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1438Le président du Pakistan, le général Pervez Musharraf, a répondu à des questions indiscrètes au cours du magazine de la CBS Sixty Minutes, qui sera diffusé ce week-end. (Musharraf était de passage à New York pour la session solennelle et annuelle des Nations-Unies.)
Parmi les questions qui lui furent posées, celle de savoir si son pays avait été menacé par les USA, notamment après le 11 septembre 2001. The Independent nous fait rapport aujourd’hui des circonstances telles que les rapporte le président pakistanais.
«The President of Pakistan, General Pervez Musharraf, reveals in an interview to be aired at the weekend that, soon after the terror attacks of 11 September 2001, the United States threatened to bomb his country ''back into the Stone Age'' if he didn't offer its co-operation in fighting terrorism and the Taliban.
»The revelation was made by General Musharraf during his visit to New York for the annual General Assembly of the United Nations. It comes after a week in which the US has been criticised by a number of foreign leaders for trying to impose its will on other nations.
»Talking to a correspondent of the CBS news magazine 60 Minutes to be shown on Sunday evening, General Musharraf claims that the warning was delivered to his own director of intelligence by the US Assistant Secretary of State, Richard Armitage. ''The intelligence director told me that [Armitage] said, 'Be prepared to be bombed. Be prepared to go back to the Stone Age','' General Musharraf said, according to excerpts of the interview released by CBS last night.
(…)
»Shortly after 9/11, Pakistan indeed ended its support of the Taliban and became a frontline ally of America in the ''war on terror''. However, General Musharraf makes no secret of his distaste for the strong-arm tactics he faced from Mr Armitage. ''I think it was a very rude remark,'' he says in the interview. ''One has to think and take actions in the interests of the nation, and that's what I did.''»
Deux remarques que nous proposons :
• La première est que les révélations de Musharraf relèguent au magasin des illusions européennes l’idée qu’il existe une fraction extrémiste et une fraction modérée dans le gouvernement US. Armitage était à l’époque l’adjoint de Powell, au département d’Etat, en principe forteresse (assiégée) de la fraction modérée dans le gouvernement US. Il faut reconnaître qu’un Rumsfeld ou qu’un Cheney n’aurait pu être plus dur que ne le fut Armitage.
• La seconde est bien qu’il existe une obsession dans la psyché américaniste, représentée par cette expression “to bomb back into the Stone Age” (vous ramener à l’Âge de pierre par la vertu des bombardements US). La paternité de l’expression est, dans la forme et dans l’esprit, du général Curtiss LeMay, qui semble décidément le porte-voix et l’inspirateur d’une part importante de la psychologie américaniste. (LeMay est, aux USA, l’inspirateur et l’ordonnateur de la doctrine des bombardements aériens massifs.) On y trouve à la fois l’obsession du bombardement aérien massif et, deuxième chose qui n’est pas indifférente, l’obsession du retour au Ground Zero de la civilisation pour celui qui n’est pas américaniste. Ensuite, on le comprend, on pourra faire ce qu’il convient pour que cet artefact insupportable (une nation non-US) renaisse et prospère conformément aux règles de l’américanisme, comme un double de l’Amérique américaniste, — c’est-à-dire avec la corruption, le goût de la guerre, la manipulation de la communication, etc. La perception américaniste du monde ne peut comprendre, et encore moins admettre, qu’il existe quelque chose de différent, quelque chose d’autre qui ne soit pas américaniste.
Mis en ligne le 22 septembre 2006 à 06H19
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