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1828…Et chapeau bas pour nos lecteurs (voir l’état des donations) ; qu’ils nous démentent chaque jour de la sorte, d’un jour à l’autre, et nous garderons toutes nos forces et toute notre ardeur pour mener cette bataille qui est la nôtre à tous. Qu’ils continuent à montrer que notre sentiment de l’indifférence est infondé, puisqu’effectivement cette bataille se poursuit, et qu’il s’agit bien plus que d’une bataille, qu’il s’agit désormais d’une guerre ouverte.
Un lecteur (le 22 décembre 2011) nous confirme effectivement que nos craintes quant à l’indifférence sont infondées. Il cite un article signalant le texte de dedefensa.org dans sa partie purement informative, où l’auteur affirme que «Sur De Defensa, on parle de la fin d'internet, tombé sous le couperet de la répression. En réalité, je n'y crois guère.» Comme très souvent dans notre cas et à notre grand chagrin, c’est un peu vite lu à propos de ce que nous écrivons ; le titre “vie et mort d’Internet” n’est qu’un titre et ne tranche en rien le cas (pas de “couperet”), et c’est bien le texte qui importe. Nous ne parlons que d’«attaque conduite contre Internet par le Congrès des États-Unis» et de “menaces” contre Internet, ce qui est l’exacte vérité. Il n’y a bien entendu nulle part l’idée que cette attaque puisse réussir, et que l’on prépare les funérailles d’Internet.
De même, lorsque l’auteur précise plus loin : «Ron Paul n'existerait pas sans internet, et alors ? Les candidats dissidents existent bien en France, et les candidats officiels se tassent, avec ou sans internet. La situation sera bientôt tellement dégradée, que même sans internet, tout le monde sera au courant…» Le “et alors ?” nous semble un peu léger, tant le “torrent Ron Paul” est un événement sans précédent, qui ne peut en rien se comparer à l’existence de “candidats dissidents” en France et au fait, qui peut aussi bien ressembler à un vœu pieux sans aucune garantie d’acte décisif au bout du compte (nous en douterions profondément), que bientôt “tout le monde sera au courant”. Le “cas Ron Paul”, tel qu’il se dessine, est un événement au potentiel absolument colossal, qui entre dans la perception métahistorique de la situation en cours ; cela ne peut se comparer à aucun autre événement aujourd’hui, pour ce qui concerne l’attaque directe et massive contre le cœur même du Système. “Ron Paul n’existerait pas sans Internet, et alors ?” Et alors, que le destin soit remercié qu’Internet existe… L’analogie faite par l’auteur aux dissidents d’URSS est aussi trop faible, ou disons incomplète ; nul ne doit douter que les dissidents furent admirables en URSS, ce qui n’empêche qu’ils n’auraient été que cela si, en 1985, un nommé Gorbatchev n’avait entrepris ce qu’il a entrepris, sans d’ailleurs savoir sur quoi aboutirait son action, lui aussi personnage de la métahistoire. L’analogie entre Ron Paul et Gorbatchev, puisque le pâle BHO refusa ce destin d’“American Gorbatchev”, a tout pour nous satisfaire dans une vision prospective possible qui commence à effleurer le probable. (L’analogie Paul-Gorbatchev, avec des circonstances et une prospective éventuelle différentes dans leurs modalités, mais nullement dans la finalité qui est l’effondrement des choses respectives.)
(Nous avons connu de fort près cette aventure des “dissidents” avec Les Cahiers de Samizdat d’Anthony de Meeus, basés à Bruxelles. Les Cahiers du Samizdat, avec leur organisation, furent le relais privilégié et universel des “dissidents” à l’Ouest et leur base arrière d’une efficacité sans prix ; cela, sans le moindre soutien officiel et bien plus que toutes les machineries officielles à ce propos, auxquelles fut faite une grande publicité dont on peut aujourd’hui deviner le sens caché, essentiellement aux USA avec la CIA dans son rôle alors classiquement célébré de défenderesse du Monde Libre et de libération du reste. Dans une interview à Europe Défense, en avril-mai 1986, de Meeus confirmait absolument que Gorbatchev relayait le mouvement des “dissidents” en l’élevant avec un label de politique officielle, – la glasnost encore plus que la perestroïka, – en force politique irrésistible, en lui donnant la dimension décisive de l’action qui lui manquait. Avec Gorbatchev, le mouvement des “dissidents” devint la politique officielle de l’URSS et c’est à ce moment que la masse des citoyens soviétiques, effectivement informés de la dissidence et plus ou moins sympathisants, purent officiellement s’y engager, et cela avec la bénédiction, sinon l’incitation permanente du même Gorbatchev. On connaît la suite, dont la rapidité laissa l’Ouest pantois.)
Notre même lecteur déjà cité, signale au travers de plusieurs textes l’organisation déjà active d’un mouvement de résistance aux lois iniques d’un Congrès devenu, par nombre de ses aspects, une machine absolument somnambulesque dans l’exécution des consignes du Système. (Alors qu’il peut être, ce Congrès, dans d’autres occurrences, une machine indirecte, également involontaire, de la révolte contre le Système, – tout cela, absolument “maistrien”, dans le sens, dans ce cas, du chaos de la subversion devenant “inversionnisme” vertueux dans certaines circonstances.) Effectivement, la riposte est en cours d’élaboration, comme le signale également un texte de Russia Today, ce 21 décembre 2011, qui a rencontré notamment des activistes d’Anonymous et d’autres groupes, prestement baptisés “activistes anti-SOPA” (du nom de l’une des lois iniques en question).
«As Americans ready for a legislation that will impose a government-sanctioned firewall over the Internet, the elite computer-literate hacktivists attacking the law are finding ways to circumvent the passing of SOPA. […] “SOPA is a joke,” an activist affiliated with the online collective Anonymous says to RT under condition of anonymity. “It’s Internet censorship under the guise of anti piracy. Everyone knows this.” […]
»As the realities of SOPA passing becomes an Orwellian-threat almost coming to life, computer users are quickly taking to the Web to spread information to other surfers on how to sneak pass the firewall that could cause the censoring of the Internet. “Most of us have been stockpiling IP addresses,” adds the source. Under SOPA, the government is believed to go after the Web by means of attacking the Internet’s domain naming system, or DNS. That’s the process that translates the actual, alphabetical domain name from a series of numerical characters, the Internet protocol (IP) address.
»In order to get around such filtering, activists have already begun circulating lists online that chronicle the IP-addresses of popular websites that could be censored on SOPA so that users will be able to keep a roster handy of the digits that can be typed to dig up sites even as at risk as Google.com (which you could alternatively navigate to with the numbers 74.125.225.86 pasted into your browser). “SOPA emergency lists” have been spread around the Web in recent days via Twitter and viral messaging, allowing users to save a list of sites as innocent as Digg.com or The Onion, which are just as prone to having the plugged pulled on them than anyone else.»
…Par conséquent, c’est bien cela, “c’est la guerre”. Et nous ne doutons pas une seconde que les forces en présence soient loin d’être disproportionnées, à l’image de l’impression de puissance que voudraient dispenser les USA et le Congrès. Au contraire, tout le monde sait que cette puissance est pourrie et repose sur des fondations tellement rongées par les termites qu’elles en sont presque dissoutes et prêtes à se réduire en poussières diverses. Au contraire (suite), ce “c’est la guerre” a toutes les vertus d’exposer cette situation claire que nous signalions dans notre texte du 19 décembre 2011 et répétions le 21 décembre 2011, qui caractérise de plus en plus 2012 comme la probabilité d’être une année exceptionnelle, une “année métaphysique”, où plus personne ne pourra prétendre ignorer la réelle situation du monde et quelle entité en est la source. Dans ce cas, l’attaque du Congrès aurait surtout comme vertu inattendue, – vertu de l’inversion vertueuse, une fois de plus, – d’avoir déchaîné des forces de résistance rassemblées dans une lutte contre l’“ennemi principal”, enfin clairement identifié comme tel et non comme un “ennemi“ parmi d’autres.
Mis en ligne le 22 décembre 2011 à 06H57