L’habile dialecticien : “il faut que nous soyons unis parce qu’il faut que nous soyons unis parce qu’il faut que nous soyons unis parce...”

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L’habile dialecticien : “il faut que nous soyons unis parce qu’il faut que nous soyons unis parce qu’il faut que nous soyons unis parce qu’il faut…”


15 novembre 2004 — Retour des USA après une fructueuse rencontre avec GW-II (promesse solennelle et commune que le monde deviendra plus chouette dans les quatre prochaines années), Tony Blair ramène dans ses bagages d’intéressantes précisions sémantiques. On dirait même qu’il s’agit de la seule nouveauté du déplacement, — mais elle est de taille : nous avons l’explication de la persistance britannique, essentiellement blairiste d’ailleurs, de maintenir des special relationships avec les Etats-Unis.

A l’émission terriblement yankee de NBC, Meet the Press, Tony Blair s’est entendu poser une question sur les relations avec les USA : pourquoi ? Le Financial Times, sur son site en date du 14 novembre 2004, nous restitue l’essentiel de la pensée blairiste, sous le titre de « Blair defies critics to stand by US alliance »

Voici le passage concerné (nous avons souligné en gras ce qui nous semble le cœur de la pensée de Tony Blair pour expliquer ces relations) :


« Speaking on NBC's Meet the Press yesterday, Mr Blair said:

» “I think we get an immense amount out of this relationship, because we believe in the same things, we share the same interests. And, you know, where would we be, as Britain or as Europe, if America disengaged from the world and said, “Well, you guys go and sort out all the problems of the world.”

» “So, you know, when people say to me,‘Where's your payback from this relationship,’ my answer is: ‘My payback is the relationship.’It is an important relationship for Britain and America.” »


L’intérêt de cette courte citation, qui doit rester comme une définition parfaite à cet égard, est la sorte de pensée qu’elle reflète. Il s’agit d’une pensée tautologique s’exprimant sous la forme du pléonasme parfait, se suffisant à lui-même non comme affirmation mais comme affirmation expliquée et confirmée par lui-même : cela est parce que cela est. L’affirmation vaut démonstration.

Par ailleurs, le PM nous confie que nous (le Royaume-Uni, I suppose?) “retirons un immense avantage” de cette relation parce que “nous croyons aux mêmes valeurs…” (le reste sur les “intérêts communs” est d’une stupidité sans borne s’il n’est soumis à la condition de la foi qui précède, — c’est donc celle-là qui compte dans la phrase, et rien d’autre). Nous avons donc compris que Blair, comme GW-II, appartient à l’église de la “faith-based community”. Le Britannique et GW-II ont en réalité, en commun, comme special relationships, l’intensive pratique du virtualisme. Cela est parce que cela est.