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819Nous rapportons quelques échos d’une conversation avec une personnalité de la CDU sur les perspectives des élections générales allemandes, désormais prévues pour septembre. Pour décrire ces propos, on peut dire que l’habituelle entrée en matière (« Alors, vous vous préparez à fêter votre victoire? ») fut accueillie par une grimace à la signification précise : “oh là là, pas si vite”…
Les motifs de cette réserve sont divers. Nous allons tenter de les résumer en citant en substance la personnalité.
• La CDU-CSU n’a pas de programme. De ce point de vue (comme des autres, d’ailleurs, en un sens), elle n’est pas préparée aux élections. La personnalité citée estime que l’actuelle coalition a lancé les principales réformes que la CDU-CSU aurait été intéressée de proposer elle-même dans son programme, et qu’elle se trouve sur ce point dans une situation malaisée.
• La CDU-CSU n’a pas de vrai, d’incontestable leader. Contrairement à l’interprétation médiatico-virtualiste à l’Ouest (en France par auto-flagellation, en Angleterre par spin-reflex), madame Merkel est loin d’être considérée comme un leader affirmé. La personnalité consultée juge qu’elle est très inexpérimentée, parfois imprudente, et que, « devant Schröder, elle ne fera pas le poids pendant la campagne ».
• La CDU-CSU a d’autant moins de leader que la CSU, comme d’habitude depuis quelques années, rue dans les brancards. Les Bavarois ne goûtent guère, ni la domination de la CDU, ni le soi-disant leadership de madame Merkel. Cela pourrait provoquer des problèmes graves. (Ne pas oublier que c’est la fronde de la CSU qui a provoqué la chute de Kohl.)
• Une nouvelle politique extérieure, plus atlantiste, pour renforcer la position de la CDU-CSU? C’est loin d’être vu comme un facteur de “renforcement” et cela pourrait être même le contraire. Il est temps de rappeler que l’Allemagne est restée fortement antiaméricaine et que c’est sur ce thème, choisi in extremis le 5 août 2002 alors qu’il était battu dans les sondages, que Schröder l’a emporté le 22 septembre 2002.
D’une façon générale : les sondages qui donnent actuellement la coalition rouge-verte battue sont pour l’instant des sondages d’humeur, d’opposition au gouvernement en place. Ce ne sont pas encore des sondage sur l’élection. A partir du moment où la campagne sera lancée, on aura une meilleure idée des choses dans une élection qu’on aurait tort de croire réglée par avance.
Mis en ligne le 6 juillet 2005 à 08H51.