Des “revolving doors” un peu trop bien huilées

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En français, l’expression américaine “revolving doors” (portes tournantes) se traduit à peu près par “renvoi d’ascenseur”. C’est une des techniques les plus au point dans le complexe militaro-industriel: le passage des officiels, civils ou militaires, de la fonction publique au privé (et l’inverse). Cela garantit qu’on sera attentif aux amis dans l’une ou l’autre position. Cela assure solidité et pérennité au système, tant que le système reste dans une philosophie de fonctionnement raisonnable et pas trop voyante.

Le dernier cas est exemplaire et illustratif, — et peut-être significatif justement du dérèglement du système, lorsqu’on ne prend plus de gants... Joseph Schmitz, le “watchdog” du Pentagone depuis mars 2002, avec le poste d’Inspecteur Général chargé de vérifier la bonne tenue et la légalité des opérations comptables, quitte son poste le 9 septembre. C’est lui qui fut chargé d’enquêter sur diverses affaires, notamment le scandale Boeing-Druyun et diverses opérations suspectes pour les contrats du Pentagone avec les firmes privées en Irak. Il eut notamment à traiter de certains cas litigieux avec Blackwater USA, une société de mercenariat qui loue au Pentagone les services de combattants privés.

Schmitz devient l’un des dirigeants, chargé des questions juridiques, de la société McLean, qui fait partie du groupe Prince et qui est spécialisée dans les problèmes de contrats. Ah, n’oublions pas ce détail: Prince est propriétaire de Blackwater USA.


Mis en ligne le 3 septembre 2005 à 16H00