI (complexe militaro-industriel) est le premier exemple de la phase actuelle de maturation finale de l’organisation de la modernité, et il est parmi nous depuis la fin des années 1930.
»Mais c’est véritablement avec la chute de l’URSS (1989-1991) que le phénomène a présenté tous ses caractères : avec cet événement, le phénomène du système a montré qu’il pouvait se développer sans l’aide d’un incitatif extérieur à lui-même (l’URSS comme Ennemi extérieur) ; il a aussi montré son extraordinaire capacité à se développer encore plus rapidement lorsqu’il se trouvait sans incitatif extérieur, sans spécificité extérieure, comme un phénomène per se. C’est alors qu’il devient le Système, qu’il embrasse tous les domaines de l’expansion de la “contre-civilisation”, qu’il devient hermétique en ne souffrant plus rien d’extérieur à lui-même, – c’est alors qu’il devient totalitaire, absolu, qu’il affiche une prétention métaphysique, qu’il devient la civilisation elle-même, – celle-ci, plus que jamais “contre-civilisation” […] 9/11 boucla l’hermétisme du Système ; la “contre-civilisation” entama sa course finale vers la surpuissance et vers sa Chute, conjointement.»
(dde.crisis du 10 juillet 2011, p. 4).
[2] Après, les spécialistes pourront toujours débattre du fait que la Guerre de Cent ans fut la cause de ceci, ou la dégradation climatique de cela… Mais l’un n’empêche pas l’autre : la dégradation climatique eut à l’évidence pu être adoucie par la survie de moyens d’échange locaux non drainé par l’effort de guerre royal ; quant à la Guerre elle-même, on peut toujours se demander si elle est consécutive aux problèmes économiques de telles villes désirant échanger avec les anglais ou si elle est la cause de problèmes économiques.
[3] voir à cet égard l’étonnant Inside Job, documentaire de 2010 sur la crise de 2008, réalisé par Charles Fergusson, disponible en DVD.
[4] et vice-versa bien évidemment : les termes de dedefensa.org et d’Ulanowics-Lietaer sont presque équivalents.
[5] L’emploi de monnaies régionales ou alternatives n’empêche nullement l’emploi des actuelles monnaies internationales ou supranationales, certes plus efficace pour les échanges à plus longues distances et la production industrielle nécessitant de gros investissements – choses parfaitement nécessaires et légitimes. (La création des gros moyens des production durant l’époque industrielle fut d’ailleurs ce qui a présidé au développement final des monnaies nationales actuelles. Le malheur fut que pour cela, par centralisation excessive (achevée en France sous Napoléon, en Allemagne sur la fin du XIXè seulement), on tua les monnaies régionales).
[6] Librement inspiré de Manu Larcenet, Le combat ordinaire, tome 4 : Planter des clous. Dargaud, 2010.
• Banasek-Richter, C., Bersier, L-F., Cattin, M-F., Baltensperger, R., Gabriel, J-P, Merz, Y., Ulanowicz, R.E., Tavares, A.F., Williams, D., de Ruiter, P.C., Winemiller, P.C., and Naisbit, R.E. (2009). Complexity in qualitative food webs. Complexity in quantitative food webs. Ecology 90(6):1470-1477.
• Goerner, S.J., Lietaer, B. and Ulanowicz, R.E. (2009). Quantifying Economic Sustainability: Implications for Free Enterprise Theory, Policy and Practice. Ecological Economics 69:76-81. Accès Internet: http://www.lietaer.com/images/Quantifying_Economic_Sustainability_Published_Final_pdf.pdf
• Joergensen, S.E. and Ulanowicz, R.E. (2009). Network calculations and ascendancy based on eco-energy. Ecological Modelling 220:1893–1896.
• Lietaer, B., Ulanowicz, R.E. and Goerner, S.J. (2009b). Options for managing a Systematic Bank Crisis. Sapiens 2(1):15. Accès Internet: http://sapiens.revues.org/747
• Lietaer, B., R.E. Ulanowicz, S.J. Goerner, and N. McLaren. (2010). Is our monetary structure a systemic cause for financial instability? Evidence and remedies from nature. Journal of Future Studies 14(3):89-108. Accès Internet: http://www.lietaer.com/images/Journal_Future_Studies_final.pdf
• Ulanowicz, R.E. (2009). The dual nature of ecosystem dynamics. Ecological Modelling 220:1886-1892.
• Ulanowicz, R.E., Goerner, S.J., Lietaer, B. and Gomez, R. (2009). Quantifying sustainability: Resilience, efficiency and the return of information theory. Ecological Complexity 6:27-36. Accès Internet: http://www.lietaer.com/images/Ecological_Complexity_Final.pdf
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