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1689Si Chalmers Johnson n’avait pas rendu fameux le mot blowback employé dans le jargon intérieur de la CIA, il faudrait l’inventer. Au reste, on comprend que ce mot, – qui signifie “coup en retour” et désigne des effets néfastes imprévus d’une action donnée contre celui qui a lancé cette action, – ait un usage intensif au sein de la CIA, tant ce service a d’activités, et d’activités qui génèrent pour les USA des effets imprévus et destructeurs. Considérée d’un certain point de vue qui est notamment substantivé par une déclaration officielle du premier ministre ukrainien, l’attaque de Boston du 15 avril 2013 apparaît désormais dans l’orientation envisagée comme un cas typique de blowback, non seulement d’une action ponctuelle de la CIA et d’autre services et agences, mais de la politique générale d’“agression douce” des USA et du bloc BAO contre la Russie, à partir des “révolutions de couleurs” et du rôle subversif central qu’a joué la Géorgie de Saakachvili dans ce dispositif.
(Nous traitons cet aspect de l’attaque de Boston du 15 avril tout à fait indépendamment du nouveau développement qui vient d’avoir lieu avec l’arrestation de trois “suspects”, compagnons d’université de Dzhokhar Tsarnaev. (Voir Russia Today du 1er mai 2013). Ce nouvel aspect de l’affaire de l’attaque de Boston fait partie de l’enquête du FBI, avec tout ce que cela suppose d’orientation dans un sens qui ne privilégie certainement pas une interprétation pouvant mettre en cause certains éléments où la politique US tient un rôle spécifique que les autorités américanistes devraient ne pas être spécialement inclinées à explorer avec toute la minutie requise. Ce développement-là reste donc pour l’instant réduit aux seules circonstances que le FBI détermine, selon l’orientation qu’il a choisie et selon ses intérêts bien entendu ; d’autre part, il concerne pour l’instant le seul Dzhokhar Tsarnaev, et nullement son frère Tamerlan, qui joue le rôle central dans l’attaque du 15 avril, et qui est le sujet de l’orientation que nous développons, nous.)
C’est bien entendu l’intervention officielle signalée plus haut du premier ministre géorgien, ennemi politique du président Saakachvili et plutôt partisan d’un rapprochement avec Moscou, qui donne à cette piste un caractère officiel extrêmement convaincant. A la suite de révélations parues et diffusées dans la presse russe (Isvestia et la station de TV Russia 1), le premier ministre Ivanichvili a publié un communiqué officiel où il annonce une enquête avec des révélations qui pourraient amener des surprises. Russia Today donne, le 30 avril 2013, des indications à ce sujet.
«Georgia is embroiled in scandal as media reports suggest its previous government was involved in extremist training attended by the key suspect in the Boston bombings. [...]
»“It is possible that terrorists had been trained in Georgia, but the investigation is underway. Let’s wait for its results. We will get a lot of new information, maybe even some shocking findings. There are suspicions that the authorities worked with terrorists and militants. If this information is confirmed, this will be shocking,” Georgian Prime Minister Bidzina Ivanishvili said on April 28. The comment came in response to allegations in Russian media that Tamerlan Tsarnaev, the main suspect in the Boston Marathon bombings, may have attended seminars allegedly sponsored by Georgian security officials and a US-based foundation. Some of the classes reportedly encouraged attendees to commit terrorist acts.
»Russian daily Izvestia and TV station Russia 1 recently revealed that they obtained a report by Colonel Grigory Chanturia of the Georgian Ministry of Internal Affairs’ main security service. According to the document, in summer 2012 the Kavkazsky Fund and the Washington, DC-based Jamestown Foundation held events for young residents of the North Caucasus. Tsarnaev, who stayed in Russia from January to June 2012, allegedly attended some of these events...
Suivent divers détails sur les activités de Tamerlan Tsarnaev et de divers autres noms impliqués dans les affaires de terrorisme tchétchène, et liés au soutien de diverses organisations, “frontistes” ou non, du dispositif d’“agression douce” antirusse du bloc BAO, et des USA précisément. Ainsi l’affaire prend-elle l’allure d’un cas d’école de la politique belliciste, expansionniste et interventionniste, outre d’être absolument illégale, du bloc BAO et des USA. Pour cette raison, ces diverses révélations, ainsi que l’intervention du premier ministre géorgien sont assez peu commentées dans la presse-Système US. On suivra donc les indications détaillées et plus sérieuses que ce que nous donne (ou ne nous donne pas, justement) l’essentiel de la presse-Système, de deux chroniqueurs US, dissidents et sérieux, Justin Raimondo et Wayne Madsen, qui consacrent deux longs articles à ce prolongement de l’attaque de Boston.
• Justin Raimondo suit avec attention le périple idéologique de Tamerlan Tsarnaev, mettant en cause avec zèle et jubilation la narrative officielle qui, après bien des hésitations, des fluctuations, des aménagements, serait que Tsarnaev aurait été un de ces “loups solitaires”, – expression entrée dans la nomenclature-Système et thèse désormais officiellement favorisée, – qui aurait agi de lui-même, entraînant son frère dans l’aventure, pour commettre un pur acte “de barbarie” qui n’implique personne d’autre ayant quelque rapport que ce soit avec l’un ou l’autre service officiel US, l’une ou l’autre personnalité, etc. La conclusion de Raimondo est évidente : l’attaque de Boston est l’exemple-type du phénomène de “blowback”... Ou comment Tamerlan Tsarnaev, formé pour intervenir en terroriste en Tchétchénie et éventuellement à Moscou dans l’esprit de ses initiateurs, s’est retrouvé dans une attaque aux USA, conformément à l’état d’esprit et les circonstances incontrôlables qu’on trouve en général dans cette sarabande de doubles jeux où chacun est à la fois l’allié d’occasion et l’ennemi fondamental de l’autre... (Raimondo explique que Tamerlan Tsarnaev avait été recruté par William Plotnick, Canadien d’origine russe devenu terroriste tchétchène et tué depuis, et qui entretenait sans doute les mêmes contacts avec la nébuleuse de subversion du bloc BAO, tout en ne cachant aucunement sa haine contre la culture occidentale, l’Ouest, le bloc BAO en général...)
«... For that, we turn to the Russian daily Izvestia and the Russian-1 television network, which report the contents of an intelligence dossier leaked by Col. Grigory Chanturia, of the Georgian Ministry of Internal Affairs, which claims that, in the summer of 2010, an organization calling itself the “Caucasian Fund,” or, alternately, the “Kavkazsky Fund,” co-sponsored with the Washington, D.C.-based Jamestown Foundation a series of “seminars” for North Caucasian youth – and that Tamerlan was one of the attendees. [...]
»While the details still have to be fleshed out, one thing is clear: Tamerlan Tsarnaev’s journey to the finish line at the Boston Marathon wasn’t the hegira of a “lone nut” who acted without direction, compatriots, or outside help. Remember Plotnick’s last known message to the West: “We’re going to build plans against you.”
»And so they did.
»The Georgian connection points to a classic case of “blowback.” A covert operation conducted against the Russian government, originally, that got out of hand – and came back to bite the hand that fed it. The irony here is that such figures as Zbigniew Brzezinski, who sits on the board of the Jamestown Foundation, were responsible for the anti-Soviet “strategy” that allied the US with Al Qaeda in Afghanistan when the Russians invaded – a ruse that backfired spectacularly on September 11, 2001.»
• Wayne Madsen est un journaliste d’investigation aux archives fournies, et qui suit avec opiniâtreté une ligne antiSystème dans sa dénonciation des diverses manigances de l’appareil de sécurité US, en tant que l’un des principaux bras armés du Système. Son article s’attache essentiellement à détailler l’enchevêtrement des réseaux, organisations frontistes, agences officielles US, etc., tout cela coordonnée autour de la Géorgie de Saakachvili à partir essentiellement de 2005, pour développer une action générale de déstabilisation contre la Russie. Le soutien au terrorisme tchétchène était et reste l’une des opérations-clef de cet ensemble, à laquelle se sont ajoutés d’autres types d’action précisant de plus en plus le modèle de ce que nous nommons l’“agression douce”. L’une des organisations pseudo-privées centrales du dispositif, organisation frontiste impeccable, est la Jamestown Foundation, créature achevée de l’ensemble de subversion du bloc BAO, qui ne cache bien entendu pas son extrême perplexité devant les “révélations” (guillemets nécessaires pour la fondation) du Premier ministre géorgien... Lequel Ivanichvili est prestement catalogué comme quasiment vendu à Moscou, et développant une politique pro-russe, traîtresse avérée de la vertueuse politique de Saakachvili. (Le président géorgien Saakachvili est, comme cela se trouve bien, actuellement en voyage aux USA, et il ne se garde pas d’avertir ses amis américanistes de ne pas croire un mot à cette vilaine histoire, en plus de rencontrer le sémillant Kerry pour réaffirmer le projet grandiose de faire entrer la Géorgie dans l'OTAN.) Cela donne ceci, sur le site de la Fondation, le 30 avril 2013, en conclusion d’un article consacré au sujet :
«It is still early to claim that Ivanishvili is indeed reversing Georgia’s pro-Western policy or, as his political opponents allege, that he is deliberately tarnishing Georgia’s reputation to make the country “incompatible” with the West. But it is safer to say that he is obsessed with the idea of improving relations with Russia as soon as possible. Ivanishvili should be aware, however, of the consequences of rapprochement with Moscow at all costs through unilateral concessions (see EDM, April 4). Condoning the Russian military occupation in strategic documents and implicating Georgia in unlawful activities would result in alienating the Georgian public from his policies. But the reckless and unsubstantiated statements would be potentially damaging in the eyes of Georgia’s Western partners as well. As for Russia, it would probably make good use of Ivanishvili’s statements by arguing for Georgia’s international isolation.»
• ... Mais poursuivons avec Madsen, avec son article du 29 avril 2013 sur wtfrly.com, repris le 30 avril 2013 sur Infowars.com. Madsen nous informe effectivement des méandres séduisants de l’anatomie de la Jamestown Fondation, avec les personnalités qu’on y croise parce qu’elles y ont des fonctions d’administration faisant caution de la conformité de la chose, de Brzezinski à l’épouse de Frank Carlucci. Madsen nous informe à propos des autres nombreuses organisations impliquées dans le périple de Tamerlan, avec USAID (récemment expulsée de Russie), l’Open Society Institute de Soros et Radio Free Europe/Radio Liberty également sous influence de Soros, etc. Il y est même question de notre ami McFaul, ambassadeur-Système des USA à Moscou, dont Madsen se demande s’il n’a pas suivi avec attention le parcours d’initiation de Tamerlan.
«The Jamestown Foundation is a long-standing front operation for the CIA, it being founded, in part, by CIA director William Casey in 1984. The organization was used as an employer for high-ranking Soviet bloc defectors, including the Soviet Undersecretary General of the UN Arkady Shevchenko and Romanian intelligence official Ion Pacepa. The Russian FSB and the SVR foreign intelligence agencies have long suspected Jamestown of helping to foment rebellions in Chechnya, Ingushetia, and other north Caucasus republics. The March 21 Tbilisi conference on the north Caucasus a few days before the Moscow train bombings has obviously added to the suspicions of the FSB and SVR.
»Jamestown’s board includes such Cold War era individuals as Marcia Carlucci; wife of Frank Carlucci, the former CIA officer, Secretary of Defense, and Chairman of The Carlyle Group [Frank] Carlucci was also one of those who requested the U.S. government to allow former Chechen Republic 'Foreign Minister' Ilyas Akhmadov, accused by the Russians of terrorist ties, to be granted political asylum in the U.S. after a veto from the Homeland Security and Justice Departments], anti-Communist book and magazine publisher Alfred Regnery; and Caspar Weinberger’s Deputy Assistant Secretary of Defense for Public Affairs Kathleen Troia “KT” McFarland. Also on the board is former Oklahoma GOP Governor Frank Keating, the governor at the time of the 1995 Murrah Federal Building bombing.
»The Georgian International School for Caucasus Studies in a perfect partner for Jamestown. Its current major project is designed to stir up anti-Russian sentiments in the north Caucasus by creating such new research programs as “Tsarist Russian policy and state-sponsored Soviet ethnic policies conducted in the North Caucasus during the 19th and 20th century.”
»Cooperating with Jamestown in not only its north and south Caucasus information operations, but also in Moldovan, Belarusian, Uighur, and Uzbekistan affairs, is George Soros’s ubiquitous Open Society Institute, another cipher for U.S. intelligence and global banking interests. Soros’s Central Eurasia Project has sponsored a number of panels and seminars with Jamestown. Soros and his NGO contrivances and constructs provided the impetus for Saakashvili’s themed ‘Rose Revolution.’ Jamestown’s Monitor and the Soros-influenced Radio Free Europe/Radio Liberty often quote from each others’ sources and reports... [...]
«... Georgia has become the nexus for the U.S. aid to the Russian opposition trying to unseat Putin. In March [2010], Georgia sponsored, with CIA, Soros, and MI-6 funds, a conference titled ‘Hidden Nations, Enduring Crimes: The Circassians and the People of the North Caucasus Between Past and Future.’ Georgia and its CIA, Soros, and British intelligence allies are funneling cash and other support for secessionism by ethnic minorities in Russia, including Circassians, Chechens, Ingushetians, Balkars, Kabardins, Abaza, Tatars, Talysh, and Kumyks.” [...]
»The Russians indicated in their first communication with the FBI that Tamerlan had changed drastically since 2010. That change came after the Hidden Nations conference in Tbilisi. U.S. support for Chechen and North Caucasus secession came as a result of a public statement on August 2008 by GOP presidential candidate John McCain that “after Russia illegally recognized the independence of South Ossetia and Abkhazia, Western countries ought to think about the independence of the North Caucasus and Chechnya.”
»What does U.S. ambassador to Moscow Michael McFaul know about Tamerlan Tsarneav’s activities in Russia’s North Caucasus?
»Upon becoming President in 2009, Barack Obama adopted McCain’s proposal and authorized CIA support for North Caucasus secessionists and terrorists with money laundered through the USAID, the National Endowment for Democracy, Soros’s Open Society Institute, Freedom House, and the Jamestown Foundation. In January 2012, Obama appointed a Soros activist and neocon, Michael McFaul of the right-wing Hoover Institution at Stanford university, as U.S. ambassador to Moscow. McFaul immediately threw open the doors of the U.S. embassy to a variety of Russian dissidents, including secessionists from the North Caucasus, some of whom were suspected by the Russian FSB of ties to Islamist terrorists.»
On comprend combien ce développement a beaucoup moins à voir avec le terrorisme per se, dont le/les narrative officielles US voudrai(en)t nous convaincre qu’il est le seul facteur en cause. Il n’aborde le terrorisme que comme un phénomène dépendant de certaines politiques développées par les appareils de sécurité et de subversion, essentiellement US et du bloc BAO, et essentiellement cette fameuse politique de subversion générale contre la Russie qui a désormais pris la forme de ce concept que nous favorisons de l’“agression douce”. Effectivement, c’est une toute autre approche que les enquêtes développées par le FBI, dont le zèle enquêteur n’a d’égale que son attention extrêmement minutieuse à être blanchi de tout soupçon de complicité ou d’incompétence dans les longs préliminaires de l’attaque de Boston du 15 avril 2013.
Quoi qu’il en soit, les descriptions développées à cette occasion de l’activisme US et BAO à l’encontre de la Russie rencontrent bien l’interprétation d’une politique-Système dont le but est de créer systématiquement le désordre d’une façon qui n’implique d’autre plan que cette volonté générale de déstructuration et de dissolution propre au Système. Que l’on plaque là-dessus les théories des uns et des autres, des centres type-neocons, type-Soros et d’une façon général les centres d’activisme de la structure subversive au sein du gouvernement US, avec ses organisations frontistes (Jamestown) et ses relais privilégiés type-Saakachvili, cela ne donne pas plus de cohérence rationnelle à l’ensemble de cette action mais ne fait au contraire que renforcer sa référence et sa soumission absolue à la politique-Système.
Mis en ligne le 2 mai 2013 à 04H41