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1076Il apparaît de plus en plus que l’équipe de sécurité nationale (politique extérieure, essentiellement) de Barack Obama lui pose un problème grandissant. La raison essentielle pourrait être ce fait somme toute étonnant que le président US, parti pour se concentrer sur les questions intérieures US (la crise) se révèle extrêmement actif en politique extérieure. Jim Lobe, dans une analyse qui met en évidence l’irritation grandissante d’Hillary Clinton, observe justement le 15 juillet 2009 sur IPS, – en rappelant également une situation déjà signalée avec la multiplication des envoyés spéciaux régionaux de la diplomatie US:
«Clinton's foreign policy role has in many ways been almost completely overshadowed by Obama, whose speeches over the last three months – each one devoted to a specific major foreign policy issue – in Prague, Cairo, Moscow and Accra have dominated the headlines.
»His appointment of special envoys to deal with Arab-Israeli peace and Afghanistan and Pakistan - George Mitchell and Richard Holbrooke, respectively - has also reduced the State Department's profile on the administration's two top regional priorities.
»Finally, the fact that Clinton did not accompany Obama on his trip to last week's G8 Summit, Russia, and Ghana – explained by the secretary's recovery from a broken elbow – as well as reports that she was not informed in advance about the administration's decision to send an ambassador to Syria after a four-year hiatus, fed speculation that Foggy Bottom was being marginalised.»
Du même point de vue, on peut attribuer un certain durcissement verbal d’Hillary vis-à-vis de l’Iran, en complète contradiction avec la politique d’Obama, à cette même irritation. C’est un point potentiel de désaccord grave, voire de crise au sein du cabinet, parce que l’acceptation d’Hillary du poste de secrétaire d’Etat était basée sur une compréhension tacite que les préoccupations intérieures d’Obama laisseraient les mains libres à la secrétaire d’Etat pour la politique extérieure.
Mais c’est sur la question des relations avec la Russie, notamment en raison du sommet Medvedev-BHO de la semaine dernière, que se concentre l’attention à propos du problème posé à BHO par la composition et l’orientation de son équipe de sécurité nationale. Un passage de l’article de Russian Profile du 13 juillet 2009, dont nous parlions dans notre Bloc-Notes du 15 juillet 2009 attire l’attention sur une “faction” de l’équipe BHO, plus ou moins formelle selon les membres de cette faction. Le passage fait partie d’un texte sur le nouvel institut anti-neocon, American Institute in Ukraine, avec des citation de son vice-directeur, Anthony Salvia.
«The AIU is in fact part of a wider battle waged over the new U.S. administration’s Russia policy. U.S. President Barack Obama has famously called for “pressing the reset button” in Russian-U.S. relations, but he is advised on Russia by Zbigniew Brzezinski and Michael McFaul, both historic advocates of a tough line with Russia. “We hope Obama listens to a wider range of opinion,” said Salvia.»
Le rôle de Michael McFaul, avec Brzezinski en arrière-plan mais pesant de tout son poids, est en effet de tenter de durcir la politique d’Obama. C’est McFaul qui a inspiré l’interview d’Obama à AP, le 3 juillet 2009 (voir notre Bloc-Notes du 4 juillet 2009), où Obama tentait d’opposer Medvedev et Poutine, ce qui constituait une initiative politique très imprudente et très agressive à la fois. Cette tactique s’est avérée piteuse puisque, dès le lendemain (4 juillet), Obama faisait machine arrière à grande vitesse (voir notre Bloc-Notes du 6 juillet 2009). De ce point de vue, McFaul, spécialiste des questions russes, n’est pas sorti grandi de l’affaire et ne s’est pas attiré une reconnaissance éternelle d’Obama.
Quant à Brzezinski, on voit mal comment son ami Walesa aurait pu signer la lettre des 22 anciens dirigeants politiques d’Europe de l’Est, reprochant à Obama de négliger l’Europe de l’Est au profit de la Russie, sans le consulter, lui demander conseil sur l’opportunité et la rédaction du document. Brzezinski est aujourd’hui considéré comme le premier relais d’influence des pays d’Europe de l’Est auprès d’Obama, mais il ne parvient guère à détourner le président de l’idée que l’essentiel en Europe pour les USA, ce sont les relations avec la Russie.
Plus que jamais, le jugement de Stephen F. Cohen, que nous rappelions le 4 juillet 2009, est extrêmement valable:
«Where is this new thinking going to come from? Probably not from the people President Obama has appointed to his foreign policy team. Every one of them is either a founder of old thinking, or a defender of it. Hillary Clinton and people like Vice President Biden and Michael McFaul who is now on the National Security Council, or General Jones who is the National Security Advisor and was the commander of NATO when NATO expanded. There are only a few people in the United States who share my point of view, but there are some, including people with some influence. The point is to keep talking, try to persuade people.
»So there are no new thinkers in Obama’s foreign policy okruzhenie. There is enormous support in the United States for the old thinking. It’s the majority view. The American media, the political class, the American bureaucracy – they all support it. Therefore, all hope rides with Obama himself, who is not tied to these old policies. He has to become a heretic and break with orthodoxy. Now you and I might say that it’s impossible, but there is a precedent. Just over twenty years ago, out of the Soviet orthodoxy, the much more rigid Communist Party nomenklatura, came a heretic, Mikhail Sergeyevich Gorbachev…»
…Cela étant bien entendu, avec le point supplémentaire et déjà dit, qu’il faut vraiment souligner et répéter tant il est inattendu et potentiellement important, qu’Obama s’est impliqué d’une façon extrêmement active dans la politique extérieure, par rapport à ce qu’on en attendait.
Mis en ligne le 17 juillet 2009 à 12H24
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